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VOL. 10 JANVIER 1904 No 1
OBTJXjXjETXISr
— DES —
R[CIIEeCtl[S HISTORIOUES
A KCH ÉOLOGIE— HISTOIEE-BIOGE APHIK
BTBLTOGEAPHIE-NITMISMATQTJE
ORGANE DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES
Qui manet in patriâ et p;itriaiii toi;n<.>c<-re u-mni>
Is ir.ihi non civis sed pcrcRrinus erit
PIEERB-GEORGES EOY
ÉDITEUR-PROPRIÉTAIRE
RUE WOLFE
LÉVTS
FiKCIlKlJClIKS IIISTOUIQUES
Sommaire de la livraison ck' jjuivirr : La ihâtelleiiio
<!• Coulotige, prî'S (Québec, Ernest Gagiioii ; Protoiio-
tairesdii district de Kamouraska, P. (t. R. : Testament
d»? M. de Mézy, gouverneur de la X(»iivelle-Franee ;
I/lion. Pierre-Aniable d<* lîonnc, P. G. R ; Protono-
taires du district de Saint-IIyacintiie, P. G. R. ; Mon-
seigneur François de Mornay, troisième évêque de
< Québec, Kégis Rov : Ta^s sorciers de l'île d'Orléans;
l'n Iroqinùs brûlé vif ù Québec ; Le chevalier de
M«>ntalembert. Ijc Courrier <le ,S<iiiit-Hi/((cintfie, J. R. :
i^uestions, «'te, eti-.
Gravure : L'hon. Pierre-Ama)»le de Bonne.
On |H.'Ui »c procurer grutuileiufiu uiu- livi-aisim s|)''(-iiiirii
•Ifs lierherfkfs ffisturiques en s'ailr<'>saut au ilircct«Mir «li^
lu revue Pierro-(fC(»ri^es Jîoy. rm- Wolfc. L. vi».
thon iif mrjtf : $'* ,rir rmurr.
Ia^s alxniiK's dt*s lii'rhrf)hc< tlisforiffUfs
voiiili'oiit l»i«"ii s ' ra|)]>4'l('r (pu* leur alxnino
iiieiit pour l{>î>:» est m liiit i'ii tilt <lii
PUilLlcA i iUA.^ KI-jJIlN ILS
Le Rf-d. inessirr J.-0.-O. y<iU'l, curé <(" Stirré-
(Joe.ur de Jésn.s, \rAT Vii\i\i'' Th -G. Rouleau. [)rinci[)al
de l'école normale l.aval — (Juébec. Imprimerie Dar-
veau, Jos Heaucliaini», prop. — 1Î>0:^.
/y// fntn'iUi fX E^iini'iuviUe dp Be<ni.tnoiirhel, par
Pierre-(»eorges Roy — Lé vis — 100.{.
De l'oiOnrité de la chose jui/ée rn matirrr r/vHr, thè-e
pour le doctorat, par Charles- Auguste Cbauveau.
Qiiéb.'c, typ. Dus-^ault & Proiilx -P.J03.
Cnrilloii ! (Jnrill<m ! JjP dra/ieau nnHanal des Ca-
nadictm- Français, par un Patriote
RECHMES HISTORlOyES
HULLETIX 1)'AECHÉ0L0G]E, D'HISTOIEE, DE
HTOGEAPHIE, DE BIBLIOGEAPÏÏIE, DE
NUMISMATIQUE, ETC., ETC.,
PUBLIE PAR
PiERRE'GEORGES ROY
VOI.UMK J'JXIÈ.MK
LÉVIS
1904
I TSf S^%
BULL E T I X
DES
RECHERCHES tlISTORTQUES
VOL. 10 JANVIER 1904 No 1
LA CHATELLENIE DE COULONGE, TRES
QUÉBEC
LechTiteau de Spencer Wood, résidence officielle des
lieutenants-gouverneurs de la province de Québec, oc-
cupe à peu près le centre de la partie est de l'ancienne
terre de Coulonge, érigée en châtellenie par la com-
pagnie de la Nouvelle-France, le 9 avril 1657, en
laveur de Louis d'Aàlleboust, deuxième successeur de
Champlain dans le gouvernement du Canada.
L'acte de foi et hommage que l'on va lire (et qui
est absolument inédit) fait connaître les titres primi-
tifs de cette " terre de Coulonge " ainsi érigée en fief
de dignité en 1657,
ACTE DE FOI ET HOMMAGE RELATIF A LA CHATELLENIE
DE COULONGE
•' Du neutviesme décembre 1667, les assizes tenant
à l'extraordinaire, le procureur fiscal présent : (1)
" A comparu devant nous Dame Marie-Barbe de
Boullongne, veuve de feu Messire Louis Dailleboust,
vivant chevalier, Seigneur de Coulonge, cj-devant
gouverneur et lieutenant gênerai pour le Roy en ce
pays, tant en son nom que comme donataire mutuelle
du dit deffunct, — laquelle ayant mis un genouil en
(!) Louis-Théandre Charticr de Lotbinière, procureur
fiscal de la C(Mn])agnic des Indes Occidentales.
4 —
ifrn-, a «lit (jnellf nmis t'aisoit t't i>.>rtoit la toy ot
lioniina^e (|ir«'lK» est riMiae faiiv et porter aux dits
seigneurs ( l) à ca'is.' (le la terri* et chtwto.lenie »le
(.'oulonge relevante en plein tiet" toy et honim lije des
• lits Seigneurs, — laquelle dite terre luy appartient en
Sa dite qualité tant à cause de l'acquest que le dit
detiunct sieur DailleliDUst en aviât tait «le Nicolas
Gaudrv ("2) de cinquante arp'Mits «le terre par contract
pass»' par devant Aud')aart, notaire, le <lix-8e[>rièïue
• ►ctobro mil six cent quarante neuf, rao3'eniiant la
somme de cinq cous cinquante livres, des lots et ven-
tes de laquelle le dit t'eu sieur DailleWoiist auroit ol)-
tenu remise de M(»nsiciir de Lau/on, ainsy qu'il appert
par acte de luy signé en «late du dixneuviènie avril
mil six cent cinquante-deux, e-?tant au bas du dit con-
trat. lequel dit Bourhoimière (2) etr auroit obtenu tittre
de corïcession de feu Monsieur le Olievalier «le Mont-
ma<j^ny «In (piinzicsme novembre njilsix cent «piarante-
Kej>t, ratitb»' par la dite ancienne Compagnie (3) le
vingtneufviesme mars mil six cent ([uarante neuf, k la
cbame «le six deniers do cens par cbacun «les dits cin-
«juante arpents, «pi'à cause des tittres de concession
ipi'il ru a «)btenus de fi-u Monsieur de Lauzon et trans-
port à bii faict, S(;av«)ir est
Quaraiite-«leux arpens de terre par tittre en «late «lu
«lix-septième avril mil six cent cinquante-deux, signé
lie Lauzov, et, plus bas, par Monse'ujneiLr : (rjdel, à la
« barije «le six deniers de (;ens par «'hacun d'iecux.
Plus «louze arpens eî demy «le tern; sizt^ au «lit lieu,
[»ar tittre du huitième mars mil six cent «:in<[uante-
(1) Do lu (.'oinpagnio «!«» Indes Occidentales.
(2) Nicolas (iaudry dit Bourbonnièiv.
(.*!) La (/Otn|>aiînic;dc la Nouvelle-Kraneo, appelre ausj*i
Compagnie «l«is Cent Associé».
deux, signé, de Lauzon, et, plus bas, 2J«»* Monseigneur:
Godet, à la charge de six deniers de cens [tar chacun
d'iceux.
Plus vingt-six arpens et demy de terre, ou environ,
par ti'.tre en datte du huitième avril du dit an mil six
cent cinquante-deux,à la charge de six deniers de cens
par chacun des dits vingt-six arpens et demy, le dit
titre signé de Liuzon, et, plus bas, par Monseigneur :
God<t.
l*lus cent arpens ou environ par coïitrat de trans-
port au dit feu Sieur DaiUeboust faict par feu Messire
Jean Seigneur de Lauzon, chevalier, grand Sénéchal
de ce païs, passé par devant Rolland Godet, lors
notaire,le vingt-dauxième mars mil six cent cinquante-
trois, lequel dit Sieur de Lauzon en estoit propriétaire
à tittre de rente annuel de bail d'héritage par contrat
passé entre lu y et Olivier Letardif, tant en son nom
que comme tuteur do Marguerite Nicolet, fille et héri-
tière de feu Jean Nicolet et de Marguerite Couillard,
ses père et mère, par devant le dit Godet, le septième
mars rail six cent cinquante-deux, lesquels dits Letar-
dif et Nicolet avoient obtenu tittre de concession de
l'ancienne Compagnie, de cent soixante arpens de
terre, de partage desquels le dit Letardif déclare, par
le dit contract de bail à rente, avoir arenté deux ar-
pens de front sur huit de profondeur à Raymond
Paget, et cinq arpens de front sur huit de profondeur
à Maurice Arrivé et Pierre Tourmente, le dit tittre en
date du cinquième avril mil six cent trente-neuf,signé
-par la Compagnie de la Nouvelle-France, Lamij, à la
charge de payer à la recepte des dits Seigneurs un
denier de cens par chacun des dits arpens et par cha-
cun an.
Plus trente cinq arpens de terre faisant partye de
soixante-quinze, accordés au dit feu Sieur DaiUeboust
par le dit feu Sieur de Lauzon par tittre en datte du
— <3 —
huitième iiiars mil >ix cent oin<iuante-deiix, sigiu'
lie LdnzoïJ, et, plus Itas. par Mtni.se.iipnur : Go'hf, h lu
cliarge Je ^ix (leui»r? de cens [»ar cliaouii (l*i< eux. —
desquels treiite-iiiM| arpens le «lit feii si<Mir Dailleboust
avoit dippopé au proHt du dit fVu Jean Gloria.
•* Toutes lesijUfllcs dittes tories ont esté csn<:;écs en
tittre de '• Ciiasti-lleiiie," ave<- justie»- haute, moyenin'
•'t basse, suivant la coustume de Paris, mouvante de
(Québec jiar un seul liomniuire li<i:e et que les terres
«jui se trouveront enelavées dar s ses l)ornes nleveront
(le la ditte " Cliastellenie " et luy payeront les cens et
rentes que la ditte ('««mpairnie s'estoit réservés, la eon-
si<tan<-e des(ju»iles terres «le Couloiige bornée à l'orient
<lu irrand tleuve St-Ijuurent, à l'ot-eident des terres de
la Coste Ste-(j!eneviève, au se[)tentrion du ruisseau <le
St-Denis et au mi«ly «les terres appartenantes aux Sau-
vaires et aux Mères Ursulines,— la(pielle «litte esree-
ti<»n a«ir«)it étt" faite au nom «lu «lit feu Sieur DailK--
boust. par tittre de l'aneienne C'«>nipagnie, en date du
iMutvième avril mil >ix cent ein«|Uante-sept, signé par
Mt.sfiinirs de lu Compatjni'' de la XovveUe-Frtt me, A.
ChefiiuU. à iK'Us exhibé avec l'acte «le la deslibera-
ti«»n de la dite Compagnie p«)ur la «litte esrecti«)n en
«late du «lit jour,sigii(' par extraits des dcsliltérutwns de
Iti dite Co)iijttit//n'e. J. CltoJfduU.uu bas desqutils tittres
et acte «le la le«ture, publication «'t enregistrennnt
taiets d'ieeiix aux rouistres «les insinuations de cette
juri.-<li<-ti«>n en «lattr du onze janvier mil six cent
«'in«pnint«-huit, sign<- Peuvret. Et nous a aussi, la «iite
l>ame. fait exiliitioii de tous autres tittres et «'«nitraets
ey-tb'vant mentionne/., requérant qu'il n«>us plaise la
r«"{'evf>ir à la ditte f<»y et b«)mmag«', et a signé-
" M. K de Boullongne.
Ijc pro«ureur fiscal pré.'jent a dit que comme il aj»-
pert par h'> rattures <t interlignes qui se tr«)uvent en
la délibération et au tittre cy-dessus dattes du neuf-
vièrae avril mil six cent cinquante sept qu'il y a lieu
de douter des véritables bornes et limites accordées
par l'ancienne Compagnie pour l'estendue du dit fief,
il requiert que coppies signées des dits tittres et déli-
bération soient faites avec luy et mises au greffe dans la
huitaine dé ce jour, pour y avoir recours quand besoin
sera et prendre telles conclusions qu'il advisera bon
estre. Sur lequel dit réquisitoire faisant droit, nous
avDus reçu et recevons la ditte Dame Dailleboust à la
ditte foy et hommage, sans tirer à conséquence à la
charge de fournir son dénombrement dans le " delay "
de la ditte coustume et ordonné que la dite Dame
Dailleboust " fournira " coppies signées des dites dé-
libérations et tittres dans quinzaine ".
(signé) L. T. Chartier. (avec paraphe )
(signé) ^ Peuvret. (avec paraphe.)
Vraie copie de l'original conservé aux archives du
département des Terres, Mines et Pêcheries, à Qué-
bec,— premier volume des archives féodales.
Ernest Gagnon
Analysant cet acte de foi et hommage du 9 décem-
bre 1667, M. Ernest Gagnon a donné le tableau sui-
vant des concessions et acquisitions qui formèrent la
terre et châtellenie de Coulonge.
1^ Cinquante arpents de terre achetés par M.
d'Ailleboust (alors gouverneur) de Nicolas Gaiidry dit
Bourbonnière, le 17 octobre 1649. (Audouart,notaire.)
— Ce terrain avait été concédé à M. Bourbonnière par
M. de Montmagny(pour la Compagnie de la IsTouvelle-
France), le 15 novembre 1647.
2° Deux concessions faites à M. d'Ailleboust par
M. de Lauzon (pour la Compagnie de la Nouvelle-
France), le 8 mars 1652.
— s —
3° Concession faite à M. «1" Aillt'hoiist j.Mr M <!«'
î>aiiz(»n, le 8 avril 10 ')2.
4° Concession fiiit»' à M. tl* AilKl»<Mist j»ar M, de
Luu/on. le 17 avril 1052.
ô*^ Cent arpents ai^iuis |«ar M. irAillcl»oii-t de M.
lie Lunzon, le 22 mars 1658. (Knlland Godet, notaire.)
— Ces cent arpents de terre faisaient partie d'une con-
cession ]»lus .tînple iuconlée à Olivier I^cTardif et Jean
Xicolt't lie IîelUl)ornf par la Compagnie de la Xon-
Vflle-Franei', le ô avril 16oî>, -concession <|ni avait
déjà subi (juel)jues mutations.
Les différentes mutations se rapportant à la «hâtel-
Icnie de Coulonirt- »pii »)nt eu lieu dejiuiN 1657 jusipi'à
ce jour, sont indifpn'es dans le rajtport général du
commissaire des Travaux jiultlit s. 1'. (}„ yiour l'an-
née 1899.
rKOTON'oTAIRKS DC DISTRICT DK K'A-
MoriîASKA
riiiliitiie ('lialou | i^ . , ^or-<
Charles Dér.v ) •; 1 S octobre 1851
Josepli-(îabri«d l'ellitier <) mars 1S5S
Cliarles l)»'rv ] , i • ^r.^^
Joscph-iial.ri.l I'..II.-tier; ^^ "^^«'"-^ ^^^^^
.Iosepli-(Jal>riel l'elKtier 2'*} septembre 187t>
Joseph-Gabriel Pellitier ) , ,. ., ^^^
Tibnree l)es.aint / Ibavnll879
Joseph-(jabrifl l'elletier ...:') >e|.tembre 1881
Jofirph-(Jabriel |'«;llriifr ) ,^ ^^ „
Zéphirin l'errcault | 10 mars 1887
Josep!:-Gal»rifl l'elletier mai lSî»2
Josi pli-Gabriel iVIbfier > , , -, ^^
ra..cha|.\in<-..slasTa.béi .JJavnl 1001
— 9 —
TESTAMENT DE M. DE MÉZY, GOUVER-
NEUR DE LA NOUVELLE-FRANCE
Au nom <3u père et du fils et du st Esprit.
Pardevant Claude Aubert, oore Royal en la nou-
velle france et tesmoins soussignés, savoir Guillaume
Soudaye, sieur de la GimandeVye ; Esdme Lemovne,
sieur de la Croix ; Thomas Laiiglier, sieur Chevallier,
et de Mathieu Mutault sieur du Buisson,— le vendredy
vingt quatriesme jour d'avril mil six cent soixante
cinq", après midv ; fut présent en sa personne Mr Au-
gustin de Saffray Chevalier Seigneur de Mézy, Me de
Camp des armées du Roy, Gouverneur et Lieutenant
rour Sa Majes-té en toutte l'estendue de la Nouvelle
Fiance ; gisant en sfjn lict malade de corps mais tou-
tesiois sein d'esprit et d'entendement ainsy qu'il est
apparu à nous dit notaire te.^moins susdits et soubz-
fionéa par ses gestes, maintien et entretien ; Et consi-
dérant qu'il n'est rien plus certain que la mortny plus
incertain que l'heure et le jour a voullu faire et dispo-
ser des choses qu'il a pieu à Nostre Seigneur Jésus
Christ Iny prester en envoyer en ce mortel monde, en
la forme et manière de testament et ordonnance de
dernière volonté, en la meilleure forme et teneur avec
touttes les choses nécessaires à testament, ainsi qu'il
ensuict.
Et premièrement,
Donne son âme à Dieu et à la très Sainte Vierge Sa
bonne mère, laquelle il prie de tout son cœur avec
saint Augustin son bon patron, st Jean, St Pierre, St
Paul, tous les autres apostres, évangélistes, martirs et
confesseurs, et tous les autres saint» et saintes qui sont
au Royaume Céleste et esternel de Paradis, d'estie
procureurs et intercesseurs pour luy envers Nostre
— 10 —
Soigneur Jesu--C'liii>t. atiiii .[ii'il luy i-laise recevoirsa
pauvre âme et la mittre eu lieu tle repos.
Supplie très hunibK'ineut mou diet seigneur Testa-
teur, Monseigneur île Tracy de V(.»ulloir agréi-r s'il luy
plai?t <l'e8tre txéiuteur du présent son testament et
ordonnaneo de «lerniî-re volonté, et pour l'absence de
mon d. Seigneur de Tracy, Monsieur celui qui
tiendra son lieu et place en ce gouvernement, suivant
la commission laissée par le dict testateur ;
Item veut et désire le dict seigneur que sou corps
Koit iidiumé tlans le cimetière des pauvres de riios[)i-
tal «le (2uél)ec(i ;
Item, veut et désire que son «lict corps soit ouvert,
que son cceur en soit tipé,embaulmé et envoyé à Mon-
sieur de Setxpieville Morcl en la ville de Caeu en Nor-
mandie pour estre mis entre les mains des Révérends
Pèrt's Capucins «le la dicte Ville pour le garder et
prier Oieu pour luy.
Item, donne et lègue aux Révérendes mères hospi-
talières du dict lIos[»ital la somme de deux ceii3 livres
et la somme «le trois cens livres au proflit et bénéfice
des pauvres du «lict Ilospital.
Item, donne et lègue aux Révérendes Mères Ursu-
lines du dict (^ueitec, la somme de deux cens
livres.
Item, donne et lègue la somme de trois cens livres
pour l«'s cliaritez K's plus nécessaires de ce dict [uiys,
laquelle soinnn* cy-di-ssus le dict Seigneur Testateur
prie mor» «lic-t Seigneur 1 Evesque d'en vouloii' taire
distribuer les deniers suivant son intention et les priè-
res qu'il luy t'aict.
Item, donne et lègue à l'Eglise paroissialle du dict
Qut'becq la somme de mille livres et pour taire ses
fuin-railles api>rè/, sa mort et décez, un service tous les
mois et an durant, un service tous les ans à perpétuelle
— 11 —
mémoire et à toujours et le tout solennel, avec une
messe basse tous les jours de la première année de son
diet decez ;
Item, donne et lègue à Monsieur de Tilly la somme
de cinq cens livres.
Item, donne et lègue à Monsieur de Repentigny la
somme de trois cens livres.
Item, donne et lègue à Monsieur de Villiers la som-
me de deux cens livres.
Item, donne et lègue à Monsieur Denis la somme
de deux cens livres.
Item, donne et lègue au sieur d'Angoville, major,
la somme de deux cens livres,son habit de drap d'An-
gleterre tout complet, son manteau de Camelot, une
paire de soullieis neufs, huict chemises avec des bout-
tons aux manches, son espée avec la ceinture, un ma-
telas et une couverte neufve servant à coucher les
valetz.
Item, donne et lègue à Monsieur Madry la somme
de deux cent livres.
Item, donne et leorue à Phélix Auber la somme de
cinquante livres avec un juste-au-corps de drap de
Berry gris, un petit habit de Sergette grise, lequel a
esté porté, avec une paire de gros bas blancs.
Item; donne et lègue à Monsieur Goumin la somme
de cinquante livres.
Jtem, veut et dézire le dict Seigneur t<^statenr que
les deniers qui proviendront de seë biens meubles
soient employez et aplicquéz pour satisfaire aux priè-
res qui seront faictes pour luy et que du surplus des
choses cy-dessus données et léguées soient prises sur
ce que le dict sieur de la Chenays, marchant, luy peut
debvoir.
Item, veut et désire que toutes les choses cy-dessus
estant accomplies que le restant de ses deniers soient
— 12 —
onvoyéi» en nelletrycs au poidz ordinaire et à savoir en
«•a,st<>V niovtit'^ icra^s er ra^ytié soi-, à \ie.s-»iciirs les
niar.liautz .11' R iii-n imiitl'Ii riMidre «-oinpt.' s'il ItMir
j.laist à nuHisioiir de Secqnex illi' Morel ^ujur les distri-
l»\i»'r 8iiivaiir 1 iiit.Miti<»n des «lit/ iMvseuts r«».staini'nr et
<)ni<»nnan«-e de dernière vol«mté et euivant Tadvis
.ju'il Inv en 8era «lonnc cv après par iccdlny.
Item, n»i)n «lit S-i^rnenr Test;itenr snpiic très liuni-
lilenient mon dict sieur de See<pieville destre exécuteur
den articles cv aprè^ déclarez et menti* uméz.
ftem, prie le dict Seigneur, le dict Sieur de Sacque-
ville ^vt«»st les dicts deniei-s revues de«lonnersuriceux
aux dictz Revéren.ls Pères Capucins du dict Caen
avee son dict Cirnr i\n\ \ny sera adressé i>our leur
mettre en mains la somme de cinq cens livres.
Item, veut et dézire le dict Seigneur que le dict
sieur de Se«(|ueville mette es mains de Monsieur <le
Koqiielé, IVeUstre, la soiniut' d»^ cinq cens livres pi»nr
estre emplovée aux «liaritéz <lont le «lit Stîigiieur Tes-
tateur et le «lit Sieur lloquelé ont c,)giii)issauce et à
Hon dertault le «lit sieur de Secqueville les mettra
«litre IcH mains «le t«îll«i persoinie qu'il jugera à propos
pour estre employez aux mesmes tins.
It«*m, le dict sieur de Serqueville est prié de donner
Mur le mesnu; fonds la Boni me «le cin([ cens livres au
Bureau des pauvres «1<î la dite ville «le Caen si le «lit
lin reau sulM*iste encore et en cas qu'il no Hubcistast,
«ju'il onlonne «le la «lite somme «le cinq cens livre
4-<»mine il jng-'ra h »n «v-'tnî pour la «lescliarge de la cons-
cience «lu «lit Seigneur Testateur.
Item, le di<"t Seigniîur prie de recliet* le «lict sieur
#le Secfjueville de tain» prier Dieu pour 1«; salut et rejnM
«le son ;im<r par prières, servicivs «*t saintt^s messes tant
à Not-«; Dame «le la I )elivran<<', F^glise de St-1'ierre,
('«luvi'iitz des R«'vi>r«'ii'ls ri-n.'s (larmes et C/«)rdelicrs,
— 13 —
<it de le recommander aux prières de ses autres bons
amis.
Item, le dict sieur de Secqueville donnera sur le dit
fonds à Monsieur delà Fresnays Duguay, beaufrère
du dict Seigneur Testateur, la somme de cinq cens
livres en faveur de ses enfants
Item, le dit sieur de Secqueville apprès touttes les
choses cy dessus exécuttées et accomplies, et les prières
^[\e le dict Seigneur Testateur lui a faictes par lettre
missive Tannée dernière passée pour le payement de
ses debtes le tout exécuté, il est prié de mettre le res-
tant entre les mains de Monsieur d'Armeville son
frère, ou autre de la famille.
Item, donne et lègue le dict Seigneur Testateur à
Messieurs de la Linette et de Briery en cas qu'ils vien-
nent l'année présente en ce paya de Canadas pour
recompense de leurs ^frais et despens qu'ils auroient
peu faire en considération à chacun d'eux la somme
<ie mil livres.
[tem, le dict Seigneur Testateur prie le dict Siéur
de Secqueville de payer sur le dict fonds cy devant
mentionné aux créantiers de feu Monsieur de Cham-
boy le nombre de vingt livres d'or qu'il debvôit au d,
sieur de Chamboy.
Item, veut et ordonne le dict Seigneur Testateur
que touttes les lettres qui lui viendront de France, pa-
piers ou affaires soient ouvertes et veues par Monsieur
de Bernière, prestre, faisant les fonctions curialles du
dict Québec, et par le dit sieur d' Angouville, major,
^ifïin que s'il est nécessaire de faire responce, le dict
Sieur d' Angouville le fera, et les autres papiers immé-
<liatement seront rompus et bruslés.
Item, veut et ordonne le dict Seigneur Testateur
que les meubles et marchandises qui luy pourroient
— 14 —
venir de Fraïue cette préeeiito année soient employées
dans rinventaire de ses bien^ meubles pour estr9 ven-
dues ainsi (jue les autres.
Lequel susdiet teetument a esté h nous diet notaire,
dicté et non;nié jiar le dict Seigneur Testateur, et par
nous depuis à luy releu présenee dicts tesnioins, et
nous a dict le dit Seigneur le tout estre selon son in-
tention sa propre volonté et ordontiance de dernière
volonté testamentaire, et en foy de (juoy il a avec les
dicts tesmoins et nioy notaire susdiet et soussigné ;\ la
minutte des j.résentrs l'an et jour que dessus ; Ainsy
signés, Augustin dtSattrav Me/y. — Vincent Lenioyne
— Gimauderye — M;itbieu Mutanlt — Thomas Langlier
— Auber, avec paraphe (Signé) Auber, Nore Royal.
Et advenjint le lundy vingt septiesme du dict mois
et an après ncnivellt' lecture du Testament cy devant
escrit, et que le «lit seigneur api*ès icelle, a dit et décla-
ré estre sa propre volonté et nous a dict que depuis la
closture d'icelluy il avait eu volonté et ce pour le pré-
sent veut et ordonne que les articles suivans et par luy
cy après «léclaré/. soient exécutez comme les antres cy
devant e^<•riJ•tes, c'est à savoir que. Premièrement,
Il vt'Ut et désire qu'il soit donné à la Demoiselle
Fournier la somme de cent livres.
Item, donne de plus au dict Auber la somme de cin-
(juante livres et une paire de gros soulliers, outre ce
qui est cy devant escrit ; De plu8,à Dosmarestz soldat
la somme de trente livres.
Item, d<inne et lègue au Tambour la somme de
trente livres.
Item, désire que lu somme de trois cents livres men-
tionné** cy «levant an dict Testament adressée à Mon-
seigneur l'Evesquc pour estre ajiKic^uée aux plus gran-
des nécessitez de ce ]»ay8, s<»it mise entre les mains de
— 15 —
Monsieur Morel, prebstre, pour les employer aux
Eglizes de la Coste de Beaupré et aux pauvres familles,
le requérant de prier Dieu pour luy;
!tem, veut et ordonne que sa monstre employée et
mise dans son Inventaire, soit envoyée k mon dict
Sieur de Secqueville Morel son grand amy, qu'il luy
donne par présent en recognoissance des peynes qu'il
prend pour l'exécution de son testament.
Jtem, le dict Seigneur veut et ordonne que l'Obli-
gation montante à la somme de huict mil livres soit
envoyée en France par Monsieur de la Chesnays,mar-
chant à Messieurs les Marchands de Rouen, pour faire
tenir la dicte somme de huict mil livres à Monsieur de
Secqueville Morel pour estre employée a,u susd. testa-
ment.
Item, de plus le c^ict Seigneur ordonne au sieur
d'Angoville, Major, d'envoyer en France par le dit
sieur de la Chesnays aux susdictz marchands le nom-
bre de six peaux de loupservier, une peau de regnard
noir, trois castors et quatre peaux de Loultre pour les
faire tenir au dict sieur de Secqueville pour en estre
uzé ainsy qu'il luy en sera donné advis pgir le dit sieur
d'Angoville.
Item, veut et dézire qu'il soit payé au sieur des
Longchamps sur le pied des gaiges qu'il peut donner
à son serviteur domestique Charles d'Engueville qui a
servy le dict Seigneur trois mois.
Item, le dict seigneur donne au sieur d'Angoville
son habit noir affin qu'il porte le deuil de sa personne,
ainsy qu'il désire.
Item, ordonne le dict Seigneur qu'il soit payé à la
Chesnaye son serviteur, la somme de cinquante livres
pour six mois de service à raison de cent livres par an.
Item, veut et ordonne qu'il soit payé à Droissy son
serviteur la somme de quinze livres par mois.
— IÇ —
Item, veut et imlonDe cjne le tlict sieur de G'mian-
derye, s».»rgeiit, soit jjivé t]e la somme «le quatorze
livres «le •raiges (jni Inv re^te «!«' l'an passé.
Item, vt'Ut et ordonne le «liet Seigneur testateur (jur
le diet sienr d'Anir<)ville, major,pn)eure à ladilligenoe
de reXi'enti»»n du susdit testaiDent affin qu'il soit
promjttemeiit i-xéeutt»', atlin qu»* son âme en soit plus-
to8t deschargée, et acquitter et soliciter le dit Testa-
ment.
Item, veut et «»rdonne le diet Seigneur testateur
que par l'artiele sept dans ledit Testament il est diet
qu'il <lonne la somme de mil livres à l'Eglise parois-
sialle djj diet Québec], pour faire ]»rières pour luy, il
veut et entend que la dicte somme .soit myse entre les
mainB de MonKeigTuur l'Evesque pour en taire à soi»
intentifm et régler Ks servieei? pc>nr le repos affin de
8on âme.
Le tout f'aiet Tan et jour susdiets en présence de
Monsieur de iiernières, presbtre, et du sieur Amicet
Gooniin a ce présents, teamoins, lesquels ont avec le
diet Seigneur et moy notaire susdiet et soussigné à la
minutte des dictes ]>résentea ; Ainsi signé Augustin
de Saff'ray Mé/y — H. de Bernière — Goumin — et mov
Notaire avec paraphes, signé Auber, Notaire Royal
avec paraphe
l>a lettre missive et testament ensuitte et cydessus
ont esté c\ dessus n'gistréz an <lésir «le l'ordonnance
de Monseigneur de Tracy «'stant ez liasses «lu (irette
du Conseil Souverain dattée du qiiatorziesir.e avril
dernier par le Greffier et secrétaire au diet Conseil
soussigné, dont acte. i»our servir ce qu'il appartiendra.
(Signé) Peuvret, avec paraphe.
— 17 —
L'HONORABLE PTERRE-AMABLE DE BONNE
l'ierre-Arnable de Bonne naquit à Montréal le 25
novenilire 1758 du mariîige do Louis de Bonne de
.Vlisèle, chevalier, capitaine au régiment de Oondé, et
de Marie-Louise Prudhomrae. Le gouverneur de La
Jonquièi'e était son grand-oncle.
Son père fut tué par une bombe pendant le siège de
Québec en 1759. (1) Madame de Bonne se remaria, en
1770, à Joseph-Dominique-Emmanuel LeMoyne de
Longueuil. C'est lui qui protégea le jeune orphelin.
l'ierre-Amable de Bonne termina ses études au sé-
minaire de Québec en 1776.
Le 24 janvier 1780, il présentait une^ pétition au
gouverneur Halciimand le priant'dè lui aecorde][" une
licence d'avocat. (2) ïïaldimand se rendit à sa deman-
de le 14 mars 1780.
Le 29 décembre 1791, M. J.-F. Cugnet, secrétaire
français et traducteur du gouverneur et du Conseil du
Bas-Canada, alors malade, demanda au gouverneur et
au Conseil de nommer M. de Bonne son assistant. Ce
dernier agit comme tel pendant quelque temps.
M. de Bonne lut député de York de 1792 à 1796,
puis de Trois-Rivières de 1796 à 1804, et enfin de
Québec (comté) de 1804 à 1810. (3)
Le 8 février 1794, M. de Bonne recevait sa nomina-.
tion de juge des Plaidoyers Communs (Common
Pleas). Le 16 décembre de la même année, il était
nommé juge de la Cour du Banc du Roi pour le Bas-
(1) Bulletin des HecJœrches Historiques, vol. VI, p. 277.
(2) M. J. -Edmond Roy a publié cette pétition dans son
Histoire du notariat au Canada, vol. II, p. 125.
(3) Joseph Desjardins, Guide parlementaire historique,
pp. 136, 141, 143.
i;il('N. IMKKI:K AMA15LK DK liONXE
— 19 —
Canada. Enfin, treize jours plus tard, le 29 décembre,
il t'tait appelé au Conseil exécutif.
M. de Bonne porta l'hermine jusqu'au 21 mai 1812,
où il donna sa démission.
Il înouriit à Beauport le 6 septembre 1816
M. de Bonne fut à la Chambre d'Assemblée le chef
du parti du Château ou du gouverneur Craig. Le parti
canadien, pour se débarrasser de lui, présenta une loi
qui excluait les juges de la Chambre d'Assemblée. Le
Conseil législatif amenda cette loi en déci<lant qu'elle
ne deviendrait exécutoire qu'au parlement prochain.
La Chambre d'Assemblée, n'écoutant que son ressen-
timent, déclara par un simple vote le siège du juge de
Bonne vacant. Le gouverneur Craig saisit cette occa-
sion pour proroger le Parlement.
I-ia biographie détaillée de M. de Bonne, remarque
Ignotus, est à écrire et ferait un volume intéressant et
instructif. Qui pourrait entreprendre cette tâche avec
plus de compétence que Ignotus lui-même ?
P. G. R.
PROTOîs'OTAIRES DU DISTRICT DE SAINT-
HYACINTHE
Louis-Gustave de Lorimier 6 mars 1858
Louis-Gustave de Lorûnier 1 ^^ ^^^^^^^ ^g^^
Pierre Boucher de LaBruere j
Louis-Gustave de Lorimier \ 23 i^in 1875
Joseph Roy j "
Joseph Roy 1 ^q .^11^^ 1879
Théodore-feimeon Richer j -^
Joseph Roy j 9 geptembre 1889
Henri-Albany Beau regard j ^
P. G. R.
— L'O -
KÉPONSKS
>Ioiisi'ii;n(Mir riaiicois (h' .>l()rii i>, troisième
t'v<Miii(' «l.- (^ii;-ln'c. (IX. XI. ".♦70.)— Les Moniay
.sont (l'mu' anoicMiiic et illustre maison orii;-inairo du
Berry. On rt^tracc l'ur source à l'hilippo, soiirneur tle
Mornay. en Berry, (lui lut un «les principaux bienfai-
teurs (le lablmye de Fontmoriiïny, en 1151, lor.sque
Kaint Bernard y mit des reli<rieu.\ de son Ordre, en la
plaee de ceux do raint Benoit.
Ijji filiation suivie de cette taniille c(Mnmenee dans
V Histoire des gnnnh qffiriers île (n Couronne, tome VI,
pajfe 721^, et suivantes. Guillaume <îe Mornay, cheva-
lier, qui virait en 12G2, y con)mence la lignée.
FraiK;oise du Bec apporta à son mari, Jacques de
Mormiy, neuvième dei^ré au ironc de l'arbre gém'alo-
gifpie, la terre <lu Plessis-Marty, don de madame
Jeanne de lieauvilliers, sa tante. Voilà comment le
titre de «lu l*le.st?is arriva <lans la famille, mais l'évèque
d«' Québec appartenait alors à un autre rameau <les
Mornay et ne pouvait prétendr»' (pi'à un petit cousi-
nage avec les .seignenr.s du IMessisMarly.
Les Mornay ne se sont jamais paré du titre de cette
terre du Plessis pour s'en former un nom composé
comme les Mornay-Moutchevreuils. par extuiiple, et
c'est donc à tort que qucl(|ues-uns de nos historiens
disent que l'évOipie de Qu«'bec était un Duplessis de
Mornay. On aurait i)U écrite : /hiniit îles M-n'uuij, sei-
gneurs lia Plessis-\liirbj^ etc., etc.
\a\ famille de monseigneur Fran<;ois de Mornay
avait titre : seigneurs du Mesnil-TJK'ribus, (;t elle était
issue <run autre ranjeau de l'arbre familial : celui des
Mormiy, seigm-urs de Monte hevrenil.
Jeatj de .Mornay, (Vile degré en l'arbre généalogi-
que) eut un fil-: Guillaume, (Ville) ([ui fonda la
— 21 —
branche des marquis de Mornay-Montchevreuil (1),
dont le petit-fils René (Xe) eut Jacques (XFe) qui fonda
lu maison des Morna}^ seigneurs du Mesnil-Théribus.
Charles de Mornay (XI le) seigneur du Mesnil-
Théribus fut le père de l'évêque de Québec. Il devint
capitaine de cavalerie. A la bataille de Rocroi en 1643,
il eut la jambe fracassée, ce qui le mit hors d'état de
continuer son service.
Il aA'ait épousé le 3 juillet 1652, Anne de Quesnel,
iille d'Henri, seigneur de Ponchon et de Framerville,
et de Charlotte de Bigant. Leurs enfants furent :
1° Charles, mort sans postérité, étant sous-brigadier
aux mousquetaires du roi de la première compagnie.
2*^ Henri, qui continue la lignée. (Cependant cette
branche s'éteignit en son fils Armand).
3'^ Fravçms, capitaine, puis major du régiment de
Nivernois, etc. *•
4" Louis- François, évêque de Québec, né en 1663.
5*^ Jacques.
6° Marie.
7^ Anne, ,
■8° Madeleine, I ,. •
no -c^ • ' rehgieuses
9^^ Françoise, i °
10° Henriette, j
Louis-François, qui se retira aux Capucins en 1682
fut nommé coadjuteur de Québec en 1713. Sacré évê-
que d'Euménie in partibus le 22 avril 1714, devint
évêque de Québec par la mort de Jean-Baptiste de la
Croix de Chevrières de ^Saint-Vallier. 11 se démit de
son évêché,et a été pourvu au mois de décembre 1733,
du prieuré d' Arbois,Ordré de Citeaux,diocèse de Besan-
(1) L:i seule sLibsistunte des Mornay, et représentée ac-
tuellcineut à Paris par M. le marquis do Mornay-Mont-
chevreuil, 70, i-.ie de Ponthiou, 8e arrondissement.
f;on. Il eut le malheur d'être écrasé par un carosse,
«laiis la rue St-IIoiioré, à Paris, le 28 novembre 1741,
»'n la traversant pour rentrer aux Capuein?, où il de-
nuMirait, et est mort eur le clianip, âgé de soixante-
dix-huit ans.
Armoiries de la famille : Barellé (Vargent et de gén-
ies de huit pif^ces, nu lion iiiorné de sahle, auronné d'or,
brochant sur le tout.
RÉGIS Roy
Les sorciers de IMle crOiioaiis (IX, II, 922.)
— Dos les commencements du dix-liuitième siècle on
donnait le surnom de sorciers aux habitants de l'île
d'Orléans. Pour quelle raison ? Voyons ce qu'en
disent les historiens de l'ancienne île de Bacchus :
" Le dimanche, vingt-deux (septembre 1720), écrit
le R. P. Charlevoix, noua étions mouillés par le tra-
vers de rîle d'Orléans, où nous allâmes nous promener
en attendant le retour de la marée. Je trouvai ce pays
beau, les terres bonnes et les habitants assez à leur
aise. Ils ont la réjtutation d'être un peu sorciers, et on
s'adresse, dit-on, k eux, pour savoir l'avenir, ou ce qui
se passe dans les lieux éloignés. Par exemple, si les
navires de France tardent un jjcu trop, on les consulte
pour en avoir des nouvelles, et on assure qu'ils ont
quelque fois répondu assez juste. C'est-à-dire qu'a-
yant deviné une (»u deux fois, et ayant fait accroire,
pour se divertir, qu'ils parlaient de science certaine,
on s'est imaginé qu'ils avaient consulté le diable." (1)
M. Hubert I^allue donne trois raisons pour expli-
quer ce surnom d'île des Sorciers, Il ne reste que l'em-
barras du choix.
*' Un nombre vraiment prodigieux de sources d'eau
(1) Journal il' un voyage fait par or drr <lu lioi dans VA-
mérique septentrionale^ tonao troisièmo, page 68.
— 23 —
vive se rencontre dans l'île, et l'eau qu'elles fournis-
sent est incomparable, sous le double rapport de la
pureté et de la fraîcheur. Il s'ensuivrait donc que du
mot source on aurait fait le mot sourciers, d'où par cor-
ruption, sorciers."
Avouons, avec M. LaRue d'ailleurs, que cette ex-
plication est pas mal à l'eau claire. Voyons sa deu-
xiènje raison :
" Environnés d'eau de toutes parts, ne pouvant
communiquer avec la ville ou avec les paroisses voisi-
nes que par le moyeu de canots ou de chaloupes, les
habitants de l'île ont toujours été marins, comme ils
le sont aujourd'hui ; pour eux, c'est affaire de néces-
sité. Or, il fut un temps où le spacieux port de (Québec
ne s'enorgueillissait pas,comme aujourd'hui, de comp-
ter ses navires par centaines et par milliers ; une voile
dans le cours de l'année, parfois deux, et c'était tout.
Il fut un temps encore où, de l'arrivée de ce seul na-
vire, dépendait l'existence de la colonie entière, et on
peut juger avec quelle impatience toute fébrile, on en
attendait le signalement. Dans cette cruelle perple-
xité, on s'adressait donc tout naturellement aux gens
de l'île, les plus expérimentés en fait de navigation,
pour apprendre d'eux le jour approximatif de l'arri-
vée du bâtiment tant désiré. Ces derniers, fiers de
l'importance qu'on voulait bien attacher à leurs présa-
ges, ne se faisaient pas prier longtemps pour donner
une réponse quelconque ; et comme parfois l'événe-
n)ent vint, fort à propos, confirmer leurs prédictions,
il s'ensuivit tout naturellement qu'on leur décerna le
glorieux surnom de sorciers."
La troisième maintenant :
" Autrefois la pêche à l'anguille était des plus abon-
dantes sur nos côtes. Or, à cause du fiux et du reflux
de la marée, dont l'heure varie de jour en jour,il arri-
— 24 —
vait bien souvent que nos gens allaient taire la viï;itt>
lie Ifiir pêelit'S au beau milieu de la nuit, l'onr ce, on
se rendait en grand nombre s-ur la grc've, chacun }»or-
tant :\ la main, jioui- s'éclairer daiis >-a niarcb*- et dans
ses opérations, un falot de sapin enHainnié. Assuré-
ment, c'était un ^pectacle tout-à-fait curieux et téeri-
«[Ue (jue de voir surgir à peu près au mOme instant, et
à une lieure assez avnncée de la nuit, tous ces feux,
allant, vci:ant, se cn-isant les uns les autres, i)arfois s(;
réunissant, pour s'ébiigner et s'éparpiller encore. Les
gens «le la côte du î*ud ne tardèrent pas à voir du
merveilleux et du surnaturel dans la présence de tous
ces feux (pii venaient ainsi sur la grève, et à une
lieure aussi indue, danser une ronde infernale sans
doute. lîientôt ils s'en efirayèrent, bientôt même ils
i;'ogèrent plus sortir de leurs njai^ons après une certai-
ne heure de la soirée. Bref, il n'y eut jilus moyen d'en-
tretenir aucun doute à cet égard, et nos insulaires
turent déclarés à l'unanimité possédés du mauvais
esprit, coureurs de loup-garous, feux-tolets, sorciers,
etc., etc. C'était un moyen de se rehausser dans l'es-
prit de ces braves gens ; il va sans dire que les gens
de l'île ne fnrent jias assez sots que daller les désabu-
ser." (1)
M. L.-I'. Turcotte croit que ce sont ces deux der-
nières raisons qui ont surtout contribué à procurer le
titre d'île des Sorciers à l'île d'Orléans. (2)
M. l'abbé L.-E, Jii.is est, lui aussi, d'opinion (pie
les f«Mix que l'on vt>yait courir sur les rivages de l'île
d'Orléans, à certaines heures de la nuit, et qui n'é-
taient riei: aiitr.' <li<'>«' qne j.-^ tiandjeaux dont les insu-
(1) ^'<'ya;i«• aiiiour ii< iile il'Orl.'ans- Soirées Canadicn-
nes, 18fil, 1». 142.
(2) Histoire , h I ih dOrUuus, p. 12.
— 25 —
laites se servaient pour visiter leurs pêcheries, ont
donné lieu à ces suppositions bizarres, que l'on aurait
pu tout aussi bien appliquer aax cultivateurs de Saint-
Vallier, de l'Ange-Gardien, du nord et du sud, puis-
qu'eux aussi faisaient le tour de leurs pêches la nuit
iivec des lumières du même genre.
]'eut-être aussi, ajoute le savant abbé, que l'ère de
prospérité que l'on voyait régner dans les habitationvS
des cultivateurs de l'île d'()rléans,portait-il à attribuer
aux procédés magiques jilutôt qu'à un travail intelli-
gent et assidu, les heureux résultats d'un mode de
culture plus suivi et mieux soigné. Quoiqu'il en soit,
il ne se rencontre plus personne qui croie aux prati-
ques de la magie chez ces insulaires, malgré qu'il y
en ait plus d'un, peut-être, qui jalouse leur bonheur,
le calme de leur e:^istence et la paix dé leurs
foyers." (1)
Un Iroqiiois brillé vil* a Québec. (IX, IX,
9G9.) — Au mois de février 1692, le gouverneur de
Frontenac donna au capitaine Dorvilliers le comman-
dement d'un parti de 120 Français et de 205 Sauvages
pour aller attaquer les Iroquo^s dans leur pays. Après
trois jours de marche, M. Dorvilliers fut obligé de
revenir sur ses pas, une chaudière d'eau bouillante lui
ayant tombé sur les pieds. Il donna le commandement
à M. de Beaucour, capitaine réformé. Près de l'île
de Tonihata dans la direction de Cataracoui, le parti
tomba sur 50 Iroquois. 24 furent tués et 16 furent
faits prisonniers. Les 10 autres s'échappèrent. M. de
Beaucour s'en revint triomphant à Québec avec ses
prisonniers.
M. de Frontenac irrité des déprédations continuel-
(1) L'ile d'Orléans, p. 7.
— 2*; —
les «les Iroquois et voulant d'ailleur.s intiiniiler ces
tV'roces guerriols par un exoin|>lo riiîouroax cDUilainna
deux (les prisoim'urs h êtie brûK'< vits.
l*areille exécution ne s't'tait pas encore vue à Qué-
bec et on peut croire que la population supplia le gou-
verneur <le lui épargner un tel spectacle. Mais il ne se
laissa pas fléchir. L<'s deux Iro.piois turent instruits
dt»« mystères de notre religion i):ir les Jésuites et re-
<;urent le baptême. L'un d'eux cependant évita le sup-
plice en se tioimant la mort a^c'• un <-otitt'aii (pi'il
trotiva «lans sa prison.
Le baron de Lallontaii raconte aiii-^i le s;ipplice de
son malheureux compagnon :
'' Quelques Jeunes Hurons <1<' L'>rotte îîgis de qua"
torze à quinze ans, vinrent premlre l'autre, et lame"
nèr«'nt sur le Cap au Diamant où ils avaient eu la pré"
caution de taire un grand amas de bois. Il courut à la
mort avec plus d'indiftérence (pie Socrate n'aurait
fait, s'il se fut trouvé en pareil cas. Pendant le8up[>li-
ce, il ne cessa <le chanter qu'il ('tait guerrier, brave et
intn'qtide, qtie le genre de mort h^ plus cruel ne j)oiir-
rait jamais ébranler son <'ourage, (pi'il n'y aurait [)oint
de tourments capables de lui arracher un cri, (jue son
camarade avait été un poltron de s'être tué lui-même
par crainte des tourments, et (pi'enfin s'il était brûlé,
il avait la consolation d'avoir t'ait le môme traitement
à jilusicurs Fraiu;ai-i et Hurons. Tout ce qu'il disait
«'•tait vrai, surtout à l'égard de son courage et de sa
fermeté, i^ir je puis vous jurer avec toute vérité qu'il
ne jeta ni larmes, ni soupirs ; au «;ontraire, ]>endant
qu'il souffrait les plus horribles tourments ([u'on puisse
inv«!nter, et qui durèrent cnvinm l'espace de trois
heun'S, il ne cessa pas un mom;nt d.; chanter. On lui
tint plus d'un quart (d'heure) la plante des pieds de
— 2T —
vajit deux grosses pierres tontes rouges ; on lui fuma
le bout des doigts avec des pipes allumées, et on lui
tenait ces pipes contre la main sans qu'il la retirât ; on
lui coupa les jointures les unes après les autres ; on lui
tordit les nerfs des jambes et des bras avec une petite
verge de fer, et cela d'une manière inexprimable, et
qui devait lui causeries plus affreuses douleurs. Enfin,
après lui avoir fait souffrir tout ce qu'on peut imagi-
ner de plus horrible, pour comble de cruauté, ces
bourreaux lui découvrirent le crâne, et ils auraient
fiait tomber peu à peu du sable brûlant si un esclave
des Hurons de Lorette n'était survenu fort à propos
pour lui décharger sur la tête un grand coup de mas-
sue dont il expira. Cela se faisait par ordre de mada-
me l'intendante, (1) qui eut la compassion d'abréger
par là les tourments de ce malheureux. Au reste,
toutes ces vives et âpres douleurs ne furent point ca-
pables d'interrompre la musique de notre homme, et
l'on m'a assuré qu'il chanta jusqu'au dernier moment.
Je dis que l'on m'a assuré, car je n'assistai qu'au com-
mencement de la pièce, et les seuls préludes de cette
tragédie me firent tant d'horreur que je n'en pus sou-
tenir la vue jusqu'au dénouement."
Le chevalier de Montalembert. (IX, VII, 953.)
— Le chevalier de Montalembert entra, en 1731, com-
me cadet dans la compagnie des gentilshommes de
Metz. Deux ans plus tard, cette compagnie ayant été
supprimée, il fut placé lieutenant dans le bataillon de
Josseran, milice lyonnaise. L'année suivante, il pas-
sait en Italie, en qualité de lieutenant en second, dans
(1) Madame Bochart de Champigny avait fait sans
succès toutes les démarches possibles auprès de M. de Fron-
tenac pour empêcher cet horrible supplice.
— 28 —
le régiment «le Suint-Simon. Ku IT-")»!, il devenait lion-
tenant en i>icMl, jmis, on 1744. oapitaino dans le même
régiment. En 1"<4G, il donnait .«^a dôniission pour pren-
dre une compagnie de milice dans le Walaillon d-i Fôn-
teuay-le-C'omte qui tnt destinée à 1 1 oanipagne du due
d'Anville. C'est en 1750, (pi'il tnt nommé capitaine
au.\ troupes <le l'île Koyale.
C'est là (ju'il éj»()u-a Mlle Cliassin de Tnit*ry, tille
d'un eapituine de la colonie. Dans nne lettre de M. des
lionrhes à M, de Snrlaville, nous trouvons do curieux
détails sur ce maria:;e. " Le Innit court t|u'elle ne
l'aime p.is, t'orit M. 'les Jîourbes. Hier, W-a dinèrent
chez M. l)rncourt : >on épouse pleura jieinLint tout le
repas : elle eut une contenance* très déplacée et qu'on
aurait à j>eine passée à une fille de dix ans. L'on m'a
assuré «pi'au sortir «le chez notre goi:vorneur, Monta-
li'mhert voulut donner la main ;V son épouse, et (prellc
ie refusa d'nii air d<- Tuépris. Elle se leva à trois heu-
res du matin, la première nuit de ses noces ; on la vit,
à cette heure, appuyé-e sur sa fenêtre et pleurant à
chaudes larmes. L'on croit qu'elle aurait eu jtlus de
goût pour un capitaine de Bon )';/<)>/ iit^-dpiteK^ Destnaille,
que pour Montalomherr, dont les honnos f.ii'on- r>onr-
ront la gagn«,*r." ( 1 )
Le pauvre .Montalemhert ne put ranniHi >'mi .[mpu-o
à do meilleurs sentiments à son égard. Le 15 mai
1757, .\[ .lonhcrt. ofHcier à L<»uislM>ur<r, annonçait à
M. de Surlavillo la tin de ce mariage mal assorti.
" C'est avoc hien de la poino (|ne je vous api»rends
1» triste destinée du pauvre Montalembert. De[>uis un
mois, l'on ne sait ce (ju'il ost devenu : l'on Ta cherché
partout, fait hattro 1rs hois «h- Miré- par des dé'ta<he-
(1) J)ii Boc'j «je li.îimiioiit. AcH ili-rniiTH ioitrs ,h' r Ai(h
>lip. p. 14!».
— 29 —
ments et des Sauvasses, sans que l'on ait pu trouver
aucun vestige de lui. Il partit de chez Mme Tliiéry,
où il restait depuis quelque temps, un mercredi, avec
son fusil. 1*1 prit la route du chemin de Miré. L'on
ne sait où il a couché la nuit du mercredi au jeudi.
Celle (lu jeudi au vendredi, il coucha à l'hahitation de
sa belle mère, sur le chemin de Miré, à une lieue et
demi de Louisbourg, il en partit le matin. Depuis ce
temps personne ne l'a vu. Depuis plusieurs mois, il
n'était plus conuaissable, par les chagrins que lui don-
nait sa femme, qui non contente de le maltraiter de
bien des manières, entretenait avec un officier déterre
nue galanterie presque publique. Cette malheureuse
l'a ruiné ; Montalembert, avant de se marier, avait
mieux de deux cent cinquante louis; il parait aujour
d'hui qu'il doit environ neuf mille livres. Sa belle-
mère, qui n'ignorait ^tas ce dérangement, bien loin d'y
mettre ordre, k^rsqu'ils sont venus rester avec elle, ne
pouvant plus tenir maison, disait à Montalembert,
lorsiju'il se plaignait : " Rendez- vous justice, Monta-
lembert, vous n'êtes plus jeune, vous n'êtes pas de
ligure à captiver une jeune personne."
' Voilà la consolation qu'il recevait de cette femme
d'esprit qui l'a laissé abandonné à lui-même pendant
trois jours sans parler à personne de son absence.
Lorsqu'ils l'ont cru perdu, ils ont envoyé M. Trion
savoir s'il ne serait point à l'habitation de M. Ray-
mond. Trion ne l'ayant pas trouvé, le dit à M. La
Pilëte qui fut le dire au gouverneur. Tout le monde
est indigné de la conduite de cette maison ; il y a de
la cruauté et de la barbarie dans la conduite de ces
femmes-là. Il était si fort amoureux de cette femme,
tout infidèle qu'elle lui était, qu'il n'a jamais eu la
force de s'en séparer. S'il m'avait cru, il ne serait
point péri ; je lis tout ce que je pus pour le détourner
— 80 —
do ce Diariaîre ; il n'ôiouta que sa passion et les beaux
diseoun» <K* sa helle-iiière." (l)
La fainillf «lu chevalier de Moiitalcmbert était ori-
^nnairt' «le Guyouiu'. Son nom itatroiiNniique l'tair
Trion : le nom'de MuntalcmlKTt lui .'tait venu [lar
alliance.
I^ ' rourrior de Saint llyaoîiinio (III,XII,
37;,.) — I^. Cniirrier <lt: Sai)it-JI;j<i(iitl/i<iut fondé par
un français du nom de P-J. Giiité en lH5o. En 1860.
lors de la visite du ]irince d«^ (ralles à Saint-llyacin-
the.un des écrivains du jour ayant fait sur son compte
des remarques désairréables et on pourrait même dire
déplacées, les lionmies politiques crurent devoir faire
une a>send)lée pu])rKjue pour désavouer ces remi'rques
et regretter l'incident. Cette conduite déplut au pro-
priétaire qui songea à vendre son établissement.
Louis l)elorme en prit la [troi'riété (pi'il garda jus-
qu'en mars 1861.
A cette date, M. Delorme vendit le Courrier de
Siiitit-IIi/iiiintfir à Moïse Deniers qui prêtait son nom
à une compagnie formée de (pielques citt)yens de Saint-
Ilyacintbe. C'est alors que Camille Lussier vint de
Montréal à Saint Hvacinthe pour prendre la direction
du jf»urnal qu'il garda pendant un grand nombre
(l'années.
1a.' 6 décembre 1862, Isidore Lussier, Camille Lus-
sier et Norbert Lussier, trois frères, s'en déclaraient
les propriétaires-éditeurs, avec Honoré Mercier com-
me rédacteur.
Le 29 avril 1864, Xorbert Lussier laissait ses frères
Isidore et Camille seuls propriétaires avec encore Ho-
noré M<;rcier comme rédacteur.
Le 12 septembre 1865, Camille Lussier se déclarait
(1) I>u Hocq du Heuumont. //<.s derniers Jours 'le l'Àrii-
Ji>, p. l'U.
— 31 —
seul propriétaire du Courrier de Scant-Hijadnthe avec
L.-G. Gladu comme rédacteur.
Le 21 mai 1866, Camille Lussier se déclarait encore
seul propriétaire, et la rédaction se faisait par un comité
de collaboration, dont M. Paul de Gazes était le secré-
taire. M. de Gazes, qui était le beau-frère de feu l'hon.
M. Mercier, est aujourd'hui le secrétaire du départe-
ment de l'instruction publique.
Le 28 septembre 1866, Camille Lussier déclarait que
le comité de collaboration n'existait plus et le 3 février
1871 il était de plus déclaré que le Courrier serait
publié à deux éditions, une trois fois la semaine et
l'autre une fois.
Le 31 mai 1875, Camille Lussier déclarait qu'il
avait cessé d'être le propriétaire imprimeur et éditeur
du Courrier de Sain{-II>jacintli'', et le 1er juin de la
même année M. P. Boucher de LaBruère, Louis Tel-
lier et Samuel Adam s'en déclaraient les propriétaires.
Deux de ces messieurs vivent encore ; M. Adam est
mort shérif de Saint-Hyacinthe il y a quelques
années.
Le 2 février 1876, une compagnie se formait sous le
nom de " La Compagnie d'imprimerie de Saint Hya-
cinthe " et obtenait des lettres patentes le 21 septem-
bre avec P. E. Roy, de Saint-Pie, Rémi Raymond,
Boucher de LaBruère, Camille Lussier, L. S. Adam,
Louis Tellier et Hubert Lippe comme directeurs.
Le 16 novembre 1877, la Compagnie ayant fait
faillite, l'établissement du Courrier de Samt-.Uyaci.nthf.
fut vendu et acheté par M. Boucher de LaBruère.
Le J9 avril 18:*5, Louis Lussier, Louis- Aimé Gen-
dron et Montarville de LaBruère se déclarent proprié-
taires et éditeurs du Courrier pour chacun un tiers.
Le 21 février 1901, M. Montarville de LaBruère se
déclare seul propriétaire-éditeur.
Le Courrier de Saint-Hyacinthe est aujourd'hui pu-
blié par M. J. de L. Taché. ' J. R.
— 32 —
<>ri-:>Ti(>\s
990 — Dit le Journal des Jésuiles. à l:v diito dv août
165ti :
" Par ces nouvollos ayant api»iis ks nouvelle.* de la
mort (le M. de Montiiiagtïv le CoiiseilK-r, frère de M.
le gouverneur, on dit une g and»' messe do requiem le
lendemain."
Pouvez-vous me donner des niiseignementîi sur lu
carrière de ce M. <le Montmagny ? XXX
Îdil — On désigne -onvent l'univer^té de Lennox-
ville sous le nom de Bislidji J'niifrsih/. Pour quell»;
raison ? Un liishoi» quelconque n-t-il été mTdé ;\ la
fondation de cette université ? Siikrh.
992 — Je lis dans Autrefuis et anjourd' hni, au sujot
de M. Clis di" Lanaudière : " Kn 1770, il aeconipagna,
à Londres;, Carleton ([ui s'y n-ndait pour obtenir cer-
taines réfonnes. On le nommji surintendant des eaux
et forêts : il allait êtn; crée baronnet, mais un titre
plus noble, celui de catholique l'en empècba " Depui;?
quand les catlioli(pit's peuvent-ils acce[»ter le titre de
baronnet ? Angl.
993 — Lord MetcaiK', gonvci ii.Mii-'^iiu'ral du Cana-
«la, a-t-il laissé des «b-scendants ? Où est-il mort ?
F. P..
994 — A-t-on pu id* ntitier riicrmite <|ui, dans les
desnitTes années de la «lominatiou fran<;aise, se retira
dans l'île Saint-liarnabé, près de Rimouski, et y
motirut ? Kio.
QUÉBEOCENTRAL
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(collection complète) ; Le Momie Illustré (collection
complète) ; Canada, an Encyclopedia of fhe Coanfr)/,
j)arCasteli Hopkins, 6 vols ; Oeuvres de Parkman, 16
vols. Excellentes (;onditions.
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Invasion du Canada, par Verreau ; Ec/iange des
prisonniers aiw Cèdres, par Etliier, Centenaire de Vin-
i:asio7i du Canada, par Turcotte ; Les Canadiens du
Michigan, par Saint-Pierre.
S'adresser au
Bulletin des Recherches Historiques, Lévis.
VIENT DE PARAITRE :
La
fl
iru!
e
de Beaumouctie
PAR
PIERRE-GEORGES ROÏ
iien.sc'igneiiieiil.'i ;^i.-néaU>gique» sur les fuuiilles de J^unau-
•lière. lîollaml. <'!"«}', Terroux. Woodcock, Duchesnayt
Unies. L^Moino. l'âgé, Tachi-, Ck-mcni, Chassé, Des Ro-
siers, lliiilon, rouiiol, Veiuier. llaiiiuail, Trembla}'. Ilainol,
Kvanturei. IIii<llcl. Destj. «'le. ^tc
TIHA(iK : KM» K.X KM l'LAl RilS
l'IMX : î?0.5(»
S'ftdrc-xrr -i r-iut<Mir oLM. im.' U'i.JtV'. ly.'TÏ'^.
VOL. 10 FÊVEIER 1904 No 2
RECHteCHEsllSTORIOUES
IRCHEOLOGIE—HISTOIEE— BIOGRAPHIE
HIBLTO(^RAPHTE— NUMISMATQUE
<i>EOANE VK LA SOCIÉTÉ BIS ÉTUDBS HISTORIQUES
Qui nianct in |>atri4 et [)alnain rojTissccrr iriimi
I» rr.ihi non ci\i« »ed p< rfjfiiiias erit
PIERRE-GEORGES ROY
ÉDITÏUR-PROPRliTAIRl
RUE WOLTR
LÉVTS
liKCliKKCllKS ilISToltM^UES
Sommaire de la livraison de février : Pierre-Paul
Osunkhirliiiie (Ma«ita), L'abbé J.-A. Maurault ; Pru-
tonotaires du district de Beauoe, P. G. R. ; I^e duc de
Richmi^ud ; Particularités de la maladie et de la mort
du duc de Richmoinl, par un othcier Je sou état-
major ; Le grette de Jean Cusson, F.-L.Desaulniers :
Autrefois et aujourd'hui ; L'hon. Jeau-Roch Rolland ;
Le père Jogues et les Hollundais, N.-E. Dionne ;
Questions, etc., etc.
Gravure : L'honorable -Jcaii-Roch Rolland.
On j)eui se procurer grutuiteiiieiit une livraison spôcinien
•les Rerkerrkf.i Historiiiues en s'ailrosuiu an (Urectenr «le
lu n-vii^ l'if>i-i-i'-(rei»r<;t's Roy. me NVullu, Lf-vi».
e
Abonuenieut : $2 _par anné^.
Li's aboiiiicH des Urr/if-r</n's Ifisforit/ufs
v(»u(lroiil hifii S' rappcli^i* (ju<» leur aboiiiK^
)n<>iit pi>:ii* IDO.'i est m li lit l'ii iiit <hi
Pi;PLICATIONS RÉCENTES
Livre >l'or du <-]e.ri}h canaiiien. par Horace Têtu —
Québec— 1903. Prix : $0.15. S'a<lressor A l'auteur, à
Québec.
La ligue de Vensf'xjnenuiit — llUtuire d'une conspi-
ration hinçonnique à Montréal^ par Henri Bernar 1 —
S'adresser H l'antenr, Notre-Dame des Xeiges-Ouest,
\\ Q.
BULLETIÎs^
DES
RECHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 FÉVRIER 1904 î^o 2
PIERRE-PAUL OSUNKIIIRHINE (U
(Masta)
Avant 1830, un jeune Abénakis de Saint-François-
du-Lac, du nom de Pierre-Paul Osunkhirhine, (i) si
connu depuis sous le nom de Masta, alla passer quel-
ques années aux Etats-Unis. Il y entra dans une école
protestante, et embrassa bientôt les erreurs du protes-
tantisme. Vers 1830, il revint dans son village, avec
le titre do ministre de l'Evangile, et commença à ré-
pandre parmi ses frères les erreurs dont il était imbu.
Les Sauvages reponssèrent d'abord avec horreur ces
prédications. Car les Abénakis avaient toujours eu
le protestantisme en horreur. C'est surtout leur atta-
chement à leur loi qui les éloignait des Anglais et les
liait fortement aux Français. Us n'ont jamais consenti
à se séparer de ceux qui leur avaient enseigné à
prier.
Mais la curiosité, ordinairement si grande chez les
Sauvages, entraîna quelques-uns. C'était chose si nou-
velle pour eux d'entendre parler, en leur langue, sur
(1) VU, III, 786.
(2) Celui qui marche trop en avant. Cette expression
" Osunkliirhine " s'emploie le plus ordinairement pour dé-
signer uu oiseau qui se sépare d'une bande et vole plus ra-
pidement que les autres.
— 34 —
des sujets religieux, qu'ils allaient quelquefois écouter
les lectures que le pivtendu ministre taisait d'une
maison à l'autri',
A cette époque, le missionnaire. M. J.-M. Bellan-
ger, ne parlait pa-< l'abénakis. Le dernier missionnaire,
jjarlant cette langue, avait été le P. Germain, parti de
Saint-François, en 1779. Ainsi, depuis plus de cin-
(juante ans, les Abénakis du Canada n'avaient pas
entendu un prêtre parler leur langue. En outre, le
missioiniaire résidait alors à l'église de Saint-François,
KÏtuée à trois milles de la mission, et n'allait visiter
ses Sauvages qu'une fois chaque semaine. Mastaavait
donc deux avantages sur le missionnaire : la résidence
et la langue. C'est ce qui causa le malheur des Sau-
vages. Lu missionnaire ne manqua pas d'activité pour
conserver leur foi ; mais l'apostat, })rotitant des absen-
ces du prêtre pour leur raconter mille histoires fabu-
leuses et absurdes contre les catholiques, réussit à en
pervertir quel(pies-uns.
M. Bellenger, intormé de ce qui se passait à la mis-
8ion, répriunmda fortement le nouveau prédicant, et
défendit aux Sauvages de l'écouter. Cependant, l'a-
postat n'en continua pas moins son ouvrage secrè-
tement.
lîientor, Osunkhirhine demanda en mariage la iille
du grand c!:ef, Simon Obomsawin. Celui-ci repoussa
cj;tte demande avec horreur, disant (^u'il ne donnerait
jamais sa fille à un protestant. Contrarié par ce refus,
.Vfasta ré'solutde tain- mine d'a])jurer ses erreurs, afin
d'obtenir le consentcMuent du ('Insf. Le missionnaire
«e laissa tromper |>ar les promessvjs de cet hypocrite,et
crut que .soti ap[>arento soumission annonçait une véri-
table conversion. £1 reçut donc son at)juration, puis
biiînto%il bîtiit son mariage aveu la iillcdu chef. Mais
au.ssitôt apn-s, l'apostat prouva ([ue ses démarches
— 35 —
n'avaient été que de l'hypocrisie : car il recommença
ses prédications.
Cependant, il fallait gagner sa subsistance ; c'était
pour lui l'unique chose nécessaire. Or, ses prédications
ne lui donnaient pas de pain. Il fallut donc songer à
une autre spéculation.
Le gouvernement accordait alors une petite idlocation
pour une école chez les Abénakis. Masta résolut de
demander la place d'instituteur de cette école. Mais,
pour l'obtenir, il lui fallait une recommandation du
missionnaire, ce qu'il no pouvait avoir snns faire
encore mine d'être catholique. C'est ce qu'il fit. Voilà
donc notre apostat redevenu catholique une seconde
fois. Et, cette fois, il montre toutes les apparences de
la plus grande sincérité, et se soumet volontiers à
toutes les épreuves exigées. Bientôt, le missionnaire
aimonce avec la plus' grande satisfaction à l'évêque de
Québec, Mgr Joseph ISignay, que son Masta est un
fervent catholique.
Le nouveau converti obtint facilement la place qu'il
désirait. Dès qu'il tut instituteur, il recommença à
semer ses erreurs, surtout parmi les enfants ; mais il
le faisait secrètement, car il craignait de perdre sa
position.
A l'automne de 1833, M. Bellenger ayant été rap-
pelé de Saint-François, Masta crut qu'il serait désor-
mais le seul maître du terrain. Alors, il commença à
prêcher ouvertement sa doctrine et à tourmenter sans
<;esse les Sauvages pour les entraîner dans l'erreur.
Bientôt, le petit parti qu'il parvint à se faire prit part
à la lutte, et il s'ensuivit des querelles interminables.
Le trouble devint si considérable parmi les Sauva-
ges que M. Luc Aubry, faisant alors les fonctions de
missionnaire, et les chefs portèrent plaintes contre
Masta, devant lord Aylmer, par une recj[uête, datée
— 8(> —
(lu 21 mai IS^il. Li-s rhets repiésoiitaiciit au «i-oiiviT-
nenr que leur instituteur causait des trouMes et (le:<
diffieultés dau"? leur village, qu'il n'avait ]»:is les ([uali-
ticatious ret|uises pour tetiir une école, et (ju'eii consé-
quence, ils demandaient un autre instituteur.
La réponse à cetto lequête se lit long'temps atten-
dre. Masta, croyant que le gouvernement approuvait
sa conduite, n'en devint que i>lus autlacieux et plu>
insolent. Il s'introduisait dans les conseils, et insul-
tait itubliquement les chefs et le missiounaire. A l'au-
tomnc, M. l'ierre R-land, qui venait do succéder à M.
Aubrv, fit do nouvelles représentations contre l'inso-
lent instituteur. Enfin, apr^s sept mois d'attente, les
Sauvages virent arriver chez eux, à la fin de décun-
bre, M. James Ilughes, surintendant du département
indien. Cet officier était chargi" de faire une enquête
sur la conduite de Masta.
Cette enquête eut lieu le 29 <léceinbre, en présence
de tous les Sauvages. Les plaintes portées contre
l'instituteur turent maintenues et {>rouvées. A lors, M.
Iluiches le réprimanda fortement, et le déclara publi-
quement indigne de tenir une école.
Masta fut comme foudroyé par ce ecnip inattendu.
Cependant, il ne se décourai!:ea pas. Il alla aux ICtats-
Unis, où il s'adressa aux membres d'une société bibli-
que, leur représentant qu'il avait une forte congréga-
tion en Camidsi, et qu'il v «'tait persécuté p:ir les
catborupu's, (pli s'efforçaient de lui enlever tous
moyens de subsistance. Ces [M-otcstants lui accordè-
rent (pielfpje secours, et reticouragerent fortement à
persévérer dans son entreprise de i>i'rversioM.
Masta revint plein de courage, (;t continua à faire
l'école chez les Alx'nakis. Les Sauvages «-n turent
étonnés et leur étonncment redoubla lorsqu'ilsle vireiît
recevoir connue instituteur, en ls:5r», l'allocation du
— 37 —
gouvernement. Lo missionnaire rechima contre cette
injustice, et fit connaître au gouvernement que les
Sauvages en étaient très mécontents. A la suite de
cette seconde plainte, Masta fut enfin destitué, et un
nommé McDonald fut choisi pour le rcm[>lacer.
Furieux de cette destitution, l'apostat ouvrit une
îintie école dans le village, disant qu'il n'avait pas
l)es(»in de l'allocation du gouvernement, parcequ'il
receviait des secours des protestants des Etats-Unis.
Dès lors, il annonça aux Sauvages qu'il allait bâtir,
dans leur villaiic, une chapelle protestante, avec l'aide
d'une riche société des Etats-Unis.
Cette nouvelle fut un nouveau sujet de querelles
parmi les Sauvages. Alors, le missionnaire et les chefs
adressèrent une requête au gouverneur Gosford, en
date du 19 décembre 1835, demandant du secours
pour s'opposer à l'exé'cution du projet de Masta. Voici
ce que les Sauvages exposaient au gouverneur :
" Que par acte de concession, en date du 13 août
1700, passé devant Mtre Adhémar et son confrère,
notaire, dame Marguerite Hertel, veuve Jean Crevier,
concéda et accorda à la nation abénakise une demi-
lieue de terre de front, laquelle est plus amplement
désignée dans le dit acte, dont vos suppliants soumet-
tent une copie à Votre Excellence.
" Qu'une des clauses du dit acte est conçue dans les
termes suivants : " Pour en jouir (de la dite demi-
lieue) par les dits Sauvages pendant tout le temps que
la mission que les Pères Jésuites y vont établir pour
les dits Sauvages y subsistera, et la dite mission ces-
sante, la dite demi-lieue présentement concédée, en
l'état que les terres seront alors, retournera à la dite
dame Trevier es dit nom et au dit sieur son fils ou à
leurs héritiers ou ayant cause."
" Que le nommé Pierre-Paul Osunkhirhine, connu
— 38 —
sous le nom de Masta, sauvage abénakis du villaijt; de
Saint-François, ijui ]>rofesse une crovaiue religieuse
étrangôre à celle des autres Sauvages du village, v(»u-
drait faire ériger une cliapelle pour les personnes de
sa croyance, sur la dite deini-lieue d(^ terre. Mais vos
suppliants prient qu'il leur soit pernds d'exposer très-
huinldenient que si cet individu réussissait à faire
ériger la chapelle en (juestion, malgré Topiiosition des
chefs de la nation, la mission, telle (lu'étai)lie en con-
formité à l'acte firécité, cesserait d'exister, et la dite
<lenii-lieue de terre accordée, comme vos su[»pliants
ont l'honneur de l'exposer, ainsi que d'autres terres
qui ont été acc<jrdée> aux «lits sauvages Abéna\is, re-
tourneraient aux seigneurs de Saint-François, repré-
Hentant la dite dame Ilertel, veuve Jean Crevier.
" C'est ]i(>un|Uoi, vos suppliants j»rient qu'il plaise
;\ Votre Excllence de défendre les droits tle la dite
nation aht'nakise contre toute innovati«»n que voudrait
faire le dit rierre-I'aul Osunkliirliine, alias Masta,
dans la mission «lu village de Saint- Fraiu;ois, de vou-
loir bien donner à la «lite nation un avocat ou procu-
reur, afin de lui fournir les moyens de conserver la
])ropriété «bs dites terres «[u'elle se tr«)iiverait exposée
à perdre, «l'aprJ-s les conditions mentionnées et por-
tées flans SCS titres de propriété, et autoriser le «lit
procureur k faire tout ce que le cas exige pc»ur la con-
servation «les «lr«)its «le la «lite nation."
Qucbjues mois apr«-s la léccjition de cette requête le
gouverneur défendit à Masia «le bâtir sa chaiielle, et
lui enjoignit «le ne pas troubler la paix «lans le village.
Mîista ne fit ain.un cas de ces ordres, et poussa l'inso-
bîiice jusfju'à dire «ju'il ne craignait pa> le gouverneur,
et que les ministres jjrotestants sauraient bien l'ar-
I «"'ter.
Tl persévéra donc dans son projet de construction.
— 89 —
Vers 183Ô, il s'adressa aux membres d'une société
biblique aux Etats-Unis, pour obtenir des secours pour
cette fin. Ces protestants lui répondirent qu'avant de
lui accorder ces secours, ils désiraient connaître le
nombre de ses corél'gionnaires à Saint-François. Cette
demande l'embarrassa un peu, car il n'y avait alors
qu'une dizaine de Sauvages qui avaient embrassé ses
erreurs. Cependant, il trouva bien vite le moyen de
sortir de cet embarras.
Le seigneur Wiirtele, de Saint-David,menaçait alors
U'S Sauvages de leur enlever une partie de leur sei-
gneurie. " Masta fit mine de défendre les droits des
(lerniers. Un jour, il se présenta à eux avec une re-
quête, adressée au gouvernement, qui demandait pro-
tection contre les prétentions du seigneur Wiirtele. Il
leur en fit la lecture^ et demanda leurs signatures.
Pendant que les Sauvages se préparaient à signer cette
requête, il lui substitua adroitement un autre papier
(ju'il fit signer. Ce dernier papier était une requête,
adressée aux membres de la société biblique que n^us
venons de mentionner, demandant un missionnaire
protestant pour les Abénakis. Il obtint, par cette
ruse, la signature d'une quarantaine de Sauvages, qui
furent considérés cenime ses coreligionnaires. <Jn lui
accorda alors ce qu'il avait demandé, et de plus, une
allocation annuelle comme missionnaire chez les
Abénakis.
En 1837, il commença à préparer les matériaux
pour la construction de sa chapelle. Alors, Louis Gill,
agent des Sauvages, renouvela le 17 mai, la requête
des chefs auprès du gouverneur Gosford. ^ Un procu-
reur fut nonîmé aux Trois-Rivières pour s'occuper de
cette afifaire. Une action fut intentée contre Masta.
Mais tout fut sans résultat satisfaisant. La chapelle
— 40 _
protOî^taiite tut eoiisrruiri'. malgiv.' roiti)i)siti(m cdus-
taiite «les Sauvages.
£ii 1840, Mgr Sigiiay »»<>ns e!< voyait <laiis cette
inis>ioM, jtour étuilier la langue abéiiakise, et, eu 1847,
il uous plaçait résidant au milieu des Sauvages. C'est
de cette é|iOf|ue que l'apostat a commencé à perdre
son influence auprès des Abéiuikis (1)
L'abbé J.-A. Mairailt (2)
rRr)ToxoTAii:Es du district de
BEAUCE
Zépljirin Vézina 6 mars 1858
Zéphirin Vézina I U) mars 1892
Auguste ( liasse j
Zéphirin Vé/.ina I 24 août 1890
Jjouis-(Termain-Altre<l Legendre j
Zéiihirin V.'zina I .,,. • • ,,,,,1
, ' . rr, • 'p M » • -<» |iiii\ u-r 1901
LomsUlric 1 ali)ot j
I>ouis- L'hic Talliot 1 1 1 .■■ • mno
( liarlfs-hiii<:>t \ ./uiu j
!•.<;. R.
(1) lit" pelit noinlwe (40 environ) île ccmi.x «pi'il riait
parvenu i j)erverlir s'rtîint divisi- tu deux c:iin|»s. il pu'rdit
tout conlrôle sur eux. Bientôt l'un di^'s piirlis rejeta l'an-
i^licanistne «pi il lui avait fiiit enibra-îser pour so laite ad-
nn;llie <lan>la ^ectc ile.>< Adcentitifi. C'est alors (Is")») (pie
.Masiu dit a<lieu |i<>ur toujours uu\ rives «lu Saint- François.
Il alla en llaul -('uria<la. où il .te livra .1 la prédication, |)ui^
pas^a aux KlatsTniset vint mourir :i l'urL- Iluron, dans
l'état du .Miclngaii, vers ISOlî. — P. A. Wakvani i,p.t
(2) Hi»toire dt's AhriuikÏK. p. 'il T.
— 41 —
LE DUC DE RICHMOND
Charles Lennox. quatrième duc de Richmoml, était
fils de lord George Lennox, second frère de Charles
Lnenox, troisième duc de Eichmond, et de Louisa
Kerr, fille du marquis de Lothiar.
Il nj^quit en 1764. Après avoir fini ses études, il
entra au service, dans lequel, par l'influence de son
oncle, alors maître-général de l'artillerie, il parvint
bientôt au grade de capitaine d'une compagnie dans
le régiment des Coldstream Guards qui était com-
mandé par le duc d'York. Par celte promotion il ac-
quit le rang de lieutenant-colonel dans l'armée. En
1795, il fut promu à celui de colonel, et passa ensuite
par les grades intermédiaires, jusqu'à ce qu'en 1814
il parvint à celui de général en pied. En 1803, il fut
nommé au commandement du 35e régiment d'infan-
terie. 11 n'eut jamais d'occasion de montrer ses talents
militaires ayant tvuijours été employé dans la vie
civile.
Lorsqu'il était dans les Coldstream Guards, il s'éle-
va entre lui et le duc d' Yorkunedispute dans laquelle
ce dernier lui reprocha d'avoir laissé dire en sa pré-
sence des paroles qu'aucun gentilhomme n'aurait souf-
fert. Le colonel Lennox pria le duc d'York de lui
dire quelles étaient ces paroles ; mais c'était à la para-
de, le duc lui ordonna d'aller à son poste. La parade
finie, il fit venir le colonel Lennox, et lui dit qu'il ne
chercherait pas à se prévaloir de sa qualité de prince
ni d'oflicier commandant, mais qu'il était prêt à lui
donner la satisfaction d'un gentilhomme. Le colonel
Lennox le somma donc de contredire le rapport qui
avait été fait ; mais, le duc refusant de le faire, il lui
demanda un rendez-vous, qui eut lieu le 25 mai sur'
la commune de Wimbledon. Lord Rawdon, plus tard
— 42 —
inarijiiis (rilasting.^, l'-tait le second du duo d'York, et
lord WiiiclielïJiea était celui du colonel Leiinox. Le
colonel tira, mais il ne fit que raser les cheveux du
duc ; ce dernier ne voulut point tirer. Il régnait alors
i)eaucuu[> d'aniniosité, et un M. Swift, avocat irlan-
dais, {Miblia Tiiic Itrochure dans huiuellc il attaquait la
réputation du colonel Lenaox ; celui-ci demanda sa-
tisfaction î\ M. Swift, et il s'ensuivit une rencontre qui
eut lieu |>rès d'Uxbridge. Lennox tira le premier par
convention et il blessa son adversaire.
fjorsque son père, lord Geor<;e Lennox, se fut retiré
du parlement, il fut élu député de Sussex à la Ciiam-
hre des Communes. 11 soutint toujours Pitt et son
paiti.
A la mort de son père, il devint héritier présomptif
de son oncle, le troisième duc de* Richmoiul.
En 171^3, il épousait Charlotte Gordon, tille du duc
de Gordon, et il en eut une nombreuse famille.
A la mort de son oncle, il succéda au duché et à un
revenu clair et net de 18000 louis par an. On peut
dire qu'il succt-da à trois titres : duc de Richmond en
AnjLîleterrc, de Lennox en Ecosse, et d'Aubigny en
France.
Pour récompenser son attachement au miidstère de
Pitt, il fut no'nmc* en 1808, vice-roi d'Irlande, poste
(pi'il occujiii près de six ans. Ses talents sociables le
tirent beaucoup aiujer de lu noblesse et du peuple
d'Irhuule.
Il dépensa tellement qu'à rex[Mration de sa vice-
niyaut»', par des motifs de prudeiice,il dût se retirer à
Bruxelles et y vivre »''Conon»i<pieinent.
En 1818, il fut tir»' de sa retraite pour prendre h?
gouvernement ijéiiéral des colonies ant^laises de l'Amé-
rique du Xord. On lui permit d'amener avec lui
comnxe lientiMiant-ijouverncur du Haut-Canada, son
gendre, sir Peregrine Maitland.
— 43 —
PARTICULARITES DE LA MALADIE ET DELA
MORT DU DUC DE RICHMOITD, PAR UN
OFFICIER DE SON KTAT-MAJOR (1)
Le duc, ]e colonel (Jockburn, et moi-même, nous
laissâmes Kingston le 20 au matin, et voyageant tan-
tôt en voiture, tantôt à cheval, et les trois ou quatre
derniers milles à pied, nous arrivâmes à neuf heures
du soir à Stone Mili9,à trente mille de Kingston. Nous
dinâmes à une ferme sur la route, et y demeurâmes
plusieurs heures. Le duc ne parut pas fatigué ; il se
mit au lit en très bonne santé à ce qu'il paraissait. Le
lendemain matin nous nous remîmes en chemin pour
Perth. Sa Grâce fit les six premiers milles en calèche
et les vingt-deux milles qui restaient à cheval. Le
temps étant extrême'ment chaud, nous fûmes tous un
peu fatigués ; mais le duc ne le fut pas plus qae le
colonel Cockburn et moi ; il fit un bon diner, fuma un
cigare, et se mit au lit à son heure accoutumée. Le
matin suivant le duc parut s'être entièrement rétabli
de la fatigue de la veille ; il parcourut une partie des
établissements pendant trois ou quatre heures. En
revenant à la maison, un violent orage nous mouilla
entièrement. Le duc refusa un parapluie et se réjouit
plutôt de cet accident. Il changea d'habits aussitôt
qu'il fut arrivé à l'hôtellerie, et parut être en parfaite
santé. Nous dinâmes avec un parti considérable. Sa
Grâce se retira vers onze heures, et se coucha bientôt
après. Le jour suivant, étant déterminés à rester à
Perth, en conséquence de la pluie du 22, nous mar-
châmes quelques milles pour voir les établissements ;
nous dinâmes à l'heure accoutumée, et le duc se retira
(1) Voyez Bulletin des Recherches Historiqi(es.\'o\.Y , p. 112.
— 44 —
on bonne santé jMHir pivndre «lu repos, avant arrêté
<lu"on partirait de l)oiiiie heure le lendemain matin
pour Kielnnond. Le 24, le duc se plaiiC'iit à son ser-
viteur (ju'il se sentait indisposé-, et i|u'une douleur
«lu'il avait à l'épaule et ù la i^orge, l'avait empêché de
«lormir. Son> ol)scrvàmes (ju'il ne nuitiirea pas son
déjeuiKT comme à l'ordinaire : et sur ce que "pi lui tis
quehpie remaripie ù ce sujet, il n>e dit qu'il n'avait
pas bien dormi, me faisant observer que c'était une
chose bien neuve pour lui : ce (ju'il dit dnn air en-
joué. 11 me dit après qu'il ressentait une <louleur à
l'épaule droite, et je lui conseillai de se la frotter d'es-
prit de térébentine ; à (juoi il consentit. Xous lui pni-
posâmes de rester encore un Jour à l'erth, mais il n»'
voulut pas, et n(»U8 partîmes vers huit heures pour
nous rendre à Beckwith, éloii^né.de lô milles. Le duc
voyagea à cheval excepté dans «[ueUpies endroits par-
ci par-là où le chemin <'tait mauvais. Je rema'tjuai
cependant (pi'il n'était pas bien i'.t lui proposai d'arrê-
ter à quehjue endroit i>our laisser passer la chaleur du
jour : il y consentit, et nous nous repensâmes trois
heurrs dans une maison qui se trouvait à |ieu-près à
inoilit' chemin. Le duc se coucha et dormit d'un bon
sommeil pentlant une heure et demie, prit un bouillon
lie poulet avant (h- j>artir, et parut mieux. Il parut
très-altéré et but à ]>liisieurs rcjirisi's de l'eau de vie
coupée et de l't'au <lans le cours de la journée. Va\
arrivant à Beckwith, sa lassitude était visible ([iu»i-
qn'il eût tait presque tout le chemin à cheval, et il se
mit au lit et y resta jusqu'à l'heure du dîner : il 8e
plaignit d«* son mal <r.''paule ; mais il ne me <lit point
(ju'il eût mal ailhurs (jue là. de crus «pie ce pouvait
être une légère attacpje d*- rhumatisme, et ipi'il avait
pris froid : il nu- dit «jue c'était là ce (pi'il croyait le
plus probabli" : il tit un diner très léger et s'alla cou-
— 45 —
cher de très bonne heure. Le lendemain matin, étant
évident que le duc ne se portait pas encore bien, il fut
arrêté que r(m partagerait en deux le chemin de là à
Richmond au lieu de le faire en un seul jour, et que
Sa Grâce passerait la nuit dans une maison à une dis-
tance de onze à douze milles, et qu'elle ferait les trois
ou quatre milles restants le lendemain. Ce même
matin le duc dit à son serviteur qu'il avait éprouvé
une espèce de spasme en se lavant le visage ; il se
plaignit encore à lui d'une douleur qu'il ressentait à
la gorge ; mais il n'en parla point au colonel Cockburu
ni à moi ; sou mal d'épaule avait presque disparu.
Nous arrivâmes au ternie de notre voyage vers les cinq
heures après-midi, après avoir laissé passer la chaleur
du jour dans une petite chaumière. Je crus que le
duc était mieux et je remarquai qu'il n'était pas aussi
altéré que la veille. Il'ne me lit pas entendre qu'il
sentit aucun aversion pour l'eau ; mais il se plaignit
un peu de sa gorge. Il ne mangea que très peu et se
coucha de bonne heure. Le lendemain qui était le 26,
il se leva le premier de tous, et dit qu'il avait bien
dormi et qu'il désirait partir sans délai. J'observai
qu'il ne s'était ni lavé ni rasé ; mais comme la maison
n'était qu'une petite chaumière et que la distance
pour arriver à Richmond n'était que de trois à quatre
milles, je n'en tus point surpris, croyant qu'il voulait
remettre à le faire jusqu'à notre arrivée. Je crois
qu'il prit un peu de thé et qu'il goûta d'un œuf. Il
marcha d'un bon yjas et traversa à pied les savanes ;
mais il me dit qu'il éprouvait une espèce de spasme
lorsqu'il voyait quelqu'un sauter ou marcher dans un
endroit où il y avait de l'eau, et qu'il n'en savait pas
la raison. Je ne remarquai rien de parcicuher dans
son air,quoiqu'il me parût n'être pas bien. En arrivant
à_;Richmond,il me dit qu'il préférait voir les magasins,
— 40 —
les villages, etc.. avant de s'habiller. Ce <|u'aviiiit thif,
il revint à riiAitlKrif et entra dans sa iluiniltre pour
s'IialtilK'r, et moi j'entrai dans la niieniie Je n'avais
}»as fini tout-à-tuit. (|u'il vint me trouver etmedeman-
da le nom du eliiruri;ien, se [daisiuint de son mal de
gorge. .]*envt)yai aussitôt clierelier le seul qu'il veut
dans l'établissement, et en l'attendant nous déjeunâ-
meê. Je erois «|ue le duc jtrit un peu de tlié. Sitôt
que le chirurgien fut arrivé, il visita la gorge du duc
et lui reconjmanda de faire usaj^e d'un t;ari;arisnie de
vin d'Oporto, d»' vinaigre »'t de sucre, et de prendie
un peu de médecine. Il me dit, en s'en allant, qu'il
croyait que le duc serait ]iarlaitement bien le lende-
main. Le duc lit usage du gargarisme ; mais je vis que
ce fut avec peine, et qu'au moment oii il firit la tasse
dans ses mains, il se sentit agité d'un mouvement con-
vidsif, 11 était alors de bonne hnmeur. et il tourna la
«•liosc en badinage. 11 soutit et se promena ([uel(pie
temps ; mais trouvant qu'il faisait trop chaud, il s'en
revint. I)e retour à l'hôtellerie, il me dit qui* c'était
une bonne occasi(Ui pour écrire, et envM\a (juérir du
I»apier. Je crus qu'i' était bien, à lexeeption <le s(in
mal de gorge. Après avoir ("crit i)endant prcs«pie une
lieure et demie, il se leva, traversa la chambre, et dit,
autant «pie je puis ui'on ra}tpeler : '• Maintciuint, mon
clier monsii'ur. ne me preiu'Z i>as pour un fou, mais je
viens d'é-crire une lettre qu'il faudra que vous omet-
tiez à ma fille, s'il m'arrive (piel(|ue accident." Ce
discours inattendu me surjuit extrêmement, et j'es-
sayai la raillerie pour le tirer <ie ce qui me parut être
une attaque d«; nerfs. Il me parla encore de sa gorge
et me dit (pi'il erovait devoir se jin-parer, parce (ju'il
pourrait être étoufb- [or une convulsion subite. Puis
il discourut jiendant quehpie temps sur des stijets rpii
parais.-aii'iit l'inqnié-t.r f<>fi, .f in. .lit. qu'après s'être
— 47 —
préparé et avoir écrit, il se trouvait plus tranquille.
Ne pouvant deviner la cause de son abattement, j'es-
sayai encore de le badiner. Il prit la chose en bonne
part ; mais sur ce que je lui dis qu'il remettrait lui-
même sa lettre, il répondit d'un ton très sérieux :
•• Non, vous la remettrez." Il se plaignit encore de
ce qu'il ne pouvait avaler aucun liquide qu'avec dif-
ficulté. Je crus m'apercevoir qu'une des glandes de
sa gorge était un peu enflée ; je remarquai aussi qu'il
essayait continuellement de boire de l'eau, et lui re-
commandai le gargarisme de préférence. Trois ou
quatre officiers de rétablissenr.ent dinèrent avec nous ;
il parut de bonne humeur, but du vin avec la plupart
de ce que nous étions, et badina sur ses spasmes. Il
parut être beaucoup mieux, et il fat arrêté que nous
nous rendrions le lendemain aux bord de l'Ottawa,
comme il désirait de se trouver à Montréal au jour
tixe. Le lendemain, à la pointe du jour, il m'envoya
quérir. Je le trouvai au lit ; il me dit qu'il avait pas-
sé une nuit bien agitée, et qu'd s'était réveillé plu-
sieurs fois sous une oppression semblable au cauche-
mar, et qu'on lui donnerait le monde entier qu'il ne
voudrait pas se recoucher dans le même lit ; qu'il
voyait bien que c'était une chose absurde, mais qu'il
ne pouvait. Je fus très alarmé, quoiqu'il fut parfaite-
ment à lui, et qu'il me témoignât même plus de bonté
et d'affabilité qu"à l'ardinaire. Il parla encore de sa
lettre, et me dit que j'aurais à la remettre à lady Mary
à Montréal. Quelques moments après, je sortis pour
qu'il s'habillât, et j'allai luire les préparatifs pour
notre départ. De retour à l'hôtellerie, je le trouvai qui
se promenait d'un côté à l'autre de' la chambre, dans
un état très agité, avec le colonel Cockburn. Ses re-
gards et ses manières n'étaient plus les mêmes. Il nous
pria d'aller déjeuner, et il me dit à l'oreille de ne
— 48 —
point faire attention à Ini (iiiaii<l il entrerait, ]tarre
que ça auijnienterait les spasmes qiril savait qni lui
seraient oetasionm's par la vue du thé. Nous le quit-
tâmes alors et allâines déjeuner : il nous suivit bientôt,
et voulut prendre du thé, niais n'en piit avaler (pie
tr6s peu. S'ous tâchâmes de l'ciifrager à rester à Rich-
mond ; mais il était déterminé à parlir. Il fut alors
décidé que le duc et moi nous ferions une partie <lu
chemin en canot, et nous fîmes environ un mille à
pied pour nous rendre au lieu d'emharcjuement. Pen-
dant cette marche, il fut tout-à-fait traiMiuille,et parla
sur <lift"érents sujets sans dire un mot de sa maladie
ou de sa ^orge.
Nous arrivâmes au bord de l'eau vers huit heures,
et il témoiijna désiriT que (piehpi'un entrât avant lui
dans le canot jiour le tenir, piirce ([u'il craignait (pie
la vue de l'eau ne h* fit tomber. ■ Je vis qu'il était vio-
lenimeiit agité en entrait dans le canot. Il y avait
quelque chose defrai)pant dans la manière dont il prit
.son petit chien. Blucher, entre ses bras et le baisa :
les spasmes (pi'il ress «ntait à la gorge devinrent alar-
mants ; mais il faisait des eftorts pour ne le pas lais-
ser paraître, et il se peignait nn sourire forcé sur son
visage toutes les fois que je le regardais. Après quel-
ques moments d'cft'orts, voyant (pi'il était imi)Ossible
• l'y ti'uir jilus longtemps, et ses eonvulsions augmen-
tant de plus en jilus, il fallut (lt'bar<p]er. SitAt (pi'il
fut à terre, son aver>ion pour l'eau s'augmenta au
décuple, et il s'entonr:*. dans le bois aussi loin (pi'il
put. Ayant été n-joints par le colonel Cockburn, nous
tâchâmes de l'engager à retourner à Riclunond. .Mais
n'é-tant trouver dans notre chemin un petit ruisseau
qu'il ne j)Ut se forci-r à passer, nous tûmes contraints
d'avancer pour gagner une ferme éloignée de quelques
milles, et ce fut avec lapins grande difficulté qu'avec
— 49 —
ïios eôbrts réunis nous vinmes à bout de lui faire tra-
verser quelques petits ruisseaux et rigoles qui cou-
paient le chemin. Sur tout autre sujet il raisonnait
1res bien, et même sur celui-ci il faisait les plus grands
eflorts pour se vaincre. Il allait de pire en pire, et il
n'y avait plus à douter que sa maladie ne fût l'hydro-
jihobie, lorsque nous arrivâmes enfin à la ferme. Le
colonel Cockburn s'étant séparé de nous pour aller
cheicher du secours, le duc gagna en courant une
grange ouverte, la préférant, disait-il, à la maison,
pjircequ'elle était plus éloignée de l'eau. Là il devint
plus tranquille, quoiqu'il fût persuadé qu'il ne pou-
vait pas vivre ; ses paroxismes furent d'abord inter-
mittents, et pendant dit minutes ou un quart d'heure,
il se sentit soulagé. Ses pensées et sa sollicitude étaient
pour sa famille et ses amis. Le chirurgien étant parti
pour l'endroit où nous devions coucher cette nuit-là,
il fut quelque temps avant qu'on eût pu le ramener.
Pendant ce temps, il demanda au ciel avec instance
la force de soutenir avec patience et résignation tout
ce qu'il ordonnerait pour son bien : témoignant en
même temps qu'il était prêt à sortir de ce monde, et
qu'il était dans une parfaite assurance d'être absout
d'avoir jamais fait tort à aucun être humain. Il par-
donna à tous ses ennemis du fond de son cœur. Son
langage et sa conduite en cette occasion prouvèrent la
piété, la force, et la pureté do son âme. Pendant les
angoisses les plus violentes, pas un m,urmure ne lui
échappa ; il ne perdit pas un seul instant la douceur de
son caractère. Dans les courts intervalles où il fut
un peu soulagé de ses douleurs, il écrivit à plusieurs
personnes de sa famille et de ses amis, des messages
qu'il me pria très instamment de leur faire tenir. A
l'arrivée du colonel Cockburn et du chirurgien, il con-
sentit à être saigné, et il fut tiré de son bras environ
— ÔO —
nue pinte do saiii; : re '(ui parut !•* soulager pour ni»
moniLMit. Vers le soir il fut en état «K'iiren«lre enviroi»
20 goutte* tle lamlannm dans de l'eau de pejiperinlnl^
et ensuite un grain d'opium dans «lu bouillon de pou-
let, dont il prit quehpies cuillértn's trois ou (piatre t'ois.
Au soleil couché nous le transportâmes à la maison^
«pie l'on avait pn-parée pour le recevoir. Sa eonvul-
sn»n s'art'aildit. et il n't'tait <pi" trop «'vident «ju'il s'af-
faildissait aussi iiii-nuMne. Sa mémoire eommen(;a à
s'égarer, et vers minuit il tomba dans une espèce de
stupeur. L*n exprès l'ut déi»èché vers (juatre lieures
pour disposer, en fpielcjue sorte, sa tamille au fatal
événement. Vers le matin du 28, la «piantité de salive
qui s'était amiLssée dans sa gorge et sa bouche, pro-
duisit une es|)Oce d'écume ; et (piel<[ues minutes après
huit heures, il expira tranquillement.
Son serviteur, intenx^gé depuis. ce triste événement,
a dit que «lès le soir «lu 2S le duc avait éprouvé «piel-
«jue ilitiiculté à av;iler. et que, le 24 au matin, il avait
senti une sorte d«* r«''[)ugnance à se mouiller le visag..' ;
mais il n'en parla point au c«)lonei Coc.burn ni à moi;
11 ne lit jamais connaître «{Uelle «'tait sa maladie, si
non 4u'une t'ois, h- 20, à table, il «lit en badinant, «pie
c'était heureu.x pour lui qu'il ne tût pas chien ; [tarce
qu'il ne man<pi«Mait certainement pas d'être [Kissé par
les armes comme chien enragé. Il ne pertiit son at-
tachement pour son épagneuN'avori ([ii'en i>erdant sa
connaissance ;*au milieu de ses angoisses, il l'appelait
de temps en temps «h» sou ton «h' v«)ix naturel. Le
laudanum ne lui causa point de sommeil. l)e[)uis une
heure, le 27, justpj'à sa mort, il eût une sueur abon-
dante, mais ne [larut pus avoir ln'a'it.-oiip de titNvre.
— 51 —
LE GKEFFE DE JEAN CUSSON
Moll^•icn^ J.-B.-Mei]]eiir-B{irthe^ conservateur des
archive- (icla C'«-)ur Supérieure, au grefte de Trois-Ri-
vières. vient de rendre un fort important service aux
^maleurs d'études généalogiques, en retrouvant l'es
^L•t(.•^ du fameux notaire Jean Cusson, du Cap-de-la-
iVladeleine. Bien qu'il fut connu que ces actes avaient
bel et bien été jadis déposés au greffe de Trois-Rivie-
res, ils étaient devenus introuvables, depuis un grand
nombre d'années. Ces actes, surtout ceux des années
1660 à 1680, étaient particulit'rement précieux en ce
fpi'ils donnaient la<iate de plusieurs mariages contrac-
tés par les plus anciens colons français, dans la région
triHuvienne. Ni Mgr Tanguay, ni Al. Benjamin Suite,
malgré d'aetives retlïerches, ne purent les consulter.
Qu'étaient-ils donc devenus ? l'ersonne n'a pu le savoir
jusqu'à ces jours derniers, alors que les journaux an-
noncèrent Ja précieuse découverte de M. Meilleur
Barthe.
Il est bien malheureux que M. Tanguay, eu travail-
lant à son fameux Dictionnaire généalogique des famil-
les canadiennes, n'ait pu consulter ces vieux documents.
Grand nombre des plus anciennes familles du district
de Trois-Rivières n'ont pu connaître ainsi l'endroit, de
France, d'où venaient leurs ancêtres. De 1651 à 1672,
les registres du Cap-de-la-Madeleine ont été perdus,
de sorte qu'il ne restait plus que le grefle de Jean
Cusson pour obtenir des renseignements. Cette der-
nière ressource, à son tour faisant défaut, il devenait
impossible de connaître les origines d'un grand nom-
bre de familles, n^ême de familles marquantes. Pour
ne citer qu'un exemple ou deux, l'origine des familles
Rivard-Loranger, GélinasBelleraare, Lesieur-Desaul-
niers n'avait pu être éclaircic. Dt' >{\\r] iMidroit «le
Franc»', jionr venir au Canada, étaient partis Nicolas
Rivanl, Ktienne Gélinas et Charles L?sieur ? Impos-
sible de le savoir. Va, (vi>endant ces trois colons
fran<;.iis sont la tige de familles trè> l.onorables, très
nombreuses également, dont les puissant:- rameaux se
sont répandus un peu partout dans la province de
Québei-. surtout dans la réi;ion de Trois-Rivières.
Mais, trêve aux réflexions. Le fameux greôe est
retrouvé et j'ai pu, parmi une liasse d'actes, lire tout
au long,le contrat de mariage de mon aucètre,Cliarles
Ijcsieur, sieur de la l'ierre, avec Fran<;oise de Lat\)nd,
acte pa.ssé devant maître Cu.sson, le onze octobre mil-
six-cent-soixantt^-et-onzo, au ( 'ap-de-la-Madeleine De-
j)uis autlelà de vingt ans. J'ai fait des recherches aux
archives de Montréal, de Qaébîc, d'Ottawa pour
retrouver ce contrat de mariage, et cela toujours inu-
tilement. En 1899. lors de la j)ublication des géné-
alogies des familles ( J>îlinas-Hcllemare,Lesieur-Desaul-
niers, il m"a é-té- particulièrement pt-nible de ne [tas
avoir de renseignements précis à ce sujet. Quelle n'a
donc pas été' ma joie de recevoir, de M. Barthe lui-
même, la l>onne nouvelle (pie le document tant cher-
ché figurait parmi les actes du notaire Cusson et qu'il
était à ma di>position ! .F'ai pris unt- copie tidèle du
document, (pie les bienveillants lecteurs des Rerherehes
llisturiijucs i»ourront lire et c<insulter au besoin. Sa
lecture ne mamiuera pas de causi-r une grande joie ii
tous les Lesieiir, les Lapierrc. Duchêne, Desaulniers,
Coulomb, tous descendants directs de Charles Lesieur,
ftieur de la Pierre.
Voici l'acte en hik-sLIom :
" l'ardcvant .I«'an (-usson, notaire royal en la juris-
♦liction du C'ap-de-la-Madeleine, et témoins soussigui'S
au traité et accord do mariage ([ui s'en suit, furent
— 53 —
présents eu leur personne : Charles Lesieur, sr de la
Pierre, habitant de ce lieu, fils de Julien Lesieur et
de Catherine LeSachée, natif de la paroisse d'Osville,(l)
en Basse Normandie, évêché de Coutances, d'une
part ; et Dame Marie Boucher, veuve de feu Etienne
de Lafond, vivant habitant du dit Cap, d'autre part.
Entre lesquelles parties a été fait le traité et accord,
promesses de mariage, en la forme et manière qui s'en
suit, c'est à savoir, que la dite Dame Boucher avait et
a promis bailler à mariage Françoise Lafond, sa fille
aux présentes au dit Charles Lesieur, sr dé la Pierre,
lequel a promis et par ces présentes promet de pren-
dre pour sa femme et légitime épouse la dite Françoise
Lafond, comme aussi la dite Françoise Lafond a pro-
mis et par ces présente8,proraet prendre pour son mari
et légitime époux le dit sieur, lequel dit mariage sera
ci-après solennisé en 'face de notre mère sainte Eglise
catholique, apostolique et romaine et en contempla-
tion et faveur duquel futur mariage les futurs con-
joints ont consenti et sont demeurés d'accord qu'ils
seront unis et communs en biens, sitôt après le dit
mariage consommé, lequel sera ci-après accompli plus
tôt que bonnement faire se pourra, si Dieu et notre
mère Sainte Eglise consent et accorde. A le dit futur
époux, douaire et doué la dite Lafond, sa future épou-
se, du douaire coutumier, alors la coutume de la ville
et vi-comté et prévôté de Paris, suivie en ce pays. A
consenti le dit sieur futur époux prendre la dite
Lafond, future épouse, avec tous les droits et succes-
sion qu'il lui pourront échoir, dont il s'en est conten-
té et est demeuré d'accord le dit sieur Sr de la Pierre,
futur époux, qu'au cas qu'il vint à décéder sans en-
(1) La paroisso d'Osviile, en 1885, s'appelle Ûouville,
comme on le voit par V Année Ecclésiastique, de cette an-
née là.
— .'.4 —
fants d'eux, que hi dite Lafond. future t^^pouse, sera
en p<>:<sessinii et lui tait «Ion ir révocable do tous les
biens de la diti.' cuiuiuunauté situés en ce pays, sans
f[u'elle en jmisse «"tre inquiété jiar aucun des liéritiers
du dit futur éjtoux en façan qudconcjue, et si la dite
Lafond, future épouse, vient à décéder sans enfants
d'eux, le nssort de ses biens, retournera à ses trois
héritiers, le tout a ainsi été accordé entre les dites
jiarties.
El fait et passé en la maison de Dame 13ou(;lier,
après midi, ce jounlbui, le onzième octobre mil six
cent sejitante et un sous le seintr du sieur futur époux,
la dite Lafond a déclar-itie savoir éciire ni signer, de
ce enqui^ suivant Tordonnance, a fait sa marque, jinis
tous les f>arents et bons aniis des dits futurs ^lonjoints
ci-après dénommés ; ^avoir, du côté du dit Lcsieur :
Louis lieausoleil, sieur de \& Plante, et Anirillc
Couturii-r, sieur de la Censé : et du côté de la dite
Latond, lutur»' <''[H>ii.se : lierre Bouclier, sieur de
<iros-Bois (1) et Uenjodeelle Jeanne Crevier,8a fenmie,
Monsieur de Varenm-s (2) gouverneur des Trois-Ri-
vières et ])em(tiselle Marie Boucher, sa femme, le
sieur Jean de Lafond (3) et Marie Sénécal sa femme,
maître Jean Trottier et Geneviève J^atond sa femme,
l'ierre Lafond, tous jiarents de la dite Lafond, future
épouse : l'rbuin Beaudry, sieur de LaMarche,et Dame
(It l'ierre lîuuclier. lu liarueux ;,'i»iivern<'iir <l(^ Trois-
Hivi.'-rcs. oncle di- Mn.'ie Hoik-Ium-, . puiiM' de Cliarlcs
lAwiciir, »ieur do la l'icne.
(2) Hen.- (iaiilhier. elievuHur. Mi:,'ii(Mir ■]<> \'ai«'in>cs,
épf)UX de Mûrie liouclier. tille de l'icne HiMielior.
(3> .l.-aii lie I^ifoii'l. iVère d<' KiniK/oise, rpouse de Char-
les Le^ieur, d«; (Jonevièz*. épouse lie .Ifaii Truliier, «.-t de
l'ierre liufond.
00
Madeleine Boucher (1) sa femme, le sieur Jacques
Lefebvre et Dame Marie Beaudry sa femme, Guil
laume Beaudry, Beaudry, le sieur Antoine Boulanger
et Darne Jeanne Dodier (2) sa femme, maître Pierre
Béchard, Dame Jeanne Héroux, veuve de feu Pierre
Lefebvre, et Michel Lefebvre, Jeanne Beaudry, tous
parents et amis des dits fututs conjoints {suivent les
signatures) Signé : Cusson, notaire
En même temps que cet acte j'ai pu aussi lire celui
du contrat de mariage de François Vanasse, fils de
Paul et de Barbe Monsel, d(* la paroisse de Saint-
Maclou, ville de Rouen, province de x^ormaudie, avec
Jeanne Fournier, fille de Pierre et de Jeanne Cusson,
demeurant au Cap. Jeanne Fournier est dite veuve
de Jean Bailloux. (3) Ce contrat a été passé au Cap-
de-la-Madeleine, en la maison de Duplaissy, " capitai-
ne du cartier," le 2 août 1G71. De François Vanasse
et de Jeanne Fournier descendent tous les Vanasse,
les Vertefeuille, Beauvais, Bastieu, si nombreux
dans le district de Trois-Rivières. M. Fabien Vanasse,
ancien député d'Vaniaska au;: Communes d'Ottawa,
descend de François Vanasse, en ligne directe
Ce que le lecteur lit aujourd'hui n'est qu'un épis
extrait de la gerbe des précieux documents que ren-
ferme le greffe de Jean Cusson. Avant longtemps, je
me propose de faire d'autres extraits qui ne manque-
ront pas de faire plaisir à plus d'un lecteur. Du Cap-
de-la-Madelaine sont sortis grand nombre de familles
remarquables et dont les membres, à diverses époques,
( \) ^hideleinc Boucher, sœur de Pierre Boucher.
(2) Jeanne Dodier avait épousé, en premières noces,
Adrien Joliet, frère du célèbre Louis Joliet.
(3j Le recensement de 1666 le nomme Jean Bâillon, âgé
de 20 ans.
— 56 —
ont joué un rôle honorable dans l'histoire île la
colonie,
La paroisse du Cap a eu ses beaux jours, autrefois.
En lti04. elle oeeujiait la première jihue après Québec,
Montréal et Trois-Rivières. La note suivante, extraite
des re<;istres <lu Conseil Sujiérieur, l'établit d'une
manière coneluante : " Le lG mai 1664, arrivée du
navire *' Le Noir ''. d'Hollande, commandé par le
sieur Pierre Fillye, et «le -{OO hommes, envoyés par
ïSa Majesté. ]1 sont distribués par ordonnance du
Conseil Supérieur, comme suit : 150 à (Québec et les
environs ; 75 rux Trois-Rivièies ; 25 au Caj) de la
Madelaine, et ôO à Montréal.
Je SUIS convaincu que Nicolas Rivard. Etienne et
Jean Gélinas, Charles Lesieiir, etc., vinrent au Canada,
sur ce bateau, puis(|ue leurs noms iigurent dans le
recensement de 1666.
F.-L. Desaulnier8
P. S. — M. Lt-andre Lamontagne, amateur de recher-
ches généalogiques et qui demeure au numéro 324, ruo
Cadieux, à Montréal, me communique les précieux
renseignemetits qui suivent sur l'ancienne paroisse
d'Osville et celle <le Montebourg. Ces données ont été
extraites <lu Dictionnaire Univn-sel de la France, an-
cienne et moderne, publié en 1726. Voici :
'' OsviLLE, dans la Normandie, l)iocèse de Cofttan-
ccs, parlement et Intendance de Roiien, Election de
C(»ûtan<eH, a 5Î'.^ hal)itant.«-. Ce lien bonlc la Forr't «le
Montbourg ; ^a cure «lépen«l de l'Abbaye «le «-e n«)m.
Il y a un Château nommé «ii- la Varangere. C'est un
fort b«'au ternùr.
M<»NTEH(»ru<J, liourg, du Coûtantin, «lans la Nor-
mandie, l)io«-èse d<' C«>ûtaiices, i'arlenietit de R«»iien,
Intendan«;e <1«! Cai'n. Ebction de \'alognes, a 1460
habitants. Il «'«t situé sur uih' niontagne «l'où l'on
— 57 —
voit la mer ([iii n'en est qu'à une lieue. Il y a une
belle Abbaye de Bénédictins fondée à la fin du Xfe
siècle, en l'honneur de la Ste Vierge, par Richard &
Baudouin de Riviers, père et fils, qui furent Comtes
de Devonsliire et Seigneurs de l'Isle de With en
Angleterre. Guillaume le Roux, St Henry VI, Ducs
de Normandie, et Roi d'Angleterre en confirmèrent et
augtneutèrent les biens qu'ils laissèrent à la garde des
mêmes Fondateurs,et entr'antres le Bourg, le Marché,
les Foires et la haute Justice. L'Abbaye vaut vingt
mille livres de rente et est taxée à six cens Floiins
d'or ]iar l'annat. M. Carbon de Canisy,ancien Evêque
de Limoges en est Abbé, et en cette qualité nommé à
la cure." \
La paroisse d'Osville ne figure plus sur la carte gé-
ographique actuelle de France. Elle a été enclavée
dans Montebourg, arrondissement de Vologn6s,dépar-
tement de la Manche. S'il en existe encore, c'est là
que doivent se trouver les descendants de Julien
Lesieur, sieur de la Pierre et de Catherine Le Sache,
père et mère de Charles Lesieur, souche de tous les
Lesieur du Canada. — F.-L. D.
AUTREFOIS ET AUJOURD'HUI
Les premiers steamers océaniques vinrent à Mont-
réal en 1853. Cette année-là, les steamers Genova de
•350 tonnes, Sarah Scmds de 931 tonnes, et Lady
Eglinton de 335 tonnes (deux voyages) visitèrent le
port de la métropole.
En 1853, quatre steamers visitent Montréal ; moyen-
ne du tonnage 488 tonnes, soit un total de 1951 ; en
1898,830 steamers se rendent à Montréal. La moyenne
du tonnage est de 1890 tonnes, soit un total de
1,567,436 tonnes. Quel changement dans cinquante
ans
— 58- —
] ; 1 1 o xo n A I '. L E .1 E A X- ! : oc • I [ la ) l e a x i >^
M. Rolland tut ailiiiis au barreau le '22 mai ISOG.
AfTt's uiu' brillante et hunitive carrière de vingt-
(juatre aii<. il tut nommé jui^e do la Cour du Banc du
Roi le 7 janvier IS^ÎO, sous Guillaunu' IV, en rempla-
cement du jiïge Uniacke.
En 1849, la Cmir du Banc de la Roine chano^ea
d'attributions, l^a Cour Supérieure remplar-a la Cour
du Banc «le la Reine et cette dernière tlénominatioi>
tut donnée à la ci-devant Cour Provinciale d'Appel.
En 1H50, lejui^e Rolland était promu j\ la Cour du
lîanc de la Reine. Il' fut remplacé à la Cour Supé-
rieure ])ar l'honorable jug^e Vant'elson.
Le juge R«»lland siégea à la C<Mir du Banc de la
lîeine jusqu'en 1855. Il fut remplacé, le 27 janvier
1855, par l'iionoiablc Jean-Frant;ois Ihival.
La vie active qu'il avait suivi jus'p'.e là avait voilé
h ses ijropres observations les <létaillances de sa santé.
Les loisirs de la retraite opt'rèrent comme une chute
«ubite de sa vigueur physicpie (pii diminua au point
que c'est à peine s'il jiut faire (pielqaes rares voyages-
à la ville après sa retraite.
L'h<jnorable Jean-Roch Rolland décéda le 5 août
18H2, au manoir seigneurial <le Sainte-NTarie de NfiMi-
noir, à l'âge de 77 ans.
'* Il laissa au barreau le souvenir d'un homme su-
périeur j>ar son intelligence et ses études légales et
«urtout par l'impartialité inaltérable qui dictait tous
ses ra[>ports avtr le public et les membres de la jtro-
fession." (1)
(\) ]>e Piii/s, 7 août 1^(12.
L'HOK JEAN-ROCH ROLLAND
— 00 —
RÉPONSES
ÏjC pert' Joignes t»t les II(»1l;iii(l:iix( (IX, [II,
DOl.) — Bien 4110 \es Relations «les .1 .'•suites se [ihiigiient
■souvent du voisinage des Hollandais, soit à cause de
leur coninuTce d'eau de-vie avec les Sauvages, soir
parée qu'ils ridienlisaient par ci par là, la religion ea-
lh(jli<[ue, rendant ainsi moins tVaetueuse roeuvre des
inîfesionnaires, il est notoire, eeiiendant, et nous en
trouvons la preuve dans ces mêmes Rcbiliinin, que les
Hollandais rendirent des services signalés aux Fran-
«;ais, et en particulier aux missionnaires jésuites. Lais-
sons aux laits le soin de la démonstration.
En 1042, le Père Isaac Jogues, fait prisonnier par
les Irofpiois,tut amené captif dans un de leurs villages.
Les Hollandais de Rensselderwic.h, on d'Orange, ap-
jtrejiant cela, s»- hâtèrent d'envoyer des ambassateurs
pour négocier la dt'iivratice <lii rnallieiireux mission-
naire.
Arendt \'an ('orlaer, gouverneur du fort, .lean
l^al)adie et Jacob Jan^en offrirent aux Sauvages la
bomme de deux cents piastres pour les séduire. Rien
n'y lit : le l'ère dut rester prisonnier juscpTà nouvel
ordrj. (Quelques mois plus tard, le captif écrivait à
Montmagny, alors gouverneurde la N^ouvelle France ;
" l'iusiiîurs fois, les Hollandais ont essavé de nous
délivrer, mais touj(»urs inutilement. Ils renotivèlent
encore à pn'-sent leurs tentatives ; mais ce sera, comme
je pense, avec un même résultat.
Ija Providence porniit ce que l<! gouverneur de la
Nouvelle-?' rancc et les autorité-s hollandaises étaiiMit
impuissantes à taire, j'eus-sont-ils voulu encore plus
sérieuheïnent. Un jour que les lro<piois, accompagnés
du Père Jogues, «'-taient à pêidier sur 1 lludson à sept
ou huit lieues d'Orange, ils ne 8'aper(;uront {)a8 de lu
— 61 —
disparition de leur prisonnier, qui, résolu de fuir,s'était
caché dans un navire hollandais prêta prendre laraer.
Ce fut un ministre protestant, du nom de Johannes
Megapolensis, qui avait ménagé au Père les moyens
d'échapper à ses bourreaux. Bien que l'ordre eût été
adressé à tous les commandants de la ISTouvelle-Belgi-
que par les Etats-Généraux de délivrer le missionnaire,
il n'est pas moins curieux de constater que ce fut un
ministre du culte protestant qui réussit à arracher le
ministre catholique d'une mort presque certaine. En
agissant ainsi, Megapolensis exposait ses compatriotes
aux conséquences dangereuses d'un conflit avec les
Iroquois.
En 1644, le Père Bressany, ayant été fait prisonnier
par les Agniers,réussit à obtenir sa délivrance moyen-
nant une assez forte rançon que paya un Hollandais
d'Orange. Le Père se réfugia ensuite chez les Hol-
landais, qui l'accueillirent avec la même courtoisie qui
avait distingué leur conduite à l'égard du Père Jogues.
Avant de partir pour la France, le Père Bressany
reçut du gouverneur Kieft la lettre suivante, destinée
à lui servir de sauf-conduit :
" Nous, Guillaume Kieft, directeur-général, et le
Conseil de la Nouvelle-Belgique, à tous ceux qui ver-
ront les présentes, salut.
'' François-Joseph Bressany, de la Compagnie de
Jésus, fait prisonnier, il y a quelque temps,en Canada,
par les Sauvages Iroquois appelés ordinairement Ma-
quois, (C'étaient les " Agniers" des Français et les
" MohawA s " des Anglais. Les Hollandais les dési-
gnaient sous le nom de '' Maquas." Megapolensis les
appelle " Kayingehagas " : c'était, dit-il,le nom qu'ils
se donnaient à eux-mêmes,) tourmenté par eux et à la
veille d'être brûlé, a été heureusement, après bien des
difficultés, arraché par nous de leurs mains, moyen-
— C>-2 —
naiit une raiu;on,et délivré. Maintenant, iiu'avec notre
consentement il va en IloUanile pour continuer de là
en France, la charitc' chrétienne exiije que tous ceux
chez qui il se {iré.-entera, le reçoivent avec bonté. En
conséquence, nous prions tous les gouverneurs, coni-
mandants ou leurs lieutenants, et les capitaines de lui
prêter secours à son arrivée ou à son départ, leur pro-
mettant de leur rendre en pareil cas le même service.
Fait au Fort de la Nouvelle-Amsterdam, dans la
Nouvelle-Beli^iqucle 20 Septembre. r.m du salut 1644.
- William Kicft.",
Quelques années plus tard, le Pt>re Jog^ues, revenu
au pays, tomba de nouveau entre les mains des Iro-
quois, et tut lâchement assassiné par l'un d'eux. Le
coup resta inconnu ]iendant (puliiuo temps. Cepen-
dant,des rumeurs vai^ues de cette n)ort cruelle étaient
parvenues aux oreilles du «gouverneur de la Nouvelle-
France, lorsqu'une lettre de William Kieft vint con-
tirmer les tristes appréhensions de M. de Montmaiifny.
Noua la ptddions telle qu'elle tilt écrite, dans son style
et son orto<rraphe primitifs.
" Monsieur,
" J'avois donné rosponse à celle de laquelle il vous
avoit plu m'iionorer i»ar le P. Joignes, dattée du 15 <le
rnai, et j'avovs env(jyo au fort d'Oraui^e j)Our la déli-
vrer au dit P. de Jogues ; mais n'y estant pas retour-
né, comme on l'espéroit, elle m'a été derechef ren-
voyée. Colle-cy sera donc jiour remercier Votre
Seigneurie du souvenir qu'elle a eu do moy, faveur
dont je tasclxrai de me revanger s'il plaît à Dieu de
m'en concéder r<qii»<)rtunité. Au reste j'envoys celle-
cy par les quartiers «lu mort, soit par le moyen drtf
Aiigl(»is ou de Mons d'Aunay aux fins de vous ad-
venir du massacre que les barbares inlmnuiins Maquois
ou Iro(iuoirt ont tait du P. Isaac de Jogues et de son
— 63 —
compagnon ; ensemble de leur dessein qu'ils ont de
vous surprendre sous les couleurs de visite, comme
vous verrez par la lettre cy-eiiclose qui, encore qu'elle
soit mal dictée et ortographiée vous apprendra à notre
-grand regret les particularités du tout.
"•Je suis marry que le sujet de celle-cy n'est plus
agréable ; mais la conséquence de l'atïaire ne m'a pas
permis de me taire. Notre ministre d'en haut s'est
enquis soigneusement aux principaux de cette canaille
de la cause de ce malheureux acte ; mais il n'a pu
avoir d'autre réponse d'eux, que le dict Père avoit
laissé le diable parray quelques hordes qu'il leur avoit
données en garde, qui avoit fait manger leur bled ou
mavB aux vers.
" Voilà ce que je puis pour le présent escrire à
Votre Seigneurie, priant Dieu qu'il veuille la garder
et les vôtres de cette traiteuse nation. Vous assurant
que je suis votre très humble et obéissant serviteur.
William Kieft
Du fort d'Amsterdam,
en la Nouvelle-Belgique,
ce 14 novembre 1646.
La lettre à laquelle le gouverneur Kieft fait allusion
était adressée au docteur Lamontagne, de New-Ams-
terdam, et non à Jean Bourdon, de Québec, comme le
dit la Relation de 1647. Le signataire, Jean Labadie,
était charpentier et originaire de France. Arrivé au
fort d'Orange en 1634,il y avait épousé la veuve d'un
nommé Harman van der Bogaert. Fixé définitivement
au milieu des Hollandais, il obtint une charge de la
Compagnie, et agissait souvent comme interprète.
Jean Lamontagne était aussi français d'origine,
médecin instruit. Il vint à New- Amsterdam en 1637.
Dès son arrivée, le gouverneur Kieft le choisit pour
j'un des membres de son Conseil — et il joua un grand
— 04 —
rôle dans les affaires publiques do la colonies ln)llan-
daise.
I^a k-ttre de Labadie commence ainsi :
" Loué soit l)ieu, au tort d'Orange !"
T'uirt elle contient (b'S détails sur la mort du l'ère
.Jogues et de son conipaijnon Jean de Lalande,diei»})ois.
Elle se termine ]>ar ces mots :
" Monsieur, je vous snp[>ly mon baisemain à Mon-
sieur le Gouverneur.'
Il est évident, d'après le contexte, que si cette lettre
fut adressée au docteur Lann>ni;iiriie, elle dut être en-
voyée ensuite à (Québec, soit à dean Bourdon, ancien
com]>agnon d'andjassade du 1*. Jogues,soit aux Jésui-
tes. En tout cas, elle était sous le même pdi que celle
du ifouverni'ur Kieft, (jui avait envoyé le tout à M. de
Montmagny.
Après avoir tué le Père Jogues, les Iroquois couru-
rent chez les Hollandais pour leur vendre le missel, le
rituel et lu soutane du missionnaire, espérant eti tirer
de grosses sommes. Mais, voyant (ju'ils n'en rece^'aient
rien, ils firent cadeau au mini>tre Megapolcnsis de c;ea
reliques du niartyr. Celui-ci, «jui s'était fait l'ami du
défunt, les accepta de grand cœur et les conserva pré-
cieusement dans sa famille.
N.-E. DIONNE
QL'ESIONS
9î>5— Je lis dans le ./(iunnil îles Jésniffs, ;\ la date
du 'J juill» t 1G.'))Î : •• Le camp volant commandé par
Eustacbe Lambert part de Sillcry."
Qu'était nn «nmp volant sous le régime fran<;ais ?
MiLKS
90(i — A-l-oii iiiM- li.sti- «(Miipièif ili'-< jinlriiits du
peintre Dulongpr'- ? l'iNx.
QUÉBBC-CBNTR àL
LKS TRAINS QUITTENT L?^\^JS
8f\r\) KXPRKSS DKS MONTAGNES BLANCHES
,\^vJ f l'oiii" Fabyans. Porlhind, Sherbrooke, Beauce
A. M. ) et xMogatitic. chars l'ullmand, Parloir, Buffet
jusqu'à Portiaiid.
3rA)EXPJ{KSS DE BOSTON KT NEW YOEK,
,(3\J r l"^*^"" Sherbrooke, Bo.ston, Sprini^tield, Xew-
P. M . 3 ^^"'l'f ^ ^-^ii'*^ 'c^ points (le la Nouvelle- Angleterre,
aussi Beauce et Mru;natic, chars Pullman dortoirs sur ce
2 /-\r) SPÉCIAL DE NEW- YORK ET BOSTON.
^\J(j [■ Ce nouveau train commencera à circuler le 24.
P. M. ) juin avec chars directs faisant le trajet le plus
rapide entre Qui-bec et New-York.
7 C\C\ 1 A^'<^'OMMODATION. De Lévis à Sherbrooke,
/ ,\J\J [ et tous les points sur le chemin de fer Boston
P'. M. ) & Maine.
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vols. Excellentes conditions.
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Livasion du Canada, par Verreau ; Echange des
prisonniers aux Cèdres, par Ethier, Centenaire de V in-
vasion du Canada, par Turcotte ; Les Canadiens du
Michigan, par Saint-Pierre.
S'adresser au
Bulletin des Recherches Historiques, Lévis
VIENT DE PARAITRE :
La famille D'Mmauville
de Beaumoycliel
PIERRE-GEORGES ROÏ
Renseignement» i^rriéâlogiquci sur les familles do Jyanm-
dière. Rollarxi. <rrey. Terroiix. Woodcock, Duchesnay,
Kuit*. LwMoiiR'. l'ag.-, Tuch-. ('U'inciil. CliasMé, DcsIJo-
*icrs, llud<ni, l'ouliol, Venner. IIai(jiiail. 'ririnMay. Ilanicl.
Ilvaiiturci, lliidk't. I'chIj. etc., etc.
'l'IKACK : KM» KX l-.M l' f. A IKKS
l'KlX }f<».50
S'adrcpper it TaHli-ur. 82.3, rue Wolle. Li'-tIi".
VOL. 10 MARS 1904 Ko 3
BTJXjXjETi:]Sr
R[CIIEeCH[sllSTOeiOU[S
A ECU ÉOLOGIE—HISTOIEE— BIOGRAPHIE
BIELl OGRAPHIE— NUMISM ATQUE
■ORGANE DE I.A SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES
Qui miinet in patrià et patriam cogii»n« rc Uinnil.
Is rr.iVii non ri\is sed ju regriiius eril
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Simcœ : L'Ikhi. A'exandre-Eilonanl Kierskowski :
Pierre T>'sii<-ur, l'. G. M. : I^e G. -ci' En stem ; Letv
Ilcillaiitlais liî la Nouvelle-Belgi(|ne. N.-K. Dioniie ;
Quet?tion8, etc.
(iravure : L'hon. Alexandre-Edonanl KierskoWbki,
< )ii peut sf proeiirer ifiiituilt-iiieiu une livi-aismi sji '•cimeii
des Jii'.r/ierrhi's /fisfori'/ue.s eii ^'adi-f^sant au dirt-ctt'iir de
lu revue l*ierre-< reori^es Roy. rrn' Wolfe. I^i'vis.
Ahoètni'nn'nt : $'i ,nir (fintrr.
IjJ's iiboiiiics (hîs l!i(/irrc/trs //isforif/tfrs
votidroiit Imcii s ' l'.ippt'Ii'r (|m' leur al>(>iiii('
iiii'iit po.ir 11M>:> <'st m liiitcii iiit <ia
PIJIÎLICA riOXS RKCRN TES
Histoire dc- l-i lor/inrtilniii ilr hi i-'ttî' de Minil>'^iif
depuii son on'/me Jn.si/u'à n".s /////>. |tai' J. dé()|dias
LaiiMttlie. av«><-at, et LuV'iolctli- «t Massé, «'ilitciirs —
Montréal— IîM;'». Prix: §P).<K). I^»^lr:lits vt hioi^ra-
pliies des maires, «''clieviiis, t'oiu-liomiHiri's etc , ete.
S'adresser aux ••dit<'iirs MM. LaX'iolette i*i: Masst', 4.
rue St-IaiM|nes, Montréal.
Ijfi (\n>nflo, tri'lêsiiisl iijKf,, aliii'i ihfch fiti nilinrr <lii
rfrrrjé foniith'c.n /K'U.r 1904. Dix-lmitiéine année. Trix
$0.50. Kditeiirs : MM. (-adi.-nx a D.roine, PMKJ-
ïvt;w f-ui- Votr.'-nariH'. \î<>iit!-.';i! .
BULLKTIÎs^
DES
RECHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 MARS 1904 îfo 3
REQUÊTE DES VOYAGEURS DE MICHIL-
LIMAKINAC EN 1786
Parmi les documents que possèdent nos archives sur
Michillimakinac. je trouve une requête assez intéres-
sante et édifiante signée par vingt-cinq voyageurs et
(|ui nous fait connaître assez bien l'état de cette mis-
Kîion en 1786. Je dis 1786, quoique la requête ne
porte aucune date ; mais l'on sait par ailleurs que ce
fut cette année-là que M. Payet, dont il y est fait
mention, partit du Détroit et de Micliillimakinac et
qu'il était le porteur de la lettre que je vais citer en
entier. Auparavant il est peut-être utile de rappeler
que dès 1675 les Jésuites avaient à Micliillimakinac
une mission des plus importantes, celle de Saint-
Ignace, où. résidait le supérieur de leurs missions de
l'ouest. Poste militaire et centre de commerce, Micliil-
limakinac situé au nord du lac Huron, "formait com-
me trois villages, celui des Français, celui des Hurons
et celui des Outaouais. Au milieu se trouvait le fort
des Français, résidence du commandant de tous les
pays d'en haut, auquel obéissaient les commandants
des divers postes établis dans cette lointaine portion de
la ]Srouvelle-France."(l) Citons parmi les commandants
(1) Les Jésuites et la ISlouvelle- France. De Eoche-
raonteix.
— 66 —
«U' Micliilliiiiakinui : MM. de la Diiraiitay».', de Loii-
viixiiy <le la l'orti'. le célèbre ck' Lainotlio-Cadilhu-,
MM. «If VeivlÙTc'?». (le la Conn'. do Xinellos, di-
lk*auj»Mi, tV»*iv «lu vainqueur de la Moiionirahéla. Mais
vu 17!SG, il y avait déjà longtemps (jue ce |»08te avait
perdu de son importance. La tomlation du Détroit
(1 /0:>) avait aînni»' un exode de la p]u> «grande partie
<U*s Sauva^i-s et je crois que la petite population (pii
s'v trouvait réunie et seulement à certaines époques
lie raiiiiée se couïposait surtout de voyuij^eurs cana-
diens. On «ait (prils ne jouissaient pas d'une grande
rt'pntation de sainteté, qu'on les accusait de bien des
••eandales, et <jue pi'ivés durant longtemj>s de secours
reiigieu.x ils étaient exposés à bien des ilangers et à
bien des misères spirituelles. La requête ([ue je repro-
duis montre (pie plusieurs au moins avaient conservé
la toi et comprenaient rimportanee suprême du salut.
A Sa Grandeur le Sei^■neur f^vêiiue de lu Province de
Québec en ('aiunla.
,\ions.Mgneur,
Priv.-s ilepuis onze années d'aucuns secours spiri-
tuels en »-ette n'-gion. r\'.?t avec la plus vive satisfac-
tion (jue nous avons \ u arriver .Monsieur Payet, mis-
«ionnaire du I)<'troit, «pii, descendant t-n Canada, a
bMMi voulu passer [»ar ce poste pour nous les adminis-
trer, ('e digne prêtte veut bien encore ajouter aux
peines qu'il s'est données pour nous, la gr/îct^ de pn''-
.seiiter à Votre Grandeur notre très bumble supplique
en favtMir de cette jmrtie éloignée de vos ouailles qui
demandent un pasteur.
Tous les citoyens et babitants de cette contrée se
joignent ici sous le nom respectable de Chrétiens pour
— (37 —
V(Kis supplier mianimemeut de leur envoyer un sao-e
Direclenr pour les conduire dans la voie du Saliît.
L'innocence des enfants, la caducité des vieillards, le
désordre même des plus vicieux sollicitent fortement
votre (ha rite pastorale en leur faveur. Plus : la gloire
de la religion exposée au milieu des nations sau\^ages,
est un Tnotif très puissant pour toucher votre fcienv^eil-
lance. C'est pourquoi donc ils vous prient très ms-
tamment de considérer, non les mauvaises impressions
que l'on a voulu vous donner de leurs mœurs, mais
votre charité paternelle, afin de prévenir les 'tristes
égarements d'un troupeau sans pasteur.
La piédication de Monsieur Payet a réveillé tous
les cœurs, en a touché et converti plusieurs, et ils
espèrent que le compte qui vous sera rendu, Monsei-
gneur, par ce ministre fidèle, vous touchera aussi à
leur endroit d'une manière efficace. En conséquence,
ils offrent leurs bourses et leurs facultés pour le passa-
ge de celui des missionnaires qui leur sera confié. S'il
arrive,^ (vu la dieette des prêtres) que celui qui sera
envoyé ne séjourne que quelques mois, il aura, le prin-
temps, tout ce qui est convenable à sa personne et à
son caractère, et Tautomne, il sera reconduit en son
lieu avec le même soin et la même attention.
Si le séjour du missionnaire désiré est soutenu et
sans interruption, voici son revenu annuel porté et
garanti dans la souscription ci-jointe.
Xos vœux, Monseigneur, sont sincères et unanimes,
avec ceux de tout le iJiocèse, pour la conservation de
Votre Grandeur. jSTous nous flattons d'obtenir, avec
votre bénédiction paternelle, un directeur de nos âmes
zélé, expert, charitable et prudent, tel que Monsieur
Payet, au moins pour ouvrir la mission et mettre les
— 6S —
choses eu bon. oi-tln* diitis leur priiK'iiK*. Toi est l'es-
(M^ir tle ceux qui <>iit l'honneur d'être, avec le plu»
protoml respect.
De V«»lrc Grandeur.
Monseigneur,
L.-s în-s liuini'lcs et très obiîissants serviteurs et
entants en Xotre-Seigiieur ,Iosus-Chri*t
Et. Cainpii.n J. Bt Barthe
J. IVrriii J. Sanguinet
Bille >n J. Bt LutVamhoise
Louis Gigon tel G. Cotté
C. Catiii " Bte Tabeau
.\ï. Brisbois A. Marchand
[). Boura-^sa Marcliesseau
R. Dcpay (^is Cliaboillez
.!*[. Defond Jean Rcevy k Co
Laurent Bc'rtrand C. Gaulier
Joseph Ducharrne N. Rocheblave
TjUc" Chevalifr ('arigna!»
P. fbieney
Les voyageurs disent, en 1786, (prils ont été privé?»
depuis onze ans d'aucuns secours spirituels. Quel mis-
HÏonnaire les avait visités en 1775 ? C'était \l. Pierre
Gibault qui, ordonrii- |trêtre le 19 mars 176H, avait été
tout de suite envoyé missionnaire aux Illinois. Mais
comme on va le voir, il s'était d'abonl arrêté à Mi-
chilliinakinac où il retourna en 1775. Tout cela est
prouvé par <les lettres de ce missionnaire, que je trou-
ve assez intéressantes [K)ur les citer ici.
Monseigne\ir.
.]'ai riionneur, dans le inornent que Je pars de et»
poste, d'assurer Votre Grandeur de mes respects et de
vous rendre compte, autant que je le puis taire, dan*
— 69 —
l'embarras où je me trouve, de ee que j'ai tait dans ce
poste. Jusqu'ici notre voyage a été des plus lent et
des plus péiiibb par la quantité de pluie que nous
avons eue. l)epnis Montréal jusqu'à Michillimakiiiac,
nous avons eu vingt-deux jours de degra par la pluie,
sans compter le vent. Ce qu'il y a de consolant, c'est
que nous n'avons manqué de rien, c'est-à-dire que
nous avons eu des vivres pour nous rendre, sans les
épargner ; au lieu que les canots qui étaient devant et
derrière nous ont jeune jusqu'à vivre de tripes de
roches. En arrivant dans ce poste, après avoir diné
chez M. le commandant, je suis entré au confessionnal
et n'en suis sorti qu'après dix heures. Et cependant
c'est le seul jour où j'en suis sorti le plus tôt. J'ai eu
des baptêmes aussi à faire, mais je n'ai fait qu'un seul
mariage. J'ai eu de la peine et du chagrin dans mon
petit séjour ; cependant j'ai eu aussi de la consolation.
Ma peine a été de ne pouvoir pas rester assez long-
temps pour répondre à l'empressement qu'une quan-
tité prodigieuse de voyageurs m'ont fait paraître pour
faire, me disaient-ils, des confessions depuis trois jus-
qu'à dix ans. fis m'ont fait toutes les prières possibles
|)our me retenir, m'otFrant de nourrir mes gens jus-
qu'aux Illinois, de m'y accompagner avec deux canots.
Mais n'ayant ordre de Votre Grandeur que pour les
Illinois, je crains qu'il n'y arrive quelque malheur par
ma faute. Il doit partir demain matin quatre canots
avec nous qui vont à cetit lieues d'iei, qui ont retardé
huit jours exprès pour achever leurs confessions. En
un mot. Dieu n'est point encore tout à fait abandonné
dans ces lieux ; il ne faudrait que des ouvriers bien
résolus à endurer la faim et la soif et à faire un carê-
me continuel. Comme je n'ai point laissé M. Despains
jusqu'à présent et qu'il serait fort fâché, s'il n'arrivait
pas avec moi aux Illinois, je n'ai pu rester ici que huit
— 70 —
jours. .IV sjière, Nroiiseigneur, être trrs hii-n ro(;ii aux
Illinois, selon les nouvelles que j'en ai remues. Les
Espagnols ont chassé le R. Pîti^ Sieurin de leurs vil-
lages ; le commandant anglais l'a tort bien re«,ni : ï-ans
cela sous vingt-quatre licurcs, on renvoyait à la
mer. Pctur moi je suis bien cbarnic qu'il soit de mou
bord. J'ai eu en ce poste la visite des ï^auvag<'s du
R. r. Dujonais (1). Ils le regrettent comme le ]>rc-
mierjour. Quelques-uns sont venus à confesse, pjirce
qu'ils jiarlaient fiançais : d'autres l'auraient bien
voulu, mais nous ne nous entendions point. Je désire
de tout mon cœur d'arriver h ma destinée pour rem-
plir les vues de Dieu et celles de Votre Grandeur dont
je suis avec tout le respect et la soumission
Le très humble et très obéissant serviteur,
Gibault, Pfre
A Michillimakina ce 28 juillet 1768.
1 11 avait t ti' nji~>ii)nimiro a .Mitliillimiikiiwic de lT4i
à 17<i5. NtiUis avons une lettre de lui en date du UJ auùt
1743. Tangua}' <'erit sou nom : l'iiM're-IiUc l)ii .laiinay.
Liii même >igne ]'. jîiijaiinay. J>e même Tanifiiay le tait
mourir le 17 n vrier ]~tS\. Cependant je lis dans Les Un>u-
lint'S (le Québec : '• \{\ juin 1780 : nous veii()n> do faire une
;,'rande perte jiar la mort du M. V. du .lannay S. .1. qui
était noire conl»'hMur <lepnis l"ann<'e 17<!7." Il va sans dire
«|ue 'l'an^^uay ne >ait rien de cela et surtout n'en dit rien.
<^ui auia le eoiirage <le reconinieneer /><■ liépvrtoire (it'Uèrul
rlu Clcr^/é CaïuKlirn '! Iax seconde «dit ion est incom|tlète.
souvent inexacte, tout ce (|ue vous voudrez. Kl cependant
comfiien importante et intéressante elle eût t'té et ^e^a^t
encore surtout ! Pour juiMior une autre édition — vraie, —
il sutlirait et il faudrait (pi'un prêtre ituelligeiit. retin^ <lu
W(/n/'.s/t/v?, eût la ))alienee <io se traus))f>rter <révêclu?« en
t'vêchés, et de |)aroi.^.ses en paroisses, et d'épuiser toutes leii
autres sources d'inlortuations.
— 71 —
Le 9 octobre 1775, je vois que M. Gibaiilt est re-
tourné faire la mission de Michillima duac, car ce
jour-là, il écrit une longue lettre à l'évêque pour lui
rappeler que depuis sept ans il travaille et s'épuise au
milieu d'épreuves et de privations de toutes sortes,
ayant fait " quatre campagnes dont la moindre était
de cinq cents lie-ues," et il termine en demandant une
cure au Canada. Le 4 décembre, il écrit la lettre sui-
vante :
Monseigneur,
Quoique j'ai eu l'honneur de vous écrire de Michil-
liinakinac, se trouvant un courrier extraordinaire du
Détroit, quoiqu'il en coûte, je ne peux manquer de
vous assurer de mes très humbles respects et de
vous renouveler tout ce que je vous ai déjà mandé
dans celle de Michillimakinac Je vous apprendrai de
plus qu'étant arrivé dans ce dernier poste en septem-
bre, j'y suis resté jusqu'au 4 de novembre, fomlé sur
Tintuillibilité de l'arrivée d'une barque qu'on attendait
déjà quand je suis arrivé, de Montréal. Voyant enfin
(ju'on attendait en vain et qu'il me fallait hiverner,
dans cette cruelle alternative, j'ai mieux aimé risquer
périr le long du lac Huron que de passer l'hiver en
cet endroit ; et dans un petit canot d'écorce, avec un
homme et un enfant à leur premier voyage,moi-meme
n'y ayant passé qu'une fois, il y a seize ans, (1) ne
faisant rien dans un bateau,dormant toutes les nuitset
bien souvent le jour,et par conséquent ne remarquant
guère les endroits difficiles qui ne laissent pas d'être
communs dans ce mauvais équipage. Résout à tout
(1; M. (îibault n'iivait alors que vingt-deux uns et il
iK" lut. ordonné prêtre qu'à l'âge do trente et-un ans. Peut-
Titre est-ce s/x' ani> qu'il taut lire au lieu de seize ?
événement, gouvernant moi-niêrm' mon raiiot, dans
les glaces, les lu'igi'S dont il v avait huit pouces dans
les pays plats, parmi les vents et les teiiiftètes, dans
une saison où jamais personne. <le mémoire d'homme,
ne s'est mis, en vingt-deux jours je me suis rendu au
Détroit. (1) Voilà dix jours que j'v suis arrivé. La
rivière, dès avant mon arrivt'e, est couverte de glaces
et on ne traverse d'un bor<l à l'autre (jue (tomme de
Québec à la l'ointe Lévi dans l'hiver. J'y suis donc
dégradé. Peut-être en partirai-je cet hiver ; peut-être,
comme me le «lisent tous les anciens, n'en partirai-je,
• ju'en njars. Dieu soit béni ! La misère que je viens
de subir de Michillimakiiiac ici m'a rendu si insensi-
ble que je ne ressens qu'à moitié la peine de n'avoir
pu me rendre aux Illinois. Je ferai tout rnon [lossible
jiour ne pas me reixlre inutile au Détroit, et pt)ur sou-
lager les deux vieillards vénérables qui le desser-
vent, {-2}
r. Gibault Ptre
Au Détroit, ce 4e décembre 1775.
l)'après la requête des voyageurs, >L Pay<-î les
avait évangéhscH en 178G s'en retournant du Détroit
en Canada. I>e fait il fut nommé curé de Saint-Antoi-
ne, rivière Chambly, le 22 se]»tembre suivant. Mai?;
touché de la bonne volonté et des louables désirs des
vovag«*urp, encouragt' sans doute par son évê<|Ue, ce
digne jirêtre retourna donner une mission à Michilli-
makinac, l'année suivante, comme le jirouve sa lettre
adressée à Mtrr Hubert. La voici :
(1) De Michilliinakinae au J). troit, il y a 12(1 lieues.
(2) Lo l'i-re Pierre Potier, jiHuite, et le Prie Hoc«|iiet.
Le ainijfli , n'collet.
— 73 —
De Michillimakinac, août 14, 1787.
Mon^eiii'iieur,
Il n'y a ici rien d'extraor-dinaire. Les choses vont à
peu près comme l'année dernière.
L;t moisson du père de famille n'est pas si considé-
rable qu'elle a été l'année précédente, parce que les
vovageurs n'ont pas séjourné si longtemps à Michilli-
niakinac que de coutume. Cependant il s'est trouvé
encore un certain nombre de dévots malgré la multi-
tude des impies.
ISTous avons fait à l'église quelques réparations in-
dispensables, comme de la fermer, la plancher, etc.,
mais le tout avec l'agrément du commandant, le capi-
taine Scot. La lettre ci-incluse passe pour être de
Monsieur De la Valinière qui paraît tracasser beau-
coup aux Illinois, si on ajoute foi à plusieurs qui en
arrivent. (1)
Mes confrères du Détroit m'ont fait savoir de leurs
nouvelles. Ils sont en bonne santé. Je me dispose à
les rejoindre dans une dizaine de jours, si le capitaine
Borth vient selon mes désirs. Lorsque j'aurai rempli
ma mission au Détroit, je rendrai à Votre Grandeur
un compte détaillé de tout ce qui mérite votre atten-
tion. Je passe sous silence l'histoire de mon voya^-e,
crainte de vous fatiguer plus longtemps ; mais je dirai
seulement que je suis passé jusqu'ici sans aucun ac-
cident.
Honneur d'être avec un profond respect, de Votre
Grandeur, Monseigneur, le très humble et très obéis-
sant serviteur
I^ayet Ptre
(1) J)ans un prochain article, je consacrerai quelques
\niges à la mémoire de cet abbé.
— 74 —
D'aïuv.-* k's neus «-i-rits à îSaint- Antoine par M. U*
«.uiv l'ayet, il tut abîment de sa paroiaso piur la mis-
sion de Mieliilliniakinac, depuis le 17 juin jusqu'au 1,')
octobre 1787.
Je ne sais si ce poste fut visité par d'autres mission-
naires de 1787 à 1799. Cette dernière année, on y
trouve M. l'abbé Gabriel Richard qui rend compte de
su visite à Mgr Carroll, évè(jue de Baltinjore, (pii l'a-
vait noininé au Détroit. (1) Aujourd'hui la paroisse de
Micbillimakiimc s'appelle encore Saint- Ignace^ comté
de Maclsinac. et il y a un curé résident.
Voici quehpies passages du ra{>port de M. Richartl :
*' J'ai quitté Détroit le 20 de juin, dans un vaisseau
américain, et après une tempête terrible sur la baie de
Saginaw et sur le lac Eluron, nous sommes arrivés à
Mackinaw le 29 du même mois. Ici je rencontrai un
grand nombre de personnes ; car près de mille hom-
mes visitent cet endroit durant la saison d'é-té, mais la
plupart n'y séjournent que quelques semaines. C'est
le lieu de rendez-vous des traitants du lac Michigan,
de .Mississipi, du lac Supérieur et d'autres lieux, et
l'on y trouve (MiKjuante maisoîis.
J'y trouvai toute une pépinière d'entants et je sup-
plée les cérémonies du baptême à trente d'entre eux.
Ils étaient tous âgés de plus de sept ans, la plupart
illégitim(;s. Il est |^K*nible de constater que tant de
]»auvres cré-atures soient abandonnées sans instruction
religieuse ; car c'est à j)eine s'il s'en tnjuviî ([ui peu-
vifUt taire le signe de la croix. . . .
M. Richard r(;tourna à Michillirnakinac en 1821.
I>>ans une lettre à sfni évêque, il rappelle la mémoin»
tlu l*. Marquette, l'illustre fondateur de cette mission,
{A suivri)
MoK Henri Têtu
( 1 ) \'oii- I iiiti're.->.->uiiL»î notice sur L'dhbédabriel Richard
p:ir M. N.-K. i)ionne, page 13.
10
LA FAMILLE MYRAND
M. l'abbé li.-A. i-'cott, dans son ouvrage : Uiie pa-
roisse historique de la Nouvelle-France, Notre-Dame de.
Sainte- Foij, fait erreur lorsqu'il écrit, au chapitre
28èine, page 411 :
'' Originaire du Poitou Jean Migneron dit LaJeu-
nesse a eu une non)breuse postérité, et son nom, trans-
formé en celui de Mignerand puis de Myrand, hono-
rablement porté par plusieurs familles de Sainte-Foy,
ne paraît pas, grâce à Dieu, en danger de s'y
éteindre."
Jean Migneron dit LaJeunesse n'est pas l'ancêtre
des Myrand de Sainte-Foy et de Québec, non plus que
des Ma\rand de Deschambault. (1)
Ce n'est pas le nom ,de famille Migneron, qui diffor-
me insensiblement, est devenu Mignerand, puis
Myrand, mais le nom d'une paroisse du diocèse de
Poitiers : Meillerand. Nous, les Myrand actuels, por-
tons un nom de village en guise de nom de famille,
tout comme les Languedoc, celui d'une province de
France (2).
(1) Xe pas confondre les Myrand de Québec et do Sainte-
Foy avec les Mayrandde Dcschambault : ceux-ci ont pour
ancêtre Louis >[éran ou Mérand. Il était marié à Marie
iSauvageau.— Il est au Cap Santé dès 1689 : plus tard, vers
1750, ies Mérand (Méran, Mérand, .Afayrand) sétablissent
à Descbarabault. Cf : Dictionnaire Généalogique, tome I,
page 424 et tome V, page 600.
(2) Le nom de famille des Languedoc est Garigue,
Garigue dit Languedoc. Cf. Dictionnaire Généalogique,
tome IV, page 178.
— 76 —
Si M. î'abbé Sc<»tt veut bien consulter le Dirtion-
nidi'f G^né(il.oifi<(Ht' de l'abbé Tant^uay, aux pages 257
et 258 ilu tome Vir,plus le Recensement 'fe In fxirois.'^i'
Notre- D" me (h. Québec, année 1744, préparé par l'abbé
Jacrau.plus les reiri>tres de la paroisse do Saiiite-Foy.
année 1790 et 17î«4.pkisentin I'îs *' papiers de famille '"
du son paroissien, m->n cousin Georges Myrund. culti-
vateur de /'/ Sut'dr. il constatera comme moi que l'an-
cêtre des Myrand au Canada se nommait Guillaume
Taphorin. i-t non pas Jean Migneron dit I^a Jeunesse.
***
Il y j'vait déjà près de trente ans «pie Jean Migneron
dit La-Ieunessi' «'tait mort (1) (piand Guillaume
Taphorin, de (Québec, épousa, à " Notre-Dame de
Loiotte l'ancienne ". le 23 novembr»- 17-9, Marie-
Louise Routier, coin me il appert au document sui-
vant :
" Aujourd'hui, vingt-troisième jour du mois de
novi-mbre de l'anné-e mil sept cent vingt-neut, après
la publication des trois bans de mariage faite tant
dans la paroisse de (Québec que dans celle de N'otre-
Danx' de r>orette l'ancienne, suivant le certificat île
\I. J>oulard, curé de (Québec, du 22 du présent, d'entre
(4uillaunie Tajihorin ûU de dean Taphonn et de
Jeanne Merigone,de la paroisse de Meillerand,évesché
de Poitiers, et demeurant dans la paroisse de Québec
d'une part, it Marie-Louise Routier, veuve de teu
(I) N«' au l'ojtoii en Il)36, .Icaii Mii^neran dit Laji'unessu,
fpii avait i-pousé. en lt;57, Marie l'avio, mourut ù Ste-Foy
le 17 d< ccrnlue 17U0, ('(. Dictionnaire Ginialoqique, tome
l. |>a4«- i::i
— 77 —
Michel B()i;h(tinme (1) de cette paroisse de Lorette
d'autre part ; le dit Taphorin, époux natif de la pa-
roisse de Meilleraud, évesché de -Poitiers, ayant
demeuré pendant plusieurs années dans la paroisse de
Québec, je soussigné, prêtre missionnaire, faisant les
fonctions euriales de la paroisse de Notre-Dame de
Lorette l'ancienne certifie avoir reçu leur mutuel con-
sentement de mariage et leur avoir donné la bénédic-
tion nuptiale suivant les rites et coutumes de notre
mère la Sainte-Eglise catholique. apostolique et romai-
ne, et ce en présence de Jean-Baptiste Juneau et
François la Ros {Larault f) amis de l'époux et de
Charles Routier, père de l'épouse, Elizabeth Routier,
sœur, Ignace Bonhomme, Nicolas Bonhomme, Pierre
Botdîomme, Nicolas Bonhomme, Michel et Etienne
Moisand et Jean Morin, beaux frères de l'épouse et
témoins, etc. — Jacrau .Ptre E. D. M.
Guillaume Taphorin, mon ancêtre, se maria "vieux
garçon ", c'est-à-dire à l'âge de 45 ans, comme il
appert au .Recensement de la paroisse de Québec (2)
t'ait par Vahbé Mathurin-Joseph Jacrau prêtre du Sé^
mil) aire </e Québec exerçant les fonctions euriales. Ce
travail de dénombrement eut lieu entre les mois de
novembre 1744 et avril 1745. Taphorin s'y déclare
âgé de 60 ans ce qui lui donuD 45 ans en 1729 et fait
remonter sa naissance à l'année 1684.
Voici l'extrait dti recensement de l'abbé Jacrau
quant à ce qui regarde la famille de mon aucêtre :
(1) l^^lle l'avait épousé le 13 janvier 1720.
(2) Cette archive, encore inédite, fait partie du trésor
archéologique du Séminaire de Québec.
— 78 —
*' Paroisse de Québec, rue St-Louis, no 77 (1)
Guillaume Taphoriu dit Milleraud, bedeau. 60 ans
— Femme Louise Routier, veuve Michel Bonhomme,
43 ans Enfants : Michel Bonhomme, 22 ans ; PiiTre
Bonhomme, 16 ans ; Marie-Anne Bonhomme. 19 ans;
Jean-Baptiste Millerant, 10 ans ; Nicolas Taphorin,
2 ans ; Marie Tapliorin Migneran, 13 ans; Marie-
Joseph Migneran, 9 ans ; Louise Migneran, 5 an.s ;
Angélique Migneran, 3 ans."
L'étude de cet extrait est aussi instructive qu'inté-
ressante. Elle nous apprend d'abord l'état de Guil-
laume Taphorin : bedeau, position aussi modeste que
pacifique. Mon ancêtre évidemment avait des goûts
simples, et la seule ambition de toute sa longue vie fut
d'être à la tête du mouvement religieux de l'époque. .
dans les processions Cette vanité en vaut une âut? e.
Ou sait encore qu'il demeurait sur la rue Saint-Louis.
Il n'en faut pas conclure ([u'il habitait un château.
Loin de là c'étaient les petits gens qui vivotaient et se
terraient à la haute ville, au Mont (Jarmel, aux Gri-
sons, " sur le Cap " enfin, pour parler un langage
moderne. L'aristocratie, elle, demeurait à la '• Ville-
Basse " et dans le voisinage immédiat du Palais des
Intendants, aujourd'hui devenu la brasserie Boswell.
A remarquer encore cette singularité,ou plutôt cette
(1) Ce numéro 77 n'est pas un numéro municipal mais
seulement un numéro d'ordre. iSoixante-treize iamilles de-
meuraient alors sur hi rue St-Louis. J-llks sont elass.'es
pur Jaerau de numûi-o 3!) à numéro 112 inclusivement. Le
recensement de '• la i)aroi3se de Qui'bec "', c'esl-à-dire de la
ville de Québec, en 1 7-i-i. compte 1U51 familles. A raison de
(» j)ersonnes i»ar famille — et la proi^ression comparée des
recensements de 1751" et de 17G5(Kn 1759, 7.511 et en 17tJ5,
i^,997.) justifie cette moyenne,— la population de Québec,en
1744, s'élevait à CtMOi', âmes.
— 79 —
nég'igenee orthographique avec laquelle est mené le
travaïl du reeensetnent fait par Jacrau. Dans dix
lignes il trouve moyen d'écrire le nom de son parois-
sien de trois manières différentes. C'est d'abord Guil-
laume Taphorin dit Millerand, puis Millerant, enfin
Migneran, trois variantes du nom de la paroisse origi-
naire, Meillerand.
Autre bizarrerie encore plus rare. Les enfants d'une
même famille portent des noms de famille différents :
voilà qui n'est pas banal, n'est-ce pas ? Ainsi l'aîné
des garçons s'appelle Jean-Baptiste Millerand, et son
frère, le cadet, Nicolas Taphorin. Il y a plus : ils chan-
gent de noms entre eux, et on les connaît indifférem-
ment, comme ils s'appellent et signent eux-mêmes,
tantôt sous le nom de Taphorin dit Mignerand, tantôt
sous celui de Mignerand dit Taphorin.
En voici un exemple pour chacun de ces cas. Le 14
août 1758, une petite tille de Guillaume Taphorin de
Meillerand est enterrée à Québec. Et l'acte de sépulture
<lit : '• Marie-Thérèse Landry, fille d'Hilarion Landry
et de Marie TapliOrin dit Mignerand."
Quatre ans plus tard, le 8 février 1762, date du
mariage, à Beauport, de Jean-Baptiste, l'aîïié des en-
fants de Guillaume Taphorin de Meillerand, le marié
est désigné à l'acte comme " fils de feu Guillaume
Mignerand. dit Tajihorin."
En faisant porter à son fils aîné le nom de Meille-
j-and— nom qu'il avait pris lui-même dès son arrivée à
Qoéhec -Guillaume Taphorin voulait perpétuer dans
la mémoire de ses enfants le souvenir de sa paroisse
natale, du petit village qu'il avait quitté pour venir
ici fonder une famille qui allait continuer, au Canada,
les traditions, la langue et la foi du pays ancestral, de
la France, première mère-patrie.
L'un des prédécesseurs de M. l'abbé Scott à la cure
— so-
dé la paroisse Sainte-Foy, fei) M. l'abbr Jérôme
Sasseville, m'écrivait à la date, déjà lointaine, du 4
janvier 1889 :
" Jean-Baptiste Taphorin, fils de l"ancêtre, c'est-à-
dire du chef de la famille au Canada, a commencé de
prendre, le premier. (1) le nom de Taphorin dit Meil-
lerand. Cette particularité pourra vous faciliter peut-
être le travail dans vos recherches sur les oriçrines de
votre famille dont le nom a subi plusieurs altérations
orthographiques : Meillerand, Millerand, Migiicrand.
Migneran, Miran, Myrand."
Le nom de l'ancêtre, Guillaume Taphorin de Meil-
lerand aî»parait, pour la dernière fois sur les registres
de la paroisse Xotre-Danie de (Québec, le 5 avril 1750,
com.me témoin à l'acte de sépulture de Jean Chabot,
journalier, mort k 24 ans. Son propre acte de sépulture
demeure introuvable et mes plus actives recherches
dans les archives des paroisses de Québec, Ancienne-
Lorette et Beauport n'ont rien découvert. S'est-il fait
tuer aux batailles du 18 septembre 1759 ou du 28
avril 1760? L'événement en est possible, mais peu
probable. En 1759, Taphorin avait /5 ans. C'est très
vieux pour s'en aller mourir sur un champ de bataille,
et là plupart des septuagénaires trouvent suffisam-
ment amer d'agoniser dans un lit. Tout de même
(1) Labbé Sassevi le commet ici une l^'i^vro erreur,
(iuiliaume Taphorin. le chef de la famille au Canada.ct non
pas son tiis .lean-Baptiste, abien ('tL- le premier à ])rondre
]>our lui môme, et A l'imposer ensuite A ses enlanls, le nom
de Meillerand, comme il appert à l'acte du baptême — 23
mars 1841, registres de N.-l) de (Québec— de son dernier
enfant, Marie- An -^ff'lique Taphorin : tllle de G-uillaume
Ta]>horin dit Millerand ". A cette date— 2;} mars 1741—
.Jean- Baptiste Taphorin n'avait que sept ans.
— 81 —
Gaineau, notre historien national, nous raconte qu'à
" l'aliaire " de Sainte-Foy on remarquait dans les
rangs de l'armée canadienne-française des enfants de
quatorze ans et des vieillards de quatre-vingt quatre !
Gui!laiinie Taphorin était alors assez jeune pour en
être. Ce qui expliquerait, glorieusement pour lui, le
silence des registres au sujet de sa mort et de sa sé-
pulture.
Tout ce que l'on sait de positif est que Guillaume
Ta[)horin était décédé en 1762, comme il appert à
l'acte de mariage (8 février) de Jean-Baptiste Migne-
rand dit Taphorin " fils de feu Guillaume Mignerand
dit Taphorin et do défunte Louise Routier, ses père et
mère de la paroisse de Québec. (1)
#*#
Jean-Baptiste Taphorin dit Millerand, établi à
Beauport, était cultivateur et maître-maçon. Il épousa,
le 8 février 1762, Marie-Thérèse Parent. Sa famille se
composait de dix enfants. (2) Le 14 novembre 1788, il
acheta des sieurs Joseph Dupont, père et Joseph
(1) Sa femme, Louise Routier, l'avait, de plusieurs nn-
nt^os précédé dans la tombe. Elle était d-^cédéc le 5 m»i
1756, à Québec.
(2) Jean Baptiste — Marie- Joseph — François — Louise —
Dominique — Michel — Mario- Louise — Magdeleine — Angéli-
que— Marguerite. Dominique— né le 4 août 1784, mort en
août 1849 — était mon grand pore. 11 épousa,le l«r juin 1813,
Cécile-Adélaïde Huppé. De ce mariage naquirent sept
enfants : Dominique-Prosper, Louis- Japhet (né le 9 mai
1824, mort le 19 août 1860), Jean-Samuel, Louis-Eusèbe,
Cécile- Adélaïde, Catherine- Sara, Samuel- Achille. Je suis
le fils de Louis- Japhet, E. M.
— 82 —
Dupont, fils, — par acte passé devant Maître Desché-
naux, notaire pub'io — " une torre située en la p irois.se
Je Sainte-Foy, côte St-Pierre on La Suède, de quatre
arpents et demie de front sur trente arpents de pro-
fondeur " — laquelle terre les dits Joseph Dupont
avaient achetée d'Eustache ïlarnois et <le Marie-
Thérèse Chabot, le 13 juillet 1767. (1)
Cette terre appartenait à Eustache L-.unbert bieri
avant cette date du 13 juillet 1767,avant même (pi'elle
fit partie de la paroisse Saintc-Foy, alors qu'elle était
enclavée dans le territoire de la " Vieille Lorette " —
l'Ancienne L)rette d'aujourd'hui — jomme il appert \
l'Ordonnance du 3 mars 1722 délimitant alors les
bornes de la paroisse de Sainte-Foy :
" L'étendue de la paroisse, de la dite côte, sera
d'une lieue et demie, tant sur le Heuve St-Laurent(jue
sur la rijute de St-Michel dite de St-Jean, ;\ prendre
sur le fleuve depuis les terres de St-Michel et sur la
route depuis le ruisseau Prévost jusqu'à la Rivière du
Cap Rouge, et les profondeurs de la dite paroisse ([ui
n'étaient que d'environ soixante-dix arpents du côté
du nord-est, à prendre du bi»rd du fleuve, seront aug-
mentées des terres de Pierre et André Ilamel,
Eustache Jfarvois, Lucien et François Poitras, Jean-
Baptiste et Charles Drolet, Alexis Alexandie et du
(1) Ci. (îrcrtbs (les notaires l)ii Laurent et Saniîiiinel, à la
date prJciLéo ; L-'o (xi-etfo du notuiro J.-H. Punet. minute du
20 juin lT'Ji>,en(Jossée : Partage de mobiliers et immobiliers
<lo la e(jiiimunaiit('; ipii a ité entre le Sioiir J.-Ble Taphorin
dit Migrieran el feue Mai'io Thérèse Parunt '" ; 3<) <ii"i'lle du
notaire KoLÇor LeTuvrc, minute du IH juillet I820,eudoss('e;
"Déclaration deJ-Hte Migiuran II I - :i l'oberl Chris-
lie, Kcr."
— 83 —
sieur I) 'stara;*!:*, qui sont présentement de la paroisse
<le la Vieille" f/.rette." (1)
L'année suivante (1789) J.-Bte Taphorin dit Mille-
rand quittait Bv^auporr, où il avait vécu plus d'un
quart de siècle, et venait prendre possession de la terre
des Dupont, devenue sa propriété.
C'est donc en 1789, et pas avant cette date, que les
Mvrand s'établissent, comme cultivateurs, à Sainte-
Foy.
L'année suivante, ils font une autre prise de posses-
t^ion — plus solennelle, celle-là, et plus permanente que
l'autre. Ils entrent au cimetière de la paroisse. Le 28
Janvier 1790, Marie-Thérèse Parent, décédée dans la
lorce de l'âge, à 47 ans, y est enterrée. Quatre ans
plus tard, le 12 mai 1794, Jean-Baptiste Taphorin dit
Mignerand vient y rejoindre sa femme. M. l'abbé
Scott n'aura qu'à référer aux dates précitées dans les
registres de la paroisse pour y retrouver leurs actes
de sépulture.
Le fils aîné de Jean-Baptiste Taphorin dit Migne-
rand, né le 5 décembre 1762, portait le prénom dé son
père et s'appelait, lui aussi, Jean-Baptiste.
11 épousa en prcmièn-s noces — 5 octobre 1795 —
Mario-Madeleine Drolet, comme lui de la paroisse
( 1) Lu (Icliinitalion de la borne siid-oufst de lu ])aroi.-.se
lie la Vieille Lorelle ri'])ùte exactement les trois dernières
iio;nes du panii^niphe pn'cilé : " et du côté du sud-
ouest depuis l'habitation d'Ignace Siilloir jusrqu'à celle do
Louis Bonin. :) l'exception des terres de Pierre et André
Hamel, Eustache Harnais, Lucien et François Poitras.
.lean-Baptiste et Charles Drolet, Alexis Alexandre et du
sieur Destargis, «pii en demeureront distraites et Jointes
comme elles le sont ci dessus à la paroisse Sainte-Foy ".
€f : Edlt& et ordonnances^ vol. I, ])age 44(i.
— 84 —
Sainte-Foy. Elle était fille d'André Drolet et de
Marie-Madeleine Poitras.
En secondes noces, Jean-Baptiste II Tanliorin dit
Mignerand épouse— 29 juillet 1817 — Marie-Josephte
Gauvin, tille de François Gauvin et de Marie- Agathe
Dérocher.
Huit enfants naquirent de ces deux mariages. (1)
L'un d'eux, Jérôme, l'ainé des enfants du premier lit
hérita, du vivant de son père, de la maison et du bien
paternels. Devenus vieux, Jean-Baptiste H Taphorin
et sa seconde femme " se donnèrent " à lui aux condi-
tions ordinaires d'un pareil contrat.
L'acte tait connaître aussi la raison (jui motiva le
choix des " bonnes gens " : " parce quti leur dit tils
Jérôme a témoigné envers eux plus du tendresses et
d'égards." Jérôme Myrand (pour employer mainte-
nant l'orthographe moderne et actuelle du nom)
épousa, le 29 août 1837, à Charlesbourg, Marie-Jo-
sephte Ampleman. tille de Charles Ampleman, culti-
vateur, et de Marie-Marguerite Pageot. (2) Onze
enfarits naquirent de ce mariage, et M. Georges
Myrand, l'aîné d'entre eux, est actuellement en pos-
eession de " la maison et du bien paternels." Cette
maison et ce bien, qui portent aujourd'hui le numéro
30 du cadastre otiiciel de la paroisse Sainte-Foy, sont
(1) Quatre garçons et quatre filles. Les garçons se nom-
maient .Jérôme, Jean- Ikiplisle, Loui.s et Mieliel. Jean-Bap-
tiste est le grand pure de M Jeuii-H;i|>tiste Myrand, le
maître da ]>o.-ile du Sénat, à Ottawa. Louis est le grand
père de M. L^on-II. Myrand, le gérant de la CV)m|iagnie de
Navigation lîiehelieii k Ontario, à (Québec. Michel est le
grand pèr<; de .M. iSifroi Joseph .Myrand, marchand, le chef
de la raison .sociale .Myrand & PouJi'H à St-lioclide Québec,
(2) Jéiôme Myrand csL décédé, le 4 septembre IH 0, à
l'âge de 77 ans; sa femme, Marie-.JosepliLe Ampleman, est
morte le 8 février 1889, à l'âge de 73 ans.
— 85 —
encore aujourd'hui lu maison et la terre que les sieurs
Joseph Du]K)iit,père et tils, vendaient, le 14 novembre
17»8, à Jean-Baptiste Taphorin dit Meillerand, de
JJeauport, eultivutear et maître-maçon, terre qu'eux-
mêmes avaient achetée d'Eustaehe Ilaruois et de
Marie-Thérèse Chabot, le 13 juillet 1767.
Telle est, appuyée sur des doctunents d'une valeur
probante incontestable, l'histoire modeste mais au-
thentique des orii>;ines de la famille Myrand au
Caïuida.
Son chef et fondateur, Guillaume Taphorin, venu à
(Québec vers Tannée 1725, se marie en 1729, et meurt
entre les années 1759 et 1762.
L'aîné de ses enfants, Jean -Baptiste, s'établit d'a-
bord à Beauport,eii 1762,où il demeure vingt-six ans ;
puis, au printemps de 1789, il vient, avec toute sa
famille, prendre possession, à Sainte-Foy, Gô'e Saint-
Pierre (aujourd'hui Chemin de la Suède) d'une terre
qu'il avait achetée l'automne précédent (1788) des
sieurs Joseph Dupont, père et fils.
Depuis cent quinze ans ses descendants occupent sa
maison et possèdent sa terre qu'ils garderont, j'en ai
la certitude, aussi longtemps qu'ils auront l'honneur
d'être cultivateurs.
Ernest Myrand
LAC SLMCOE
Le général Simcœ, lieu tenant-gouverneur du Canada
Supérieur lors de l'octroi de la constitution de 1791,
fonda York ou Toronto. Il servit depuis à Saint Do-
mi ngue et dans la Méditerranée, et devait conduire
12,000 hommes à la défense du Portugal, si le prince
régent de ce pays y eût consenti Un des lacs de la
province d'Ontario a retenu son nom.
— 86 -
L'HONORABLE ALEXANDRK-EDOUARl)
KIERSKOWSKI
M. Kierskowski miquit tU.ns le gratxl duché de
l'ostMi en 1816. Son ])ère nvait fervi avec distinction
dans les armées du premier empire.
Pendant la révolution de 1830-31, le jeune Kiers
kowski combattit en Pologne à côté de son père, piMjr
la cause nationale, et reçut deux blessures.
Forcé de prendre le chemin de l'exil, il se rendit à
Paris où il étudia le génie civil
C'est en 1841 qu'il vint au Canada. Jl se livra à sa
profession et à diverses entreprises industrielles.
Elu le 2 novembre 1858 au Conseil Législatif j»our
la division de Montarville, il lut i)rivé de son siège
par une contestation.
Le 13 juillet 1861, il fut élu à la Chambre d'Assem-
blée par le comté de Verchères. Cette fois encore son
siège lui fut enlevé par la décision d'un comité nom-
mé pour juger de la contestation des élections.
Il fut plus lieurenx sous le régime de la Confédéra-
tion. Le 10 septembre 1^;67, il fut élu par le comté
de Saint-Hyacinthe pour la Chambre des Communes.
L'honorable M. Kierskowski mourut à Saint-Ours
le 4 août 1870, et fut inhumé dans l'église de Saint-
Charles de Richelieu,
" M. Kierskowski, partisan politique dévoué et
énergique, avait su dans la vie privée s'attirer l'estime
de ses adversaires par de nobles qualités,"
Il s'était marié deux fois : en premières noces, à
Louise, fille de l'honorable M. Debartzch, et, en se-
ondes noces, à Caroline- Virginie, fille de l'honorable
Roch François de Saint-Ours.
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l/liON. ALEXANDRK-KDOUARD KIBRSKOWSKI
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RÉPONSES
Pierre Lpsueur. (IX, V, 940). — Pierre Lesneiir
était né vers 1657 à Notre-Dame de F[e(len,eii Artois,
du mariage de Vietor Lesiieiir et de Anne Honneur.
Nous ignorons en quelle année il passa dans la
Nouvelle France. Il y était déjà en 1681, puisque le
14 juillet de cette année le Conseil Souverain le con-
damne à cent livres d'amende pour avoir été en traite
au Sault Sainte-Marie. (1)
M. Suite nous apprend qu'eii 1683, Lesueur était
au lac Pépin sur le Mississipi.
En 168H, le nom de Lesueur se trouve dans l'acte
de prise de possession, par Nicolas Perrot, de la baie
des Puants, de la rivière des Outagamis, de celle de
Ouiscouche, et du Mississipi.
L'année suivante, il revient dans la Nouvelle-
France et, le 29 mars 1690, il épouse, à Boucherville,
Marguerite Messier.
Dans une Relation des événements les ])lus remar-
quables arrivés au Canada de septembre 1692 au dé-
part des vaisseaux en 1693, nous lisons :
" Lesueur, un autre voyageur va rester à Chagoua-
migon et va essayer de maintenir la paix récemment
conclue entre les Sauteurs et les Scioux. Ceci est de
la plus grande conséquence, car c'est maintenant la
seule voie par laquelle on peut avoir accès à la der-
nière nation, dont le coraraerce est très profitable, la
contrée au sud étant occupée par les Renards et les
Mascoutins qui ont déj<\, à plusieurs reprises, pillé les
Fran(;ai8, sous le prétexte qu'ils portaient des muni-
(1) Jw/ements et délibérations du C'omeil Souverain, vol
II, p. 594.
— 89 —
tioiis aux Sioiix, leurs anciens ennemis. Ces fréquen-
tes interruptions auraient été punis déjà, si nous n'a-
vions été occupés ailleurs. Lesueur, nous l'espérons,
va nous faciliter la route septentrionale par la grande
influence qu'il possède sur les Sioux." (1)
En 1693, Lesueur avait le posta des Sioux sous les
ordres de LaMothe Cadillac, commandant de Michil-
limakinac.
En 1695, M. LeSueur, par ordre du comte de Fron-
tenac, gouverneur général du Canada, fit construire
un fort dans une île sur le Mississipi, à plus de 200
lieues audessus des Illinois, afin de ménager la paix
entre les Sauteurs, nation qui habitait le bord d'un
lac de plus de 500 lieues de tour, situé à 100 lieues à
l'est du fleuve, et les Sioux, placés vers le haut du
Mississipi.
La même année, Lesueur descendit à Montréal avec
dix ou douze canots montés par des Sauvages. Dans
cette troupe il y avait un chef des Sauteurs appelé
Chingouabé et un Siou et une Siouse. Ces derniers
étaient les premiers de leur nation qui venaient au
CanadH. Comme on espéiait tirer de leur pays quan-
tité do cho?es utiles au commerce, Frontenac, le che-
valier de Callière et l'intendant Champigny les reçu-
rent parfaitement bien.
Trois jours après leur arrivée à Montréal, le 18
juillet, Frontenac leur donna audience en présence des
principaux personnages de la colonie.
Le chef des Sioux, qui se nommait Cioscate, étala
devant le gouverneur sur une robe de castor vingt-
deux flèches, et lui dit que chacune d'elles représen-
tait un village de sa nation qui demandait sa protec-
(1) O'Callaphan, IX, p. 570.
— 90 —
fion et de bien vouloir les regarder comme se?»
entants.
M. de Frontenac, après avoir parlé aux autres na-
tions et leur avoir représenté de vivre en paix avec lett
Sioux atin d'unir leurs efforts contre les Iroquois, se
tourna vers Ciostate et lui dit qu'il recevrait sa nation
au nombre de ses enfants, à condition que tous écou-
teraient sa voix. Il ajouta qu'il renverrait Lesuenr au
milieu d'eux. (1)
Lesueur devait, remonter au Mis8issi[)i dans le prin-
temps de 1696 avec ce chef siou, qui n'était descendu
que sur la parole qu'on lui avait donnée de le recon-
duire dans sjn pays. Mais il tomba malade dans l'hi-'
ver et mourut à Montréal après trente-trois jours de
souffrance.
Lesueur obtint alors du comte de Frontenac la per-
mission de passer en France.
Il avait découvert dans le pays habité par les ISioux
des mines de plomb, de cuivre et de terre bleue et
verte. Il voulait demander h la Cour la perm.ission de
les ouvrir.
Il présenta au Roi un mémoire datis lequel il propo-
sait la formalion d'un établissement fixe chez les îSioux.
Il représentait le diiiiger d'être i)révenus par l'-s An-
glais, qui trafiquaient sur l'Ouabache et avaient eu
vue l'occupation du Mississipi. 11 terminait en deman-
dant le commandement de Cbagoiiamigon aissi qu(r
du Mississipi, des lacs et des rivières compris entre h»,
source de ce fleuve et la rivière des Kikapous.
Le 27 avril 1697, le Roi lui accor<lait sous réserve^
de commencer sur le Mississipi l'établissement qu'il
avait proposé. Il avait la permission de prendre dans.
(1) Margry, {Découvertes et explorât ion» den J-'ran<;aiiy
dans l'ouest et dans le sud de L' Amérique septentrionaU'.\). 55)
donne un compte rendu détaillé de cette réception.
— 91 —
la colonie vingt ou vingt-cinq hommes, à condition
qu'ils ne seraient occupés qu'au travail des mines et
nullement à aller faire la traite dans les bois.
Sur la fin de juin de la même année, Lesueur s'em-
barqua à LaRochelle pour revenir au Canada. En
passant sur le banc de Terre-Neuve, il fut pris par une
flotte anglaise de 16 vaisseaux, et amené prisonnier à
Portsrnouth.
A la paix, il retourna à Paris pour cliercher une
nouvelle commission, car il avait jeté la sienne à la
mer, dans la crainte de donner connaissance de son
projet aux Anglais.
La cour lui en donna une nouvelle le 21 mai 1698.
( 'Ctte fois, le Roi lui permettait d'amener cinquante
hommes. La défense de traiter le castor était mainte-
nue, mais il obtenait le privilège de traiter des pelle-
teries qui n'entrent pas dans la fabrication des cha-
peaux.
Il passa aussitôt dans la Nouvelle-France, et com-
mença ses préparatifs de départ.
L'intendant Champigny, qui avait toujours été
opposé à ses entreprises, obtint, le 27 mai 1699, la ré-
vocation des privilèges accordés à Lesueur. Ces obs-
tacles l'obligèrent de retcnirner en France.
Enfin, en décembre 1699, M. LeSueur retournait en
Louisiane avec 30 hommes, afin d'y exploiter les
mines qu'il avait découvertes. La relation de ce voyage
de M. LeSueur au pays des Sioux est publiée dans le
Journal historvjue de Véiablissemtnt des Français à la
Louisiane par Benard de la Harpe, p. 38.
Au mois d'avril 1702, LeSueur se rendit en France
avec M. d'Iberville.
En mai 1702, Louis XIV lui accorda une nouvelle
concession.
Quelques années après, repassant en Louisiane,
I eSueur mourut dans la traversée. P. G. R.
— 92 —
Le Great-Eastem. (IX, XU, 985.) -C'est le
samedi, 6 juillet 1861, eatre six et sept heures du soir,
que le Grent-Eastern entra dans le port do Québec.
Parti d'Angleterre le 27 juin, le géant nauticpie
avait donc pris neuf jours à faire la traversée d'un |»ort
à l'autre.
Nous lisons dans le Canadien du 8 juillet 1861 :
" Plusieurs de nos steamers allèrent à la rencontre
du Great-Eastem, entre autres le Napoléon qui avait
à son bord le maire (M. Thomas Pope), les membres
du Conseil et du Bureau de Commerce, et une fV)ule
nombreuse de citoyens, trop nombreuse même pour
l'aise des passagers.
" Arrivé vers le bout de l'île d'Orléans, on aperçut
dans le lointain une grosse fumée, qu'on jugea être
celle du Great Eastern. Aussitôt lunettes et jumelles
de se pointer à l'horizon, et chacun de s'écrier : C'est
lui ! C'est bien lui 1 Bientôt le Napoléon vira de bord
et attendit l'approche du Great Eastern, qui l'eut
bientôt rejoint. Et hourras d'éclater, mouchoirs de
a' agiter de part et d'autres, suivis de deux coups de
canon à bord du Great Eastern en forme de salut,
politesse qui fut faite aussi au MacKenzie qui arriva
quelques moments après.
'• Le Great Eastern marchait alors à tout»; vitesse,
avec ses immenses roues latérales et sa puissante roue
à hélice, et le Napoléon ne tarda \ya^ k être dépassé ;
mais le" premier, après avoir fait acte de suzeraineté,
arrêta ses roues latérales, ne faisant mouvoir que son
hélice, et on [)ut alors l'approcher et avancer côte à
côte avec lui, jusqu'à l'entrée dans le port, ce (pu fut
l'occasion de nouveaux hourras répétés à plusieurs re-
piises. Des deux côtés la foule paraissait animée d'un
cnthousia'ïme égal, que partagea la population entière.
— 93 —
qui s'était portée en masses sur les quais, sur la Plate-
forme, partout où l'on pouvait apercevoir le nouvel
arrivant.
" Le Great Eastern a été jeter l'ancre un peu au-
dessus du quai de la Reine, oii il va décharger les
troupes qu'il a amenées, ce qui va prendre quelques
jours, après quoi il recevra les visiteurs, à commencer
jeudi prochain."
Le Great Eastern reprit la mer le 6 août, à 4 heures
du matin.
Pendant son séjour d'un mois dans le port du Qué-
bec, le Great Eastern fut visité par des milliers et des
milliers de curieux venus de toutes les parties du
Canada et des Etats-Unis.
Les Hollandais de la Nouvelle-Belg^ique.
(IX, ni, 931.) — Lorsque Champlain fonda Québec,en
1608, les Iroquois étaient en guerre ouverte avec les
Algonquins ; c'étaient deux nations puissantes, valeu-
reuses et ennemies de longue date.
Les Iroquois, quoique moins nombreux, semblaient
cependant l'emporter sur leurs adversaires, maigre
leur alliance avec les [lurons et les Micmacs. Cette
triple force auniit peut-être réussi à dompter une tribu
nussi vaillante que l'était la Contéflération dite des
C/inq-Cantons,si les Anglais de la Nouvelle-Angleterre
et les Hollandais de la Nouvelle- Belgique, établis dans
le voisinage immédiat des Iro(|Uois, ne leur eussent
vendu des fusils et des munitions qui leur permirent
de guerroyer à arnies égales contre les Français, alliés
rtux Algonquins. De ce moment la face des choses
tourna, et l'Iroquois féroce par nature, devint de plus
en plus redoutable et redouté.
Ce fut en 1609 que Henry Hudson, explorateur an-
glais, voyageant pour le compte de la Hollande,
— 94 —
découvrit la rivière qui porte encore son nom. Dès
l'année suivante, (juelques Hollandais vinrent en Amé-
riqne pour y tenter ft>rtune. Mais il n'y eut pas de
colonisation hollandaise sérieuse avant 1623. Toutefois,
en 1613, Adrian Block, ayant été forcé d'hiverner sur
l'île de Manatte, y construisit un petit tort qu'il appela
New-Amsterdam, en l'honneur de la cité principale
de la Hollande.
En 1623, la Compagnie hollandaise des Indes orien-
tales envoya en Amérique un vaisseau chargé de plus
de vingt familles wallonnes, qui s'étahlirent sur les
bords de la rivière Hudson. Les uns restèrent à New-
Amsterdam (la ville de New-York actuelle), les autres
se rendirent jusqu'à Orange, (aujourd'hui Albany).
Ces deux groupes s'accrurent assez rapidement, et
bientôt le pays compris entre l'Hudson et la rivière
i)elaware,tbrma toute unejjrovince que les Hollandais
appelèrent New-Netherland, et les Français Nouvelle-
Belgique. Champlain donnait aux Hollandais, le nom
de Flamands. La plupart d'entre eux étaient protes-
tants ; s'il se rencontrait chez quelques-uns de l'into-
lérance, il s'en trouvait d'autres, par contre, qui res-
pectaient la religion catholique et ses ministres. Pris
<lans sou ensemble, l'élément colonisateur de la Nou-
velle-Belgique, était chrétien, moral, industiieux, et
patriote. Les chefs surtout étaient remanjuables à
plus d'un titre. Ils ne consentirent jami'is à épouser
les querelles des sauvages et à batailler pour les uns
au détriruent des autres. S'ils leur vendirent de la
poudre et des arquebuses, c'était plutôt pour des fins
de commerce. Ils étaient grands acheteurs de fourru-
res, qu'ils a[>portaient ensuite en Europe, où les profits
étaient considérables.
La Nouvelle-Belgique connut bientôt une organisa-
tion ]i()litique. Elle eut ses gouverneurs ou direc-
— 95 —
touis-généranx. Pendant quarante ans que dura la
suprématie hollandaise sur ce coin déterre américaine,
six gouverneurs se succédèrent sans interruption, et
dans l'ordre qui suit : 1624-25, Cornélius Jacobsen
May ; 1625-26, William Verhulst ; 1626-32, Peter
Minuit ; 1633-37, Walter Van Twiller ; 1638-47,
William Kieft ; 1647-64, Peter Stuyvesant.
Peter Minuit acheta des sauvages l'île de Manatte
et vingt-deux mille acres de terre, pour la somme de
vingt-quatre piastres. Ce fut sous son administration
que la ville de New-Amsterdam fut constituée civi-
lement. Cette année-là (1626), la Nouvelle-Belgique
exporta des fourrures pour un montant de dix-neuf
mille piastres.
L'année suivante. Minuit régla avec Bradford, gou
verneur de la Nouvelle- Angleterre, les limites de sa
province. Elle se trouva bornée au nord-est par la
Nouvelle- Angleterre et au sud-ouest par la Virginie,
et fut comprise entre les 38e et 42e degrés de latitude.
La ville de New- Amsterdam ne connut le système
de gouvernement municipal qu'en 1653.
La colonie hollandaise florissait toujours, lorsqu'en
1667. l'Angleterre conclut, à Bréda, un traité de paix
avec la Hollande, en vertu duquel elle devenait maî-
tresse de la Nouvelle- York et du Nouveau-Jersey, ne
laissant aux Hollandais que Surinam.
Cette dépossession en règle mit fin à la suprématie
des Pays-Bas sur leur colonie américaine. Cependant,
en 1673, les HoUanduis tentèrent de reprendre leur
colonie perdue ; ils y réussirent, mais ils ne purent la
conserver que pendant quelques mois. Un nouveau
traité, consenti en 1674, les déposséda une seconde
fois, et le drapeau anglais continua à flotter sur la
Nouvelle- York jusqu'à la déclaration de l'indépendan-
ce des Etats-Unis. N.-E. Dionne
— 96 —
QUESTIONS
997 — A-t-on des renseignements sur le lieu d'ori-
gine et lu vie de Etienne de Lessart, qui donna un
terrain pour bâtir une église à Siinte-Anne du Potit-
Cap ou de Beaupré ? de L.
998 —Jean-Baptiste Duberger. qui a fait un plan en
relief de Québec déposé aujourd'hui à l'arsenal de
Woolvvich, en Angleterre, est-il mort au Canada ?
XXX
999 — Doit-on dire et écrire " à Trois-Rivières, à
Trois-Pietoles, à Deux-Montagnos ", ou " aux Trois-
Rivières, aux Trois- Pistoles, aux Deux-Montagnes" ?
Pedao
1000 — Dans 8on " étude biographique et historio-
graphique " intitulée : Louis JoUief, M Ernest
Gagnon dit que le célèbre explorateur qui fut le pre-
mier seigneur d'Anticosti mourut en 1700, — dernière
antiée du dix-septièiue siècle, — entre le 4 de mai et le 18
oct«)bre. (Voir Louis JoUief, pp. 203 et 205.) De son
côté, M. l'abbé Camille Roy, dans un récent numéro
de la Nouvelle- France, dit que Louis Jolliet mourut
en l'anix-e 1699. Qui a raison ?
AîVTICOSTI
1001 — Y avait-il au fort Carillon une chapelle et
des aumôniers militaires ? Si oui, étaient-ce des prê-
tres séculiers, des Jésuites ou des Récollets ?
Quels étaient les aumôniers de l'armée de Mont-
calm durant son séjour à Carillon et pendant la
fameuH.e bataille ? XX
QUBBBC-CBNTR A.L
LI-:s TKAIXS C^UlTTFvXT LÉ VIS
8r\r\ ) EXPRKSS DK8 MONTAGNES BLA^'C1IKS
^^(J ^ Pour Fabyans. Portltind, Sherbrooke, Beauce
a", m. ) et Mdgantic. chars Piillmand. Parloir. Buffet
jusqu'à Portlaud.
3rri)KXPP.KSS 1)K BOSTON lOT XKW VOEK.
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Bulletin des Recherches Historiques, Lévis
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La famille D'ktimauville
de Beaufiiouchel
PAR
PIERRE-GEORGES ROY
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dière, Rolland, <rrey, Terroux. Woodcock, Ducliesnay,
Buies, LeMoine, Page, Tacht-, Clément, Chas.sé, DesRo-
Hicrs, lludon. Pouliot, Venner. Harqnail, Tremblay. TIarael,
J-A-atiturcI, Iludlet, Desty, etc., etc.
TIR AGI-: : 100 KXi;.MI'LAIIiK8
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S'a'lre .'-ser à l'auteur 32J, rue Wolfe, Léris.
VOL. 10 AVRIL 1904 No 4
jBTJXjLElTIlsr
R[CH[flCH[sllSTOIII0U[S
A RCil EOLOGIE—HISTOIEE— BIOGRAPHIE
BIBLTOGEAPHTE— NrMISMATQUE
ORGANE DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTOJIIQUÏS
Qui m:inet in |i;itriâ et palriam coiîn».sccrc tcHini
Is n.iiii non ci vis sed pcrcgriims erit
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PIERRE-GEORGES ROT
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Sommaire de la livraison d'avril : Requête de&
voyageurs de Michillimakinac eu l78G, (suite et fiu)^
Mgr Henri Têtu : Mignerou, Magiieron, Aligneran,
Maigueron, Myrand, Mayraud. L"abbj H.- A.. Scott ;:
Mgr Plessis à Rome (Extrait des Méninres inédits de
l'abbé Casgrain) ; Le chevalier Robert- Anne D'Esti-
niauville de Biaumouchel, P. G. R. ; Geutilsliorames
Huissiers de la Verge N"oiredu Conseil législatif de la
province de Québec ; Protonotaires du district de
Québec, F,-J. Audet ; Recorders de la cité de Mont-
réal ; L'indemnité de nos députés, P. G. R. ; La langue
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lA^gisIature, Québec.
BULLETIN
DES
RECHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 AVRIL 1904 No 4
REQUÊTE DES VOYAGEURS DE MICHIL-
LIMAKINAC EN 1786
{Suite et fin)
VISITE DE MGR DENAUT AU DETROIT EN 1801
Mgr Denant fut le premier évêque qui, après la
conquête, fit la visite épiscopale dans les pays d'en
haut ; mais il ne se rendit pas à Michilliraakinac. Le
12 avril 1801, il écrit à M. Marchand, cure de Sand-
wich, pour lui annoncer sa venue : " Je suis tout à
fait décidé à monter au Détroit, pour visiter votre
paroisse, comme je le désire depuis longtemps. Le
général Hunter n'étant pas encore à Montréal, et ne
voulant point partir d'ci sans avoir avec Son Excel-
lence un entretien sur l'objet, je ne puis dire au juste
à quelle date du mois de mai je quitterai cette partie
pour m'acheminer. Toujours est-il vrai que ce sera
dans le cours de ce mois. Je visiterai les Ecossais de
M. Alexandre McDonell, les Irlandais et Anglais de
la paroisse de St-André, le village des Sauvages de
Saint-Régis. J'arrêterai à Kingston pour m'assurer
des moyens d'établissement d'une paroisse nouvelle.
Je passerai quelques jours à Niagara pour prendre les
connaissances nécessaires au projet du lieutenant-
— 98 —
général le comte de Puisayc. (1) De là, je ine rendni
chez vous dans le mois de juin. Mon dessein est
d'aller en bateau jusqu'au Détroit, et mes arrange-
ments sont déjà pris, M. Boueherville est notre con-
ducteur, notre guide, notre intendant, notre /V^r^o^am,
notre Michel Morin. Il profite de mon occasion pour
aller voir sa chère Charlotte, (2i madame De Lery,quo
je verrai moi-même avec un plaisir particulier. Faites à
tous deux, je vous prie, mes meilleurs compliments,
et ayez soin de leur faire passer aussitôt la lettre ci-
incluse à leur adresse. Vous recevrez ci-inclus le
mandement pour la visite. Les exercices ne sont
poii>t détaillés : nous réglerons quand nous serons sur
les lieux. Je veux tout voir, tout savoir, exhortci-,
convertir, si je puis, Anglais, Français, (Canadiens,
vSauvages : tous ont des droits à ma sollicitude, et je
n'ai pas de plus grand désir que de m'occuper du
soin du salut de tous. Je vous mène un vicaire.comme
je vous l'ai i»romi3 dans ma dernière, que vous aurez
sans doute reçue dans son temps. En attendant le
plaisir de vous voir et de vous embrasser, je suis bien
toujours avec les mêmes sentiments, etc.
t 1*. Fveque de Québec
Quels turent les ecclésiastiques ([ui eurent l'hon-
neur d'accompagner Mgr Denaut ? Je crois que l'é-
vêque de Québec amena avec lui M. Tabbé Loui»
(1) Oblii^t's de quitteT lu Fi;mce uprès le dt'sastro de
(^uilKii-i)ii ( ITÎlô), le foniic de l*iiisaye et d'uutres gentils-
hoiiirrics vinrent s'éUiMir <lans le Ilaut-C'anada. où le gou-
vernenïcnt leur avait a.Nsignd des terres. Plusieui'H de ces
eniii^rôs repassi-rent en Kiiropc avec le comte, en 1802. Cet
établissement n'eut pas de succès grâce an manque de per-
févérance de ses fondateurs.
(2) Sa su'Ui-. wév Charlotte Boucher «le Bouclierville.
— 99 —
Paypt dont nous avons déjà parlé et M. Félix Gatien,
ordonné prêtre le 16 février de la même année 1801.
MgrDenaut le laissa vicaire au Détroit où il demeu-
ra jusqu'en 1806 ; de là il devint professeur de philo-
sophie au séminaire de Québec. Curé du Cap-Santé
en 1817, il a écrit l'histoire de sa paroisse où il est
mort le 18 juillet 1844.
Voici maintenant comment le prélat raconte son
voyage dans quelques pages qui sont absolument iné-
dites et qui — comme documert historique — seront
bien ici à leur place. Que le Bulletin des Recherches
Historiques est commode et hospitalier !
Mgr Denaut écrit, de Kingston, à Mgr Plessis, le
27 mai 1801.
Monseigneur,
" J'ai quitté Longùeuil vendredi, 15. J'ai couohé
à Vaudreuil, le 16 aux Cèdres, d''où je suis parti le 17,
après midi. M. Alex. McDonell (1) étant malade
depuis plus d'un mois, j'ai pensé qu'il n'avait pu pré-
parer son monde pour la visite ; je l'ai différée jusqu'à
mon retour. J'ai passé trois jours à Saint-Régis, j'ar-
rive ici J'ai abandonné le dessein de faire le tour
des lacs, comme je me l'étais proposé. Je pars avec
le Commodore Bouchet pour Niagara dont M. Burke
est parti pour n'y plus retourner, je pense "
Le 30 du même mois, Mgr Denaut écrit encore à
son coadjuteur :
" Je reçois à l'instant et avec plaisir votre lettre de
l'Ascension. Le lendemain de cette fête, j'ai quitté
Longùeuil, et je suis arrivé ici le 27, comme je l'ai
(1) Missionnaire de Glengary, Haut-Canada. Il y mou-
rut en 1803.
— 100 _
marqué à Votre Grandeur diins une lettre de cette
date, qui vous parviendra bientôt. Xous attendions
le vent favorable pour lever l'ancre, et il nous taide
qu'il arrive, quelque bien traités que nous soyons par
"les habitants du lieu, Anglais et Français, qui ont les
plus grands égards. Je remets à mon retour du Dé-
troit la visite de cette mission, les sujets n'étant pas
assez préparés pour la Confirmation et autres fruits
de la visite. Ils ont en général un grand désir pour
l'établissement d'une mission fixe ; mais ils sont pour
l'exécution, d'une indifférence, dans une apathie qui
fait pitié. Pour les encourager, notre petite bande a
souscrit pour £55. .Je verrai à mon retour quelle im-
pression elle aura faite sur les esprits. Un établisse-
ment est absolument nécessaire. Les chrétiens froids
et indifférents, ])Our ne rien dire de plus, remplissent
tous les jours la chapelle protestante "
Voici maintenant le journal de visite écrit tout en-
tier de la main de Mgr Denaut.
Voyage au Détroit — 1801.
Quitte Longueuil le 15 mai, dîné à Pointe-Claire,
couché à Vaudreuil. Le It), dîné aux Cèdres et parti
de là dimanche 17, 3 h. après-midi., et couché à la
Pointe aux l^eaudets. Lundi, couché à St-Régis ; 18.
L'entrée a été faite, le 19 matin. Le village contient
150 familles, 600 âmes, 2V0 communiants. 190 contir-
més. Les Sauvages allouent à leur missionnaire £50.
et il en reçoit du roi S50. Le vicaire £50 par les Sau-
vages. La dîme n'est point comprise. L'église en
pierre a été bénie en 1792. Les proportions sont de
48 sur 100, dehors en dehors. Le presbytère aa.ssi en
pierre, qui touche à sa perfection, est 45 sur 36. 2
calices, un ciboire, ostensoir d'argent. Les ornementi*
sont assez beaux ; moins bien en iino-e.
— 101 —
Kino;stoii.
Parti de St-Régis le 21 mai à 3 h. du soir. Couclié
à trois quarts de lieue au-dessous du long Sault. Cou-
ché sous tente. Le lendemain, vendredi 22, couché
chez un (trois mots illisibles) hollandais. Samedi 23,
monté les milles roches. Dmé sous le tendelet. Cou-
ché chez un Allemand au-dessus du Galop. Le froid
de cette nuit a gelé tout, même les feuilles des arbres.
Dimanche de la Pentecôte 24. Dit la messe à Swegatsi,
chez madame veuve Verneuil de Loriraier. Dîné et
couché chez M. Epih. Jones, Pointe au Pin. Lundi
25, couché chez Thury (isles Toniato). Mardi 26,
couché sous tante, à 2 lieues de Kingston où nous
sommes arrivés le 27 à 8 h du matin. La ville qui
porte ce nom, bâtie dans la baie du même nom, a en-
viron 28 à 29 arpents de front sur 3 ou 4 arpents de
profondeur. Les maisons des commerçants sont assez
belles, de beaux hangards sont appuyés sur des quais
proche desquels arrivent les navires marchands. Au
delà de la pointe qui forme cette baie, appelée Pointe
Frédéric, sont les vaisseaux du roi dans Un port aussi
sûr que celui des marchands. Il y a 101 maisons. Il y
a un grand nombre de catholiques à Kingston qui,
joints aux habitants de la baie de Quité formeraient
une mission qui est très désirée par les une et les
autres. Mais ils ont peu de moyens. Une souscription
a été ouverte par moi et les messieurs de ma suite,
dont le montant s'élève à £80,8,0.
Dimanche 21, jour de la Sainte-Trinité, nous avons
tous dit la messe. Nous avons laissé cette ville lundi
1er juin. L'ancre a été levé à 9 h., et quoique nous
ayons été obligés de louvoyer une partie de ce jour,
poussés ensuite par un bon v^ent de nord, nous sommes
— 102 —
arrivés à York (1) à 1 li. a|tros-mitli 27 heures de
passage. Entrevue avec le général Ilunter qui nous a
gardés n dîner et retenus jusqu'à 7 heures. Calmé
toute la nuit. Vent contraire le lendemain, louvoyé
toute la journée ; passé la barre la nuit ; obligés de
jeter l'ancre Entrés dans la rivière Niagara, le matin
entre 7 et 8 h. 4 de juin, Fête-Dieu, dit la messe.
Deux jours de séjour dans cette plaee a])pelée Fort
Georges, vis-à-vis l'ancien fort occupé par les Etats-
Unis. Le Fort Georges agréablement situé sur une
hauteur qui commande partout, est flanqué de six re-
doutes de 4 canons de 12 livres de balles. Quatre
mille hommes suffiraient à peine pour le défendre, à
cause de sa grandeur. A quelque distance du fort est
bâtie la ville. Les rues sont très larges, il y a environ
^0 à 00 maisons dont la plupart sont tort belles. Il y
a 12 lieues du Fort Georges au Fort Erié. Nous avons
passé le portage de Niagara en stage jusqu'à Chipowa
où nous avons couché le 7 samedi. Le dimanche 8,
nous sommes arrivés au Fort Erié en bateau, accom-
pagnés du colonel McDonell qui a ajouté aux bontés
que nous avons éprouvées à Niagara, la complaisance
de venir donner lui-même ses ordres aux bâtiment qui
doit nous passer le lac Erié et snr lequel nous avons
monté, le lendemain, lundi 9 à 8 h. du soir, et levé
l'ancre, le 10, à 10 h. du matin. Quoique la barque
qui nous portait ne fut pas des meilleurs voiliers, nous
avons passé le lac en deux jours ; mais le vent nous
ayant manqué dans les isles de Sandoské, nous avons
mis plus de temps à faire les 30 lieues qui nous res-
taieïit à faire jusqu'à une lieue de Midden, que nous
(1) Toronto.
— 103 —
n'en avions mis à faire les 70 lieues de lac, de sorte
que nous nous sommes déterminés d'envoyer un pas-
sager dans notre bâtiment p->ur portera M. Marchand
le mandement pour la visite qui m'a été remis au Fort
Eriépar M. Chaboyez l'aîné, qui en était le porteur.
(Le mandement était daté du 8 avril et le 12 envoyé*
à Montréal pour être acheminé).
Le 13 juin, nous sommes à Amherst bourg ou
Malden, à 1 h. après-midi, chez M. DeLery oiî'nous
avons couché trois nuits. Partis de là en bilteau con-
duit par les habitants du Détroit. iVous sommes arri-
vés, le 16 à midi, à Sandwich, paroisse de l'Assomp-
tion, d^nt M. Marchand est le curé. î^^ous y avons
séjourné jusqu'à ce jour, 15 de juillet, qui est celui de
notre départ sur la Charlotte, barque appartenante à
M. McEntosh, capitaine Baker,
Arrivés à Malden Je soir, et couché. Une pluie
continuelle, accompagnée d'éclairs et de tonnerre a
duré toute la nuit. Le 16, levé l'ancre à 9 h. Un vent
favorable a commencé à souffler à l'entrée du lac et
nous avons fait trente lieues avant le coucher du soleil
Après le coucher, le vent a passé à l'ouest, nous fai-
sions dix milles par heure ; mais devenant plus fort en
plus fort, et si furieux que les vagues passant sur la
poupe et la proue semblaient menacer d'eiio-joutir le
vaisseau. Le 17, louvoyé ; le 18, bon vent jusqu'à
midi. Calme et vent contraire, mais faible. Nous espé-
rions arriver au Fort Erié de bonne heure, mais (c'est
tout ce qu'il y a sur cette page du manuscrit. Sur
l'autre page ce qui suit.)
Visité la paroisse de l'Assomption du Détroit ou
Sandwich. Arrivé le 16, mardi à midi. Instruction
donnée deux fois le jour jusqu'au dimanche. L'entrée
— 104 —
s'est faite le matin avant la messe. Tous les exercices
(le la mission ont été faits jusqu'à mercredi. Le sacre-
ment (le la Coniirmation a été administré tous les
jours pendant le séjour, excepté jeudi, samedi, di-
manche et jeudi qui ont été employés au Détroit pour
les habitants de la paroisse de Ste-Anne dont M.
Levadoux est grand vicaire et curé de cette partie sud
de la rivière, oii il y a eu 580 confirmés. M. Eichard
en est le vicaire (1). A la Rivière-aux-Raisins, 295
confirmés. Trois jours de séjour, M. Dillet en est le
curé.
Vu et alloué les comptes de l'As.somption. Il y a
au coffre la somme de 5213 frs 17. Confirmés 529.
Communiants 600. Habitant s 200. Dîme de bled
650. Avoine 120. Orge 0. Bled d'inde 24. La terre
dont l'usage de la moitié appartient au curé et l'autre
à la fabrique louée par le même à certaines conditions
assez favorables a donné, cette année, 312 de bled, non
compris les inenues grains. L'église de Sandwich. Les
ornements sont en bon ordre.
Je trouve à la suite de ce journal ces quelques mots
sur la visite de l'année suivante :
Saint-Raphaël et Saint-André ont été visités en
février 1802. A Saint-Raphaël 192 confirmés. A Saint-
André 59. 11 y a environ 100 familles catholiques.
Des mandements et instructions ont été envoyés à
chacune de ces paroisses (2). M. Rodrigue McDonell
est le curé de la dernière. M. Alexandre McDonell
dessert la première.
(1) Voir L'dbbé Gabriel Richard, par M. K-E. Dionne.
(2) Ces mandements ont été publiés dans les Mande-
ments des Evêques de Québec.
— 105 —
Je crois devoir reproduire ici le document suivant
qui complète en partie du' moins le journal delà visite
de Mgr Denaut au Détroit en 1801.
Extrait des Registres de la mission de la Rivière-
aux-Raisins, Monrœ, Michigan.
Le dix-huit juin mil huit cent un, Mgr Pierre
Denaut, évêque catholique de Québec, arriva vers les
trois heures de l'après-midi, à la Rivière-aux-Raisins
ot débarqua devant la maison de M. J. B. Réaume
père, où M. J. Dilhet,curé de la paroisse, le reçut sans
solennité, après lui en avoir fait l'oflre que M. l'évê-
que refusa. Il fut introduit dans la susdite maison par
AI. le curé et il y entra avec M. Michel Levadoux,
grand vicaire de M. l'évêque de Baltimore, M, Mar-
chand, curé de l'Assomption du Détroit, et M.
Payet, (1) son secrétaire. M. Hubert Lacroix fit à
Mgr l'Evêque un compliment au nom de tous les pa-
roissiens, à la fin duquel un grand nombre qui étaient
présents se mirent à genoux pour demander la béné-
diction de M. l'Evêque qu'il donna à tous sur le champ.
Il demanda ensuite qu'on lui préparât des voitures
pour aller à l'église et elles se trouvèrent prêtes à
l'instant.
(1) C'est le même M. Pnyel qui avait tté curé du Dé-
troit et avait fait deux missions à Michillimakinac. Ce der-
nier vo^-age ne lui fut pas favorable, puisqu'il mourut
presque immédiatement après son retour, le ?6 août 1801.
Mgr Denaut se fit un devoir de présider à ses funérailles
qui eurent lieu à Verchères dont il était curé depuis 1798.
Le 1er de septembre suivant, l'évêque de Québec écrivait à
fsen coadjuteur, Mgr PJessis : '" La mort, du cher Payei me
prive d'un bon ami et le diocèse d'un bon prêtre." On ne
pourrait faire un meilleur éloge de cet excellent mission-
naire.
— 106 — ,
Il y entra aussitôt et, dans toute la route, il fut jie-
compagné de près de cinquante hommes à cheval, et
d'autres en grand nombre à pied.
Devant toutes les maisons, on se présentait à ge-
noux pour recevoir la bénédiction. Arrivé à l'église,
après une légère collation pour rafraîchissement, il y
entra pour donner la bénédiction solennelle qui fut
précédée d'un discours prononcé par M. Levadoux,quî
annonçait que M. l'éveque de Baltimore, Jean Carrol,
avait prié Mgr l'éveque de Québec de donner la Con-
firmation dans cette paroisse, et l'ordre que l'on sui-
vrait les jours suivants.
Le dimanche, qui était le jour suivant, M. l'éveque
de Québec, après un discours sur le sacrement de
confirmation, administra ce sacrement à ceux qui se
présentèrent à la sainte Table pour ce sujet. Il en fit
de même les deux jours suivants et voici la liste des
confirmés.
Suivent les noms de près de 200 personnes.
1801
Fait et certifié par Rev. C. Maas, Missionnaire de
Munrœ (Rivière-aux-Raisins), diocèse du Détroit.
Décembre 1872.
(Signé) J. Sasseville, Ptre. (I)
Mgr h. Têtu
(1) Le rogrettiî M. Sasseville, alors curé de^SaitiLo-Fovo,
Tl L-tait réellement énidit, et. connais.sait autant que pas un
l'ivistoise ecclésiastique du Canada et celle des Ktats-Unis.
Hélas! il n'a pas écrit et il a emporté »;v<x; lui bien des
secrets, dont il était friand.
— 107 —
MIGNEROÎT, MAGNEROÎn", MIGNERAîT, MAI-
GNERON, MYRAND, MAYRAND
M. l'abbé Rhéaume, d'érudite mémoire, nous avait
signalé, notre premier volume à peine para, l'erreur (1)
relevée par M. Ernest Mjrand,et nous avions pris nos
mesures pour la réparer dans la seconde partie de notre
ouvrage. II eût peut-être été de bonne guerre de
l'attendre.
■ Puisque erreur il y a, du moins paraîtra-t-elle, après
une courte explication, moins iïtvpardonnable chez un
homme qui n'est pas de la famille.
Et d'abord remarquons que V Histoire de Sainte-Foy
n€ contient pas de généalogies. On (2) y note en dé-
tail, avec documents à l'appui, les événements petits
et grands depuis que les Français ont mis pour la
première fois le pied sur ce coin de terre, les noms des
premiers habitants, possesseurs de fiefs ou simples
défricheurs, et surtout on décrit les progrès et la
ruine de la fameuse bourgade de Sillery, Ce n'est
qu'incidemment qu'on relie, sans indiquer du reste les
anneaux intermédiaires, une famille d'aujourd'hui
aux pionniers des anciens temps. Elles sont malheu-
reusement trop peu nombreuses les familles qui se
sont perpétuées ici depuis l'origine jusqu'à nos jours.
Il paraît que l'identification de la famille Myrand
avec la descendance de Jean Migneron n'a pas été
heureuse. Voyons !
(1) Avec une autre, p. 414, où nous disons dans une note
que Pierre Pluchon n'est pas mentionné dans Tanguay. Or
ii y est sous le nom de Pierre Aubuchon. L'eusses-tu cru !
(2) Qu'on nous pardonne cet on moins haïssable que le
moi.
— 108 —
1° Pour Mgr Tuiigiiay, que M. Kruest Myrand
semble considérer comme une autorité et qu'il ne faut
jamais citer sans le contrôler — les érudits le savent —
les noms de Migneron, Mignerant ou Mignerand,
Magneron, Milleron, Lajeunesse, Tapliorin, ne sont
que des surnoms ou des variations du même nom. (1)
2*^ Or les Myrand de Sainte-Foy simt des Migiie-
ran, (£) comme il a[»pert par nos registres paroissiaux
auxquels M. Ernest Myrand a l'amabilitt* de nous
renvoyer I De Meillerand ou de Taphorin, pas la
moindre trace.
3'* Le nom de Migneron s'est synco[)c tout comme
celui de Migneran. Eu 1792 (3) le lieutemint-gouver-
neur Cramahé cède à Joseph Routier une terre sise
entre les propriétés de Joseph Migneron et d'Antoine
Samson. En 1797 Joseph Migneron est devenu Joseph
Miron. (4)
Dans l'écriture cursive et «^d bonne prononciatioi»
française, quelle distanse sépare Miron de Miran ! Et
aux yeux du philologue quelle en est la dittérence ?
Mais une question de généalogie ne se tranche pas
au moyen de la philologie. Pas complètement ni tou-
(1) Tunguay, Dictionnaire Généalogique, I, 4:> ; VI, :>(».
(10 .los. ijani^iois et u Aiii^oiif^iio ^uKjnrrdn , — i^ niui i <;>-*,
S '•])ultiirfMJe .!.-]>. Mi</ni'ran ;— 5 octobre 17i'5, mariage de
J.-B. Migneran. tiis, et de Magdelciiie Drolet. C'est ce
J.- M. Migneran (pii sii^ne J -B. Miran au b:v|itênie de .«i*
enfants, 15 juillet 17!^5, 8 novembi-e 1707. etc.
(3) Greffe de l'anet, :U juillet 1792.
(4) Greffe de Voyer. 2.S juillet 1707.
— 109 —
jours : d'accord Venons donc aux papiers do famille
qui nous réservent des surprises.
4'^ Une copie paraphée, et partant contemporaine,
du contrat de mariage de J. B. Mignerant et de Thé-
rèse Parent nous a été communiquée. Cet acte, que
nous avons soigneusement analysé l'année dernière,
est de la main même du notaire Parent, de Beauport.
Il porte la date extraordinaire du 31 février 1762.
Xous Tavons étudié de nouveau récemment afin d'être
bien sûr de nos assertions. En voici le commen-
cement :
" Pardevant le nottaire public en hi seigneurie de
Beauport y résidant soussigné et thémoins si bas nomé
furent pr'esant en Ir persone Jean Baptiste Mignerant
d Thafoirat, fils de feu Jean-Baptiste Mignerant d.
Thafoirat et feue Louise Routié, " etc.
Dans les autres anciens papiers de famille on trouve
Tafoirain dit Mignerant et aussi souvent Mignerant
dit Tafoirain.
Puis, dans le contrat de mariage cité, Jean-Baptiste
Mignerant dit Tafoirat est donné comme fils, non de
Gaiilaame Taphorin,mai3 de Jean-Baptiste Mignerant
d. Thafoirat. N'était-il pas assez naturel, pour un
profane, de considérer Tafoirain et surtout Thafoirat
comme un sobriquet et de croire que Migneran' était
le vrai nom patronymique ? (1)
Or s'il est vrai que Jean Migneron était mort de-
puis trente ans lorsque se mariait à Lorelte Guillaume
(1) Disons, pour être juste, que l'erreur qui est dans la
copie de Parant, n'est pas dans la minute originnle, où on
lit (Tiiillaume. 11 y a de même 31 janvier au lieu de 81
février. Mais ce n'est qu'hier que nous avons voulu voir
l'acte original, n'ayant pas soupçonné qu'une copie faite et
paraphée par le notaire lui-même pût être fautive. Les
deux actes portent bien Mignerant dit Thafoirat.
— 110 —
Taphorin, natif de Meilleran en Poitou, il n'est pas
moins vrai qu'il laissait une nombreuse lin'née où les
Jean ne manquent pas. Par malheur, nos registres
«le 1678 à 1699, qui auraient une si grande importance
dans la question présente, ont disparu, et ceux de 1714
à 1752 ont été faits avec une si grande négligence
qu'il n'y a guère moyen d'en tirer parti.
Ainsi nous croyons bien que M. Ernest Myrand a
raison mais il était aisé de s'y tromper.
Bien plus il serait prudent de ne jurer de rien.
Guillaume Taphorin, dit Meillerand ou Misrnerant,
comme on voit [«artout, n'apparaît qu'en 1729. Or il
y a loin de là à 1657, date du mariage de Jean Migne-
ron et bien des choses se sont passées qui ont pu
échapper aux recherches de Mgr Tariguay On sait
que le nombre des corrections à faire au Dictionnaire
^énéaloyii/ae est censidérable, pour ne pas dire incal-
culable Et, précisément,nous livrons aux méditations
de M Ernest Myrand le contrat de mariage de Jean
Magneron et de Marie Pavie, fait par Audouart le 19
août 1657. Au commencement paraît bien Marie
Pavie, fille de Christophe Pavie et de Magdeleine
Xadaude, du ChTiteau d'Oléron, puis Jean Magneron,
fils de Pierre Magneron et de Marie Guilminette, (])
de la paroisse de.... en Poitou. Le brave notaire
nous dit ensuite que le dit Jean Magneron prend à
épouse la dite Marie Guilminette et que la dite Guil-
minette prend à époux le dit Magneron," etc. Le
'juipro'/uo est plaisant. Mais ce qui nous intéresse c'est
le nom de la paroisse de Pierre Magneron. Tanguay
ne l'a pas lu. Cela peut-être Mongon ? Mais sur la
patte de mouche qui précède le g il y a un point.
C'est donc un i. Et alors ? On peut et peut-être doit-
on lire Morigon <>u Merigon. Si maintenant l'on se
(1) l-^t non (ruilk-niet. donné par Tanguay.
— 111 —
rappelle que Guillaume Taphorhi avait pour mère
Jeanne Mérigon, ou Mérigone, si M. Myrand le pré-
fère— on féminisait alors bravement les noms de rem-
me — et qu'en ce tempa-là les personnes étaient sou-
vent affublées de noms de villes, de villages, de pro-
vinces, il est difficile de résister à la tentation de
croire qu'il y a entre les Migneron, les Migneran, les
Myrand et les Mayrand, une parenté bien plus -étroite
que ne semble l'admettre notre honorable correcteur.
Simple conjecture sans doute» En tout cas l'autorité
de Tanguay est par trop mince pour eu décider.
L'abbè h -A. Scott
MGR PLESSIS A ROME
Lorsque Mgr Plessis séjourna à Rome en 1819, il
déroba quelques heures à ses importantes occupations
pour visiter les musées. Le grand évèque de Québec
avait des qualités d'homme d'Etat, mais il n'était pas
artiste, et il l'apprit à ses dépens en présence du ta-
bleau de la Transfiguration de Raphaël. Au moment
où il l'examinait, accompagné de son secrétaire, l'abbé
Turgeon, il y avait quelques personnes dans le salon,
et devant le tableau un peintre qui en faisait une
copie. Tout à coup Mgr Plessis rompit le silence, et
dit en indiquant le bras droit de la mère du possédé,
placée au premier rang de la toile :
— Voilà un raccourci exagéré, c'est évidemment un
défaut.
A cette remarque inattendue, le peintre se redressa,
déposa son pinceau, et se retournant vers Mgr Plessis,
lui dit :
— M. l'abbé, ici on ne critique pas, on admire.
Et il reprit son travail.
Mgr Plessis ne répliqua pas et sortit de la pièce.
(Extrait des Mémoires inédits de l'abbé Casgrain.)
— 112 —
LE CHEVALIER ROBERT-ANXfi D'ESTIMAU-
VILLE DE BEAUMOUCHEL
Il était le fils de Jean-Baptiste-Philippe D'Estimau-
ville, sire et baron de Beaumouchel, et de Marie-Char-
lotte d'Aillebonst, et naquit ù Louisbourg le 3 dé-
cembre 1754.
Il entra dans l'armée française et servit avec dis-
tinction jusqu'à la Révolution.
11 passa ensuite en Allemagne, puis en Angleterre.
(^'est quelques années après le traité d'Amiens qu'il
vint rejoindre au Canada son frère, Jean-Baptistc-
riîilijtjte-Charles D'Estimauville, siie et baron de
Beaumouchel, grand-voyer et insp)eeteur des chemins
et des rues pour le district du Québec.
Celui-ci l'employa d'abord en qualité de député"
grand-voyer.
Le 30 décembre 1813, il était nommé inspecteur
des grands chemins, rues et ponts dans la cité et pa-
roisse de Québec.
Le 19 janvier 1815, il abandonnait cette charge et
était remplacé par Jean-Antoine Bouthillier.
Le 15 mai 1817, le chevalier D'Estimauville se fai-
sait recevoir arpenteur.
Quelques mois plu^s tard, le 1er octobre 1817, il
remettait sa commission de député-grand-voyer du
district de Québec.
En mai 1818, le lieutenant-colonel Bouchette nom-
mait, avec l'approbation du gouverneur, M. Joseph
Bouchette et M. le chevalier D'Estimauville, ses dépu-
tés durant son absence de la Province, pour faire les
devoirs de son office comme arpenteur général.
A la tin de la même année, M. le chevalier D'Esti-
mauville établissait, en société avec François Romain
LE CHEVALIEE EOBEKT-ANNE D'ESTIMATJ-
VILLE DE BEAUMOUCHKL
— 114 —
un bureau d'agence générale à Québec. Ce bureau
(levait fournir des renseignements aux éinigrés ou
voyageurs qui arrivaient dans^ notre pays ; s'oi;cuper
de trouver des domestiques, de les placer : vendre,
louer les maisons, etc., etc. (1)
Le 2 juin 1821, M. D'P^stimauville acceptait de
nouveau la charge de dépu té-grand- voyer pour le
district de Québec. Le grand-voyer annonçait cette
nomination dans les termes suivants :
" A tous ceux que le présent concerne, — salut :
" Attendu que la santé de notre député actuel pour
ce district ne lui permet pas d'en remplir les fonctions,
sachez qu'en vertu de l'autorité à nous conférée par le
iStatut Provincial 36 George II f, chapitre 9, dans le
préambule, de nommer et appointer un député pour
nous assister dans nos fonctions de grand-voyer de ce
district, nous avons, sous le bon plaisir de Son Exc<>l-
lenee le Gouverneur en Chef, nommé etappointé 'com-
me notre député le chevalier Robert D'Estimauville,
Ecuyer, enjoignant à tous les officiers des chemins
ainsi qu'à toutes personnes y concernées de le recon-
naître et de lui obéit comme. tel, con^me aussi d'ajou-
ter foi à tous actes qu'il pourra faire en telle sUsdite-
qualité do notre député.
J.-Bte D'Estimauville,
grand-voyer du district de Québec " (2)
En juillet 1822, le. chevalier D'Estimauville. était
assermenté comme grand connétable «le la ville et
banlieue de Québec. Il ren>plissait en même temps les
fonctions d'interprète pour les cours du Banc du Roi
(1) (ia:e.tte de Québec, 3 gepteinbro 1818.
(•i) dazrite (If Québec. 4 juin 1821.
— 115 —
et pour les sessions fie quartier de la paix dans et pour
le district de Québec.
Il ne devait pas exercer ces charges bien longtei^ps.
Le 28 avril 1823, il était nommé gentilhomme huissier
de la Verge Noire du Conseil Législatif, de cette pro-
vince, à la place de William Bouthillier, décédé.
Thomas Aylwin le remplaça comme grand-conné-
table le 25 avril 1823, et comme interprète le 22 oc-
tobre suivant.
Le 5 mai 1823, le chevalier D'Estimauville était
fait juge de paix pour le dictrict de Québec.
En 1829, M, D'Estimauville publia un ouvrage
intitulé Cursory view of the Local, Social, . Moral ovd
Politico.1 State of the Colony of Lower Canada. Bibaud
a résumé son opinion de cette brochure en disant que
son auteur ne s'y montrait pas Canadien, mais, qu'il
y dit néanmoins beaucoup de vérités. (1)
Le chevalier Robert-Anne D'Estimauville de Beau-
niouchel mourut à Québec le 31 juillet 1831. Il fut
inhumé le 2 août dans le cimetière des Picotés.
A la suite de ses campagnes en Europe, il avait été
créé chevalier de l'ordre noble et militaire de Saint-
Lazare et du Mont-Carmel.
M. de Gaspé raconte, dans ses Mémoires, une curieu-
se mystification dont M. D'Estimauville fut la victime.
" Peu de mystificateurs ont possédé les talents variés
de mon ami le major Pierre La Force, dit-il. Il avait
le A-7îac7i- d'imiter la langue allemande et les idiomes
i ndiens de manière à tromper allemands et sauvages.
" Le chevalier Eobert D'Estimauville ayant servi
dans les armées prussiennes parlait la langue alleman-
(1) Dictionnaire historique des hommes illustres du
Canada, p. 102.
— lia —
de avec facilite* : nous lui dîmes un jour que notre ami
le major alors présent, possédait aussi cet idiome. L«î
chevalier commence aussitôt l'attaque, à laquelle
La Force répond, avec un sérieux de glaee, par une
longue tirade.
'• — Vous parlez, monsieur, dit le chevalier, un lan-
gage corrompu, l'allemand de la Basse-Saxe ; et, sur
luon honneur, on ne vous comprendrait pas à la cour
de Berlin.
"^ — Je le crois, dit humblement le major, la Basse-
Saxe est la seule partie de l'Allemagne où j'aie fait
quelques études de cette belle langue.
'• Lorsque le chevalier D'Estimau ville sut que c'é-
tait une mystification, il en aimait peu la plaisante-
rie." (1) P. U. R.
GENTILSHOMMES HUISSIERS DE LA VERGE
NOIRE DU CONSEIL LÉGISLATIF DE
LA PROVINCE DE QUÉBEC
Guillaume Boutillier 15 décembre 1792
Chevalier Rol>ert-Anne D'Estimauville. . 3 avril 18:^:»
John Sewell 15 avril 1831
Frederick-Starr Jarvis 10 juin 1841
René Kimber 12 juillet 1852
Samuel-Staunton Ilatt 23 décembre 18C7
F'rank Pennée 22 novembre 1901
Arthur Saint-Jacques 14 mars 1904
( 1 ; .\f<^mo''re.<, \>. .'Î30.
— 117 —
PROTONOTAICES DU DISTRICT DE QUEBEC
David Lvnd ) -, , w ,
Pierre-Louis Panet / ^^ décembre 1794
David Lyjid 1
Joseph- François Perrault j 8 mai 1795
George Pyke | ia '^
Joseph-François Perrault | ^^ ^^^^ ^^^2
Joseph-François Perrault ) r>r •
John Ross, jr | ^5 mai 1812
Joseph-François Perrault")
John Ross l 22 juillet 1826
Edwarnd Burroughs j
Joseph-François Perrault ] -,-, w
Edward Burroughs j ^^ décembre 1830
Edward Burroughs i
Hector-Simon Huot j ^ *^"1 1^44
Edward Burroughs >
Louis Fiset \ 27 juin 1846
Louis-Joseph-Cyprien Fiset )
John-Henry-Ross Burroughs ) ^" octobre 1861
Louis-Joseph- Cyprien Fiset "i
John-IIenry-Ross Burroughs > 4 janvier 1873
Archibald Campbell j
Philippe Malouin 10 janvier 1898
RECORDERS DE LA CITÉ DE MO^-TRÊAL
John-Ponsonby Sexton 3 mars 1859
Benjamin Testard de Montigny 7 octobre 1880
Alexandre-Eudore Poirier \
Robert-Stanley Weir / 6 mai 1899
— 118 —
RÉPONSES
L'indemnité de nos dei)iites. (IX, V, 942.)-
Le 17 décembre 1792, s'ouvrait à Québec, dans l'an-
cien palais épiscopal, érigé au haut de la côte LaMon-
tagne, la première session du premier parlement de la
Chambre d'Assemblée du Bas-Canada, Ce parlement
eut quatre sessions. Pendant ce premier parlement
nos députés ne reçurent pas un sou d'indemnité. Ils
furent même obligés de payer leurs dépenses _ de
voyages 1 L'un d'eux, le député de Gaspé, avait 330
lieues à parcourir pour se rendre au siège du gouver-
nement. Il ne pouvait faire ce trajet en moins de
quinze à dix-sept jours.
On comprend que ce système avait de très graves
inconvénients. Le temps que les députés passa,ient à
Québec (1) leur faisait négliger leurs aôaires, et cela
sans aucune rétribution. Aussi, aux élections pour le
deuxième yiarleraent, sur les cinquante députés qu'a-
vait compté le premier parlement quatorze seulement
revinrent en Chambre. Quelques-uns des trente-six
autres avaient été rejetés par le peuple mais la plupart
avaient refusé de briguer de nouveau les suffrages
populaires.
A la troisième session de ce deuxième parlement,
en 1799,1a Chambre s'occupa quelque peu de l'indem-
nité de ses membres. M. Papineau proposa à la Cham-
bre d'Assemblée d'examiner s'il ne serait pas à propos
d'accorder une indemnité à l'orateur et aux députés
pour leurs frais de voyages et la perte de leur temps.
La grande majorité des députes repoussèrent cette
suicgestion avec indignation.
(1) La,8e•!^ion de 1793-94 dura près de six mois.
. — 119 —
Pendant le troisième parlement,à la session de 1802,
M. Bwrthelot, député de Quél^ec, ramena sur le tapis
If^ question de l'indemnité de l'orateur et des mem-
bres de la Chambre d'Assemblée. M. DeBonne, bien
payé comme juge et qui possédait de la fortune,' suo--
géra de publier la proposition de M. Berthelot pen-
danttrois semaines consécutives dans les journaux de
Québec et de Montréal, afin qu'elle parvint à la con-
naissance des électeurs. (Jette suggestion ne fut pas
acceptée^ mais elle termina la discussion à ce sujet
En 1807, MM. Bédard et Bourdages tirent une
nouvelle tentative pour faire payer par la province les
dépenses des députés éloignés de Québec, mais la con-
sidération de cette mesure fut encore remise indéfini-
ment par le vote des députés de langue anglaise aux-
quels se joignirent quelques Canadiens plus favorisés
que la plupart de leurs collègues du côté de la for-
tune. (1)
Pendant la session de 1812, M. Bourdages revint
sur la question de l'indemnité des membres. La
Chambre décida de leur accorder deux piastres par
jour. Un acte fut proposé à cet effet, mais il fut aban-
donné à sa deuxième lecture.
En 1831, le projet de loi de M. î^eilson pour accor-
der une indemnité aux députés rencontra une vive
opposition. " M. Neilson prétendait que les députés
n'étant pas salariés, les comtés éloignés ne pouvaient
pas toujours envoyer au parlement ceux qu'ils dési-
raient avoir pour représentants,attendu que leur choix
pouvaient toraiber sur des personnes dont- les ressour-
(1) Le Courrier de Québec da 2S février 1807 publie les
<ii.scours in-ononcJs au cours du débat par MM. Do Bonne
Bédard, Bourdages, Mtirtiiicau, iiichardson et Planté.
— 120 —
ces ne permettaient pas de faire le sacrifice de leur
temps et de leur argent. Les opposants soutenaient
au contraire que si on accordait aux membres une
indemnité, la conséquence serait que les élections
porteraient à la léijislature des démagogues et des
agitateurs qui ne se feraient élire que pour l'appât du
gain." Cependant le projet de loi passa ma' s fut re-
poussé au Conseil.
" Lo conseil législatif, écrivait quelques jours plus
tard le rédacteur de V Observatew^, a rendu un service
au pays en ne concourant pas à un projet de la cham-
bre basse : nous voulons parler du bill de la paie des
membres de cette chambre. Outre que le rejet de ce
hill épargne à la province plusieurs milliers de livres,
il empêchera que l'Assemblée ne se compose, à l'ave-
nir, en grande partie (comme c'était, en apparence, le
but de quelques-uns des fauteurs de la mesure et en
particulier de M. Xeilson) que de simples cultivateurs,
gens très respectables, sans doute dans leur état, mais
très peu propies, généralement, k faire des législa-
teurs, parce que, vu Tétat général de l'éducation chez
la classe agricole, un très grand nombre seraient né-
cessairement menés et menables, à la volonté d'un
très petit nombre comme l'ont remarqué quelques
membres, entre autres, M. Cuvillier."
Indigné du rejet de son projet de loi, M. Bourdages
proposa d'inclure dans le budjet " que la somme de
2000 louis soit accordée à Sa Majesté, pour indemniser
les membres de l'Assemblée."
MM. !N'eilson,Lee et Papineau se prononcèrent pour
cette motion, qui fut combattue par MM. Lagueux,
Duval, Quesnel et Young. Elle fut finalement adoptée
par un vote de 29 contre 20 Chaque député devait
recevoir une allocation de dix chelins pour chaque
— 121 —
jour de présence à la Chambre, et de quatre chelius
pour chaque lieue de distance entre le lieu de sa rési-
dence et celui des séances de la Chambre. Pour la
première fois, depuis la constitution de 1791, nos dé-
putés retirèrent une indemnité pour leurs services.
En 1838, le Conseil et la Chambre parvinrent à
s'entendre. Le projet de loi de M. Neilson fut enfin
adopté avec quelques amendements. C'est le 3 Guil-
laume IV, chapitre XV. " Pendant cljaque session
du présent Parlement Provincial, y lisons-nous, il sera
alloué à chaque membre de l'Assemblée qui assistera
aux dites sessions, dix chelins courant pour chaque
jour qu'il y aura assisté, et quatre chelins courant
pour chaque lieue de distance entre son domicile et le
siècle du Parlement Provincial."
Le statut 6 Guillaume IV, chapitre 2, accorda la
même indemnité aux membres qui devaient assistera
la session de 1836 et aux sessions futures.
En 1841, l'indemnité des députés fut fixée à
soixante-cinq louis, et les frais de route à dix chelins
par vingt milles, aller et retour. U*ne somme de mille
louis fut votée à l'orateur de l'Assemblée législative,
■à condition qu'il ne remplirait aucune autre charge
lucrative.
Pendant la session de 1856, nos députés portèrent
leur indemnité à six piastres, chaque jour de la
session.
En 1859, la même indemnité fut votée, c'est-à-dire
six piastres par jour, si la session ne dépassait pas
trente jours ; si la Chambre siégeait plus de trente
jours chaque membre devait recevoir six cents
piastres.
En 1870 {Statut 33 Victoria), nos députés s'accor-
dent $6 par jour si la session a moins de 31 jours ; si
elle va f>lus loin ils doivent recevoir |600 pour hc
session.
En 1878 {Statut 41-42 Victoria), nos députés de-
viennent économes. Ils baissent leur indemnité à
lôOd par session.
En 1885 {Stntiit 48 Victoria) on revient à l'ancien
système, c'est-à-dire $6 par jour si la session n'excède
pas SO jours ; si elle dépasse 30 Jours nidemnité
de $600.'
En 1888 {Statut ol-cy2 Victoria) il est décidé que
nos députés recevront $6 par j jur si la session n'a pas
oO jours ; s'ils siègent plus de 30 jours leur indemnité
est'ftxé à $800.
Pas de changement depuis.
V. (4. R.
La langfiie française au Canada. (III, I, 278. >
— La langue française est aujourd'hui l'une des deux
langues officielles du Canada, n'en déplaise aux quel-
ques fanatiques dont cet état de choses offusque les
préjugés. Mais il n.'en a pas toujours été ainsi.
il n'y avait aucune clause relative à la langue na-
tionale des Canadiens dans les capitulations de 1759'
et de 1760, non [tlus que dans le traité île l*ari>, dans
l'Acte de Québec (1774),et dans l'Acte constitutionnel
de 1791. Cependant, en l'absence de clauses prohibi-
tives. l'Assembléfi législative du Bas-Canada décréta,
en 1792, que tous les documents et pièces de procédure
parlementaires seraient écrits dans les deux langues.
Voici les considérants qui précédaient le rapport du
comité chargé de formuler des règles à ce sujet.
" Considérant que l'Assemblée de cette province
est composée d'Anglais et de Canadiens, ([uc la gran-
de majorité des électeurs et des représentants sont
Canadiens qui ne parlent et n'entendent que la langue
française.
" Que les ancienntîs lois, coutumes et usages de ce
pays ont été conservés par l'Acte de la 14èrae année
de Geopire III, chap. 83, avec l'introduction des lois
criniiiiclles (TAngleterre en cette province.
" Que l'acte de la Slème année de Sa Maje8té,chap,
Slèmc, n'a t'ait aucun changement à cet égard, mais
une provisit)n concernant les droits du clergé protes-
tant.
" Que la conséquence de ces Actes est que les lois
qui nous gouvernent sont en deux langues, et que les
Actes à statuer par la législation de cette province
résulteront de ces diftérentes lois.
" Que les circonstances imposent une nécessité d'é-
tablir un principe qui ne répugne ni à la justice ni à la
raison de la chose.
" Que ce principe doit être puisé dans les Actes du
parlement qui ont rapport à notre province, et dans
les intentions bienfaisantes de notre très gracieux
souveiain, qui n'a en vue que le bien général de tous
ses sujets indistinctement, et la sûreté et la conserva-
tion de leurs propriétés ".
En conséquence, de 1792 à 1840, les journaux de la
chambre, les statuts provinciaux, les documents par-
lementaires furent imprimés en français et en anglais,
et les deux langues furent sur un pied d'égalité. Mais
l'Acte d'Union adopté par le parlement impérial en
1840, nous fit reculer d'un demi-siècle. La clause
41ème de cette loi décréta : " Que tous les brefs, pro-
clamationSjinstruments ayant pour objet de convoquer,
de proroger le Conseil Législatif et l'Assemblée Légis-
lative, ou de dissoudre la Législature, et tous les man-
dats de convocation et d'élection, et tous* les brefs et
— 124 —
instrumeiifs [)iiblics queleoiiquo-; concernant les dit?
Conseil Législatif et Assemblée Législative ou l'un
(Veux, et tous rapports de tels brefs, mandats et ins-
truments, et tous journaux, entrées ou procédures
quelconques écrites ou imprimées des dits Conseil Lé-
gislatif et Assemblée Léarislative ou de cliacun d'eux
respectivement, et toutes procédures, écrites on impri-
mées, des comités des dits Conseil Législatif et As-
semblée Législative respectivement, devront être en
anglais seulement ; pourvu toujours qne cette disposi-
tion ne soit ]>as interprété de manière à empêcher
qu'il n'y ait des copies traduites de ces documents,
mais aucr.ne de ces copies ne devra être gardée dans
les archives du Conseil Législatif ou de 1" Assemblée-
Législative, ni ne sera considérée comme ayant l'au-
torité d'un texte original ",
Cette clause proscrivait le français comme langue
officielle. On pouvait l>ien faire des traductions Iran-
(/aises, mais ces traductions n'avaient aucune autorité
légale. Ijes députés canadiens-français du Bas-Canada
protestèrent contre l'ostracisme de leur langue. Nou&
aimons à citer ici les paroles prononcées i)ar M.
La Fontaine au début de la session de 1842 : "■ On me
demande de prononcer dans une autre langue que ma
langue maternelle le premier discours que j'aie à faire
dans cette chambre. Je me défie de mes forces à par-
ler la langue anglaise. Mais je dois informer les hono-
rables membres que, quand même la connaissance de
la langue anglaise me serait aussi familière que celle
de la langue française, je n'en ferais pas moins mon
})remier discours dans la langue de mes compatriotes
canadiens-français, ne fût-ce (pie [»our protester solcn-
nellonicnt contre cette cruelle injustice de l'Acte
d'Union qui tend à proscrire la langue maternelle d'une
moitié de la population du Canada. Je le dois à mes-
_ 125 —
comioatriotes, je le dois à moi-même." Cette noble at-
titude était de nature à commander le respect de tous
les hommes de cœur.
Durant la première session de cette législature,
l'Assemblée pourvut à la traduction en français de ses
journaux et procédures diverses, pour l'usage de ses
membres. Elle adopta aussi cette règle : " Quand une
motion est soumise, elle doit être lue en anglais et en
français, par l'Orateur, s'il possède l'usage des deux
langues ; sinon, il la lira dans la langue qui lui est
plus familière : et la lecture dans l'autre langue sera
faite par le greffier ou son assistant, avant tout débat."
Durant la même session on adopta une loi relative à
la traduction de l'Acte d'Union, et des statuts provin-
ciaux pour distribution parmi les Canadiens-français.
A la session de 1844-45, l'Assemblée législative décida
que tous les bills et documents soumis à la chambre
seraient imprimés en français et en anglais, à nombre
égal d'exemplaires. Mais.pendant cette même session,
l'Orateur refasa une motion écrite en français, allé-
guant que sa réception serait une violation de la clause
41ème plus haut citée. Et sa décision fut maintenue
par la chambre. C'est-à-dire que s'il était permis de
traduire l'anglais en français, l'anglais seul était offi-
ciellement reconnu.
Le 9 décembre 1844, M. LaFontaine proposa une
adresse demandant communication de toute corres-
pondance qui pourrait avoir été échangée entre l'exé-
cutit canadien et le gouvernement anglais au sujet de
la 41ème clause de l'Acte d'Union, qui faisait de la
langue anglaise la seule langue légale. Le gouverneur
({ui était alors lord Metcalfe, répondit par un messao-e
qu'il n'y avait à ce sujet que des dépêches confiden-
tielles. Le 21 février 1845, un ministre, M. Denis
— 1-26 —
Benjamin Pa})inoau, proposa une adresse à Sa Majesté,
la priant de recommander au Parlement impérial la
révocation de celte trop fameuse clause. Cette adresse
tut adoptée unanimement. On lit à ce propos, dans
la " Vie de lord Metcalfs," par Ivaye"s : •' En sanction-
nant une mesure comme celle-là, le û^ouverneur sentait
qu'il descendait de la haute position qu'il avait occu-
pée durant ses cinquante ans passés dans le service
public. " Aj^ant appris, dit-il, que le parti canadien-
français dans la chambre avait intention de proposer
une adresse ;i Sa Miijesté, la priant de retrancher de
l'Acte d'I'nion la restriction imposée à l'usao^e de la
langue française, dans les procédures législatives, le
conseil exécutif résolut de le devancer en proposant la
chose lui-même. Il y avait des instruction- da gou-
vernement impérial qui défendaient cela ; mais il était
expédient de désarmer l'opposition, et Metcalfe con-
sentit à laisser AI. Papineau présenter l'adresse à ce
sujet." On sent, en lisant ces lignes, que c'est le fana-
tisme qui tient ici la plume.
En dépit de cette adressé, le Parlement impérial
n'abrogea la clause 4Ième de l'Acte d'Union, qu'en
1848. Ce tut lord Elgin qui eut l'agréable devoir
d'annoncer cette boime nouvelle à la chambre. Lé dis-
cours qu'il prononça en ouvrant la session de' 1849,
contenait le jiaragraphe suivant : " Je suis fort heu-
reux d'avoir à vous apprendre que, contormément au
désir de»la législature locale,exprimé dans une adresse
des deux chambres au parlement provincial, le parle-
ment imp('rial a passé un acte révoquatit la clause de
l'Acte d'Union qui imposait des restrictions à l'usage
de la langue française ". Lord Elgin mit le comble à
la joie bien légitime éprouvée à ce moment par nos
compatriotes, en lisant en français et en anglais le dis-
i
— 127 —
cours du troue. C'était la première fois que pareil
tait se produisait. Les gouverueurs du Bas-Cauada,
sous l'aucienue coustitutiou, lisaient le discours eu
anglais, et le président du Conseil législatifen donnait
ensuite lecture en français. Cette courtoisie de lord
Elgin excita l'enthousiasme des représentants du Bas-
Cauada. Le vieil athlète de nos luttes patriotiques, M.
Denis-Benjamin Viger, poussa ce cri do bonheur :
" Que je me sens soulagé d'entendre dans ma langue
les paroles du discours du Trône !"
Enfin dans l'Acte décrétant la confédération — com-
munément appelé '4' Acte de l'Amérique britannique du
Nord " - la langue française est solennellement recon-
nue comme langue otiicielle, par la clause 133e, dont
voici le texte : "• Dans les chambres du parlement du
Canada et les chambres de la législature de Québec,
l'usage de la langue française,ou de la langue anglaise,
dans les débats, sera facultatif ; mais dans la rédac-
tion des archives, procès-verbaux et journaux respec-
tifs de ces chambres, l'usage de ces deux lano-ues
sera obligatoire ; et dans toute plaidoirie ou pièce de
procédure par devant les tribunaux ou émanant des
tribunaux du Canada qui seront établis sous l'autorité
du présent acte, et par devant tous les tribunaux ou
émanant des tribunaux de Québec, il pourra être fait
également usage, à faculté, de l'une ou de l'autre de
ces langues. Les actes du parlement du Canada et de
la législature de Québec'devront être imprimés et pu-
bliés dans ces deux langues."
Voilà comment, à travers bien dos vicissitudes, la
langue de Bossuet, de Montesquieu et de Berrjer a
triomphé des fanatiques qui voulaient la proscrire, et
conservé son droit de cité au Canada.
Ignotus
— 128 —
QUESTIONS
1002— Oïl sait ([u'i-u 1646, M. D'Aulnay de Char-
nisay, gouverneur de TAcadie, envoya MM. Marie et
Louis à Boston pour conclure la paix avec les Anglais.
Est-on parvenu à découvrir Tidentité de ces deux
éiiigmatiques personnages ? Etaient-ils réellement des
religieux ? XXX
1003 — Oii Bibaud prend-il son autorité pour affir-
mer que Perrot, gouverneur de Montréal, puis de
TAcadie, '"' alla perdre la vie à la Martinique " ?
P. O. K.
1004 — A-til été publié quelque part une liste des
gouverneurs ou commandants de Détroit sous le régi-
me français ? J'ai entre les mains une lettre qui sem-
ble indiquer que Josepb Guyon Dubuissoii était com-
mandant de Détroit en 1711. Det.
1005— Garneau nous dit quelque part que Nicolas
Daneau de Muy nommé, en 1707, gouverneur de la
Louisiane, mourut en allant prendre possession de son
gouvernement et qu'il eut M. de Lamotlie-Cadillac
pour successeur. ^J Histoire des (Jrsalines de Québec
laisse entendre que M. de Muy vivait encore en 1720.
Où est la vérité là-dedans ? Le M. de Muy nommé
gouverneur de la Louisiane en 1707 est-il bien ^N'icolas
Daneau de Muy ? XXX
1006 — (2ui était grarid-voyer du district de Trois-
Rivières en juillet 1793 ? CuR.
1007 — En quelle année la compagnie de Dumesny
est elle arrivée dans la Nouvelle-France ? J. E. B.
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Mémoires de R>bert-S.-M. Boachette. 1805-1840.
Recueillis par son fils Errol Bouchette et annotés
par A.-D. DeCelles. — La Cie de publication de la
Revue Canadienne, Montréal, Canada.
FamiUe LeSieur et les premiers colons du fief Gro-
hois—Sifpplémcrit aux hases de l'histoire d' Yamachithe
par VL Raphaël Bellemare. Montréal Imprimerie Ber-
ireron, i4'JH, rue N'otre- Dame -1904.
Rohe-t Lozé, nouvelle, par Rrrol Bouchette. Mont-
réal, A. P Pigeon, imprimeur, 1096-97, rue Ontario
— 1903.
Notice biographique sur M. Va hhé M ayrand, curé de
Saint- Isidore (Dorcli.ester),\)2i\' l'abbé th. G. Rouleau.
— (Québec, Ttnprimerie Darveau — 1904.
B U L L (■: T I X
J)ES
RECHKRCHES HISTORIQUES
VOL. 10 MAI 1904 No 5
L'ABBÉ riERKE HUET DE LA VALINTERE
1732-1794
Pat mi les docinnénts que nous avons fait copier, ii
va quelques années, aux Archives de la Marine, à
i'aris, je remarque une intéret-sante requête signée
|>ar l'abbé de la Valinière. Il s'y prodigue des éloges,
se vante d'a\oir délivré un prêtre, prisonnier des
Bostonnais, attaque Mgr Bnand, raconte ses aventu-
res, et dernande des faveurs au gouvernement fran-
çais. Piqué par une curiosité que je crois légitime-,
•désireux surtout de venger au besoin la mémoire de
l'évêque de Québec, j'ai fait des recherches sur la vie
de cet abhé, et voici à peu près tout ce que j'ai pu
tjôuver. Je eiteiai d'abord le document en question,
puis je tâcherai de suivre M. de la Valinière dans les
différentes étapes de sa cairière originale et mou-
vementée.
A Son Excellence M. de Castrifïs, secrétaire d'Etat au
département de la Marine.
" Votre Excellence excusera, s'il lui plaît, un ancien
missionnaire du Canada, qui, de retour en France
depuis neut mois, a été obligé de garder un silence
qu'il ne cesse de se reprocher comme pouvant être
préjudiciable à l'Etat. Voici le fait.
— 130 —
" Vingt-six années de séjour en Canada, snrt-out
dans le temps le [lius critique, tant sous le i-ègne de
France que d'Angleterre, ont dû donner quelques con-
naissances à un homme chargé successivement d'une
mission sauvage et de 10 ou 11 paroisses aux deux
extrémités du dit pays L'envie de se rendre ntile à
Dien et au Roi lui lit apprendre la langue anglaise,
sous le gouvernement du marquis de Vaudreuil,auquel
il rendit gratuitement service en qualité d'interjjrète
vis-à-vis le général Abercronibv. Mais l'estime géné-
rale qu'on avait p jur lui l'ayanr tait charger du soin
de certaines paroisses dont les districts qu(»ique réglés
parla cour ne semblaient pas faire obstacle à l'évêque^
qui les voulait déranger sans nécessité, notre mission-
naire crut devoir s'y opposer, et par le moyen de la
justice, il obligea le dit [>rélat k se désister de son en-
tre[)rise. Mais hélas '. qu'il est triste pour un prêtre,
si loin du soleil et sous la domination anglaise, de dé-
fendre son droit contre un évèquc de leur nomination
et de leur goût I
•' [1 arriva donc qu'en 1776, les insurgents nommés
en Canada les Bostonnais, ayant pris le pays et as-
siégé Québec, pendant tout l'hiver, jugèrent à propos
de détenir deux prêtres prisonniers à Sorel ; alors
n(»tre missionnaire, étant le seul ([m pût s'expliquer en
anglais, crut devoir faire quelques etiorts pour les dé-
livrer; il fat donc à Sorel et eut le Ijonheur au moins
d'en retirer un qu'il amena avec lui. Mais sa demande
ne tarda pas à être rendue suspecte au gouvernement
anglais, lequel, après trois ans de persécution extrême,
le tit enfin ]iartir subitement, le 25 octobre 1779, et
l'envoya à Portsmouth, avec défense de le mettre à
terre sans l'agrément du ministère. Il a donc été là
sept mois et demi, à bord des vaisseaux avec seule-
— 131 —
ment les deux tiers de la ration d'un soldat, puis en-
core vingt jours prisonnier également contre le droit
fies gens a Alesford, d'où, avec un passeport, il est
venu comme il a pu par Ostende. Mais pour comble
Ue ma heur, ayant mis ce qui lui restait dans un coffre à
bord du vaisseau pour être conduit à Nante8,]e vaisseau
a tait naufrage, l'our lui, étant venu par terre à Pari -
Il prit, a son arrivée, la liberté de demander par écrit
uneaudienceaM.de Sartine, qui sans doute n'eut
pas ie temps de l'honorer d'un mot de réponse.
'' Depuis ce temps-là, ce missionnaire ne cesse de
se reprocher son inaction; ayant surtout appris le
fiepart du comte de Grasse à qui il aurait pu être de
quelque utilité, il ne peut s'empêcher d'offrir les ser-
vices et les connaissances d'un homme âgé bientôt de
«•inquante ans, suppliant. Votre Excellence d'honorer
a un mot de réponse celui qui prend déjà la liberté
de se dire
Votre très humble et très obéissant serviteur,
P. Huet de la Valinière, Ptre."
Voilà comment M. de la Valinière résume en quel-
ques mot^ les misères et les travaux de sa vie jusqu'en
1780 Nous allons compléter en entrant dans plus de
détails et nous le suivrons ensuite jusqu'à sa mort
Cette notice m'est devenu assez facile à écrire, grâce
aux précieux renseignements donnés par M l'abbé
P. Rousseau, le pieux archiviste de Saint-Sulpice, par
M. 1 abbe Perrier, vice-chancelier de l'archevêché de
Montréal, et par MM. les curés des diverses paroisses
desservies autrefois et successivement par celui dont
j esquisse la biographie. Ajoutez comme sources his-
toriques ou j'ai puisé : les archives de l'archevêché de
Québec qui contiennent plusieurs lettres de cet abbé
— 132 —
et lin pins «irand nombre d'antres qui le conconuMit :
enfin la Vie ile iiHi'hnne d'YoïivilU par Faillon et Thf
cathoUc c/i.'ircli in the United States par Gilmarv Sh'ja.
Né le 10 janvier 1732, à Varade, Pierre Hiiet de
la Valinière fit ses études au collèire de Nantes et
entra an i>:raud séminaire le 22 novembre 1752. l'romn
an sons-diaconat, il se rendit à Paris et entra au Sé-
minaire de Saint-Snl|>ice dont il devint l'nn des mem-
bres. Comme il était doué d'un grand zèle et d'nne
énergie qui ne se démentit jamais, il crut tronver sa
vocation dans Tceuvr^ des missions lointaines, <»t, parti
de France le 13 avril 1754, il arrivait à Montréal le
î) septembre suivant. Il y fnt ordonné prêtre, le 15
juin 1755, (\) par Mgr de Pontbriand et s'emjiloya
aux diverses œuvres du séminaire dans la ville ou
dans les environs.
C'est à cette époque (1758) qu'il réussit à retirer des
mains des Sauvages, une petite fille anglaise- nommée
O'Flalierty, au moment o\x ces barbares allaient la
taire périr par le feu. " Ils l'avaient déjà attachée à
un poteau avec Mme O'Flaherty, sa mère, et étaient
])rets à les brûler l'une et l'autre, lorsque cet ecclésias-
tique, par ses prières, ses instances et ses promesses,
parvint à les délivrer de la mort." (2) Cette entant
que madame d'Youville avait reçue chez elle,se donna
à sa bienfaitrice et devint sœur de la charité. Plus
tard, l'abbé composa à la demande de la piensi fonda-
trice des Sœurs de la Charité de Montréal des litanies
(1) Cette «hile est dotini-e jiar Tangiiay et je fa croi>
exacte. Mçr de l'ont hriand se trouvait à Montrai ce
joni-là et d'un autre colé, il est ,sûr que .M. de la \'aiit)ière
lut ordonné en 1755. Je n'ai pu ti'ouver l'aeic d'ordiiialiou.
(2) T'jV tlt madame -/" YouvilLr.
RlxHÎales ail J^'re Eternel récitées tous les jours dius
hi cornmuucaulé depuis le 4 avril 1770, où 'commença
ce pienx usage.
Le 22 mai 1759, M. de la Valinière fut nomm-^
curé à la Rivière-des-Prairies et y demeura jusqu'au
19 septembre 1766. Ou le trouve ensuite curé de
Sauit-llenri de Mascouche, du 2 novembre 1766 au 3
janvier 1769 ; k Saint-Sulpice, du 30 janvier 1769 au
4 octobre 1773 ; et à l'Assomption, du 11 novembre
17/4 au Ur février 1777. Il faut ajouter Lavaltrie
du 18 octébre 1768 au 18 novembre 1771, paroisse
qu'il desservit évidemment en même temps que Saint-
Henri de Mascouclie, puis ensuite avec 8aint-Sulpice.
Daiis une lettre adressée à l'évêque de Québec, il se
l)laint qu'il a perdu la moitié de ses biens à Lavaltrie.
Esprit inquiet et changeant,il ne pouvait évidemment
pas rester en place et il fut certainement l'un des plus
grands voyageurs de son temps 1
Quand il prit possession de la cure de l'Assomption
eu 1771, l'abbé de la Valinière semblait prévoir les'
amertumes qui Vy attendaient ; car il écrit à l'évê-
que : '^ au commencement d'un ouvrage aussi formi-
dable comme celui dont on m'a chargé, je me résio-ne
h mon sort, parce que le Seigneur m'a répondu par la
voie de mes supérieurs " «(/ omnia ad quae mlttam
iheit Dominus, Uns. ." Il n'y fut pas heureux en effet'
et, peut-être par sa faute, fut compromis et accusé à
l'occasion de l'invasion du Canada par les Américains
en 1775. D'après son autobiographie que l'on conser-
ve au Séminaire de Montréal, il n'eut cependant abso-
lument rien à se reprocher eu toute cette affaire. Il
desservait sa paroisse de l'Assomption et ne s'occupait
qu'à prier Dieu et à prêcher la fidélité au roi, pous-
— 134 —
sant même le dévouement jusqu'à envoyer a l'armée
un de ses serviteurs et à rendre tous les services possi-
bles aux officiers canadiens. Ayant appris (|ue les
abbés Eobert et Saint-Germain étaient prisonniers des
Bostonnais, il se rendit à Sorel au péril de sa vie, dit-
il, pour sauver ses deux confrères et il força le géné-
ral ennemi de lui délivrer M. Robert. Pour arriver à
cet heureux résultat, il avait requis les services d'un
nommé Duroclier, ami de Thomas "VValker, marchand
de Montréal, qui demeurait à l'Assomption et qui
avait réussi à entraîner dans sa révolte un certain
nombre des habitants de cette paroisse et des paroisses
voisines.
Quoiqu'il en soit et quoique pût dire M. de la Va-
linière pour prouver son innocence, il ne fut cru ni
par le général Carleton, ni par son supérieur M.
Montgoltier, ni par son évêque Mgr J>riand. Il passa
pour avoir favorisé les rebelles.
Le 12 août 1776, le grand vicaire Montgoltier écrit
à l'évêque l'intéressante lettre qu'on va lire.
" Monseigneur,
'' depuis la retraite des rebelles, nous avons vécu
dans ce district avec beaucoup de tranquillité sous la
protection d'un gouvernement équitable ; la probité
est respectée et la vertu protégée. Toutes les paroisses,
et peut-être sans exception, soit ])ar crainte ou par
devoir, me jjaraissent assez sensiljlement rendues à la
raison, au moins quant au plus grand nombre des ha-
bitants. Les curéa, selon les intentions de Votre
Grandeur, n'admettent aux sacrements que ceux qui,
ayant paru rebelles ou indifférents, reconnaissent leur
faute et la rétractent publiquement par leur conduite
et dans tous leurs discours, disposés à faire toutes les
réparations qu'on jugera convenables ; et je crois qu'il
— 135 —
en est peu qai refusent de se soumettre ;\ ces con-
ditions.
" Quant au clergé, il continue dans les meilleures
«lispositions au sujet de la son mission à l'autorité lé-
gitime ; ceux qui paraissaient ci-devant avoir mérité
quelque reproche rougissent même d'en être soupçon-
nés, et cherchent des témoignages pour prouver qu'ils
ont été constamment attachés au gouvernement Cette
(conduite ne renterme-t-elle pas une rétractation et
une réparation suffisante de ce qui aurait pu marquer
quelque faiblesse dans leur conduite passée? Sur ce
principe, j'ai gardé jusqu'à présent un silence profond
à l'égard des trois missionaires du Sault Saint-Louis,
de Longueuil et de l'Assomption. (1) J'ai eu cepen-
dant l'honneur de décharger uion cœur à M. le géné-
ral Carleton au sujet de ce dernier que je crois des
plus coupables et le moins revenu. Son Excellence
m'a laissé la liberté d'eu user à son égard, comme je
le jugerais à propos. Le besoin de prêtres m'oblige
de l'employer, quoiqu'à regret. Si Votre Grandeur
trouve à propos qu'il soit retiré, et s'il y avait un
moyen de pourvoir aux besoins essentiels de cette
grande paroisse, je n'y verrais aucun inconvénient .
Mais je souhaiterais alors (^ue le sujet fût éloigné
du pays. Il est absolument volontaire et, quoique
de bonnes mœurs, il nous causerait infailliblement
quelque autre chagrin "
Le 5 septembre suivant, l'abbé de la Valinière écrit
à Mgr Briand pour se plahidre de M. Montgoltier qui,
dit-il, " lui a fait part, après le dîner, d'un plat aussi
désagréable à la nature qu'avantageux pour l'esprit. "
(i) Le Père .Jus. lluguet S. J.,le Père Claude Carpentier,
récollet, et M. de la Valinière.
— 136 —
Soji supérieur lui reproche de ne pas l'avoir con-
solté, (Favciir t'ait à tu tête, d'avoir favorisé les Bos-
toimiiis. il devîiit avoir quel(|U(\s liaisons avec eux
];our avoir été si liardiment les trouver à Sorel.
'• On voit bien (ju'il ne ct)nnait pas le courage des
Bretons " ajoute M. de la \ alinièif. Ce dernier se jus-
tifie dans sa lettre à Mgr Briand : " il a eu le l)on-
lieur de contenir dans le devoir une paroisse où de-
meuraient un AValkcr et un c. y. ' Ailleurs il dit que
ses ennemis l'ont calomnié et <|ue " messieurs les
Allemands qui se sont informés de tout avec soin, eu
sont dans la dernière des surprises. " Pour comldcî
de malheur, ses paroissiens ne témoignaient pas tous
eu sa iUvcur,puisf|u'il se plaint d'eux et dit à M. Mont-
golfier : " (jue c'était tiiste de se laisser ainsi ]>révenir et
aujouid'hui surtout par des gens qui ont fait à M. Geai
(son prédécesseur) tout le mal qu'ils ont pu faire. ..."
Le 17 scptembre,nouve]le lettre de M. Moutgoltier à
l'évcque : " Je ne sais pas oi'i en est à présent l'afiaire
de M. de la Valinièie. Je le crois écouté de bien
peu de personnes; mais je voudrais bien en être dé-
barrassé"
Le 2 octobre, le même au même :
" M. de la Valinière se tient tranquille pour le pré-
sent et je le crois maté. Je ne l'ai vu qu'une fois de-
[luis les démarches extravag«^intes qu'il a faites tout
ï<eul, et auxquelles je ne connais personne qui ait pris
la moindre part. Je lui ai déclaré nettement que je ne
le regardais plus comme mendore de notre maison, ([Ue
je l'aliandonnais à son entière liberté et que je n'avais
plus de conseil à lui donner, si ce n'est que je pensais
touj(jurs qu"il ferait bien de repasser en France, et que
je lui en fourtiitais toutes les facilités. Et il me pa-
— 137 —
raît qu'il n'y pen^-^e i>1up. Et si Votre Grandeur ne
l'ordonne autrement, «le ma part tout sera fini,
et vu la didette de prêtres, je le laisserai dans sa pa-
roisse. ...'■"
Tout semblait réglé; mais voilà que le général Carie-
ton intervient, comme le prouve la lettre suivante de
M. Montgoltier à l'évêque de Québec :
" J<- ne pensais quasi plus k M. de la Valinière, et en
parlant de l'affaire du père Hugnet, Son Excellence
m'a témoigné qu'il serait à proftos et même nécessaire
de retirer ce missionnaire de l'Assomption, et, si on
voulait l'employer ailleurs, de le changer an moins
de paroisse, et de l'éloigner de ce district où
il est trop connu J'espère que Votre Grandeur
voudra bien avoir la bonté d'ordonner de son sort lors-
qu'il en sera temps. "
Mgr Briand fit venir l'abbé à Québec, et tout eu lui
permettant de contondre ses calomniateurs, s'il le
pouvait, il lui signifia son départ de l'Assomption,
et lui offrit de choisir lui-même entre trois situations :
ou demeurer au séminaire de iVlontréal définitivement,
ou y rester seulement jusqu'à la navigation et quitter
pour l'Europe, ou enfin prendre du ministère dans le
district de Québec. Le prélat ajoute : Son Excellence
est informée de ma conduite, l'affaire est finie. "
M. delà Valinière fut dont obligé de 8'exécuter,et de
quitter l'Assomption pour se rendre à Saint-Roch des
Aulnaies, en février 1777. Ce fut M. Pétrimoult qui
fut son successeur ; et il écrit à M. Montgolfier pour lui
rendre compte de l'état des esprits et de la manière dont
il a été reçu. Le supérieur de Saint-Sulpice n'était pas
sans inquiétude, car il craignait que deux cents habi-
tants sympathiques aux Bostonnais ne manifestassent
en faveur de M. de la Valinière et contre son rempla-
— 138 —
çant. Il n'en fut rien : " Ma prise de possession, dit M
l'étrimoult, a été aassi paisible qu'on peut le désirer ;
du moins jusqu'à ce moment, je n'ai vu ni entendu
aucun siirne de mécontentement . . . .
" J'ai trouvé, à mon arrivée, samedi, premier de ce
mois, M. de la Valinière parti pour Québec, et le près-
bvtère en état de recevoir le baij;age qui doit me venir
ces jours-ci ;jene serai pas embarrassé de taire l'inven-
taire des meubles que j'y ai trouvés, ce sera bientôt
fait ; mais cela ne m'inquiète pas."
M. Montgolfier fait remarquer à l'évéque f[ue c'est le
quatrième presbytère que ^t. de la \ alinière leur a
ainsi dégarni presque entièrement de tous meubles
Quant à ce dernier, il raconte lni-m«^me son pénible
voyage au cœur de l'hiver. Trois forts chevaux ne
transportent qu'avec peine son ménage à ti'ois cents
milles de distance, je le crois bien 1 Les chemins sont
horribles, la neige épaisse ; au bout de trois lieues, les
pauvres bêtes sont épuisées ; et pour comble de mal-
heur l'abbé est précipité du liant d'une montagne
— de neige, je suppose — avec cheval et voiture
dans un abîme d'oi'i ses domestiques ont mille peines
à le retirer. Enfin il arrive à Saint-Roch des Aul-
naies où le presbytère est dans un attVeux (hîsordre et
où d'autres déboires vjnt attrister sa vie et mettre sa
patience à l'épreuve.
L'année qui avait précédé son arrivée, M. l'abbé
Bailly de ^Iessein, chapelain des troupes royalistes,
avait réussi avec M. de Beaujeu à enrôler cinquante
miliciens de Kamouraska, quatre de la Rivière-Ouelle,
ringt-sept de Sainte-Anne et vingi-cinq de Saint-Roch.
Il y eut,comme l'on sait,un combat à Saint-Pierre, et
les royalistes furent battus par les rebelles ayant avec
eux cent cinquante Bostonnais, Trois hommes fu-
— 139 —
rent tués, dix bleppés efnn plus grand nombre faits
prisonniers.
Ce combat eut un grand retentissement dans les
paroisses qui avaient fourni des volontaires et répandit
la consternation dans les familles. On fit des reproches
sanglants aux curés, et on les accusa d'avance d'avoir
causé la mort de ceux qui étaient partis. M, de la
Valinière pouvait s'eri laver les mains tout à son aise,
]iuisqu'il n'était pas la quand le recrutement avait eu
lieu.
Mais on voit par une de ses lettres adressée à
Mgr Briand — le .9 mai 1777 — qu'il n'était pas
sans appréhension et qu'il ne paraiss^ait pas avoir la
conscience tranquille. " J'ai appris aujourd'hui, dit-
il, une chose qui ne fait pas d'honneur à ma paroisse,
et comme le démon mon ennemi a tiré de tout temps
avantage de tout contre moi, j'ai sujet de craindre en-
core aujourd'hui la même chose. Je croyais cette pa-
roisse une des plus zélées pour le service du Roi, comme
Votre Grandeur elle même et ces messieurs du Sémi-
naire m'avaient fait l'honneur de me le dire. En con-
séquence, je me suis contenté de les louer dans mes
conversations et d'encourager ou féliciter ceux dont les
enfants ont été blessés ou sont encore prisonniers chez
les Bostonnais pour le service du Koi, ou même ont été
tués, car plusieurs sont de ce nombre. Mais je cro-
yais superflu de faire ce que je vais faire à présent,
c'est-à-dire de prêcher souvent l'obéissance due au Roi.
Toutefois, je viens d'apprendre que presque tous ceux
qu'on a commandés ont désobéi. Quel avantage mon
ennemi ne tirera-t-il pas de ma prétendue négligence î
" Je me trouve ici dans un état de misère que l'on
ne peut guère se représenter, à moins que l'on y pas-
se.... une église naissante, un presbytère tombé en
ruine depuis bien des années, une terre abandonnée,
— 140 —
dénuée de clôture et de tour, sans vache qu'on a pas
honte de me faire jusqu'à cent cinquante francs. . . .
ne trourant ni beurre à acheter ni chose quelconque
pour la vie, mais seulement quelque peu [)ar charité ;
car je puis dire à la louaiiice de ces pauvres gens,
qu'ils m'ont donné et non pas vendu ce dont j'ai vécu
jusqu'à présent. . . .""
L'évêque lui répondit qu'il ne fallait pas s'atiiiger
outre mesure. "' Les jeunes gens commandés n'ont
l>as obéi : «pioiqu'il se soit trouvé plusieurs royalistes
en Saint-Roch, il ne laissait i>as cepemlant que d'y
avoir une certaine quantité de Boston nais, ce sont
sans doute ceux-là qui ont été commandés. Il n'eat
])as surprenant qu'ils n'aient pas obéi. *'
" Xe me parlez pas, mon cher patriote, de misère ;
vous ne me persuaderez pas. Je crois bien tout ce que
vous me marquez de la situation de votre paroisse,
des travaux à faire, et de la cherté des choses, mais
vous croire réduit à l'indig:;tice et à la mendicité,
c'est ce que je ne puis me ()ersuader. Vous me dis-
])enserez de vous eu «létailler les raisons." (1)
Mais l'abbé de la Valinière ne se contenta pas de
ces difficultés il s'en créa bientôt une autre au sujet
d'une aîinexion d'une [)artie de sa |)aroisse à celle de
Saint-Jean Port-Joly, annexion déjà décrétée par l'é-
vêque en 1775, et voici ce qu'il en écrit à celui-ci :
'' Pour ce qui concerne Saint-Jean, ou la demi-
(l)Mirr Briand se ))enaettait de ne pas croire à la pauvre-
té dont se plaii^nait .M. de lu VaHiiii-re, parce quil conuuis-
rtuit ses ressources picuniaires. Quelques années après,
M. Orravé écrivait : - M. de la Valinière est venu à (^uc-
Iwc... je soup'/oini-j; quil est venu demander aux hti'itiei-s
(.'ugnet 12,000 Irancs dont le dét'uul ttait censé son di.-l)i-
teur. "
— 141 —
lieue (les héritiers D'Auteuil, je n'ai pas vu M. Por-
lier (1) depuis qu'un mot extrait de celle de Votre
Grandeur nous a été notifié par un envoyé de M. Hin-
gan {Sj. J'ose espérer qu'il sera aussi docile que moi
et très soumis à votre défense, d'autant plus que nous
serons déchargés de quelque^ petites importunités de
la part d<! ces pauvres gens. Toutefois je me crois
obligé dé dire à Votre Grandeur que' la subtilité
nornjande l'a toujours emporté sur la franchise breton-
ne (3). Pour ce qui regarde ces pauvres gens,quelqu'in-
justice qu'on leur fusse, je les crois dans les meilleures
dispositions du monde pour obéir aux ordres de Votre
Grandeur "
M. de la Valinière se trompait. Quelques uns de
ces habitants se plaignirent amèrement, l'évêque fut
obligé de sévir contre eux et les difficultés duraient
encore en 1780. Mais le curé de Saint-Roch lui-même,
qui se disait si soumis, ne laissa pas de lutter contre
l'autorité épiscopale, et, le 17 novembre 1777, il écrit
au prélat :
" Quoique ma liberté ait déjà trop sou vent irrité
Votre Grandeur, j'ai cru, en vous envoyant le mémoi-
re de ce que j'ai déjà fait à Saint-Roch, être obligé
de vous prévenir d'une procédure que je vais intenter
au^ Séminaire de Montréal et à Votre Grandeur en
même temps.... Je demande réparation de mou
honneur,de mes biens et de ma santé qu'on m'a ravie ;
je veux en outre ma part des biens du Séminaire ou le
(1) Ciii-é do Sainte- Anne la Pocatiùre.
(2) Curé de Saint-Jean Port-Joly.
(3) Mç^r Briand était breton ! Contrairement à ce que
pensait M. de la Valinière, ce breton gagnait toujours.niêmo
contre les Normands, il avait le cœur bon et la tête solide
— 142 —
salaire de 25 ans, proportionné à la (nnilité (Vun prê-
tre et d'nn gentilhomme."
Mgr Briand Ini n'])onditpar une lettre admirable de
douceur et de bon î^ens. qui païut toucbor un instant le
curé de Saint-Rocb,car il devint de meilleure humeur;
seulement il veut continuer la lutte et se compare " aux
saints qui persécutés pour la justice auraient regardé
comme un crime, s'ils eussent abandonné les droits de
leur église. Mais oh ! pauvre saint Roch, tu as tout
(juitté pendant la vie et il faut encore qu'on te dé-
pouille après ta mort."
Le 16 juin 1778, l'abbé de la Valinière écrit à l'évê-
que : qu'il n'a "" ni la jeunesse, ni la vertu, ni la scien-
ce, quoi(ju'il ait l'innocence de Joseph dans les pri-
sons de l'Egypte " ettermine sa leitre en demandant
la cure de son voisin, M. Porlier, curé de Sainte-Anne
la Pocatière. Il aimerait mieux cependant retourner
'• dans le district de Montréal où le climat est plus
doux ". Mgr Biiand exauça en partie ses prières et
le nomma curé de Sainte-Anne. (. ette fois, l'abbé
n'avait qu'un pas à faire pour changer de paroisse.
Il ne s'éjourna qu'un an à Sainte-Anne, de sep-
tembre 1778 à octobre 1779. Son dernier acte est
du 9 octobre 1779: on reconnaît la signature De la
Valinière, et voilà tout ce que l'on peut déchif-
frer." (1) Le chagrin l'avait suivi là comme ailleurs.
Dans la reddition de comptesqu'il fit avant de par-
tir, après avoir énuméré divers articles dont il faisait
présent à la fabrique, il ajoute : " desquels articles il
ne demande aucun paiement et il en eut tait ou ferait
(1) Notes Wstorique.i sur la jniroisse et les curés Je
Sainte-Anne de la FocHtière.
- 143 —
l)ie!i d'autres, si on n'eût pas commencé et si on ne
continuait à le payer d'ingratitude."
Dans son antobiographie, M. delà Valiniere affirme
qu'il avait prédit à ses paroissiens son départ au bout
d'un an, car dès lors on travaillait efficacement aie fai-
re partir pour la France
Il raconte au long son voyage à Québec et rappor-
te des conversations dont l'authenticité peut êtie mise
en doute. Qui croira que Mgr Briand disait de lui:
" c'est le prêtre de mon diocèse qui se fait le plus ai-
mer. Dans tous les lieux, son zèle et sa sagesse l'ont
fait aimer de tous. lia le don d'enrichir les fabriques
(pas les presbytères !), il prêche bien,on ne lui reproche
aucun mal .... Il a un talent presque unique ; il re-
]iand d'abondantes aumônes et cependant il est tou-
jours prêt à donner." Le modeste auteur de cette au-
tobiographie dit tenir cet éloge admirable, d'un au-
mônier de couvent devant qui le prélat aurait ainsi
parlé. Puis voici,toujours d'après lui-même,M. Smith,
seigneur de Sainte-Anne, qui vient à la rescousse de
son cher curé : " J'ai vu le gouverneur, lui dit-il, et
je lui ai offert 40,000 Hrres pour cautionner, s'il
voulait vous laisser. Il me répondit : Je voudrais être
libre." Ilaldimand aurait dit encore : " Le prélat et
Gravé ont demandé, j'ai voulu leur plaire."
En tout cas, voici la lettre que le même Ilaldimand
écrivait à l'évêque pour ordonner le dépait de l'infor-
tuné curé de Sainte-Anne. C'est l'original que j'ai
trouvé dans nos archives.
" Monseigneur,
^" Vous aurez la bonté d'ordonner à monsieur de la
Vallnière, curé de la paroisse de Sainte- Anne du Sud.
de se rendre incessamment en cette ville avec tout son
— 144 —
1iagncfc, et de prendre son logement, jiondant ?a de-
meure ici. iiu Séminaire ou cdiez les l'ères Jésuites,
selon que vous le jagerez à propos.
'' Je vous laisse le maître de lui apprendre, si vous
le jugez à propos, qu'il .doit passer en Europe avec la
flotte qui part le 25 de ce mois, et on aura l'attention
de lui procurer les rafraîchissements et toutes les com-
modités possibles pourla traversée. Vous aurez soin de
lui recommander surtout de ne pas se laisser aller à
ses vivacités ordinaires et de prendre garde à la ma-
nière dont il se conduira et parlera jusques à son
départ.
" Monsieur de la Valinièrc pourra donner sa procu-
ration à la personne qu'il jugera à propos, pourvu que
ce soir quelqu'un dont le gouvernement ait lieu d'être
satisfait, pour vaquer aux intérêts qu'il laisse en cette
Province."'
" Je ne doute point que le clergé, reconnaissant des
bontés que Sa Majesté Britannique, leur Souverain,
envers eux et le peuple dont ils soignent les âmes, ne
portent ceux-ci à donner des preuves de fidélité, de
zèle et de respect, qu'ils lui doivent à tous égards, et
par toutes sortes de raisons.
" J'ai l'honneur d'être avec beaucoup d'estime de
considération.
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Fred. Haldimand
Québec Cl' 14e octobre 1779.
" A Monseigneur,
Monseigneur l'Evêque <le Québec."
Mgr Henri TI&td
(A suivre)
— 145 —
FRANÇOIS BLANCIIET
François Blnnehi-t naquit à Saint-Pierre de la Ri-
vière-dn-îSiid, comté de Montmjigny, le 3 avril 177«),
du nijiriage de Jean-Baptiste Blan^-het et de Marie-Ge-
nevi-'-ve Destroisraaisons.
I] reçut son éducation au sémiiiaire de Québec et prit
SOS degiés en médecine à IS'ew-York où il public, en
1800, un ouvrage sur l'application de la chimie à la
médecine intitulé: Bechen-hes sur la médecine o\\ l' Ap-
plication (le la. chimie à la médecine.
Le 8 juillet 1801, il recevait sa licence de médecin
et chirurgien, et s'établissait définitivement à Québec
comme médecin pratiquant.
Le 23 novembre 1809, son comté natal (Hertford)
l'élisait pour le représenter à la Chambre d'Assem-
blée. 11 siégea jusqu'au 29 tevrier 181b. Réélu le
6 avril 1818, il représenta Hertford jusqu'à sa mort.
M. Blanchet fut, en 1806, l'un des fondateurs du
Canadien, avec MM. Pierre Bédard, Joseph Levasseur-
Borgia, Louis Bourdages Joseph Planté et Jean-Tho-
mas Taschereau. 1 e 14 juin 1808, le gourverneur
Craig le démettait de son grade de chirurgien de la
milice de Québec, " parce qu'il était l'un des pro-
priétaires d'une publication libelleuse et séditieuse,
répandue par de grands eftbrts, dans la province, et
qui est expressément destinée à vilipender le gou-
vernement de Sa Majesté, et de créer un esprit de
mécontentement parmi ses sujets, aussi bien que la
désunion et l'animosité entre les deux partis qui conj-
posent la popuhition." Le 19 mars 1810, le docteur
Blanchet était arrêté en même temps que Bédard
et J T. Taschereau II était accusé de pratiques traî-
tresses» Il ne tut libéré qu'en juin.
KRAXrulS BLAXC^EET
— 147 —
IViiiLiut ]{i g-uérro de 1812. le Xf^uvcriienr Prévoit
mit le (locterr Blaiichet ù la tête de l'état-major
méfjical (le la province.
Il fat toujours r^tni sincère de l'édiieatioii dn peuple.
Ce fui lui .[ui. ou 1814. proposa la première loi à
ee sujet
1mi 18-0, il ressuscita le C'i/i'u/irj).
En 1824, il publia une brochure politiciue (lui fit
sensation :
Appel au. Parlement Lnpêiial et aa.r luiUtants <fes
t'ou.'ines anglaises <h VA, nerume du Noid sur les pr/-
ten/iovs exorbitantes da Goaveruemenf Exécutif et du
-,T Lépslatifdn Bas-Canada, par un membre de
1 Assemblée Législative.
Le docteur Blanehet déeéda à Quélx^e le 24 juin
18.i0, et tut inhumé dnns l'église de Saint - Pierre de
Ja Kiviere-du-Sud.
Pt^'S^^ 1^^"^"^ '^"^ avaient siégé avec lui- dans la
J-hambre d'Assemblée et qui par conséquent avait pu
le connaître intimement écrivait clans la Minerre du
:^ 8 juin 1830 :
"Le décès de M Blanehet prive la Chambre d'As-
semblée du n membre zélé et laborieux ; le district de
t^nebec en partieuHer y perd un homme utile dont
i activité et les conseils en fait d'aftaires publiques,
ne bii manquèrent jamais. Il était au nombre des
plus anciens membres de la Chambre représentative,
et pendant sa longue carrière il s'occupa de beau-
coup de mesures dont la tendance était, en général,
lavorable a l'amélioration de la condition du peuple
sous les rapports de l'éducation, des communications
intérieures et de l'établissement des Canadiens sur
les terres de la couronne.
" Parmi les mesr.res dont il avait continué de se
— 148 —
charger, étaient lors de la dernière session le Mil des
écoles, celui des allocations pour ouvertures de cho-
mins, et aussi celui pour la nomination d'agents pro
vinciaux en Angleterre.
" M Blanchet fut emprisonné en ISIO. sous le gou-
verneur Craig, conjointement avec deux autres mem-
bres, sous l'accusation vague de i)rfitiques traîtresses ;
mesure arbitraire, destinée à répandre la terreu , et
à paralyser l'énergie naissante du corps populaire.
On ne se hasarda pas à lui taire subir un procès.
Nous avons entendu l'honorable détunt, lors do la
«•'ession dernière, dans un discours où il rappelait cotte
époque, se téliciter de l'immense changement qui
avait eu lieu dans le pays : " Alors, disait-il, ce pav*
était sans force morale, sans union : on était frappé
de terreur ; on avait enfin honte d'être C-anadiens
il tit ensuite 1 1 comparaison de l'état liorissant de
la province, de l'accroissement de ses ressources, de
son éducation, et de son indépendance Malgré le
respect et le décorum dûs aux séances plusieurs spec-
tateurs ne purent s'empêcher de frapper des mains
lorsqu'il rappela qu'à la même époque, il y avait
vingt ans, il était en prison.
" L'honorable membre en avouant qu'alors le pays
était dans l'enfance, (pie son éducation [ioliti(pie avait
étt; orageuse et pénible, acceptait bien sans doute sa
]»art de ce qu'il y avait pu avoir de faible de la part
du pays dans ces temps d'épreuve ; et nous ne croyon*
pas d'ailleurs ([u'il eue pour habitude de se vanter de
la persécution <[u'\\ avait alors endurée. Cependant
son discouis amena de la p>nt de (pielques honorables
membres des répli(pjes acerbes, et des exj>lications
assez vives eurent lieu alors.
"■ Sous les rapports de sa profession et des scieu
ces, le docteur Blanchet se montra toujours le sincère-
— 149 —
nmi (les lumière.s, et travailla sans cesse à donner du
relief à la p irtie canadienne des médecins de Québec,
dont il était le doyen, et à la profession en général.
" Le docteur Blanchet fut un des collaborateurs du
Canadien, à une époque où la naissance d'un journal
d'opposition dans la langue du pays lit jeter les hauts
cris à la faction anti-national. Depuis, il soutint de
SOS deniers cet établissement encore chancelant, et
enfin la dernière fois, il releva le journal dont la pu
blication était arrêtée, en achetant le fond dont il s'est
défait à perte, et sans participer aux recettes à peine
suffisantes pour soutenir le papier. Il continua pen-
dant tout ce temps, surtout lors du projet d'union en
1822, et 1823, à contribuer largement de ses écrits.
" Il est surtout une partie du district de Québec
dont le défunt sera regretté sincèrement. Nous vou-
lons parler de la côte du Sud, c'est-à-dire de la partie
qui s'étend depuis la Pointe-Lévis jusqu'au bas de la
province, formant dans l'ancienne nomenclature les
comtés d'Hertford, de Devon et de Cornwallis ; le
premier desquels il représentait depuis de longues
années Ces comtés habités par une population in-
telligente et morale, parce qu'elle est entièrement agri-
cole et homogène, avaient l'habitude louable de dépu-
ter le plus souvent des hommes choisis sur les lieux
mêmes. Ces représentants, quelle que fut leur aptitude
à servir les intérêts locaux de leurs mandataires, ne
pouvaient surtout dans une partie du pays où l'édu-
cation ne commençait qu'à se répandre, avoir des con-
naissances très générales en fait de politique, de sta-
tistique et d'afiaires administratives.
" Le docteur Blanchet leur servait sous ce rapport
de conseil cl de guide; et il savait au besoin se trans-
porter lui-même dans les diverses paroisses, lorsque sa
présence pouvait y être nécessaire. Ce fut lui qui
— 150 —
(KS
en 1826 attira le premier ^attention des habitants
comtés ci-dessus, sur l'importance du territoire de la
rivière Saint-Jean, réclamé par les Etats-Uids, territoi-
re dont le voisiniiice pouvait tour nir un déiionclié à la
jiopulation surabondante, resserrée parles montagnes
dans une étroite plaine.
"La lenteur avec laquelle cette atlaire s'avançait,
l'engagea à chercher quelque autre issue aux jeunes
cultivateurs. Il obtint successivement de la législa-
ture en 1829 et en 1830 des sommes d'argent pour
ouvrir des chemins depuis les derniers établissements
jusqu'à plusieurs vallées fertiles; et quelques objections
qu'on y eut pu opposer en fait de principes, ou même
vu l'incertitude du succès, on crut qu'il était bon de
taire la tentative. Quelques établissements commen-
cées donnaient des espérances à l'houdrable membre ;
Dieu veuille que ses espérances se réalisent,et que quel-
qu'autre membre le remplace dans la tache importante
(le coloniser les terres incultes avec la jeune popula-'
tion du pays. S'il est possible d'y travailler plus en
grand et avec plus d'ensemble et de système, on n'y
pourra guère du moins mettre plus de zèle.
"■ M. Blanchet avait fait cette année, pour la partie
du pays qu'il affectionnait davantage, quelques ten-
tatives d'agrandissement commerciaux et d'enquêtes
statistiques, qui n'ont pas eu de succès, probablement
parce qu'on les regardait comme prématurées.
Enfin sans avoir à un haut degré le don de la i)a-
role, sans posséder même des moyens absolument
transcendants, l'honorable représentant qui fait le
Biijet de cet article employait avec zèle une bonne
éducation et de bons talents ;\ lavantage de ses com-
patriotes, et au soutien des institutions et de rL'X:s-
tence future de son paya."
r. G. R.
— 151 —
RÉPONSES
Le drapi^au tricolore en Canada. (H, Xr,249.)
— ^^C'est à qui, en ce moment, posera des questions au
sujet du tricolore, c'est à qui se trompera en cherchant
à l'expliquer.
Si l'on s'adresse à moi, la conversation n'est pas
longue attendu que l'histoire de ce drapeau n'a qu'-
une seule heure d'éclat dans notre nays.
C'est le plus souvent sous la forme'suivante que je
donne mes explications. On me dira, par exemple :
— Pourquoi avez-vous le drapeau de la France ac-
tuelle, au lieu de votre ancien étendard ! Comment
se fait-il que l'Angleterre n'y trouve pas à redire ?
— Depuis l'automne de 1760 où partirent les trou-
pes françaises, jusqu'à l'été de 1854,aucuu drapeau de
la France ne Hotta sur les bords du Saint-Laurent et
les Canadiens-Français n'en connurent pas d'autres
que celui de l'Angleterre même aux fêtes de la
Saint- Jean-Baptiste.
— Alors qui s'est imaginé d'introduire parmi nous
cette nouveauté ?
— Un Anglais, mon bon ! Et qui plus est, un
Ecossais : M. Hugh Allan, sir Hugh Allan, fondateur
de la compagnie de transatlantiques de ce nom.
L'Angleterre l'a voulu comme lui en 1855 lorsque ses
l)ureaux, dans le monde entier, arboraient le tricolore
à côté de l'Union Jack.
— A propos de quoi cette date de 1855 ?
— La guerre de Crimée, l'alliance française ! Mais
ce n'est |)as tout, La compagnie Allan, la guerre de
Crimée, la Capricieuse se suivirent dans l'espace de
quinze mois, intensifiant l'emploi du tricolore, de
telle sorte que cette heure est devenue historique
parmi nous.
— 152 —
Les Anglais nous ayant apporté co drapiaii ne
sauraient se fornialiser de sa présence dans le pays.
Les trois couleurs créées par Lafayette en 1789 ne
furent jamais reçues au Canada, pour la bonne rai-
son que nets pores avant 1854, ne sonireaient ntille-
ment à se donner un drapeau, et surtout parce qu'ils
avaient horreur de la révolution française que repré-
sentait à leur esprit la cocarde rouge, blanche et bleu.
Personne n'a découvert dans le passé des Cana-
diens, de 1760 à 1836, la nioindro trace d'un dra-
peau national.
En 1837, le parti Papineau avait un étendard vert,
blanc et rouge,
La société Saint-Jean-Baptiste de Québec refusa,
en 1842, d'accepter le rouge, blanc et bleu proposé
]iar M. Narcisse Aubin. Elle adopta un insigne bico-
lore : blanc et vert, qu'elle conserva jusqu'à 1888
alors que le tricolore de France fut accepté parcequ'il
était répandu partout, tandis que le blanc et vert
n'était en usage nulle part.
Quant à la Saint-Jean-Baptiste de Montréal, com-
raencée en 1885, elle prit le drapeau britannique dès
cette éjtoque et je crois qu'elle le garde encore.
Lorsque la compagnie de steamers Allan se forma
en Angleterre, la reine Victoria était en échange de
politesse avec la diplomatie française. On voyait
poindre Napoléon III sous le costume du président de
la république.
Les bâtimt'nts d'Allan se construisaient en Ecosse,
pour le service du Canada et, lorsque vint le moment
d'enregistrer à la Trinité le }iavillon de cette flotte ou
conipagni(% les directeurs furent frapj)é8 d'une idée lu-
mineuse : adoptons, se dirent-ils, les trois couleurs
françaises, en changeant de place le hK-u et le rouge,
— 153 —
c^est tout à fait de circonstance puisque l'Angleterre
et l'empire français viennent de s'allier solennelle-
ment " à la vie, à la mort ! "
^ Et voilà comment, l'année 1853, il fut décidé que
l'on j.iomèneiait les louleurs de Lafayette sur l'At-
lantique en allant jusqu'à Montréal, afin de leur faire
compléter ce tour du monde prédit par l'enthousiaste
commandant des premières gardes nationales de Paris.
L'hiver de 1853-4 se passa, d'une part, à gréer les
nouveaux navires, d'un autre côté à préparer la guerre
anglo-française contre la Kussie.
Nous attendions avec impatience l'entrée dans no-
tre fleuve des steamers Allan. Ils parurent au com-
mencement de l'été de 1854, et l'on vit sans aucun émoi
tlotler à la tête de leur grand mât le rouge, le blanc
et bleu. Pour le pavillon français, il faut placer à la
hampe le bleu, puis le blanc, puis ]e rouge, mais
Allan avait déplacé les couleurs. Nous disions :
blanc bonnet, bonnet blanc, sans y mettre de malice.
la li^ne Allan ouvrit une ère nouvelle au com-
merce , le Grand-Tronc roulait déjà ses premières lo-
comotives, les bois de nos forfts se vendaient comme
du pain chaud, et tout cela amenait des banquets, des
célébrations à n'en point finir. La prospérité rendait
tout le monde joyeux.
Ah ! quel temps fut jamais plus fertile en démons-
trations politiques ! Nous célébrions du même coup,le
traité conclu avec les Etats-Unis : la réciprocité, un
mot quasi neuf pour nous, qui a bien ▼ieilli par la
suite. M. McKinley était alors jeune et inconnu.
Mais à peine avions-nous salué le premier navire 'de
la ligne Allan que le second nous apporta la déclara-
— 154 —
tion de guerre contre la Russie, signée par la France
et l'Angleterre Iç 27 mars 185 4. Ce fut une explosion
de sentiments patriotiques.
Les Anglais arborèrent le tricolore, nous fîmes de
même par esprit tritnitation. Pour soulever la foule,
les publications anglaises étaient bourrées de récits
l'acontant l'écrasement de la Pologne par les Russes.
Nous rangeant avec les opprimés, nous n'avions plus
qu'une âme pour demander la guerre, sans trop com-
prendre ce que la France en retirerait et sans savoir
que le grand duc Alexis viendrait un jour se faire
acclainer en Canada par les Anglais qui détestaient
tant sa famille en 1851.
Une fois la boule laDcée elle roula par monts et par
vaux. Le 20 septembre 1854, la bataille de l'Aima,
gagnée par les troupes françaises, |)rovoqu!t ici, dè>*
que nous en sûmes la nouvelle, un déploiement de pa-
triotisme qui tenait à la fois de l'Angleterre et de la
France. J)es discours, des bals, des concerts, de*
affichages, des articles de journaux, des fêtes de tou-
tes sortes au milieu desquelles nos concitoyens anglais
plantaient le drapeau de la France avec ostentation et
nous invitaient à crier : '' Three cheers for the red,
vrhite and blue ! " Les campagnes se laissèrent em-
poigner de même. C'était si beau cette rénrnon des
forces de la France et de l'Angleterre contre la tyran-
ïiie russe ! il m'en souvient ! J'ai môme fait des vers
là-dessus. Heureusement ils ne sont pas bons.
Ces couleurs ne nous eflVayaieut pas, bien au con-
traire. Elles contirmaient la tamiuse alliance dont
les journaux étaient remplis depuis vingt mois. Lem
compositeurs anglais lançaient sur les théâtres " the
red, wliite and blue '' qui désigne également les cou-
— 155 —
leurs de l'Angleterre, j)uisque en analysant le dra-
peau de cette puissance on trouve les mêmes touches.
La musique, la poésie, le commerce, la guerre s'en
accomodaient fort agréablement. Et les réjouissan-
ces publiques de se produire, et les chants d'éclater et
les Jeux d'artilices bleus, blancs et rouges de aillon-
ner l'espace !
Voici Balaklava et la charge des six cents cavaliers
homériques. Ont-ils été assez' mis à l'ordl-e du jour,
ces héros du 25 octobre 1854 ! Encore des drapeaux,
moitié français, moitié anglais 8ur nos maisons. L'hi-
ver avait beau arrn-er tête baisèée sur nous, la cha-
leur des etpiits ne diminuait pas. Avant Noël on
apprit le triomphe d'Inkerman,- un coup foudroyant
dans lequel les deux armées alliées avaient tout ba-
layé comme une poussière. Nous passâmes la saison
rigoureuse couchés sur le lit de la gloire.
Ce n'était pas tout à fait de même en Crimée,
mais à la guerre commis à lu guerre, dit le proverbe.
Le soleil de 1855 devait activer davantage notre
enthousiasme. Lorsque, au mois de juillet, la " Ca-
pricieuse ", frégate française, commandant Beîvèse,
mouilla dans la rade de Québec, avec mission de »a-
luer les autorités ' britianniques, portant à sa corne
d'artimon les trois couleurs que l'artillerie de la for-
teresse honorait de salves bruyantes, une effervescen-
ce se manifesta jusqu'à Montréal et à Bytown. La
frégate arrivait comme un dessert après le dîner;'
Crémazie voulut chanter ce drapeau qui annonçait
" le retour de nos gens. '* De Belyèse se prêta à un»
sorte d'apothéose dans laquelle il personnifiait la
France légenc^aire, glorieuse parente éloignée qui se
souvenait de . nous. On alla jusqu'au lyrisme,' aux
— 156 —
accolades, aux sanglots. Québec, Trois-Rivièrea,
Montréal, Ottawa, s'en donnèrent pour leur urgent.
Le télégraphe électrique était à peine en usage que
déjà nous avions des piles de, Volta dans les nerfs et
dans les muscles !
îfoua ne voyions dans cett« visite que le rappro-
chement de l'Angleterre et de la France. Nos genu
emballés par tout ce qui venait d'avoir lieu, ne de-
mandaient qu'à ^'enrelopper, davantage des fleurs d«
la rhétprique, Cette situation con;! parée avjec l'att
tu de calme des EtatSrUnis, que l'on prenait pour d«
la peur, nous inspirait des taçotis de matamores pa*.
du tout sensées aux yeux dçs gens qui voyaient les
choses 4e haut. Nouji, av.on^ été,,les dindons ,de: la
farce.
M. .<le Bçlvèse a reçu parmi nous des ovations taite»
pour le conquérant qui délivre un peuple de ses chaî-
nes. La note était trop fortôi
Tout d'abord, persoime ne s'et»^ aparçut. Les dra-
peaux tricolores hissés sur les résidences des Anglais,
et les adresses et les banquets «t les promenades et
les pique-niques et les réceptions municipales, tout
marcha avec un entrain de vingt lieues à l'heure.
Quel feu, quelle joie : quelles embrassades 1
" Vous Qtes des nôtres ! " criait-on aux visiteurs,
émerveillés eux-miÀmes 4e.;8e voir en pareille compa-
gnie— comme le aoge de Venise à VersaiLlps.
À Montré*!, le 31 juillet, la municipalifé recevait
en grande pompe M, de Belvèse et ses marins lorsque
l'on apprit le bonbardement du Redan et la chut»,
proc^iaine de Sébastopol. Le chansonnier Marsais
improvisa des couplets sur les Anglais et les Fran-
«^ais trinquant ensemble.
— 157 —
Inkertnan, BalakUva,
Comme fait le Canada,
Ont vu flotter leui-s drapeaux
Joint* sur la terre et les flots.
Ensemble ils foulent le sol
Autour de Sébastopol,
Knfiembk ils l occuperont.
Knsemble ils le garderont.
Marsais n'était ^as riche de poé&ie, raaii il dcynaait
de si bon cœur le peu qu'il avaiten ce geîire que tout
le monde le portait feur la main.
Faut-il le dire ! tout cela tourna mal. Rentré
en France, le commandant de la " Capricieuse '^ fut
abandonné »au'x: caprices de la diplomatie anglaise
alarmée de ce qu'il n'avait pas contenu les bouillantes
allures des Canadiens-Françiûs, On le mit à tQTtt ;
il reçut un poste quelconque dans tes bureaux publibs
et l'on en entendit plus parler.
Le 8 septembre, même année, Sébastopol se rendit.
Nouvelles fêtes, plus grand nombre de drapeaux
français que dah^ les cas précédeiïts. Uù Anglais
n'était pas lui-même s'il iie mariait pas l'aré-eii-ciôt dé
la France à la croix de- Saint-Gêorgfes. Nous en eû-
mes pour tous les- goûts-^en bandoulières, en rosettes,
en pavillons, en garnitures de chapeaux^ en cravatés,
en costumes de gymnase, que sais-je ! Et tant que la
fortune de Napoléon III se maintitit ce fut-aiosi:-
Eh bien ! ce drapeau, dont vous n% Voulez plus, ii«
nous le reprochez pas. Voue avez été les premiers à l'in-
troduire ici. Il fallait vous en abstenir puieque vous
n'y croyiez que pour les besoins du moment.
BbNJAMI5 SuLTi
— 158 —
CoiiiiiiaïKlîiiits «le Détroit. (X, IV, 1004.)—
Antoine de Lamotlie-Catlillac. 1701 à la fin de 1704.
Alphonse de Tonty,1704 à 1706:
Le sieur de Bourgniont, 29 janvier 1706 à août 1706.
Antoijie de Lamothe-Cadillac, août 1706 k l'été
de 1711.
Joseph Guyon du liui66on^,1711, àjuin 171C.
François Daupin, sieur de La Forest, juin 1712
à 1714. '
Jacques-Cliarles Sabrevois, 1714 à 1717
Louis de Iji Porte, sieur de Louvigny, 1717. '
Henri de Tonty, 3 juillet 1717 à 1720.
Charles-Joseph de Noyelle, 1720. >
Alphonse de Tonty, 1720 au 10 novembre 1727.
Chevalier de Lepernonche, 19 décembre 1727.-
Jean-Baptiste Deschaillons de Saint-Ours, 1728.
Charles- Joseph de Noyelle, 1728. • •
Louis Henri Deachamps de Boishébert, 1728 au 10
juin 1734.
Hug-hes-Jacques Péan, sieur de Livaudière, 10 juin
1734.
Charles- Jacques Sabrevois, 1734 à 1738:
Charles- Joseph de Xoyelle, 1738 à 1741.
Pierre Payan de Xoyan, 28 juillet 1741 à 1742.
Pierre de Celoron, sieur de Blainville, 1742 à 1743.
Joseph LeMoyne, chevalier de Longueuil, 1743
à ^747.
Charles- Jacques Sabrevois, 1749.
Pierre de Celoron, sieur de Blainville, • 15 février
1751 au 19 maiH 1754.
Jacques Daiuan de Muy, 1754 an 25 mai 1758.
François-Marie Picoté de lielestro; 1758 fi 1760.
SiLAS Farmer (1)
(Ij Thi' Jfi>^iorij of Jf étroit dml Mic/ii</(in.
— 159 —
La compajçiiie du sieur Dumesiiy. (X, IV",
1007.) —La lettre suivante du gouverneur de Calliëre
datée du 28 octobre 1699 donne approximativement
l'année de l'arrivée ici du sieur Dumesny :
"Le sieur Dnmesn}^ capitaine et lieutenant de
vaisseau, m'a demandé de passer aussi (en France) et
comme il y a 15 ans qu'il sert en ce pays sans en être
sorti et qu'il m'a fait voir par ses lettres qu'il a perdu
son père, j'ai cru que Sa iMajesté ne trouverait pas
mauvais que je lui aye permis d'pller vaquer à sea^
affaires. "
Dumesny serait donc arrivé dans la Nouvelle-Fran-
ce en 1684.
P. G. R.
^^^'^^^'""'^^^«^"greuBalogiss de familles.
(V, IX, 658.)— A ajouter à la liste publiée dans le
vol. IX du Bulletin des Recherches Historiques, p.276 :
Généalogie de la famille Coasineau, par l'honorable
Désiré Girouard, de la Cour Suprême du Canada,
—1884. 7 pp. in-12.
GénéaUgie de la famille Martineau-Lormière (bran-
che du district de Montréal) suivie de notes généalogi-
ques et biographiques, par le R. P. Marcel Martineau,
S. J. -Montréal, imprimerie du Sacré-Cœur— 1902.
174 p p. in-8.
Dans V Histoire de la paroisse de Saint-Luc, comté de
St-Jean, par M. l'abbé S.-A. Moreau, on trouvera une
généalogie complète delà famille Moreau, fdont le
premier ancêtre, Jean Moreau, vint de Saint-Laurent
Parthenay, diocèse de Poitiers, s'établir dans la Nou-
velle-France vers le milieu du dix-septième siècle.
P. G. R.
^ 160 —
QUESTIOÎTS
1008 — ^Je lis dans le Nouveau Larousse Hlustré,tome
Vie. page 7:^6 : " Société de la Patte de liècre. Associa-
tion formée au Canada en 1786 par lee partisans de la
liberté, et prête à les soutenir oojitre l'Angleterre."
Pourrait-on me fournir des données plus précises et
plus complètes sur l'origine et la nature de cette so-
ciété, si tant est qu'elle exista dans notre pays ? Un
mot également sur son organisation, son influence et sa
durée ne serait peut-être pas liors de propos. A. R.
1009 — J'entends répéter que Louis XIV était oppf>-
fé à l'introduction de l'imprimerie dans la Ncuvelle-
France. Sur quel fondement histoiique repose cette
assertion ? ' A. E.
1010 — Dans les dernières années de la domination
française au Canada il est beaucoup question du che-
valier de Montreuil ? Sait-on oii et quand est mort ce
personnage ? Je le perds de vue après 1759. Riab.
1011 — Les noms des braves qui accompagnaient
Jumonville tué par l'armée de "Washington, bien qu'il
portât un drapeau parlementaire, ont-ils été con-
servés ? MlLICIB»
1012— Pour quelles raisons les autorités gouverne-
mentales empêchèrent elles le duc de la Rochefou-
cault-Liancourt de visiter le Bas-Carmda pendant
qu'elles lui laif>sait'nt toute liberté de séjourner dans
les ai]tres parties des possessions anglaises ? Voya
1013 — M. de Tracy était-il réellement marquis?
Alex. B.
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VOL. 10 JUIN 1904 ■ No 6
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Is mihi non civis sed peregrinus erit
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sous le régime français, Ignotus ; Le duc de Kent et
la comtesse de Saint-Laurent, D. G. ; L'imprimerie
dans la Nouvelle-France, P. G. R. ; Les chaires ;i
l)recher, R. ; Questions, etc., etc.
Gravure: L'honorable Jean-Baptiste Juchereau Du-
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RECHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 JUIN 1904 No 6
L'ABBÈ PIERRE HUET DE LA VALINIÈRE
1732-1794
{Suite et Jiv)
M. de la Valiiiiere partit de Québec le 24 octobre
1779 (1). Il n'avait gagné de procès contre personne,
•et il était condamné par l'autorité civile en même
temps que par l'autorité religieu8e,par le gouverneur,
par l'évêque, par le grand vicaire Gravé et par son
supérieur du séminaire de Saint-Sulpice. Comment
croire qu'il eût le droit de son €Ôté, quand il était
ainsi abandonné par les siens ?
Cela ne l'empêche cependant pas de chanter vic-
toire et d'affirmer dans sa lettre à M> de Castries que,
■dans l'affaire de Saint-Roch des Aulnaie8,il avait forcé
Mgr Briand à se désister de son entreprise. Il répète
cette vantardise ridicule dans son autobiographie.
Mais c'est une erreur ou un mensonge, puisque le pré-
lat ne retira jamais son décret et qu'en 1780, il s'oc-
cupait encore à sévir -contre les paroissiens rebelles à
ses ordres.
M. delà Valinière n'était pas plus heureux sur mer
que sur terre, car il raconte que, durant la traversée,
après avoir été leurré par les plus beaux témoignages
d'amitié, il fut trompé, volé, dépouillé de tout son ar-
(1) Lettre d'HaIdîmand. Brynaner, 1887, ^x 473.
— 165 —
gent. Arrivé à Spitheaîl, en An 2:1e! erre, il aurait pa
intenter un procès et se taire rendre ses biens ; mais il
u'i'vait pas de rôh\ dit-il, et pour ronible de malheur
on le reiint douze mois sur le bateau, Entin pour se
débarrasser de lui, on lui en f.dj';ii[ua un sur lequel on
disait qu'ayant été pris sur un navire françiis d^ la
marine marchande, M. de la Valin:ère n'était pas un
prisonnier de guerre et qu'il pouvait rentre:' en France
à ses frais, il contie sa malle à un bateau — le .nV-A?*-
towe — (pi va faire naufrage sur les côtes françaises et
faillit perdre son. capitaine en eivvoyant nu fond de la
mer tout ce qui restait delà fortune du pauvre mis-
sionnaire. C'elui-ci [irit la voie d'Ostende et de là, fau-
te de moyens, fut obligé de se rendre à pieds à Paris.
Il -se. flattait sans-doute d'être bien accueilli par se&
confrères de Saint-Sul[»ice et de recevoir les secours
dont il prétendait avoir besoin. Mais prévenus contre
lui et ayant cédé au Séminaire de Montréal tous leurs
biens et tous leurs droits du Canadii, ces messieurs de
l'aris ne voulurent pas écouter ses doléances et ses de-
mandes, qu'ils trouvaient probablement exagérées.
Toutefois il serait injuste de dire qu'iU abandonnè-
rent sans pitié et sans charité l'abbé de la Valinière ;\
son triste sort, puisqu'on le voit, en quittant Paris,
reçu dans une maison —celle de Saint-Clément — tenue
par eux à Nantes pour les prêtres invalides de leur
congrégation.
11 put s'y reposer, y rétablir sa sauté, r3cueillir les
débris d'un petit héritage et se [«réparera recommencer
sa vie de missionnaire.
Comme il pc défiait, et à bon escient, de ses amis de
Montréal, il projeta d'aller d'al)ord à la Martinique, à
Saint-Domingue, ou aux Etats-Unis, avant de se rendre
en Canada, but final de son voyage De fait, il dé-
— lG-3 —
barqua î\ Newlniry port— ce dut être au printemps de
1785— gngna le Veimout, le lac Chanipkiin et le voilà
bientôt retourné à Montréal. La première nouvelle
authentique de son arrivée m'est donnée par la lettre
suivante adressée par Mgr Desglis à M. Gravé, et datée
du 25 juillet 1785.
" Ci-jointe une belle pièce de M. Huel de la Vali-
nière. '
" Que faire, mon cher grand vicaire, de cet homme ':
Oh ! qu'il est bien tel que M. Montgolfier l'a dépeint
dans la lettre qu'il à écrite à Son Honneur le Lieute-
nant Gouverneur, inquet, turbulent, etc I
" Il rné demande un certificat de vie et de mœurs
pour aller où le Seigneur l'appelle. Puis-je lui eu don-
ner tant qu'il tiendra une conduite si opposée à mes
ordres ! Quoi ? je lui ai défendu, comme vous le sa-
vez, de dire la messe publiquement jusqu'à ce qu'il se
lût arrangé avec le gouvernement, et il l'a dite cepen-
dant sans l'être ; carjene vois pas par tous ses verbiages
qu'il me prouve que Son Honneur M. Uamilton lui
permette de rester en cette province. Plût à Dieu
pour l'honneur du clergé qu'il ne se décide pas à le lui
permettre ! Je voudrais même que vous tâchassiez de lui
faire connaître que je serais fort content s'il ne le
souffrait pas en ce pays. ..."
Décidemment l'abbé n'était pas reçu à bras ouverts
par le successeur de Mgr Briand. iJe son côté,
M. Montgolfier ne sait comment se débarrasser de lui
de nouveau et définitivement ; car M. de la Valinière
veut rester au Séminaire envers et contre tous. C'est
en vain qu'on lui offre, pour avoir la paix, une pension
de six cents livres tournois qui lui serait assignée cha-
que année à Paris L'acte est préparé, signé par les
Sulpiciens, mais au dernier moment l'abbé change
d'avis et refuse de signer lui-même Après avoir
— 1C4 —
séjourné quelque temps au Séminaire, il se retire chez
son confrère M Curateau et va se réfugier ensuite chez
le Père Théodore, supérieur des RécoHets. Puis il
s'adresse à des avocats anglais, entre autres M. Christie,
pour intenter un procès aux sulpiciens. (1)
Mais les avocats ne veulent pas plaider sans la per-
mission des MM. du Séminaire. Alors, après plu-
sieurs voyages à Québec, à Saint-Jean, à l'Isle-aux-
Noix, elc, il repart pour les Etats-Unis — la même
année 1785 -et se rend jusqu'à Philadelphie où il
rencontre M Carroll, le futur évêque de lialtimore.
Celui-ci l'accueille avec bonté, lui donne des pou-
voirs et lui confie le soin du groupe canadien, acadien
et français établi à New- York et dans les environs.
En dehors des travaux de son ministère, l'abbé de
la Valinière trouva le temps de composer un caté-
chisme dialogué, français et anglais, et de former de
nombreux projets pour construire des églises et des
séminaires dans les principales villes du pays. Il vou-
lut même acheter une vieille église protestante, à
New- York, pour la faire servir aux catholiques, et
demanda l'aide du gouvernement français. Mais
M. Barbé Marbois, ambaseadéur de France, s'opposa
absolument à cette mesure, qu'il trouvait inopportune
et que n'aurait pu mener à bonne fin un prêtre zélé
fans doute, mais dont il connaissait l'extraordinaire
inconstance.
Découragé peut-être par cet échec, aussi par les
misères que lui créait son catéchisme dont les protes
anglais, parait-il, avaient protestantisé quelques pro-
yjositions, l'abbé de la Valinière offrit à Mgr Carroll
d'aller exercer son zèle dans l'ouest et il partit revêtu
(1) Lettre de M. Montgolficr, 22 août 1785.
— 165 —
des pouvoirs d'un grand vicaire. Il était certainement
rendu aux Illinois dès l'année 1786, (1) comme le prou-
ve une lettredu cardinal Borgia en date du 13 janvier
1787. Toujours ardent et remuant, ne prenant jamais
le temps de réfléchir, il s'empressa de condamner tout
de suite et de combattre son voisin, le père Paul de
St-Pierre, curé de Cahokia. C'était un carme dé-
chaussé, d'origine allemande, qui après avoir servi
d'aumônier à l'armée du général Rochambeau, avait
reçu des pouvoirs de M CarroU, et travaillait au mi-
nistère depuis 1784. On le trouve successivement à
Pottinger's Creek, à Louisville, à Vincennes, à Kaho-
kia, à Ste-Geneviève, à Kaskakia et à Saint-Gabriel,
dans la Louisiane. L'abbé J. M. Laval, cité par
Gi]mary Shea, dit de lui : " Le père de St-Pierre a été
certainement l'un des prêtres les plus remarquables
qui aient administré l'église de Saint-Gabriel. " Eh
bien î c'est à cet ecclésiastique, que M. de la Valinière
déclara la guerre dès son arrivée aux Illinois. Revêtu
d« pouvoirs qu'il était certainement incapable d'ex-
ercer, il accusa et dénonça publiquement son confrère,
sans succès du reste comme le prouve le document
suivant qui ne manque pas d'originalité et que je me
fais un devoir de publier, ne pereat.
" Monsieur,
" ISTous avons reçu et lu à haute et intelligible voix
dans l'assemblée des habitants des Cahos, convoquée
ce jourd'hui, dimanche, à l'issue de la grande messe
(1) M. Gilmaiy Shea le trouve curé à Kaskaskia en
avril 1785 et je ne pui.s le contredire, étant donnés le tem-
pérament et la santé du mis.bionnaire. Alors il serait parti
de là y.ouv faire son tour au Canada «t aurait ensuite repris
le chemin des Illinois.
- 166 —
de cette paroir^se, votre lettre en date du 11 avril pré-
sent mois, à nous adressée, qui nous a été i émise par
M. Labunière. Xous y repondons en vous déclarant
tous d'une commune voix que M. de St-Pierre, notre
curé, pasteur et missionnaire a toute notre confiance et
que nous n'avons que des louancres,et applaudissements
à faire de lui et du zMe spirituel avec lequel il nous
instruit ainsi que nos enfants. C'est en vain que Vous
voudriez nous ôter la confiance que nous avons en lui.
" Son attachement pour nous et son désintére^sement
nous est connu. Ainsi, Monsieur, dispensez-vous de
nous rien écrire davantage de dé^avantageux à la con-
duite d'un prêtre aussi digne de respect comme M de
St-Pierre et que nous vénérons tous
" Tant qu'au mariage qu'il a fait dans notre paroisse,
à la St-Joseph, il avait des raisons légitimes pour le
faire.
" Sa conduite pout tous les cas que a-ous lui imputez
dans la lettre que vous nous écrivez, est irréprochable,
et vous faites sentir que la haine que vous avez conçue
contre la dignité de notre curé est le seul motif qui
vous fait agir.
" Nous sommes des plus sensibles aux termes cho-
quants et insultants dont vous vous servez dans votre
lettre, en nous disant qu'il a besoin de nos instructions
et de celles de nos femmes pour se conduire.
" Un tel piopos (deux motsincompréhensibles)libelle
diffi;matoire, joint avec le trouble et la désunion que
vous avez mis dans les villages do cette rive, depuis
que. vous y êtes, sont suffisants pour nous déterminer à
vous déclarer que nous ne vous recevrons ni ne vous
regarderons jamais comme giand vicaire des Illinois.
" La traïKjuillité dont nous jouissons nous est si chère
que nous craindrioi.s avec raison i)ar les termes dont
— 167 —
ous vous servez publiquement et par les censures que
vous lancez contre les pln^ liannetes gàn% que vous
voudriez éteindre le flambeau de la religion. î^ous
ne crovons pas devoir vous eu écrire plus long. Cela
suffit pf)ur vous prouver nos sentiments et vous prou-
ver que nous ne sommes pas disposés et que nous ne
nous soumettrons jamais k vous recevoir pour grand
vicaire, vous priant de ne pas vous y exposer, à moins
que vous n'ayez de bons ordres de Mgr l'évêque de
Québec et de M de Montgolfier, auxquels nous écri-
vons à ce snjet ; et quand bien même vous en auriez,
nous verrions alors si nous devons nous y déterminer.
< '• Kous avons cru qu'il était de notre devoird'envoyer
la copie de. la présente à MM. La Chause, Janis,
St-Genest et Vital Beauvais pour les dissuader de la
prostij:ution que rous avez voulu faire de notre pasteur.
^ " Nous espérons qu'ils lui rendront toute, leur estime
si en cas il l'avait perdue. .
" Ainsi, Monsieur, tenez-vous tranquille dans rotre
paroisse et ne cherchez pas à mettre le troubU et la
désunion entre notre pabteir et nous. Il .vous serait
impossible d'y parvenir. Et soyez assuré que toute
lettre ou écrit venant de votre part seront rejetés et à
vous renvoyés sans les lire. Nous tiendrons touteg les
censures et discriminations que votre vengeance vous
pourrait suggérer contre nous avec mépris; c'est de quoi
peuvent vous assurer les habitants des Cahos sous-
signés.
•' Il est enjoint au sieur Labunière, notaire, de dépo-
ser la présente lettre en son notariat pour y avoir
recours quand besoin sera et d'en envoyer copie à
M. delà Valinière, à MM. Janis, La Chause, St-Genest
et Vital Beauvais. Aux Cahos le 22 avril 1737. "
" F. Saucier, J.B. La Croix, x Chatel, A. Girardin,
— 168 —
X Durnai, x Gervais, Ch Ducharme, B. Dabuque (une
autre signature illisible) ".
Le 14 août de la même année, M. Payet, alors à
Michillimakinac, écrit à l'évêque : " la lettre ci-in-
cluse passe pour être de Monsieur de la Valinière qui
parait tracasser beaucoup aux Illinois, si on ajoute foi
à plusieurs qui en arrivent. "
A en juger par la lettre suivante, M. de la Vali-
nière avait renoncé, depuis quelque temps, à continuer
ses revendications contre le Séminaire de Montréal,
mais il n'avait pas abandonné le projet d'aller travailler
et de finir ses jours au Canada. Et de même qu'il
avait déjà traité d'affaires avec deux ou trois gouver-
neurs, il était rendu à son troisième évêque, Mgr Hu-
bert, successeur de Mgr Desglis.
Voici ce document du 26 mai 1787.
" Monseigneur,
•' La manière avec laquelle je me suis exprimé dans
ma dernière (dont j'ignore la réception) du sujet de ma
renonciation forcée aux droits du Séminaire, sentirait
peut-être un intérêt dont ma conduite passée envers
les pauvres dément cependant l'idée. Néanmoins com-
me le plus léger soupçon d'une telle faiblesse en un
prêtre pourrait empêcher le bien que je pourrais faire
en votre diocèse et que je ne fais pas certainement ici,
je puis assurer Votre Grandeur que quelque petite cure
que vous puissiez me donner, pourvu que je puisse être
utile au salut des âmes, j'en aurai toujours assez, et
j'aime mieux que ce soient d'autres qui fassent des
sotises que moi. Faites-moi l'honneur de me répon-
dre le plus tôt possible.
" Je ne sais aucune nouvelle, je ne me mêle ni de la
guerre, ni de la paix et je cherche en vain la derniè-
re : c'est pour cela que je suis vetme du bout du mon-
de ; toutefois l'ennemi de notre salut m'y poursuit
— 169 —
«ncora et m'y trouble. I"n Carme (1), sans lettres de
]>rêtripe, venu là de lui-même, y soulève le peuple, et
M. Gibault tient toujours la conduite qui vous est
connue.
■•' J'irai donc me prosterner à vos pieds
" Si j'ai fait quelque faute, quoique je ne la con-
naisse pas, elle devrait être efï'acoe,par ce que l'on m'a
fait souffrir. L'idée que j'avais conçue pour procurer
la paix tant à mes ennemis qu'à moi d'aller fonder la
religion à Charlestown s'est évanouie, parce que le
consul de New- York, ainsi que beaucoup d'autres,
m'ont assuré que ce pays-là est si malsain qu'aucun
européen n'y peut passer VCige de quarante ans. Et
d'ailleurs le libertinage est, dit-on, aussi commun
qu'aux isles. Cela m'a fait préférer ce pays irançais,
où je ne trouve que le dernier de ces inconvénients.
Mais comme un lièvre poursuivi par les caiens re-
vient toujours à son gîte, de même je désire que le
Canada qui m'a fait prêtre et auquel je puis rendre
encore auc un service, reçoive les derniers fruits de
mon facerdoce ainsi qu'il en a eu les premiers. "
" J'ai l'honneur etc.,. .
P. Iluet delà Valinière, Vie. Gen.
" Aux Kas-des-Illiuois "
le 26 mai 1787. "
Chose f-ingulière, M. de St-Pierre désirait lui aussi'
de même que son aimable voisin, quitter sa paroisse
de l'Immaculée Conception pour aller travailler dans
le diocèse de Québec. J'en ai eu la preuve dans une
(1) M. de St-Pierro. C'était à M. Carroll à voir si les
lettres de ce carme étaient en règle et non à M. de la Yali-
uière. Au reste on a vu plus haut qu'il avait drjà été em-
ployé dans le ministère et qu'il le fut longtemps après.
— 170 —
lettre qu'il adressait, le 19 février 1786, à M. Payet,
alors curé au Détroit. Cette lettre est très bien écrite
en latin. Comm^ M de la Valiiiière, il se plaint de
la population —jjessimis hominibus — qui ne craint ni
Dieu ni les lois. Au reste l'évêque de Québec ne vou-
lut écouter les prières ni de l'un ni de l'autre, et con-
tinua de se passer de leurs services. Depuis 1783,
les Illinois et les Tamarois avaient passé aux Anglais
Américains, et ee fut le préfet apostolique de la N'ou-
velle- Angleterre qui eût à pourvoir à ces missions.
C'est à propos de ce changement de juridiction que
s'échangèrent plusieurs lettres entre la Propagande,
M. Carroll et Mgr Hubert. Celui-ci écrit, le 15 oc-
tobre 1787 : " Il paraît qu'en effet M. de la Valiuière
et M. de St-Pierre ont été députés dans le pays des
Illinois. . . . J'ignore l'étendue de leurs pouvoirs dont
ils ne me rendent aucun compte, et du reste je saife
disposé à ne pas les inquiéter là-dessus, tant qu'ils ne
pénétreront pas plus avant dans mon diocèse. " A
M. Carroll qui d«mandait des renseignements sur
MM Gibault et de la Valinière " muni, dit il, d'attes-
tations favorables de la part de ses supérieurs ecclé-
siastiques du Canada ", Mgr Hubert répond, le 6-
octobre 1788 :
" Remarquez, s'il vous plaît, que M. de 1»
Valinière est un homme de bonnes mœurs, mais que
son esprit remuant est capable de causer beaucoup de
troubles à ses confrères, comme nous l'avons éprouvé
en Canada " . Le prélat parle aussi de M. Gibault
nommé vingt ans auparavant grand vicaire par Mgr
Briand, pour les Illinois. Ses pouvoirs n'ont pas été
renouvelés, et comme il a été soupçonné de trahison,
le gouvernement anglais en a pris ombrage, et l'év^ê-
que ne veut plus le recevoir dans s€în diocèse. Il res-
— 171 —
tera sous lu jundiction de M. Carroîl, si celui-ci veut
bien le garder.
Et c'est ce qui fut fait. (1)
M. de la Valinière quitta les missions de l'ouest en
1790, je ne sais pas exactement à quelle date. Mais,
le 25 octobre do la même année,, nous le retrouvons à
Montréal ! Ce jour-là, c'e^t M. Brassier, successeur de
M. Montgolfier au Séminaire de Saint-Sulpice, qui en
donne la nouvelle à Mgr Hubert.
" Je crois de mon devoir de vous prévenir que le
(1) Je me proposais d'écrire la notice biographique de
3r. Gibault; maif> j'arrivciai.-; trop lard, car l'ouvrage a itc
la't ])ar un autre et publié dans Efcords of the American
t'atliolic Hi&toricol Socitly of Fh(ladel]ihia, déconibie
1901. Lauttur de cette élude est Miss Pauline Lancaster
Peyton, a graduate of St. Mai j's Academy, Notre- Jjamc,
Jndiana. 11 n'est que juste de dire que les archives de
l'archevêché — lesquelles ne sont mentionnées dans cetio
étude que sous le nom de Archives of Québec — ont fourni à
l'auteur de nombreux documents d'une très grande valeur :
lettres de Mgr Briand, du E. P. Meurin, S. J., et surtout,
de l'abbé Gibault lui-même. J'aurais aimé à trouver quel-
que ])art dans cet intéressant travail le nom de JM. l'abbé
Eug. Laflamme qui avait eu la générosité d'enrichir made-
moiselle Peyton de pai-eils trésors. Dans cette notice bio-
graphi(|ue sur M. Gibault, «[ui n'est pas absolument com-
plète, il y a des inexactitudes bien pardonnables, mais qui
n'en existent pas moins. C'est ainsi qu'à la page 469, on vcjit
<iue M. Forget avait vendu les biens de la mission des Ta-
maiois à Mgr Briand ! Quel mal y aurait-il eu à cela '.''
Quelques lignes plus loin, l'auteur cite VHistoire dii Sé-
minaire de Québec par le cardinal Lascheau ! Ce qui nui-
ra davauiage à la mémoire de M. Gibault, c'est qu'il de-
manda au Congrès des Etats-Fnis de le rendre propi'iétaire
des biens dont le Séminaire de Québec lui avait confié la
garde. Mgr CarroU en écrit à l'évêque de Québec et lui
— 172 —
sieur de la Valinière est venu prendre, ces jaurs pas-
sés, logement dans notre maison. Je n'ai pas cru pour
la paix devoir lui refuser l'hospitalité. 11 a répandu
dans les communautés et dans la ville quelques unes
de ses brochures. J'ai blâmé les communautés et
leur ai défendu d'en faire usage. Il a dit la messe
dans les hôpitaux sans permission et s'en est retourné
dit qu'il a présenté un mémoire au g'néral Washington,
pour pi-otester contre cet acte dj labbâ Gribuult. Ce uiis-
sionnaire était dune santé et d'une énergie de fer. 11 écri-
vait fort bien une lettre. Envoyé, au sortir du Séminaire
et de l'ordination, dans un immence pays de missions, il
inanquait un peu do formation ecclésiastique, et son zèle
inconsidéré le lança dans des entreprises qui ont pu contri-
buer à sa renommée, mais pas à son bonheur. Eejeté du
diocèse de Québec, il sortit également de celui de Baltimo-
re «t passa ses dernières années dans les possessions espa-
gnoles. Il mourut à Xew-Madrid en 18U4. En 1777, il
avait fait tant de bruit et s'était tellement mêlé de ])oliti-
que, que M. Montgolfier écrivait à l'évêque de Québec :
•• J'ai entendu dire tout bas. et je ne le crois pas,que M.Gibiiult,-
ayant été soupçonné ou accusé d'être l'instigateur des ser-
ments contradictoires qui ont été faits depuis peu de temps-
dans la partie qu'il habite, il avait été pendu. " On .sait
qu'il n'en fut rien, et vraiment je crois que M. Gibault ne
mérita jamais i>areil châtiment. S'il fit des fautes, il tra-
vailla rudement et péniblement dans la vigne du Seigneur,
il fut patriote et Illi^^àonnaire à sa façon. et risqua sa vie bien
des fois ]>our rendre service à l'église ou au pays qu'il re-
gardait comme sa patrie. " Next to Clark and Vigo, the
United-States are indebted more to Father Clibault, for
the accession of the States, comprised in what was llie
original Northwestern Tcrritor}', than to no other man " ,.
saye Judge Law. AVitli tins testimony, the liistorian of
theChurch ma}' s])eak of the good man und pure patriot,
Eev. Peter Gibault, his patrioiism. his sacrifices, bis coi'a-
ge and lore of liberty. " Giimary Skea.
— 173 —
pour fixer, dit-il, sa demeure sur le lac Champlain, sur
la partie des Etats Unis. Comme il doit revenir, cet
liiver, faire plusieurs voyages, je serais flatté de savoir
la conduite que je dois tenir à son égard. J'ai pré-
venu Son Excellence du va et vient du dit Sieur, par-
ce qu'il m'est revenu que Sa Seigneurie était surprise
de mon silence à cet égard. "
Monseigneur répond, le 4 novembre, qu'il ne veut
pas reconnaître ce monsieur comme membre de son
diocèse, qu'il ne lui donnera aucun pouvoir pas même
celui de dire la messe, et qu'on devra avertir les com-
munautés de ne pas l'admettre à célébrer.
Dans ce même mois d'octobre 1790, M. de la Vali-
nière se mit à desservir les Canadiens et les Acadiens
établis à Split Rock, dans l'état de Îî'ew-York. Ces
pauvres gens étaient enchantés d'avoir un prêtre au
milieu d'eux ; ils lui bâtirent une chapelle, et un pres-
bytère ; tout était pour le mieux : on vivait dans l'u-
nion, la paix et la prospérité. Mais au bout de trois
ans, on ne sait comment, la mésintelligence se glissa
entre le pasteur et le troupeau. Un jour, l'église et le
presbytère furent incendiés et rasés jusqu'au sol. (1)
C'est pendant son séjour à Split Rock que l'abbé
écrivit ses mémoires intitulés : " Vraie Histoire ou
simple Précis des Infortunes, pour ne pas dire des per-
(1) ^[. Gilmar}' Shea (]ui raconte ce fait, met en noto :
" Mgr J. O. P\iiS!i\s, Belat ion d'un Voyage aux Etats-Unis
en 1815, which I owo to the Eev. J. Sasseville. " Je crois
plutôt que c'est M. Sasseville lui-même qui raconta le fait à
M.Gilmary Shea. Je no sache pas qu'il y ait un livre ma-
nuscrit ou imprimé qui porie le titre de Relation d'un voya-
ge aux Etats-Unis écrit i)ar l'évêquo de Québec. Le pré-
lat raconte ce voyage dans son Jbxrnrvi de mission de 1815
et il n'y parle pas de M. de la Valinière.
— 174 —
sécutions qu'a souffert et soiiftVe encore le Rév. Pierre
Huet de la Valinière, mis en yers par lui-même, en
juillet 1792. A Alban}', imprimé aux dépens de
l'auteur.''
Il résume ainsi, dans l'autobiographie déjà citée, ses
pérégrinations incro\'ables : " Je vais errant, par toute
l'Amérique, par Xew-York et Boston, je traverse tous
les chemins dangereux, je visite à peu près tous les
cantons. . . .Je repars pour la Pensj'lvanie, j'arrive jus-
qu'au fort Pitt. Je descends tout rOhio, le Kentucky
et le Missifsipi, sans dormir aucun somme, voyageant
à pied ou en canot. Cinq fois je traverse le golfe du
Mexique et m'essaye à revenir en Canada. La Ha-
vane La Floride Espagnole, Charlestown, Stonington
et Kew-York ne m'otïrent plus rien de nouveau. "
Impossible de mettre des dates à la suite des villes
ou des pays visités par l'infatigable missionnaire.
Nous le trouvons à la Prairie de la Madeleine en
1792. M. J. O. Plessis, secrétaire, lui écrit le 22 mai,
qu'avant de lui permettre de dire la messe dans le dio-
cèse, l'évêque sachant qu'il a été renvoyé de cette
province, en 1779, par ordre du gouvernement, a be-
soin de savoir si sa présence est agréable au gouver-
neur actuel. De plus, il faudra qu'il montre un exeat
de la part de Mgr de Baltimore dont il était le sujet
et le diocésain. De 1792 à 1798, les documents font
défaut et je suis porté à croire que ce fut dans cet in-
tervalle que M. de la Valinière lit ses grands voyages
à la Havane, et à la Floride.
Le 19 février 1798, il se repose à Saint-Sulpice, l'une
de ses anciennes paroisses et il y reçoit la lettre suivante
de Monseigneur Denaut :
" Votre lettre du 14 m'a été remise par un de mes
paroissiens, le 18 Je n'ai pas vu l'exprès.
" Je ne vous ai pas oublié auprès de M. le Général.
— 175 —
" En réponse à la lettre que je me suis fait l'iion-
ueur de lui écrire, le 25 janvier, il répond, le même
jour, qu'il loue la conduite de mes prédécesseurs à
votre égard, et promet de me louer aussi, si je ne m'en
écarte pas. Cependant il approuve votre résidence en
ce pays.
" Eu réponse à vos demandes, je dis à la première :
quand vous voudrez venir à Longueuil, vous y serez
le bienvenu ; à la 2ème : je ne demande ni ne désire
voir aucun papier ; à la 3ème : vous pouvez, et je ne
m'y oppose pas, faire auprès du gouvernement telle
démarche que vous voudrez."
Muni de la permission du gouverneur et de celle de
l'évêque, M. de la Valinièro put donc, comme il l'avait
désiré, finir ses jours en Canada. Il passa ses derniè-
res années retiré dans la paroisse deSaint-Sulpice. (1)
Voici comment on raconte son décès arrivé le 29 jain
1806 : " Il s'appelait Pierre et mourut le jour de la
St-Pierre, dans la paroisse de St-Pierre du Portage
(L'Assomption) d'une chute de voiture sur une pierre."
11 fut inhumé à Saint-Sulpice.
Mgr h. Têtu
SHÉRIFS DU DISTRICT DE KAMOURASKA
Ovide Màrtineau 18 octobre 1851
Jacques-Vinceslas Taché 16 septembre 1865
François- Alfred Sirois 20 janvier 1879
Joseph-Elzéar Pouliot î^O avril 1899
(1) D'autres disent à PtepeiiLigny. Les uns et les autres
ont probablemant raison, M. de la Valinière ajant bien pu
demeurer successivemant dans les deux paroisses.
f
— 176 —
L'IIOX. JEAN-BAPTISTE JUCHEREAU
DUCHESNAY
(chevalier dichesnay)
Jean-Baptiste Juchereau Duchesna}', plus connu
sous le nom de chevalier Duchesnay, naquit à Beau-
port le 16 février 1779.
Il était fils de l'honorable Antoine Juchereau Du-
chesnay, seigneur de Beauport, Kaint-Eoch des Aul-
naies, Fossembault, Gaudarville et autres lieux, et de
Catherine LeCompte Dupré.
Il obtint une commission dans le 60e de Ligne et
servit pendant plusieurs années dans ce régiment.
Lorsque survint la guerre de 1812 on lui donna le
commandement d'une compagnie dans le corps des
Voltigeurs Canadiens formé par le lieutenant-colonel
de Salaberry. Il se distingua par son intrépidité et sa
bravoure en plusieurs occasions mais plus particuhère-
ment à la glorieuse bataille de Châteauguay.
Dans sa dépêche an ministre des colonies en date
du 30 octobre 1813, dans laquelle il rend compte de
la bataille de Châteauguay, Sir George Prévost écrit :
" J'ai signalé particulièrement l'aide habile que le
lieutenant-colonel de Salaberry a reçu du capitaine
Ferguson, commandant la compagnie légère des Fen-
cibles Canadiens ; et du capitaine J. B. Duchesnay,
du capitaine Juchereau Duchesnay, de l'adjudant
Hebden, des Voltigeurs, de l'adjudant O'Sullivan, de
la milice sédentaire, et du capitaine LaMotte apparte-
nant au corps des guerriers sauvages. "
La 28 mars 1821, pour récompenser son mérite, le
gouverneur Dalhousia le nommait aide de camp pro-
vincial, avec le grade de lieutenant colonel dans la
milice, en remplacement du lieutenant-colonel B. J.
Frobisher, décédé.
HON. JEAN-BAPTISTE JUCHEREAU DUCÏÏENAY
— 178 —
En 182(^, lorsqu'il était inspecteur des milices avec
MM. de Bellefenille et lleriot, il reçut les compliments
les plus flatteurs de lord Dalhousie sur le point de
repasser en Angleterre : •' Le gouverneur en chef, est-
il dit dans Tordre du 2 avril, croit plus particulière-
ment de son devoir de remarquer que le lieutenant-
colonel chevalier Duchesnay a présenté d'excellenrs
diagrammes de chaque bataillon sous son inspection,
sans aucun frais pour le service public. Son Excel-
lence les regarde comme une addition précieuse à être
déposée dans le bureau de l'adjudant général ^atin qu'on
puisse y avoir recours en tout temps. "
Le 4 avril 1832, le gouverneur Aylmer appelait le
lieutenant-colonel Duchesnay au Conseil Législatif.
Pendant le choléra de 1832. l'honorable Jean-Bap-
tiste Juchereau Duchesnay tut nommé membre du
bureau de santé de Québec. Il se dévoua généreuse-
ment au service de l'humanité, et il fut un des mem-
bres les plus actifs de ce bureau de santé qui rendit
alors des services inappréciables. .
Il mourut, après quelques jours de maladie, le 12
janvier 1833. Il fut inhumé dans l'église de Beau-
port, sous le banc du capitaine, le 15.
" Une maladie de quelques jours, lisons-nous dans
le Canadien du 14 janvier 1833, enlève à sa îamille, à
ses amis, à ses concitoyens, un homme qui leur était
cher par son urbanité, ses vertus et son empressement
à se rendre utile à la société. Après avoir aftronté
tant de fois la mort, il l'envisagea dans sa dernière
maladie avec résignation à la volonté de son Créateur
«•t plein de contiance en ses miséricordes.
11 était à sa mort seigneur de Saint-Roch des Aul-
naies.
P. G. Pv.
— 179 —
KÉrONSES
T^a coiistrnction des vaisseaux sous le régime
trnucais. (IX, VIF, 956.)— La construction des navi-
res lut un des objets dont l'intendant Ilocquart s'oc-
cupa avec le plus de persévérance et d'efficacité. En
dépit de quelques essais antérieurs, on peut affirmer,
sans injustice pour aucun de ses devanciers, qu'il a été
le père de cette industrie au Canada. Dans une lettre
du 25 octobre 1729, il disait : " Je regarde la cons-
truction des bâtiments comme un des objets qui mé-
ritent le plus d'attention par rapport à l'augmentation
du commerce. J'y exciterai de toute manière les né-
gociants du pays. " l^on seulement il poussa les né-
gociants canadiens dans cette voie, mais il leur donna
l'exemple. On vit s'élever non loin du palais de l'in-
tendant, de vastes chantiers d'où montèrent bientôt
vers la ville toutes les pacifiques clameurs du tra-
vail. Le bruit eadencé de la hache retentit sur les
bords de la rivière St-Charles. Les longs trains de
bois flotté, — chêne, pin rouge, bordages et pièces de
mâtures,— firent leur descente pittoresque, de Terre-
bonne et de Sorel à Québec, sous la direction de leurs
hommes de cages, et vinrent s'échouer majestueuse-
ment dans l'estuaire, sur les rives duquel l'art du char-
pentier allait les transformer en vaisseaux de haut bord
destinés à porter le drapeau de la France sur les pla-
ges de l'Amérique et de l'Europe.
Il y avait alors au Canada un abbé, homme d'initia-
tive et de progrès, dont la physionomie originale
mériterait une esquisse. Son activité semblait plutôt
tourné vers les afiaires et l'industrie que vers le mi-
nistère paroissial, l'enseignement ou la prédication.
Il s'appelait l'abbé Louis Lepage de Sainte-Claire, et
— 180 —
était, né le 25 août 1690, à St-Frdnçoi.<, île crOrlJaiis,
de René Lopage, — qui devint six ans plus tard le
premier seigneur de Rimouski, — et de dame Marie
Gagnon. Ordonné prêtre le (J avril 1715, il avait reçu
un canonicat le 9 juin 1720, et s'était vu honoré, sub-
séquemment, de la dignité de grand vicai'-e. Depuis
1724, il desservait Terrebonne,d'abi)rd comme mis ion-
naire et ensuite comme curé. M;ns non content d'être
lé pasteur de cette paniisse, il avait voulu en acquérir
le titre seigneurial, et l'avait acheté de Marie-François
Bouat. il était donc à la fois le seigneur etlecuré de
Terrebonne et des Plaines. Ctq>endant, cela ne lui
suffisait pas encore, et se faisant industriel, il avait
m^s en coupe ses forêts domaniales, bâti des moulins
et conclu des marchés [)Our fournir au roi des bois de
const.uction. On conçoit que le chapitre de Québec
ne le voyait pas souvent. L'un de ses collègues plus
zélé, M. Plante, prêtre du séminaire, le mentionnait
dans une lettre écrite en 1728, parmi les chanoines in-
visibles : " M. Lepagea sa terre et ses moulins à faire
valoir, disait-il ; M. Leclair a d'autres vues. ..." Ici,
ouvrons une parenthèse. En faisant ressortir l'origi-
nalité de cette iigure ecclésiastique, nous lî'entendons
point faire planer sur elle des ombres fâcheuses. Dans
les écrits du temps, nous n'avons pas rencontré une
ligne contraire à son honneur sacerdotal. On y cons-
tate simplement que chez M. Lepage le prêtre était
un peu effacé par l'homme d'aftaires, et qu'aux yeux
du monde, l'habilité et l'entregent de celui-ci faisaient
oublier celui-là.
Au mois d'octobre 1780, l'abbé-seigneur de Terre-
bonne adressait à M. Hocquart un lumineux mémoire
sur la construction des navires et sur les avantages
q^u'apporterait au Canada l'établissement de cette in-
— 181 —
dustrie, quant an développement du commorc3, à la
circulation monétaire, à l'éjou'eraent des produits, au
progrès des industries connexes et à raccroiss3rnent
de la pop dation. Après avoir tracé un vaste plan de
constructions navales, il terminait en oft'rant la four-
niture de tout le bois requis à cet effet, à des prix
de moitié moins élevés que ceux payés par le roi en
Euro[te. Ce mémoire est, encore aujourd'hui, d'une
lecture extrêmement intéressante. M. Hocquart le
transmit au ministre avec éloge, et recommanda ina-
Tamment, pour commencer, la construction à Québec
d une flûte de 500 tonneaux. La réponce ministérielle
fut favorable, et le 30 septembre 1731, l'intendant an-
nonçait avec une satisfaction manifeste qu'il avait
choisi un endroit fort propice pour l'établissement du
premier chantier : "' Le lieu le plus propre que j'ai
trouvé, disait-il, pour y établir le chantier de la flûte
en question, est à quatre ou cinq arpents du palais,
sur la rivière St-Charles, au delà de l'ermitage de
St-Roch. Le terrain est solide ; il s'y trouvera 18 à
20 pieds, dans les grandes mers ordinaires, qui est un
fond suffisant pour y construire les plus gros vaisseaux.
Il y a de plus dans le ni "mie voisinage quelques mai-
sons nouvellement bâties qui pourront servir de ma-
gasins pour y retirer diverses munitions et ustensiles
pendant le cours de la construction ". (Hocquart au
minis're, 30 octobre 1731.) Quelques jours plus tard,
il rendait une ordonnance pour permettre " au sieur
abbé Lepage de faire exploiter, dans les seigneuries
de Berthier et Dautray, deux mille pieds cubes de
chêne, suivant les gabarits et modèles que nous avons
fait remettre pour servir à la construction d'une flotte
de cinq cents tonneaux, que le roi est dans le dessein
de faire construire à Québec ; lesquels bois il fera
conduire en cageux jusque dans la rivière St-Charles,
— 182 —
devant le palais de cette ville pour y être reçus et visi-
tés en la manière accoutumée ". Une permission ana-
logue était adressée au sieur Clément de Sabrevois,
sieur de Bleury, pour la seigneurie de Chambly, et les
terres dans la profondeur de la seigneurie de Lon-
gueuil. MM. de Tîleury et Lepage devenaient les
fournisseurs conjoints du bois nécessaire au chantier
du roi.
Le prix du chêne était fixé à 25 sous le pied cube.
Remarquons ici que dans toutes les anciennes conces-
sions de fief, depuis Talon, le bois de chêne avait été ré-
servé pour le service du roi. Durant son intendance,
Hocquart manifesta plus d'une fois sa sollicitude
pour la préservation des essences forestières les plus
recherchées dans la construction des iiavires. Ainsi,
en 174 0, on le verra rendre une ordonnance pour défen-
dre de couper des chênes dans les seigneuries du Lac
des Deux Montagnes, d'Argenteuil et de Vaudreuil,
et sur l'île Bizard, jusqu'à ce qu'il en eût fait faire la
visite et marquer ceux qui se trouveraient propres à
la construction des vaisseaux de Sa Majesté ; et cela à
peine de dix francs d'amende pour chaque pied d'arbre
indûment coupé. (1)
Peu de temps après, on le verra encore rendre une
autre ordonnance pour la préservation d'une pépinière
de pin rouge, d'une lieue d'étendue, remarquée par lui
durant une visite d'exploration qu'il a faite en personne
dans la région de la rivière Richelieu et du lac Cham-
plain. (2)
Au bout de quelques années, grâce au zèle intelli-
gent de M. Hocquart, l'industrie de la construction des
(1) Edits et ordonnances, vol. IF, p. 382.
(2) Idem, vol. III, p. 467.
— 183 —
navires avait pris à Québec nu merveilleux dévelop-
pement. iJès 1732, une dizaine de petits bâtiments,
de quarante à cent tonneaux, furent lancéa. Ou en
lança autant l'année suivante.
En 1786,1' intendant écririt à la cour: "Depuis quel-
ques années, la construction des bâtiments de mér
prend faveur ; la gratilicution que Sa Majesté accorde
pour ces constructions y a biaucoup contribué.
" La culture et le débouché du tabac donneiout par
la suite occasion à des constructions considérables.
" Le bois de merisier est reconnu pour très bon, du
moins pour les fonds des vaisseaux : il s'en trouve au
Canada en abondance de tout échantillon ; on tirera
pendant longtemps des bois de chêne des environs du lac
Champlain et des terres qui sont au-dessus de Montréal,
pour faire des bordages. Des armateurs de Rouen et de
Bordeaux doivent faire construire cette année deux
bâtiments de deux à trois cents tonneaux, à la digue
du Palais de Québec. En général, dès que les nou-
veaux objets de commerce auront lieu, la construction
augmentera, ainsi que les autres établissements." (1)
Cette tiigue du i'alais, dont il est ici question, avait
été construite en 1733. Elle avait été formée de ro-
ches et de cailloux pris dans le lit de la rivière Saint-
Charles, et pouvait abriter contre les tempêtes du
nord-est une centaine de petits vaisseaux. M. Hoc-
quart y avait employé cinquante ou soixante journa-
liers, en même temps qu'il en envoyait à peu prèg le
même nombre travailler aux fortifications de Mont-
réal. Outre l'utilité publique, son objet, en faisant
faire ces travaux, était de secourir la classe ouvrière
dans un moment où. la misère était menaçante, par
Euite de la disette de blé et des ravages de la petite
(1) Ménwires sur le Canada, 1736.
— 184 —
vérole. D'après une note de l'abbé Ferland, la digue
de M. Hocquart était, encore visible vers 1830, et elle
a été renfermée depuis dans le qnai du Palais.
Comme on le voit par le mémoire que nous venons
de citer, le roi accordait une prime de construction.
Encouragés par cette gratification, plusieurs par-
ticuliers construisirent des petits navire», qui facilitè-
rent beaucoup le commerce de cabotage dans le fleuve
et le gclfe.
Puis l'on eut des spectacles plus imposants. Ce
furent des vaisseaux de guerre, des flûtes, des frégates
de 26 à 30 canone qui s'ébranlèrent sur leur berceau
aux acclamations de la foule et plongèrent leur carène
élégante et forte dans les flots bouillants du grand
fleuve. Belles et nobles fêtes auxquelles assistaient
toutes les sommités religieuses et civiles, le gouver-
neur, l'évoque, quand il était au Canada, l'intendant,
les conseillers, les chanoines, les religieux, les officiers
et le peuple, toujours avide de ces solennités. I7n
dignitaire ecclésiastique bénissait le nouveau-né de
l'industrie navale, et, au bruit des mousquetades, le
vaisseau, baptisé d'un nom canadien ou français, pre-
nait, en frémissant, possession des vagues. Les ar-
cliives de la marine nous font assister à ces lancements
successifs.
Le 4 juin 1742, c'est le Canada dont le futur com-
mandant, M. de Beau vais, n'est pas encore arrivé, et
qui n'attend que lui pour cingler vers Rochefort avec
un chargement de planches, de fer et d'huile, tous pro-
duits canadiens. En 1744, c'est le Caribou, flûte de
22 canons, qui sera commandé par le sieur Dubois et
dont l'équipage recruté en France est transporté à
Québec par le Fhélipeau.
En 1745, c'est le Castor, frégate de 26 canons, à qui
— 185 —
V Heureuse- Marie, de Saint-Malo, amène son equi-
pag'e breton. En 1748, c'est le Sairtt-Laurent.
Une antre année, ce fera le Çu/bec. ou V Orignal
qui aura la mauvaise fortune de se ciever durant son
lancement.
Tous ces travaux étaient dirigés par le sieur Levas-
seur, ingénieur-constructeur. Ils O'cupèrent une foule
d'ouvriers dont les }>reraiers étaient venus de France,
mais dont les autres s'étaient formés ici. En 1739,
M. H()C(juart écrivait qu'il y avait 50 charpentiers à
Québec, mais qu'il en tallait davantage.
L'établissement de cette industrie suffirait seule à
illusti er l'administration de cet intendant. Il est vrai
que quelques années plus tard, on essaya de discrédi-
ter les vaisseaux construits au Canada. Dans un mé-
moire publié en 1758, on voit que deux reproches leur
étaier.t adressés : d'abord qu'ils coûtaient plus cher
que ceux dont la construction avait lieu en France, et
ensuite qu'ils étaient de moindre durée, d'où l'on
concluait que les bois canadiens étaient d'une qualité
inférieure. Mais l'auteur du mémoire réfutait ces
deux objections. Il démontrait que le coût n'était
plus élevé qu'en apparence, " attendu qu'il passe
sur le compte de la construction beaucoup de dépen-
ses qui n'y ont aucun rapport. " Il ajoutait : " Tout
esprit non prévenu sera forcé de convenir qu'on fera,
construire en Canada des vaisseaux avec plus «l'éco-
nomie que dans les ports de France- toutes les fois
qu'on ne confondra pas d'autres dépenses avec celles
de la construction ". Quant à la qualité des bois, il en-
trait dans de longues explications. " Les bois du
Canada sont extrêmement droits, disait-il ; ce n'est
qu'avec beaucoup de peine qu'on trouve dans leurs
racines des bois tords, propres à la construction.
— 186 —
Deuxièmement : jusqu'à présent, ou ii exploité que
les chênières les plus voisines des rivières, et, consé-
quemment situées dans les lieux ba-s, à cause de la fa-
cilité du transport. Troisièmem -ut : les bois sont
coupés en hiver ; on les traîne sur la neige jusques au
bord des rivières et des lacs ; lorsque la tonte des nei-
ges et des glaces a rendu la navigation libre, ou les
met en radeaux pour les descendre à Québec, oii ils
restent longtemps dans l'eau avant d'être tirés à terre,
et où ils en contractent une mousse qui les échauffe :
encore imbibés d'eau, ils sont exposés dans un chan-
tier à toute l'ardeur du soleil ds l'été ; l'hiver qui suc-
cède les couvre une seconde fois de neige, que le prin-
temps fait fondre, et ainsi successivement jusqu'à ce
qu'ils soient employés ; enfin, ils restent deux ans sur
les chantiers, où de nouveau ils essuy^ent deux fois
l'extrémité du froid et du chaud qu'on sent dans ce
climat. Voilà les causes du peu de durée de ces vais-
seaux.
" Si on coupait les bois sur les hauteurs ; s'ils étaient
transportés à Québec dans des barques ; si on les ga-
rantissait des injures du temps dans de-5 hangars et
si les vaisseaux ne restaient qu'une auaé^ sur les chan-
tiers, il est évident qu'ils dureraient plus longtemps.
" Dans la démolition de ceux qui ont été condamnés
en France, on a reconnu que les bordages s'étaient
bien conservés, et qu'il* étaient aussi bons que ceux
qu'on tire de Suéde, mais que les membres en étaient
pourris. Est-il étonnant que les bois tords, pris à la
racin« d'arbres qui avaient le pidd dans l'eau qu'on
n'a pas eu l'attention de faire sécher à couvert,s'écliauf-
fent quand ils se trouvent enfermés entre deux borda-
ges? " et l'auteur concluait : " Je ne vois donc pas
que les raisons alléguées contre les vaisseaux de Que-
— 187 —
bec soient suffisantes pour en faire cesser la construc-
tion."'
Quoiqu'il en soit de ces critiques, dont les hommes
du métier seraient seuls compétents à établir l'exacti-
tude ou l'injustice, il n'en reste pas mois incontestable
que M. Hoc quart eut le mérite et la gloire de créer au
Canada une industrie destinée à faire, durant plus
d'un siècle, la prospérité d'une nombreuse population.
Ignoti's
Le duc <Ie Kent et la comtesse de Saint-
La un nt. (IX, X,dlb.)—T]ie Creevy Pap(rs que vient
de publier sir Herbert Maxwell, M. P., contiennent
le récit d'une confidence au sujet de madame de Saint-
Laurent qui n'est pas étrangère à l'histoire du Canada.
C'est le duc de Kent lui-même qui parle à Bruxelles
en 18 J 1, s'il faut ajouter foi au témoignage d'ailleurs
incontestable de M. Creevy. Le duc de Kent et mada-
me deFaint-Laurent onthabité Halifax et Québec pen-
dant quelques années où ils passaient comme mari et
femme,de la main gauche. Voici le récit de M. Creevy :
" Should the Duke of Clarence not marry, the
next prince in succession is myself ; and altho' I trust
I ehall be at ail times ready to obey and call my coun-
try may make upon me, God only knowa the sacrifice
it will be to make, whenever I shall think it my duty
to become a married man. It is now seven-and-twenty
years that Madame St Laurent and I lived together :
we are of the same âge, and hâve been in ail
climates, and in ail difficulties together ; and youmay
well imagine, Mr. Greevey, the pang it will occasion
me to part with her. I put it to your own feeling —
in the event of any séparation between you and Mrs.
Greevey. . . .
— 188 -
" As for Madame St Laurent herselfj protest I doii't
kuow what is to become of ber if a marriage is to be
forced upon me ; ber feelings are already ao agitated
upon the subject. You saw, no doubt, tbat infor-
tunate paragraph in tbe Morning Chronicle, whicb • p-
peared witbin a dav or two after the princess Char-
lotte's death ; and in whicb niy marrying was alluded
to. Upon receiving tbe paper containing^ tbat article
at the same time with my private letters, I did as is
my constant practice, F threvv tbe uewspaper across
tbe table to Madame Saint-Laurent, and began to open
and read my letters. I bad not dojie so but a very
short time, when my attention was called to an cxtra-
ordinary noise and a strDng convulsive movement in
Madame St. Laurent's throat. For a short time I en-
tertiMned serions appréhensions for ber eafety ; and-
when, upon ber recovery, I enquired into tbe occasion
of this attack, she pointed to tbe article in ihe Mornijiff
Ckronicle relating to my marriage.
" From tbat day to this I am compelled so be in
tbe practice of daily dissimulation with Madame St.
Laurent, to keep this subject from ber thoughts. i.
am fortunately acquainted with tbe gentlemen in
Bruxelles wbo conduct the Libéral and Oracle news-
papers ; they bave promised me to keep ail articles
upon tbe subject ofmy marriage ont of their papers,
and I hope my friends in England wdll be equallv
prudent. My brother the Duke ofClarence is the
eider brother, and bas certainly the right to marry if
be chooses, and I would not interfère wath him on
any account. If be wisbed to be king — :to be mar-
ried and bave children, poor man — Gob help him 1
let him do so. For myself — I am a man of no ambi-
^\qu, and wish only to remain as I ara . . , , .Easter,
— 189 —
you knoAv,falls very eaiiy this year— the 22nd of March.
Jf the duke of C areiice does riot take auy step be-
fore that time, I must tind some pretext tô reconcile
Madame St. Laurent to my going to England for a
short time St. George's day is the day uow fixed
for keeping the birthday, aud my paying ray respects
to the Régent on that day will be a sufficient excuse
for my appearance in England. When once there,
it willbe easy for me to consult with my friends as to
the proper steps to be taken. Should the Duke of
Olarence do nothing before that time as to marrying,
it will become my duty, no doubt, to take some^mea-
sures upon the subject myself.
" You hâve heard the names of the Princess of
Baden and the Princess of Saxe-Cobourg mentioned.
The latter connection w(»uld perhaps be the better of
the two, from the circumstance of Prince Leopold
being so popular with the nation ; but before anything
is proceeded with in this matter, I shall hope ani ex-
pect to see justice done by the Nation and the Ministère
to Madame .St. Laurent. She is of very good family
and has never been an actress, and I am the tirst and
only person who ever lived with her. Her dieinte-
restedness, too, has been equal to her fidelity. When
she first came to me it was upon £100 a year. That
su m was afterwards raised to £400, and finally to
£1,000 ; but whea my debts made it necessary for me
to sacrifice a great part of my income. Madame St
Laurent insisted upon again retourning to her income
of £400 a year. If Madame St. Laurent is to return
to live amongst her frieads, it must be in such a state
of independence as to command their respect. I shall
not require very much, but a certain number of ser-
vants aud a carriage are esseutiais. Whatever the
— 190 —
Ministers agrée to give for sucb purpose mnst be put
out of ail doubts as to its coutinuance. I sball name
Mr. BrougbriTD, yourFelf Mr. Crecvy aiid two otber
people on bebalf of Madame St. Laurent for this ob-
jeet. "
Yo\y BttUetin des Eccherches Hhstor ques, vol neu-
vième p., -347 ; Morgan, Women of CaiKuhi, C ler,p. 88 ;
LeMoiiie, 3Iaple Leaves, éd. 1865, p. 64 ; LeMoine,
Esquisses, p, 293.
1). G.
L'imprimerie dans Iti Noiivrlle - France.
(X, V, ]009.) — 'Sous]\iO-n»àanè]Qjovr'/ialdfsJésyites,
à la date du 24 septembre 1665 :
" Nous concluons aussi d'écrire pour avoir ici une
imprimerie pour les langues."
11 devait s'écouler de longues années avant que ce
projet ne fut mis à exécution.
Le 21 août 1749, le naturaliste suédois Kalm écri-
vait :
" Il n'y a pas d'imprimerie maintenant eu Canada,
quoiqu'il y en ait eu autrefois. "
Kalm d'ordinaire bien renseigné se trompait cette
fois, et nous en avons la preuve dans la lettre suivante
(4 mai 1749) du miniblrede la marine au marquis de
la Jonquière : " Monsieur de la C alissonnière a pro-
posé d'établir une imj)rimerie dans la colonie : laquelle
il a représentée devoir y être d'une grande utilité pour
la publication des ordonnances et des règlements de
police le Roi ne jugeant pas à propos de faire la
dépense d'un pareil établissement, il faut attendre que
quelque imprimeui se présente pour y pourvoir et dans
ce cas j'examinerai à quelles conditions il pourra con-
venir de lui donner un privilège, "
— 191 —
M. riiiléas G2igtion a en sa possession deux mande-
ments imprimés adressés par Mgr Pontbriand, évêque
de (Québec, au elergé et aux lidèles de son diocèse.
L'un fut donné vers le mois d'avril 1759, l'autre le
28 octobre de la mânie année. M. Gagnon a publié un
fdc-similé de ce dernier à la page 382 de son Essai de
Inbliog rapide ca nadienn e.
La nature des sujets traités dans ces deux mande-
mants prouve surabondamment qu'ils ont été imprimés
dans le pays. Ainsi dans le premier il est question des
*' préparatifs immenses de l'ennemi, du fleuve qui est
à peine entièrement navigal)le, des semailles qui pres-
sent", etc. Dans le second daté du 28 octobre, Mgr
de Pontbriand ordonne des services solennels dans les
villes de Montréal et de Québec pour le repos de l'âme
de Montcalm. Or, Moncalm était mort le 14 septembre
précédent.
Il faut donc en conclure qa'il y avait une imprime-
rie au Canada dans les dernières années du réarime
français.
En quelle année avait-elle été introduite ici ? Il est
assez difficile de le dire.
V^oir sur ce sujet 1' Union libérale du 20 juillet et du
28 décembre 1888,et V Essai de bibliographie canadienne
de M. Philéas Qagnon, pages 381 et seq.
P. G. R.
Ii«s chaires a prêcher. (III, I, 272.) — En France
jusqu'à la Révolution, il n'y avait dans les églises, sauf
de rares exceptions, que les chaires mobiles que l'on
transportait, après cbaque sermon dans la sacristie.
K.
— 192 —
QUESTIONS
1014 — Le sieur do Boisbriand, qui fut gouverneur
de la Louisiane en remplacement de Bienville, était-il
d'origine canadienne? Etait-il allié à Si<lrac Dugué,
sieur de Boisbriand, capitaine au régiment de Carignan,
qui prit part aux campagnes de 1684 et 1687 contieles
Iroquois ? B. A.
1015 — Que devint M. de Tracy après son départ
delà Nouvelle-France en 1G67? " A. O.
1016 — Bigot écrivant à'Lévis, le 20 oct. 1759, se
plaint du peu de volonté de certains habitants pour
livrer et battre leur blé et en accuse le " P. béré, récol-
l(t qui porta les lettres de laprise de Vofficier Anglais à la
Présentation "
De qui étaient ces lettres ? Quel était cet officier
et où fut-il pris ? CARii.LONîirBUR
1017 — Carlo-Carli, parlant du voyage de Bougain-
ville autour du monde en 1765, dit : " IJ Etoile était
commandé par le «ieur Giraudais, qui avait à son bord
le sieur de St-Simon, capitaine d'infanterie, fort versé
dans la langue et les usages des Sauvages. Il était
né au Canada." Qui était-il ce Saint-Simon ? Riop.
1018 — Dans le récent ouvrage de M. Lamothe,
Histoire de la corporation de la cité de Montréal, J.-B.-
Nicolas-Roch de Ramezay est de nouveau donné com-
me gouverneur de Montréal de 1739 à 1749. Vou-
)ez-Yous, une fois pour tout, faire le jour sur ce poiut
d'histoire ? De Ramezay, fils, a-t-il été gouverneur
de Montréal ? Mokt.
QUÉBEC-CENTRAL
LKS TRAIXS QUITTANT LÉ VIS
8r\fi) EXPRKSS DKS MONTACiXKS BLANCHRS
.UU r Pour Fabyans. Poriland, Sherbrooke, Beauc«
a", m. ) et Mdguntic, chars PuUmand, Parloir, Buff«t
jusqu'à Porlland.
Q r A")KXPERSS DE BOSTON ET NEW-YORK,
O.OU r 1^0"^" Sherbrooke, Boston, Sprini^rteld, New-
P*. .\l. ) York, tous les points de la Nouvelle- Angleterre.
aunsi Beuuce et Mégnatic, chars Pullman dortoirs .iur ee
train.
2/\r) SPÉCIAL DE NEW- YORK ET BOSTON.
^UQ l Ce nouveau train commencera à circuler le 24.
P* M. ) juin avec chars directs faisant le trajet le plu»
rapide entre Quôbec et New-Y"ork.
7r\f\) ACCO.MMODATION. De Lévis à Sherbrooke,
.UU r ^t tous les points sur le chemin de fer Bottcm
p". M. ) & Maine.
LES TRAINS ARRIVENT A LEVIS
Express de Boston et New- York à 12 hrs, midi. Sp.-ci^l
ë« Boston et New-Y^ork à 1.10 hr. p. m. Express des Mon-
tagnes Blanches à 8.55 hrs p. m. Accommodation à 8.45 b.
a. m.
DESIDERATA
Soirées canadiennes : livraisons deaoàt, sept, oct du vol.
111(1863) et juin, juil, août, sept, oet, nov, de^, du vol iV
(18(J4).
JSfonvelleg Soirées canadiennes, livraisons de sept 1883, de
juil, août, sept, oct, nov ot dec 1885, et juin 1888,
Foyer domestique : 3e annje ( 1878) nos 4,5,0, 9, 10, il, 1-,
14, 15, 17 et seq ; 4e anaie (1^79) I, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 12 ;
5e année (1S80) fev, juin, juil, août, sept, oet, nov, dec.
Album des familles : 1881, juil, août, sept, oct, nov, dec ;
1882, août, déc ; 1883, mars, avril, mai, juin, juil, août,
sept, oct, nov, dec.
Traité sur les lois civiles du Bas-Canada, ^^'^r Hent-- D^;.
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ville, imprimeur — 1904. S'adresser à Tauteur, ù Ar-
tliabaska.
B U L L E T I X
DES
RECHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 JUILLET 1904 No 7
UN IT.OCÈS CRIMINKL AU DIX-SEPTIEMK
SIÈCLE
r)n foiniait l'expédition du gorverneur de Fron-
tenac contre les Iroquois en 1696.
11 avait fait d'immenses préparatifs pour aller écra-
ser dans leurs cantons ces barbares dont les attaques
devenaient de plus en pins meurtrières à mesure que
3e pays se développait.
Les trou[)es ré^rulières, toutes les milices, les Abéna-
quis, de la Chaudière, et les Hurons,de Lorette, c'est-à-
dire près de «leux mille cinq cents hommes, devaient
se réunir à rîle Perrot au commencement de juillet,
et gagner ensuite le pays des Iroquois.
Une fille de seize ans, Anne Edmond ou Emond,
de Saint-François de l'île d'Orléans, dont l'amant
avait été appelé sous les armes, s'avisa d'un curieux
stratagème [X)ur faire manquer l'expédition de M. de
Fiontenac.
Après s'être travestie en homme avec les vêtements
de son frère, elle se rend à pied jusqu'au bout d'en
haut de l'île d'Orléans.
Là, un naïf canotier consent à la conduire à Québec.
Pendant le trajet, elle raconte au bonhomme qu'elle
vient de s'échapper des prisons de Boston, où elle a été
détenue trois ans, que M. de Saint-Castin, qui avait
d'importantes dépêches à transmettre à M. de Fron-
tenac, a mis à sa disposition un canot et un Sauvage ;
que ce canot lui a été enlevé, la nuit dernière, pendant
— 19-f —
qu'elle reposait à rextréraité orientale tîe l'île d'Ch'-
léans.
Puis- elle ajoute que d'Ibervil'le, qui s'est rendu de-
vant Koston arec ses deux bâtiments, a été pris et
brûlé, que les cruels Bostonais Font forcée à aider à
cette horrible exécution. Elle affirme surtout, à plu-
sieurs reprises, qu'en passant à la Rivière-du-Loup, elle-
a vu qu'atre frégates anglaises croiser à la hauteur de
Tadous sac et qu'une trentaine d'autres vaisseaux de
guérie doivent partir bientôt de Boston pour venir-
s'emparer de Québec.
L'idée était assez ingénieuse. En faisant croire à-
une attaque prochaine contre (Québec, ii était évident
qu« le comte de Frontenac renoncerait à son expédi-
tion, et que l'amant de Aune Edmoixl resterait auprès
d'elle.
Une fois débarquée à Québec, elle raeonte les mê-
mes sornettes ; le canotier, de son côté, les répand dans
toute la basse- ville. Bref, la capitale fut bientôt dans
le plus grand émoi.
Au château Saint-Louis, où Anne Edmond se fit
conduire, son accoutrement et ses dires si peu vrai-
semblables tirent bientôt découvrir son imposture.
Arrêtée, elle subit son procès devant M. Chartier de-
Lothinière; lieutenant-général de la prév5té, et fut con-
damnée, le 16 juin 1696, à être conduite dans tous les-
carrefours de la ville, et là, les épaules nues., être bat-
tue et fustigée de verges par rexécutenr de la haute
justice.
La sentence fut exécutée le surlendemain'.
C'est V informa tlov de ce singulier procès que nous-
raettons aujourd'hui au jour.. (1) P. G. E.
(1) La Poiherit'. Histoire de l'Arnérifine septentrionale,.
tome III, p. 2(i0.et Jluheri LaUuo.Les Soirée» Can-iidieitnes,
1S61, p. 163, font allusion à la fugue do Anne lùliuoiul.
>- 1^95 —
PROCÈS DE ANNE EDMOND
Information
^ Nous, Jean BocLart, écnyer, conseiller, seigneur de
Chaiijpigny, Venieuïl et Noroi et autres lieux,
<^tant f n la chambre où étaient aussi Mtre Nicolas Du-
pont. J^an-Dapîiste de Peiras et Claude de Bernen de
la Martinière. conseillers au Conseil Souverain, Péné
Louis Cliartier.
luterroi^rée de ses non), qualité, pays natal et de-
meure.
Répond Anne Edmond, fille de René Edmond, ha-
bitant^de l'île Saint-Laurent, et Maiie LaFaille, sa
mère, âgée de seize ans, native de ladite île, demeurant
chez ses dits père et mère.
Interrogée quelle raison elle a eu de venir dire à
monsieur le gouverneur général que les Anglais au
nombre de onze mille hommes,dans quarante vaisseaux
devaient venir attaquer cette ville. '
Répond que c'est parce qu'on lui a fait dire.
Interrogée qui lui a fait dire.
Répond que ça été Joseph Gaulin qui lui a dit le pre-
mier et qu'ils étaient quatre.
Interrogée qui étaient les trois autres.
Répond Robert Gaulin, Jean Laviolette et René
i^idmond, frère de la dite demoiselle qui répond.
Interrogée pourquoi elle n'a pj^s soutenu au dit
René son frère dans la confrontation qui a été faite
d'eux, elle ne lui a pas soutenu qu'il en eut connais-
sance.
Répond parcf qu'elle était honteuse de l'état où elle
est, et que son dit frère lui dit que si elle venait a être
découverte il ne savait pas ce qui arriverait et qu'il ne
lui conseillait pas.
— 196 —
Interrogée ce que les trois antres lui dirent.
Répond que Robert Gaulin n'y était pas,niais (ju'cllê
le vit le dimanche suivant, jour de la l*entecôte, lecpiet
lui deraanda si elle n'achèverait pas ce qu'elle avait
dit à son frère Joseph et que cela Ini servirait à lui
comme aux autres ; qu'il y avait deux mois que lui
Joseph lui en avait parlé, et l'a toujours poursuivie^
et lui avait dit tout ce qu'il fallait qu'elle iit. Le dit
Jean Laviolette lui ayant seulement dit que cela lui
servirait comme aux autres.
Interrogée si elle ne savait pas qu'elle s'exposait
beaucoup de venir ainsi troubler tout un pays.
Répond que sou frère lui a toujours bien dit, mais
que Joseph Gaulin la poursuivait toujours, lui disant
qu'il ne hii arriverait rien n'ayant pas, elle qui répond^
assez de connaissance pour concevoir le mal qu'elle
faisait.
Interrogée si sf)n père et sa mère ont eu connaissance
de sou dessein et qu'elle soit venue déguisée comme
elle a fait pour débiter les dites nouvelles
Répond que non et que lorsqu'elle changea d'ha-
bits et partit de chez elle son père et sa mère étaient
dans le désert à travailler et ne la virent point.
Interrogée qui lui a conseillé de se déguiser ainsi.
Répond Joseph Gaulin.
Interrogée si elle ne sait pas qu'il n'est pas dans la
bienséance pour une fille de s'habiller en homme.
Répond qu'elle le sait bien mais que Joseph Gaulin
lui a fait faire.
Interrogée si sou frère René lui avait bien laissé la
clef de son cotfre pour qu'elle prit ses habits.
Répond qu'il lui avait bien laissé la clef de son.
cotfre mais que ce n'était pas pour qu'elle prit ses
habillements, et qu'au contraire il lui disait toujours-
— 197 —
qu'elle serait découverte, ce qui fat cause qu'elle lui
proinit qu'elle ue viendrait pas.
Interrogée pourquoi ayant prorais à son frère qu'elle
ne viendrait pas elle n'a pas laissé <le venir.
Répond que c'est à cause qu'une de ses soeurs
nommée Suzanne lui a donné un déplaisir.
Interrogée quel est ce déplaisir.
Répond en pleurant qu'il est fâcheux de le dire d.e-
vant tout le monde.
Sommé de déclarer quelle est ce déplaisir.
A quoi elle n'i. voulu rien répondre, continuant de
{tleurer, et sur l'heure a dit qu'elle le dirait à M. l'in-
tendant, et l'ayant fait approcher elle nous l'a déclaré
bas.
Et plus avant n'a été interrogée, lecture faite à la
dite qui répond, des interrogatoires et réponses susdits,
el!e a dit que ses réponses contiennent vérité, y a per-
sisté et déclaré ne savoir signer de ce enquise, et a
été renvoyée en prison.
Bochart Champigny
Jean Bochart, chevalier, seigneur de Champigny,
Noroi et Verneuïl, conseiller du Roi en ses Conseils,
intendant de justice, police et finances en Canada.
Etant nécessaire d'informer contre celle qui a ap-
porté les fausses nouvelles qui courent en cette ville
delà venue des Anglais et autres circonstances qui
sont contre les intérêts du Roi et ceux de la colonie, et
ne pouvant nous même faire cette information à cause
du voyage que nous sommes obligé de faire incessam-
ment à Montréal pour le service de Sa Majesté, nous
avons commis et commettons le sieur de Lotbinière,
lieutenant-général de la prévôté de Québec et notre
subdélégué, pour en notre absence informer du fait en
— 193 —
question, décréter contre la dite fille et autres qu'il ap-
partiendra, faire subir interroi^atoire et généralement
faire toutes les poursuites nécessaires à ceteiFet jusqu'au
jugement définitif ; Mandons à toutes personnes d'avoir
égard et de déférer à notre présente commission à peine
de désobéissance.
Fait à (Québec le quatorzième juin 1696
Bochart Champigny
Par Monseigneur
André
L'an mil six cent quatre vingt seize le quatorzième
jour de juin.
Nous avons fait tirer «les prisons Anne Edmond, y
détenue laquelle après serment par elle prêtée de dire
vérité.
Interrogée de ses nom, âge, qualité, pays natal et
demeure.
Répond son nom être Anne Edmond, âgée de seize
ans, fille, fille de René Edmond et de Marie LaFaille,
habitant de l'île Saint- Laurent, paroisse de Saint-Fran-
çois, demeurant chez ses dits père et mère, qu'elle n'a
point de profession particulière, native de la dite île et
même paroisse.
Interrogée comment elle dit être fille vu qu'elle porte
l'habillement d'un homme, étant vêtu d'un habillement
d'homme, capot, culotte, bas, souliers, chapeau et che-
mise d'homme.
Répond parce qu'on lui a fait faire ce qu'elle a dit
après avoir beaucoup rêvé.
Interrogée qui lui a dit de s'habiller ainsi.
Répond que ce sont les nommés Robert et Joseph
Gaulin, René Edmond frère d'elle qui répond et Jean
Laviolette, tous habitants de la dite île.
— 199 —
^ Interrogée depuis quand elle s'est ainsi résolue de
s'habiller en homme.
Répond qu'il y a deux mois que les dits susnommés
lui avaient mis cela dans la tête.
Interrogée qui est celui qui lui en parla le premier.
Képond que c'est Joseph Gauliu.
Interrogée ce qu'il lui dit.
Répond que le dit Joseph Gaulin lui dit qu'il fallait
•ju^'elle s'habillât eu homme et vait en cette ville le
même jour que les habitants partiraient de Fîle, et
qu elle vint dire à monseigneur le gouverneur général
qu'elle était un garçon qui se sauvait des Anglais et
qu'elle lui venait donner avis que les dits Anglais ve-
naient peur attaquer ce pays et qu'avant de partir de
Boston elle avait vu trente deux navires qui se dispo-
saient à partir, et qu'il y en avait quatre dans la rivière
à Tadoussac. Le dit Joseph Gaulin lui disant de bien
assurer cela et dire qu'elle avait vu les quatre navires
en passant à Tadoussac, que cette nouvelle empêche-
rait qu'ils n'allassent en guerre, que étant ainsi dégui-
sée elle ne serait point reconnue et que quand elle le
serait qu'il ne lui arriverait rien en lui disant: "Qu'est-
ce que l'on pourrait faire à une lille ? "
Interrogée en quel endroit le dit Jo.seph Gaulin lui
a parlé la première fois.
Répond chez elle, dans la maison de son père.
Interrogée s'ils étaient seuls.
Répond que oui, qu'il y avait bien un de ses petits
frères mais qu'ils ne se cachaient pas de lui parcequ'il
n"a que neuf ans.
Interrogée à qui elle a commencé à parler de ce
dessein là.
Répond à son frère René.
Interrogée ce que le dit René lui répondit.
— 200 —
Répond qu'il lui dit de ]irendre bien garde d'être
découverte, puis lui dit : "Quand on le ferait, qu'est-ce
qu'on ferait à une lille ? "
Interrogée à qui elle en a parlé ensuite.
Eépond qu'elle n'en a parlé à personne mais que
Robert Gaulin lui demanda lejour de la Pentecôte si
elle était toujours dans le dessein qu'elle avait pris
avec son frère Joseph et qu'elle lui dit que oui. Sur
quoi le dit Robert lui dit : " Cela me servira à moi com-
me aux autres. "
Interrogée comment elle en avait parlé à Jean
Laviolette.
Répond ce fut le dimanche de devant la Pentecôte que
Joseph Gaulin appela elle qui répond. René Edmond
son frère et le dit Jean Laviolette et s' adressant à elle il
lui demanda si elle était toujours en résohition de faire
ce qu'ils avaient dit. Qu'elle répondit que oui, et,
qu'alors le dit Jean Laviolette dit que cela lui servi-
rait comme aux autres, qu'alors le dit René Edmond,
son frère dit au dit Joseph Gaulin qu'il .prit bien gar-
de et qu'elle qui répond n'avait assez de conduite
pour exécuter un dessein comme celui-là, et que si il
lui en arrivait du mal, que lui Joseph Gaulin ne man-
gerait jamais de pain,et qu'aujourd'hui un père récol-
let qu'elle ne connaît point et qui lui a parlé dans la
chambre où elle était enfermée au château, lui a dit
qu'elle était bien heureuse d'avoir affaire à un bon
gouverneur parce que sans cela elle aurait le fouet.
Interrogée si Robert Gauhn n'était pas avec elle et
les dits Joseph Gaulin, Jean Laviolette et le dit René
Edmond le dit jour de dimanche d'avant la Pentecôte
et en quel endroit.
Répond que le dit Robert Gaulin n'y était pas et
que ce fut dans les fredoches derrière l'église qu'ils se
parlèrent.
— 201 —
Interrogée si son père et sa mî-re n'ont pas su le des"
sein qu'elle avait.
Eépond qu'ils ne savent rien et qu'à l'heui-e qu'il
est ils sont en peine d'elle et qu'ils la chercheront.
interrogée si elle a quelque nouvelle de cette peine
de ses jière et mère.
Kép( nd que non mais que ne la trouvant plus cela
leur donnera de la peine ne sachant ce qu'elle sera de-
venue piincipaltment lorsqu'ils verront ses hardes
dans le Cdtire de son frère, et qu'ils ne trouveront plus
celles de son dit frère.
Interrogée comment il est possible qu elle n'ait ja-
mî.is parlé à ses père et mère du dessein qu'elle avait
concerté avec le dit Joseph Gauhn.
Répond qu'elle n'avait garde de leur dire parce-
que ils ne l'auraient pas laissé faire.
Interrogée si son dit fière René ne leur en a pas
parlé.
Répond que non et que s'il leur en avait parlé, la
mère d'elle qui répond lui aurait bien dit.
Et attendu l'heure de midi nous avons mis la con-
tinuation du dit interrogatoire à ce jourd'hui une heu-
re de relevée et avons la dite Edmond renvoyé en
prison.
Et le dit jour deux heures de relevée en continuant
le présent interrogatoire avons fait tirer des prisons la
dite Anne Edmond, laquelle a pris serment.
Interrogée en quelle lieu elle a pris les habits d'hom-
me qu'elle porte.
Répond chez son père.
Interrogée qui les lui a donnés.
Répond que personne ne lui a donnés et que son
frère René partant de chez sou dit père donca à elle
qui répond la clet de son coffre. Que les dits habits
— 2u2 —
sont ceux de son dit frère qu'elle a [n-ir dans s>i.
coffre.
Interrogée ou elle a mis ses habits à ellx?.
Répond qu'elle les a quittés.
Interro.!J::ée en qnel lieu elle les a quittés-.
Répond dans le même coffre de son dit frère, où elle
î.yiris ceux qu'elle porte.
Interrogée pourquoi son frère lui a doni>é la clet de
son coffre et n-e la donnait pas plutôt à son père ou à
sa mère.
Répond qu'il ne s'en souciait pas.
Interrogée si son frère ne lui donna pa« la dite clef
pour qu'elle prit ses habits afin de se déguiser dans W
dessein qu'ils avaient formé ensemble.
Répond que son dit frère ne lui parla point de cela,,
et que même elle lui avait dit qu'elle ne viendrait
point en cette ville pour donner la nouvelle des Anglais,
parce qu'elle avait peur d'être découverte et qu'elle
serait perdue.
Interrogée ce qui l'a donc obligé de venir déguisée
et travestie comme elle a fait.
Répond que c'^est un déplaisir qu'une d.e ses sœurs-
lui a donné qui s'appelle Suzanne.
Interrogée quel est ce-déplaisir.
Répond qu'elle ne le dira point.
Interrogée quelle raison elle a de ne point déclarer
le sujet qu'elle dit avoir eu do faire une chose si ex-
traordinaire.
Répond que c'est pas une cho.-e à dire.
Interrogée si sa soeur l'a trouvée eoucliée avec quel^
que homme.
Répond qu'elle ne le dira point.
Interrogée si elle ne sait pas qu'elle est obligée de
dire vérité quand elle est interrogée par un juge qui a.
le pous'oir de lui faire dire..
— £03 -~
Répou.l <jire]le .?àtlMen r,a'elle y est oblio-e^e nai^
■Hne.e n'..t pas une chose à dire, sinon à son con£
Interrogée si eUe ne voit j.a., que dire q.reiJe a ur.
aison de ^etre amsi dégui.ée et taire ce Leul l Ht
San. vouloir expliquer cette raison cela domu lieu de
Y'oire que oa été méchamment qu'elle l'a fait enrui e
do la resolunon qu'elle en avait prise
Auquel mterrogatoire elle u'h voulu répondre étant
<lemeuree comme stupide et interdite
Interrogéesilor.r,u'eneparlaàson frère de ce qu'elle
^^^U , évolue avec Jos<3ph Gaulin le dit son frère ne lui
^bt pas que lorsqu'elle voudrait venir en ceUe vi e
ponr débiter les méchantes nouvelles qu'ils afaien -n
veiitees e le trouverait Dorval tout prêt\ la pass
Repond que son frère ne lui nomma personne mais
m rl,t seulement qu'elle n'avait qu'à marche l^ on^
<le la cote jusqu'à ce qu'elle trouta un homme 0^?
passa etqu elle n'a trouvé que le dit Dorval qui iVi'
voulu passer l'ayant demandé à plusieurs a it " ,e
sonnes qui toutes Pavaient refusée ^
Interrogée si eeux qui réinsèrent de la passer la con
naissaient. ^ "^-ei ja con-
Répond que non et que personne de l'île ne la re
connut quoiqu'elle ait mangé en deux end oit nue
même personne ne l'aurait r^econnue sans un nom m!
^cl^^i^r ""' ^ffi-'^^PourmettrelamaiX;:
Jj'terrogée si le dit Dorval ne la reconnut pas lors^
<iU il lui parla pour la passer. ^
Répond que non.
Interrogée ce qu'elle dit au dit Dorval
Repond qu'elle lui dit qu'elle le priait de la passer •'.
h^ cote de Beaupré croyant ensuite de venir pir Te'-re
— 204 —
et que le dit Dorval lui dit que ne sachant i>as le che-
min delà cote de Beaupré elle n'avait qu'à se mettre
dans son canot, et qu'il la mènerait à Québec où il ve-
nait chercher des terrines.
Interroçcée pourquoi le dit Dorval lui ott'rait de la
mener à Québec puisqu'elle lui demandait d'aller à la
côte de Beaupré.
Eépond qu'elle dit au dit Dorval que quand elle
serait à Beaupré qu'elle viendrait par terre à Québec
ce qui iit que le dit Dorval s'oftrit de la mener à Qué-
l>ec comme elle a dit.
Interrogée si elle ne parla point au dit Dorval de ce
qu'elle venait faire à Québec avant de partir de ï'île.
Répond que non.
Interrogée si ce n'est pas le dit Dorval qui l'amena
au château.
Répond qu'il l'amena jusqu'à la porte du dit château
et qu'il la laissa, lui montrant les gardes de monsei-
çfueur le gouverneur général, et lui disant qu'elle n'a-
vait cpa'à s'adresser à eux.
Sur quoi nous avons remontré qu'il fallait bien qu'elle
eût dit au dit Dorval ce qu'elle venait faire eu cette-
ville puisqu'il l'amena au château.
Répond que le dit Dorval ne la connai&sant point, il
la prit pour un homme qui venait de loin.
Interrogée quelle raison elle a de dire qu'elle n'a
pas parlé à Dorv^al de ce qu'elle venait faire à Québec
puisque aussitôt qu'elle fut à terre le bruit se répandit
partout que les Anglais devaient venir nous attaquer..
Répond que c'est parce qu'on ne la connaissait pas
et qu'on la prit pour un Anglais.
Interrogée qui sont ceux avec lesquels elle avait
formé le dessein de venir débiter cette fausse nouvelle.
Répond qu'elle les a nommés.
— 205 —
Interrogée si il n'y a pas eu d'autres personnes qui
aient eu part à ce dessein.
Répond qu'elle n'a point connaissance que d'autres
le sussent, n'en ayant jamais parlé à d'autres.
Interrogée comment elle a débité cette nouvelle et
ce qu'elle a dit.
Répond qu'elle ne s'en souvient pas et qu'une per-
sonne de son âge n'a pas trop bonne mémoire.
Interrogée si elle n'a pas dit qu'elle s'était sauvée de
Boston où elle avait vu trente-quatre navires «|ui de-
vaient partir pour venir attaquer cette ville, qu'elle
avait même vu embarquer de la poudre dans les dits
navires pendant quatre jours, ce qui Tavait engagée
de venir s'étant échappée afin d'en donner avis.
Qu'elle avait aussi vu brûler le sieur d'Iberville qui
avait été pris devant Boston, qu'elle-même avait été
obligée d'aider à le brûler y étant contrainte par les
Anglais, et que venant de la Rivière-du-Loup elle
avait vu quatre navires anglais devant Tadoussac les-
quels navires portaient pavillon blanc, quoiqu'anglais,
et qu'il devait y avoir sur la flotte anglaise onze mille
hommes dont il y avait trois cents Français pris avec
le sieur d'Iberville lesquels devaient brûler et ravager
toutes les côtes de ce pays, étant plus méchants que
les Anglais même avec lesquels ils avaient pris^ parti.
Répond qu'elle a dit toutes ces choses, mais que
nous pouvons bien croire qu'elle n'a pas pris cela sous
son bonnet, et qu'on lui a tait dire.
Interrogée qui lui a donc fait dire.
Répond qu'elle nous a déjà dit que c'est Joseph
Gaulin.
Interrogée comment elle a si facilement entrepris
de dire des choses de cette conséquence sur le simple
dire du dit Gaulin.
— 20 tJ —
Répond parcequ'elle croyait en taisant cela empê-
cher que monseigneur le gouverneur général partit
pour aller faire la guerre aux Iroquois, les dits Gaulin
et René Edmond lui disant tous les jours qu'elle ne
les reverrait jamais et qu'on les menait à la boucherie
que les dits Robert Gaulin et Jean Laviolette lui di-
saient la niênie chose, nous priant de lui dire si le dit
René Edmond son frère ne sera point châtié, parce que
ce n'est pas la malice qu'il a qui lui faisait dire et que
les autres en étaient cause.
Interrogée quelle part elle prend à la conservation
du dit Joseph Gaulin.
Répond que c'est plutôt pour la conservation de son
frère que pour lui, et que si c'était quelque garçon
bien fait nous pourrions dire qu'elle eu serait amou-
reuse mais qu'aussi bien qu'elle c'est un gros mal bâti.
Interrogée pourquoi elle ne veut pas avouer qui
sont ceux qui véritablement ont eu le dessein d'empê-
cher que l'on alla à la guerre et qui l'ont fait agir.
Répond que voilà déjà trois ou quatre fois qu'elle
nous l'a dit.
A elle remontré qu'elle ne nous a pas dit la vérité
ayant dit que ça avait ét<^le dit Joseph Gaulin qui lui
avait parlé le premier il y a près de deux mois, que le
dit Gaulin son frère René et Jean Laviolette ne lai en
ont parlé que le dimanche de devant la Pentecôte der-
rière l'église de Saint-François et que Robert Gaulin
ne lui a parlé que le mêmejour de la Pentecôte, puis
a dit que tous lui avaient fait faire ce qu'elle a fait.
Répond que c'est bien eux tous qui en sont cause
et qu'ils lui en ont parlé comme elle a dit, et pas au-
trement.
Interrogée si elle ne sait pas que c'est un des plus
grands crimes que l'on puisse commettre que de vou-
loir s"opposer aux commaudeineats des personnes qui
ont l'autorité du Roi en main et empêcher Texécution
des choses qu'ils entreprennent.
Ré[tond en ces termes : " Croyez-vous, monsieur,
(juc; j'avais assez de conduite pour connaître les con-
séquences. Ça, c'était à ceux qui me le faisaient faire à
la voir. "
Interrogée comment elle est si disposée à sui^'re les
mauvais conseils.
Répond qu'elle croyait exempter son frère d'aller
eu guerre.
A elle remontré que ce n'était pas pour exempter
son frère puisqu'elle prit cette résolution avec Joseph
(laulin seulement.
Répond que le dit Gaulin lui dit qu'en faisant cela
elle exemptait tous, son frère comme les autres.
Interrogée si elle est en bonne réputation dans l'île
Saint-Laurent.
Répond que oui et que nous pouvons nous en in-
former.
A elle remontré qu'il n'est pas cependant d'une
honnête fille de s'habiller en homme.
A quoi elle n'a rien répondu et a baissé la tête.
Interrogée si d'autres personnes que celles qu'elle a
nommées n'ont pas eu connaissance de ce qu'elle avait
entrepris de faire.
Répond que non.
Interrogée si elle n'avait pas promis au dit Joseph
Gaulin de le suivre à la guerre.
Répond : non, monsieur.
Et plus avant n'a été interrogée, lecture faite à elle
<|ui répond de ses interrogatoires et réponses ci-dessus,
elle a dit que ses dites réponses contiennent vérité,
— 208 —
j a persisté et a déclaré ne savoir écrire ni sii^ner de ce
interpellée et a été reiivo^-ée en prison.
R. L. Chartier de Lotbinière
Rageot
Soit communiqué au procureui- du Roi.
Fait à Québec ce quatorze juin 1696.
R. L. Chartier de Lotbinière
Vu l'interrogatoire ci-de8sus,ensemble celui de René
lîdniond avec les confrontations du dit Edmond à la
dite Anne, et de la dite Anne au dit Edmond, en
date de ce jour, je requiers pour le Roi que la dite
Anne soit écronée, que le dit Dorval soit interrogée ;
l'interrogatoire duquel servira de déposition si le cas y
échoit, au surplus qu'il soit informé du fait dont il
s'agit, pour de fait et à moi communiqué requéri':'ou
conclure ce que de raison.
Fait à Québec les dits jour et an que dessus.
Dupuy
L'an rail six cent quatre vingt seize le quatorzième
jour de juin.
'Xous avons fait tirer des prisons René Edmond
y détenu, lequel après serment.
Interrogé de ses nom, âge, pays natal, qualité et
demeure.
Répond son nom être René Edmond âgé de vingt
ans, qu'il n'a point de métier, demeurant à l'île Saint-
Laurent chez René Edmond son père en la seigneurie
d'Argentenay.
Interrogé depuis quand il a été commandé pour
monter en guerre avec monseigneur le gouverneur
général.
Répond qu'il ne se souvient pas bien du temps.
Interrogé quelle raison il a de vuuloir s'empêcher de
faire ce voyage.
— 209 —
Rél.)<)iM_l qu'il ne dcnjaiitle pas mieux que de le
faire.
Interrogé s'il est vrai qiril soit y\ prêt à faire ce
voyage i)ourquoi il a obligé sasœur de se déguiser et se
travesti 1- eu homme pour veuir douuer les fausses nou-
velles qu'elle apporta le jour d'hier.
Eépond eu ces termes : " Je \ous demande pard(Ui,
je ue Jui en ai jamais parlé. "
Interrogé pouicpioi il dénie d'eu avoir parlé à sa
sœui- Aune Edmond puis(ju'il est vrai que Joseph
Gauliu et lui sont ceux qui lui ont dit de se vêtir en
homme aussitôt qu'ils seraient partis de l'île et veuir
dire eu cette ville, étant ainsi travestie, qu'elle était
un garçon qui se sauvait de Boston et que les Anglais
se disposaient à venir attaquer cette ville.
Eépond qu'il se peut faire que Joseph Gauliu lui ait
dit mais que lui qui répond n'en a jamais parlé à sa
dite sœur ni n'en a point ouï parlé au dit Gauliu.
Interrogé si sa dite sœur ne lui a pas dit ce qu'elle
avait concerté là dessus avec le dit Gaiilin afin de les
empêcher de monter en guerre.
Képoud Cju'elle ne lui en a jamais parlé et qu'il
n'aurait eu garde de lui donner ce conseil là, puisqu'il
ne demande pas mieux que de faire le voyage.
Interrogé si le dimanche d'avant la Tentecôte le
dit Joseph Gaulin n'appela pas lui qui répond avec la
dite Anne sa sœur et Jean Laviolette et si tous ensem-
ble ils ne se retirèrent pas derrière l'église de Saint-Fran-
çois dans les fredoches, et si étant là le dit Joseyih
Gaulin ne demanda pas à sa dite sœur si elle conti-
nuait dans sa résolution.
Répond que ce jour là il . était à la Sainte-Famille
pour la revue que l'on faisait, pour voir ceux qui
avaient des fusils et qu'il n'alla point à Saint-François.
Interrogé si lui qui répond ne dit pas au dit Joseph
— 210 —
(Jatilin sur ce qu'il disait à sa dite sœur de prendre
garde à lui et que si sa dite spar était reeouuaii, lui
dit Josepli Gauliu ne mangerait jamais de pain.
Répond qu'il n'a jamais parlé de cela disant : " Mon-
sieur, je vous dis la vérité comme elle est. "
A lui remontré qu'il faut que lui ou sa sœur soient
de grands menteurs puisque c'est elle qui vient de
nous dire qu'il avait connaissance de ce qu'elle devait
venir donner nouvelle que les Anglais devaient venir
nous attaquer, faisant semblant d'être un garçon qui
s'échappait de Boston, et par là empêcher que l'on ne
montât en guerre.
Répond qu'il est prêt encore de lever la main (pi'il
n'en a jamais eu aucune connaissance, et ne lui en a
jamais parlé non plus qu'à Gaulin ni à personne.
Interrogé si le dit Joseph Gaulin vov'kit sjuvent sa
dite sœur nommée Anne.
Répond qu'il la voyait bien quelques fois,mais qu'i/
y avait plus d'un mois qu'il ne l'avait vu lorsqu'il vint
leur dire adieu, qui était le vendredi de devant lu
Pentecôte.
Interrogé si le dit Joseph Gaulin ne recherche paS'
sa dite soeur en mar'iage.
Répond que sa dite soeur lui a dit, mais que le dit
Gaulin n'en a jamais parlé à «on père ni à sa mère ni
même à lui qui répond, que sa dite soeur lui a dit aussi
que le dit Gaulin lui avait donné des gages, mais-
(qu'elle n'a jamais voulu les montrer à son père ni à sa
mère ni à lui qui répond, ce qui lit que son père la
([uerella, pourquoi elle s'enfuit le soir et lui qui ré-
pond l'alla chercher le lendemain après que son père
eut cherché jusqu'à niinuit sans la pouvoir trouver,
et lui qui répond la trouva à un quart de l'eue de
chez eux, chez un nommé Martineau.
Interrogé si sa soeur ne s'est janiaie déguisée en
homme.
— 211 —
Rt'pniul que iioii (lipîiiit : •' Je ne sais pas nui lui a
m s cela en tête."
iMteriogéRi sa dite soeur aime le dit Joseph Gaulin.
Kepond oui, elle l'aime beaucoup à ce qu'elle peut
moriiivr au moius.
Interrogé m ce n'est pns l'amitié qu'elle a ix)ur le
<lit .Joseph Gaulin cjui l'a obligé de faire ce qu'elle a fait.
Ré].«nfl <îela se pourrait bien,car je ne fus jami-is plus
surpri-j (jue quand j'appris cela liier.
Kt plus avant n'a été ititeirogé, lecture faite au dit
qui répond, des intcrrogatoires^et réponses <i-dessus, il
M dit que ces dites réponses contiennent vérité, y a
persisté et déclaré ne savoir écrire nisignerde ceintèr-
pel1é suivant l'ordonnance et a été renvoyé en jtrison.
R. L. Chartier de Lotbiuièie
. Râgeot
feoit communiqué au procureur du Roi.
Fait à Québec ce quatorze juin 1696.
R. L. Chartier de Lotbinière
{A suivre)
GREFFIERS DE LA COUR DES PLAIDOYERS
COMMUNS DU DISTRICT DE QUÉBEC
Wm Klnck |
J -'an-Claude Panot j' ■ ^^ février 1765
Xicolas-Ga^pard Boisseau 30 septembre 1766
David Lynd 7 n,ai 1767
u 111 Miers (durant l'absence de Lynd) 14 juillet 1768
David Lynd I5 juillet 1769
David Lynd )
Nicolas-Gaspard Boisseau ( 1er mai 1776
Pierre-Louis Panet (1). . . / 22 septembre 1783
F.-J. AUDET
(Ij 11 occupa son ]X)stc jusfiuà l'abolition de cette cour
PIKRRE LeMOVXI-: DIHERYfLLH]
— 213 —
RÉPONSES
cJeun 'Peri'^ et Pierre Moreau dit la Ttuipiiie.
(IV, V, 458.) — " Dès les premiers temps de la colonie
(le la Nouvelle-France, écrit Henr^ Barrisse, les mis-
sionnaires, puis les gouverneurs et lés intendants, trou-
vèrent de précieux auxiliaires dans des Français, pres-
que tous venus de Normandie, qui incapables de se
plier aux exigences de la vie de colon, ou préférant
mener une existence remplie d'aventures et de dan-
gers, se livraient à des courses souvent indépendantes
et à un commerce plus ou moins clandestin chez les
sauvages. Ils revenaient de leurs expéditions loin-
taines avec une coimaissancc du pays et de la langue
dos indigènes ; et comme messagers, comme interprètes,
comme pionniers, ils rendirent des services que leur
titre de simples agents, ou même l'épithète de fourettrs
des bois pour plusieurs a fait oublier. " (1)
Dans cette catégorie Brûlé, Couture, NicoUet, Jolliet,
llertel, Perrot sont bien connus. A l'aide des Rela-
lions des Jésuites et des mémoires contemporaine, on
peut retracer leurs courses périlleuses. Qui connaît
Pierrre Moreau dit la Taupine ? Quels sont ceux qui
ont entendu [larler de Jean Peré ?
Les courses de ces deux hardis aventuriers se con-
fondent tellement que la plupart de nos historiens ent
fait de Peré et de Moreau dit la Taupine un seul per-
sonnage.
Essayons de les remettre chacun à leur place.
Le Journal des Jésuites nous apprend que c'est en
juin 1660 que Jean Peré arriva dans la Nouvelle-
France :
(l) Notes sur la Nouvelle- France, y). 174.
— 2U —
" Le 12 (juin 1660), un pamedi, parut lé premier
vaisseau de Normandie ensuite du nouveau traité fait
pour le commerce du pays par le sieur de Bécancour
et la pemaine suivante vinrent M. le Gani^jneur dans
une chaloupe, M . Denis le jeune avec le P. Fréniin,
et le lendemain jeudi, une autre chaloupe, où étaient
Massé, Peré et autres petits marchands. '" (1)
En 1667, Peré forme une société avec Corneille
Tecle, Mathurin Normandiii, Robert Oachelièvre,
Dugast, LeValon, poui- aller traiter aux Ottawas.
Les trois premiers lournissaient les marchandises né-
cessaire et devaient avoir la moitié des profits. Cette
société amena un procès devant le Conseil Souverain.
Cette même année 1667, le R. P. Allouez était ar-
rivé à Québec portant avec lui ;les éciiantillon-: do
cuivre qu'il avait recueillis sur les bords' du lac Supé-
rieur.
Louis Jolliet et Jean Peré furent envoyés par l'in-
tendant Talon pour reconnaître si ces échantillons ne
provenaient pas de quelque mine de cuivre.
Le 11 novembre 1669, Jean-Baptiste Patoulet, secré-
taire de l'intendant, écrivait au ministre :
" Les sieurs Jolliet et Peré, auxquels M. Talon a
fait paver, à l'un 400 livres et à l'autn; lOOU livres,
pour aller connaître si la iiiino de cuivre qui se trouve
au-dessus du lac Ontario et dont vous avez vu quel-
ques morceaux est abondante, facile h extraire et à
faire descendre ici, ne sont pas encore de retour. Le
premier devait l'être dans tout le mois de septembre
dernier, et cependant on n'en a aucune nouvelle, <le
manière qu'il faut remettre à l'année prochaine à
(1) J'Mition BiuTows. vol. XLV. ]). 15(!.
215
vous donner une connaissance certaine du fruit qu'on
devra attendre de la dite mine. "
Jolliet arriva à Québec peu de temps après.
11 revenait plus riche de renseignements sur le pays
et ses habitants que de données certames sur la mine
de cuivre. Il avait laissé chez les Ottawas son com-
l»a^non, Jean Peré, qui devait continuer ses recherches.
Le 10 novembre 1670, Peré n'était pas encore de
retour à Québec. A cette date, dans un mémoire
adressé au Koi, Talon se plaint de ne pas recevoir de
Peré les " éclaircissements '' qu'il on attdndait. Le
coureur des bois était resté au Sault Sainte-Marie oii,
sans doute, la trait* était plus profitable que les re-
cherches scientifiques. (1)
Enfin, après bien des atermoiements, Peré annonça
à Talon qu'il y avait effectivement une mine de cuivre
[irès du lac Supérieur.
Le 1er octobre 1672, Jean Peré signe, devant
Rageot, notaire, un contrat de société avec Louis
Joliiet, François de Chavigny, Zacharie Jolliet, Jean
Plattier, Jean Thiberge et Jacques Largelier pour faire
voyage au pays des Ottawas et y faire la traite. La
dépense de ce voyage se monta à trois mille livres.
Peré eut pour sa part de profit trois cents livres. (2)
En 1677, on trouve le sieur Peré au fort Frontenac.
Dans un mémoire au ministre daté du 10 novembre
1679, l'intendant Duchesneau se plaint que le gou-
verneur de Frontenac protège les coureurs des bois :
" Monsieur de Sissé, homme de qualité, prêtre du
séminaire de Samt-Sulpice établi dans l'île de Montréal
(1) Ei-nest Gagnon, Louis Jolliet, pages 15 et 16.
(2) Jugements et délibérations du Conseil Souverain de la
Nouvelle- France, volume 1er, p. 8 3 1.
— 216 —
que ses aflaires domestiques obligent Je p;)s~er en
France, vous dira, si vous lui voulez faire l'honneur de
l'entendre, que le nommé Peré ayant pris la résolution
de courir les buis était allé à Orange pour s'ahouciier
avec les Anglais et pour y porter son castor, atin
d'avoir des canons de porcelaine pour retourner traiter
aux Ottawas, qu'il y fut arrêté par le Gouverneur de
ce lieu et envoyé au major Andros, gouverneur géné-
ral qui a sa résidence à Manatte, que son dessein était
de lui proposer de lui amener tous les coureurs de bois
avec leurs pelleteries s'il les voulait recevoir, et même
qu'on croit qu'il se faisait fort de se joindre avec
Dulut et se rendre maîtres de tous les coureurs, qu'on
pense même que le dit Peré devait donner espérance
d'attirer tout le commerce des Ottawas, après avoir été
bien reçu et fort caressé du major Andros et amené
avec lui le nommé Poupart, habitant de ce pays, et le
nommé Turcot, français réfugié depuis longt mps par-
mi les Anglais pour ériter la punition des crimes
qu'il avait commis. " (1)
En 1Ô84, Peré et deux autres Français se rendirent
jusqu'à la baie d'Hudson. Ils furent bien reçus par
\e» Anglais qui y faisaient le c(miraerce. Après quel-
ques jours de séjour au milieu d'eux, nos trois voya-
geurs prirent congé. " Ils se retirèrent le long de la
mer ; le troisième jour, comme ils se reposaient, ayant
laissé leur canot échoué, ne se défiant point de la
marée, lorsque le canot tut en flotte, ,un petit vent de
terre le poussa au large sans qu'ils s'en apperçurent ;
ainsi ils se trouvèrent dégradés ce qui les détermina à
retourner par terre chez les Anglais. "
(1) Documents relatice tothe colonial historyof the state
of Nev:- York. vol. IX, p. 132.
— 217 —
Le coniri)i.ii('iant anglais soupçonnant les trois Fran-
<,ais de mauvais cU ssein les fit arrêter. Il en envoya
deux à l'île Cbarleston, à dix Menés au large, et garda
l'eié au tort avec lui.
Les deux prisonniers de l'île Charleston fabriquè,-
rent un canot d'écorce d'épinette avec lequel ils tra-
vercèrent sur la terre ferme où ils trouvèrent des Sau-
vages qui les ramenèrent à Michillimakinac. M. de
la Durantaye, qui conimaridait ce yoste, donna im-
médiatement avis au gouverneur général de la déten-
tion de Peré à la baie d'IIudson.
Aussitôt les négociants de Québec et de Montréal
proposèrent au gouverneur d'aller enlever les trois
forts que les Anglais occupaient à la baie d'Hudson,
L'expédition se tit dans l'biver de 1686, et eut un
jdein succès. Mais on ne put délivrer le sieur Peré
pour la bonne raison que le commandant anglais l'a-
\a\t envoyé en France par voie (l'Angleterre. (1)
Peré revint dans la Nouvelle-France au printemps
de 1687. (2)
On cotuiait l'effroyable liicherie commise envers
les lro(piois par le gouverneur de Denonville. Pen-
dant l'biver de 1687, l'intendant Champigny, sur l'or-
dre du iJ:ouverneur, invita tous les Iroquois à une
grande fête qui devait avoir lieu au mois de jiiin sui-
vant an fort Frontenac. Le jour fixé, tous ces Froquois
qui s'étaient rendus là avec l'espoir de prendre part
à un gland festin, furent faits prisonniers et envoyés
à Québec dans les fers. De là, ils furent dirigés sur
la France pour servir sur les galères du roi.
Peu satisfait de ce • oup de filet, M. de Denonville
envoya Peré, assisté d'un détacbement de quarante
(1) i.'ollection de inanus'Vits. vol. I, j)p. ôôlî et 558.
(-) Collection (l<: manuscrits, vol. I. ]>. 5<J0.
— 218 —
Canadiens, sous le commandement de Repentig'uy et
de Portneuf, pour saisir, au nord du lac Ontario, tau*
les Iroquois qu'il rencontrerait à vingt-cinq lie-ies du
fort. Peré tomba à l'in[)n>viste sur les village-; iro-
quois situés au nord du lat; Ontario et prit dix-huit
hommes et soixante-deux femmes et enfants.
C'est aussi Peré qui s'empara du fangeux Oureouaté^
le persécuteur du Père de Carheil. Knvoyé aux ga-
lères, Oureouaté revint au Canada avec Fr. 'Utenac,
dont il était devenu l'ami, en 1689. (1)
En 1690, il fat question d'une expédi'ion contre
Manathe et Boston. Le gouverneur de Deiio iville
dans un mémoire à M. de Seignelay, eo janvier 1690,
dit :
" Le nommé Peré, qui est à La Rochelle connaît par-
faitement les environs de Manathe du coté des terres ;.
Peré peut servir très utilement à cette entreprise ; il
est de bonne volonté. " (2)
C'est la dernière fois, croyans-naus, qu'il est fait
mention de P«ré dans notre histoire.
Il est prol>able qu'il mourut en France.
. Un de ses frères, Armand Peré, était marcha id à
LaRochelle. Il fut intéressé dans la traite des Otta-
vras pendant un certain temps.
Un mot maintenant de Fierre Moreau dit la Tau-
pine.
Il était né vers 1639 àSaint-Kric de Massa, Xaintes,
en Saintonge, du mariage d'Abraham Moreau et de
Marguerite Nauret.
C'est en 1664, ou peii avant, «j^u'il passa ici. Peut-
(1) Documents relative tothe colonial historyof the state
of New-York, xcA. IX, p. 362, 363.
(2) Collection de 7ibanuscritS; vol. II, p. 5.
— 219 —
être même arriva t-il en 16 uo comme soldat dans le
réfifiment de Carignan.
En 1670, l'intendant Talon envoya les sieurs de
iSaint-LusL^on et de LaSalle prendre possession des
pays situés autour des grands lacs. Saint-Lusson pas-
sa l'hiver chez les Amikoués, sur les bords du lac
Huron, et fit avertir les nations du nord et les Sau-
teurs de se réunir au sault Sainte-Marie. Au prin-
temps, Siiint-Lusson s'y rendit et rencontra les députés
de quatorze nations. Le 14 juin 1671 se fît la cérémo-
nie de prise de possession. Saint-Lusson fit planter
une croix et arborer les arraes du roi de France sur
une éminence qui dominait la bourgade des Sauteurs.
Le procès-verhal de prise de possession est signé,
entre autres personnages, par Pierre Moreau dit la
Taupine. " soldat de la srarnison du château de Qué-
bec. " (1)
Dans le mémoire adressé par l'intendant Duches-
neau au ministre de Seignelay, le 10 novembre 1679,
nous lisons :
'' Le nommé la Taupine, fameux coureur de bois,
qui partit au commencement du mois de septembre de
l'année dernière 1678, pour aller aux Outaouas avec
d€s marchandises et qui a toujours été intéressé avec
monsieur le gouverneur, en étant arrivé cette année et
ayant eu avis qu'il avait traité «n deux jours 150 robes
de castor dans un seul village de ces nations, qui font
près de 900 castors, ce qui est de notoriété publique, et
qu'il avait laissé auprès de Duluth deux hommes qu'il
avait emmenés avec lui, je crus être obligé de le faire
arrêter et de l'interroger ; mais m'ayant représenté un
(1) Documents relative to the hi^tory of the state of New-
York,\iA. IX, p. 804.
— 220 —
oo-ngé de Mr. le gouverneur, par lequel il lui avait"
permis, et aux nommés Lamonde et l-)upuy, ses cama-
rades, d'aller dans les nations outaouuises pour exécu-
ter ses ordres secrets, je le lis mettre en liberté et aus-
titôt qu'il tut sorti, le sieur L'révost, major de la gar-
nison de Québec, vint à la tête de quelques soldats pour
forcer les prisons en cas qu'il y fut encore, suivant les
ordres qu'il en avait reçus par écrit de Mr. le gouver-
neur, conçus en ces termes :
" Le comte de Frontenac, conseiller du Roi en se&
conseils, gouverneur et lieutenant-général pour Sa
Majesté en la Nouvelle-France ;
'' Il est ordonné au sieur Prévost, major de Québec,
en cas que Mr. l'intendant fit arrêter Pierre Moreau
dit la Taupine, que nous envoyons à Québec porter
nos dépêches, sous prétexte d'avoir été dans les bois,
de le faire mettre incessamment en liberté, et d'em-
ployer à cet effet toutes sortes de voies à peine d'an
répondre.
" Fait à Montréal, le 5 septembre 1679 "
(Signé) Frontenac
(Et plus bas) Par Monseigneur, Barrois "
"• Il est certain, Monseigneur, que le dit la Taupine
a porté des marchandises aux Outaouas ; que ses deux
compagnons sont demeurés dans les nations sauvages
apparemment auprès de Duluth, et qu'il y a traité^
qu'il a vu une si grande quantité de coureurs de bois
qu'il n'en a pu dire le nombre ni les noms. "
Le P. Claude Cbauchetière écrivant de Montréal à
son frère, le 7 août 1694, dit :
" Je fus il n'y a que deux jours voir M. l'intendant
pour voir s'il n'y aurait pas le mo3'en d'avoir le congé
de Pierre Moreau qui était autrefois de la compagnie
221
de M. (le la Cliassaigne ;il esta présent à Contrecœur;
son congé ne sera pas pour cette année. (1)
En 1716, il était gardien du port de Québec et de-
meurait dans la haute ville, quartier du Palais. (2)
Il mourut à Québec le 24 août 1727.
P. G. R.
Michel Sidrac Dugué, sieur de Boisbriaud.
(X, VI, 1014.) — Il était fils de Pierre Dugué, sieur de
la Boulardièrc, et de Perinne de Ohambellé,(3) de Per-
se vil, évêcbé de Nantes.
Il servit dans les régiments de Montaigu «t Cham-
bellé. Dans ce dernier corps, il était capitaine lorsque,
en 1664, on organisa une troupe pour l'Amérique, de
sorte qu'il arriva à Québec conservant son grade de
capitaine au régiment de Carignan.
Le 14 juin 16d6, on le voit en garnison à Montréal.
L'automne de 1667, l'intendant Talon lui permit de
faire travailler à des défrichements sur l'île Sainte-Thé-
rèse, près de Repentigny ; le titre de cette seigneurie
lui fut donné le 29 octobre lfi72.
C'est aussi l'automne de 1667 qu'il épousa, à Mont-
réal, Marie Moyen.
11 commandait à Montréal en lù70.
Tout en colonisant un peu l'île Sainte-Thérèse il
avait les yeux fixés sur les belles terres du haut de
l'île de Montréal et, en 1671, voyant Lefrenaye-Brucy
et surtout Berthé-Chailly qui plantaient leurs établisse-
ments dans ces lieux, ii s'empressa d'y ériger un bâti-
(1) Relations des Jésuites. Edition Eurrows. Vol. LXIV,
p. 138.
(2) Recensement de Québec en 1716, publié par l'ubbé
Beiiudel, p. 18.
(3; Elle était parente du mai'échal de ce nom.
222
ment quelconque pour faire acte do possession, mais
bientôt il donna de la valeur à ce poste qui lui fut
concédé régulièrement (19 janvier 1(372) parle Sémi-
naire et qui prit le nom de iiet de Boisbriand. Il est
situé à l'entrée du lao des Deux-Montagnes, et mesure
en superficie 200 arpents.
En 1778, on rencontre Dugué de Boisbriand à l'as-
semblée des notables pour examiner la question de la
traite de l'eau-de-vie.
Vers cette date, il alla demeurer à l'île Sainte-Thé-
rèse, car son tils Joseph-François fat baptisé à la Pointe-
aux-Trembles le 18 mars 1679. (Ij
Trois mois plus tard, il vendait le fief Boisbriaml, au
prix élevé de 1768 livies, à Charles LeMoine de Lon-
gueuil et Jacques LeBer. Jusqu'à 1685 cette propriété
resta aux deux associés,pui8 LeBer le garda seul et lui
imposa le nom de Senneville qu'elle conserve de nos
jours.
Au recensement de 1681, descendant le fleuve, on voit
Longueuil puis l'île Sainte-Thérèse, ensuite le fief Trem-
blay et Boucherville. L'île Sainte-Thérèse compte 9
hommes, 9 femmes mariées, 19 hommes ou garçons,
16 filles — en tout 53 âmes. Ces habitants sont Dugué,
Brien, Catin, Gauthier, Trochon, Limousin, Rague-
neau. Desmares, Voine, Hayet, Masta, Bousquet. Tra-
jean. Choquet. Le seigneur Dugué est porté à 43 ans,
sa femme à 34 ; sept enfants : Jean, 13 ; Marie, 11 ;
Jacques, 10 ; Pierre, 8 ; Jeanne, 6 ; Joseph, 4 ; Eliza-
beth, 1. Domestiques : Jean Deperteau, 51 ; Xicolas
Ragueueau, 33 ; Marie. . . ., 20. 4 fusils, 4 pistolets,
16 bêtes à cornes, 40 arpents de terre en valeur. Trois
colons possèdent chacun de 8 à 9 arpents de terre cul-
(1) Pari'aiii ptir ])rocurutioii, François Dugué, sieur de
Foiigr-ie, licutciuiut -colonel du régiment de Conti.
— 223 —
tivée ; les autres, de 2 à 4 seulement. Il est visible
que Dugué avait vécu en haut de Montréal p r le cora
merce des pelleteries et qu'il continuait ce négoce à
l'île Sainte-Thérèse, car ces défrichements ne donnent
pas l'idée d'un cultivateur indépendant.
Comme il lui fallait de vastes domaines pour subsis-
ter d'après ce régime, il se lit accorder une autre sei-
gneurie, à la côte du nord, le 24 septembre 1683, com-
[trenant " les terres qui sont à commencer où finit la
concession du sieur Daulier des Landes (Terreboune)
dans la rivière Jésus, jusqu'à la rivière Duchêne, icelle
comprise, ce qui compose un front de quatre lieues et
demie sur trois de profondi-ur. Cette seigneurie, dite
dei Mille-Iles, retourna à la couronne le 1er mars 1714,
faute d'être habitée. Cinq jours plus tard, le gouver-
neur et l'intendant l'accordaient à deux fonctionnaires :
1*^ Jean Petit, trésorier de la marine en ce pays, con-
seiller et aniden contrôleur des rentes de l'hôtel de ville
de Paris, marié, en 1706, à Charlotte, fille du capitaine
tSidrac Dugué (alors défunt) ; 2*^ Charles-Gaspard Piot,
écuyer, sieur de l'Angloiserie, chevalier de l'ordre de
Saint-Louis, lieutenant du roi au gouvernement de la
ville de Québec, marié, en 1691, à Marie-Thérèse, fille
du dit capitaine Dugué.
Le capitaine Dugué de Boisbriandprit une part utile
aux campagnes de 1684, 1687, contre les Iroquois, à
la tête d'un bataillon de la milice.
Il décéda à Montréal le 18 décembre 1688, un an
après sa femme.
Trois de leurs fils ont fourni des carrières militaires
remarquables, à la baie d'Hudson, Terre-^euve, con-
tre les Iroquois, aux Antilles, à la Louisiane, dane
l'ouest et au Détroit. La descendance est encore nom-
breuse et bien vue en Canada.
Benjamin Suite
— 224 —
QUESTIONS
1019 — Jean-Paul Godefroy qu'on voit membre du
Conseil de Québec était-il parent de Jean-Biiptiste
Godefroy de Xormanville et de Thonuis Godefroy de
Normanville ? XXX
1020— Le 27 août 1667, MM. de Tracy, de Cour-
celle et Talon enjoignent au sieur de la Fredi^re, sur
les plaintes nombreuses des habitants contre lui, de re-
tourner en France. Quel sujet de plaintes les habi-
tants avaient-ils contre cet officier ? A. G- R.
1021 — Quand a-t-on cornraencé à fabriquer de la po-
tasse et du goudron au Canada ? Indust.
1022 — Sous quel nom était connu des Français la
tribu iroquoise que les auteurs américains et anglais
désignent sens l'appellation rie Senecas? Ling.
1023 — Le nom de Connétable donné aux officiei-s
chargés de maintenir l'ordre da:)s nos églises est-il d'ori-
gine française ou anglaise ? Curé
1024 — Que devint le chevalier de Troyes après son
expédition contre les forts anglais de la baie d'Hudson
en 1686 ? ^ A. O. B.
1025 — Dans ses Pa^es d- histoire du Canada, M. Ben-
jamin Suite dit p. 63 : Kn 1546, il n'y avait pas d'ha-
bitations françaises entre (^'uébec et les Trois-Ri vières,
sauf celle de M. de Chavigny à Sillery Où était
située cette habitation ; le long du fleuve, ou sur la
côte ? ■ Joseph
QTJBBBC^CENTRAL
LES TRÀIXS QUITTENT LÉVÏS
8 nn-J EXPRESS DES MOXTACtXES BLA^^CHES
,\J\J y Pour Fabyans. Portland, Sherbrooke, Beauct
A. M. ) et Méguntic, chai's Pullraand, Parloir, Bufftt
jusqu'à Portland.
3rrj ■) EXPRESS DE BOSTOX ET XKW-YORK,
,OvJ (" ]>our Sherbrooke, Boston, Springtield. Xew-
P. AI. 3 York, tous lespoints de la Xouvelle- Angleterre,
aussi Beauce et Mégnatic, chars Pullman dortoirs sur «e
tri'rtin.
2A r ) SPÉCIAL DE XEW-YORK ET BOSTOX.
,Vy^J V Ce nouveau train commencera à circuler le 24.
P. M. ) juin avec chars directs faisant le trajet le plus
rapide entre Québec et Xew-York.
7 r\C\ ) ^"^^-'^^OMMODATION. De Lévis A Sherbrook«,
I ,\J\J y et tous les points sur le chemin de fer Boston
P. M. ) & Maine.
LES TRAIXS ARRIVEXT À LEVIS
Express de Boston et Xevy-York à 12 hrs, midi. Spécial
de Boston et Xew-York à 1.10 hr. p. m. Kx|>ress des .Mo«-
tagnes Blanches à 8.55 hi's p. m. Accommodation à 8.45 la.
a. m.
DESIDERATA
Soiréts canadiennes : livraisons de aôât, sept, cet du vol.
111(1863) et juin, juil. août, sept, oc;t, nov, doc, du vol IV
(1864).
jVonvelles Soirées ctinadiennes, livraisons de sept 1883, de
juil, août, sept, ocrt, nov «t dec 1885, et juin 1888.
Foyer domestique : 3e année (1878) nos 4,5,6, 9, 10, 11, 12,
14, la, 17 et seq ; 4e année (1^79) 1,2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 12 ;
5e année (1>^80) fev, juin, juil, août, sept, oct, nov, dec.
Album des familles : 1881, juil, août, sept, oct, nov, dec ;
1882, aoit, déc ; 1883, mars, avril, mai, juin, juil, août,
sept, oct, noT, dec.
Traité sur les lois civiles du Bas-Canada, par Ilenrj Des-
Rivières Beaubien — Montréal — 1832 — (On désire 1« 3e vo-
lume de cet ouvrage.)
Héro'isme et trahison, par Joseph Marmette.
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ORGANE DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES
Qui manet in patriâ et palriam cognoscere temmt
Is ir.ihi non civis sed peregrinus erit
PJEERE-GEOPtGES ROY
ÉDITEUR-PROPRIÉTAIRE
RUE WOLFE
LÉVTS
RECHERCHES HISTORIQUE:
Sommaire de îa livraison de août : Prêtres. Savoyards-
au Canada, eu 1781, Mgr H. Têiu ; Grand-voyers du
district de Trois-Rivières, F.-J. Audet ; TJu proeès
criminel au dix-septième siècle, (suite et iin), P. G. R. ;
Fo •nulette, E. G. : Jean-Paul Godeiroy, P. G. R. :
Jumouville et ses compagnons ; M. de Ti-acy était-il
marquis ? Thomas Chapais: Le Père Daulé, Ernest
Myrand ; Lord Meicallè : Questions, etc., etc.
Gravure : Charles-Michel DTrumberry de Salabeny-
On jicut se jn-DCurer i^ratuileineut une h'vrais(>H sp •ciiiii-h
des Rc<:herrhr.i Historié/ nés ou .•s'uilre^<:int au dh-ecteur de
la revue. Pierrc-l.Te;>rujes Rty, rne WoHe. Lé vis.
Abf}H)tei)feiit : $2 //'fr année.
PUBLICATIO-XS RÉCENTES
Annuaire de l'Erole nornciJe Jac'jices-C'Ji'f'ter, auriée
aradéiuù/i.f,e 190o-04.
Séininaire de Ste-Thérë6e^ a)niée scolaire 1903-04.
Séi/iinaire St-J'iseplt'uu- Trois- Rivière\\ année acadé-
mique 190:^04, 2.èiae bérie, no !^.
Annuaire da collège Sainte- Anne de la Pucatière.
îs'o 17. Année académique 190o-04
Annuaire du séminaire dp. O/iiro'iiiïïhi j)our Vtiunée
scolaire 1903-04.
Un Canadien de désir, ler-n, And.-S^/lv. Receveur.
Exilait d- la Nouvelle-France. Québec— 1904.
La ftrndlle Jfassii-iif/.e, par E.-Z. Massict)tte.
Séminaire de St-H>/aciniI't:. Année scolaire 190 o-O-i..
]Vo 2(j.— St-Kvaciuïhe, iniiiriraerie de La Tnhane
.—1904.
Annu'i'irc <l'i colhr/' de Léc-s. Quatrième série. Xo 9.
Année ax.-adéuiiqUe 190o-04 — ^LévLs— 1904.
BULLETIN
DES
RECHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 AOUT 1904 No 8
PRÊTRES SAVOYARDS ENVOYÉS AU
CANADA, EN 1781
Dans son Jourval d^un voyage en E}(rope, Mgr Plessis
parlo avec grands éloges des prêtres Savoyards qu'il
eut l'occasion de rencontrer. Il ajoute : " On frémis-
sait autrefois en Canada du projet qu'avait un gouver-
neur (feu Sir Frédéric Haklimand) d'y introduire des
prêtres Savoyards. Mais certes, s'ils étaient alors aussi
bien formés qu'aujourd'hui, l'acquisition n'eut pas été
mauviiise. "
Voici que dans les copies que l'on m'envoie d'Otta-
wa, (1) se trouvent les trois lettres suivantes qui don-
nent sur ce sujet les détails les plus intéressants.
Lettre de l'évêque de Genève au Cardinal Préfet
de la Propagande.
*' Monseigneur,
" J"ai reçu,par la voie de M. l'Archevêque de Turin,
la lettre dont Votre Eminence m'a honoré, avec celle
•qui est adressée à M. l'Evêque de Québec, au sujet des
prêtres démon diocèserqui sf>nt destinés pour le Canada.
J'ai d'abord écrit à ce prélat pour lui donner la
liste de ces prêtres dont il trouvera d'ailleurs les noms
désignés dans la Patente à^Exeat que je leur ai fait
(]} Le.s documents originaux de cette collection sont à
lu Piopîigaiide, à Rome, et ccst Mgr Taschereau qui les
tit copier en 18S4, à la demande du gouvernement.
— 226 —
expédier en due forme ; et pour sati?fair3 à ce qutr
V. E, a demandé, je joins encore ici la liste do no»
missionnaires avec nne petite indication de leurs qua-
lités Comme ils doivent partir de G.^nève dès ce
mois, je compte qu'ils pourront arriver à Londres le*
premiers jours du mois prochain ''
Annecy, le 7 août 1781.
t J. P. Evê(£Ue de Genève."
'• Liste des Prêtres envoyés an Canada par FEvêque
di Genève, en suite de la demande qu'en a été faite
par la Cour de Londres.
1*^ Noble Joseph-François DuClos qui est dans si»
treizième année de prr-trise et qui a continuellement
exercé les fonction.? du saint ministère dans des pa-
roisses 011 il s'est enraiement distingué p:ir sa capacité,
«es talents, et l'honnêteté de ses manières. C'est celui
qui a été désigné pour chef et sn[)érieur de la bande
des missionnaires.
2° Joseph Masson, qui a quîitorze ans de prêtrise,
pendant lesquels il a toujours tait les fonctions de vi-
caire dans une des princi|tak's paroisses du diocèse,
avec un succès qui a répondu à son mérite et a ses talents
particulier ; il a aussi été quelquefois dans des mis-
sions où il a donné des preuves non équivo({Ues de son
zèle.
•5° Jean-Pierre Besson, prêtre depuis sept ans. Cjui
a également vicarié dans quelques unes des principales
po.roisses du diocèse,où il a toujours ren>pli ses devoirs
d'une manière à s'attirer l'estime et les- éloges du
public.
4"* Joseph-Vincent B<>sson, qui n'est prêtre que de-
puis deux ans, pendant lesquels il a aussi fait les fonc-
tions de vicaire dans une paroisse, mais qui joint ù
l'esprit de sou état une capacité bien suffisante et la
227
maturité (|n'il a acquise en servant, pendant onze an?,
«laiis le Régiment de Savoie, où il a toujours édifié par
la régularité de sa conduite et qui par là même a paru
plus propre à l'oeuvre sainte à laquelle il s'est dévoué
par une suite du zèle dont il est animé."
Le 22 décembre 1782, M. de Villars, vicaire géné-
ral, y Paris, de Mgr Briand, écrit au cardinal :
" Votre Eminence eut la bonté <le m'apprendre par
sa lettre du 23 mars 1782 qu'il était parti pour Québec
quatre bt^ns prêtres, sujets du Roi de Sardaigne, auto-
risés de la Sacrée Congrégation, à la réquisition du
gouvernement britannique. Je crois, Monseigneur,
devoir avoir riionneur de vous informer aujourd'hui
que j'apprends par u!ie lettre de M. Gravé, procureur
du Séminaire de Québec, du 21 octobre derniei, que les
i/untre prêtres Savoijards (leiïiari<lés par 31. le gonci r-
fiifur gériérol,</u CciHaJa Ohf été pris, en y allant, et ra-
me)'» es en Franrc. Si cela est bien vrai, c'est une nou-
velle très fâcheuse ''
Autre lettre du même au même, le 10 février 1783 :
" Je crois devoir informer Votre Eminence que deux
■des prêtres du diocèse d'Annecy, envoyés par la Sacrée
Congrégation à (Québec, sont arrivés, depuis un temps
assez considérable, à Bordeaux.
" Mgr Focras, prêtre du diocèse de Grenoble, m'a
«ssuré les y avoir vus et leur avoir parlé lui-même.
"Ils lui ont dit qu'étant partis d' A ngleterrc,ils furent
pris par un corsaire français, dans la Mimche, et menés
■en France, où on leur permit d'aller où ils voudraient :
qu'ils se rendirent à Londres, et se rembarquèrent pour
le Canada, et qu'en v allant, ils furent pris pour la se-
conde fois, mais par un corsaire américain qui les dé-
barqua à Bordeaux.
*' Le même M^r Focras m'a ajouté que ce« deux
— 228 —
ecclésiastîque& S-avovarcU lui avaient dit que les An-
glais leur donnaient cent louis d'or de pension, et qu'on
leur avait prorais à chacun d'eux des cures en Canada,
du revenu de deux cents louis d\vr chacune, et que,,
après avoir demeuré dix ans ou environ, ils comptaient
retourner en Savo-ie. Ce même bruit s'est répandu ;V
Québec,comme Mgrl'évêquieme l'a écrit,en m'ajoutant
que si ces deux prê-tres sont partis d'Angleterre avec
ces prétentiwis, ils seraient tort trompés dans leurs
espérances ;n'y ayant guère ou point du tout des cure&
dont le revenu soit de deux cents louis, mais beaucoui»
où il en faut deux pour pouvoir faire vivre- un seul
curé "
Il est certain, que ce& prêtres Savoyards ne se reni-
dirent jamais au Canada et qiio Vow n'e-i-*;iya pu d'en,
introduire d'autres.
M<3.R H. TÊTU
GKAîTDS-VOYERS DU l>rSTR[CT DE TROIS-
RIVIÈRES (1)
Antrobus, John Il juin 170o'
Antrobus, Edmund-William-Romer. . '^8 janvier 1820
Bostwick, Augustus- David 17 avril 1822
Panet, Pierre-Louis 22 novembre 182i>
Heney, Hughes 7 décembre 1832,
F.-J. AUDKT
LE NAUFRAGK DU " CHAMEAU
LeR. P. Rodolphe de La Gjrinaudière, de la Pro-
rince de France, fut un des trois jésuites qui [)érirenr
dans le naufrage du Chumeau.
^ A. E. .L
(1) X, Vf; 100(v.
— 229 —
VN TROCÈS CRIMENEL AU DIX-SEPTIÈME
SIÈCLE
{Suite et tin)
L'an mil six cent quatre vingt seize le quatorzième
jour de juin.
Xous avons fait tirer des prisons les dits René et
Anne Edmond lesquels étant en. présence l'un de l'autre
nous leur avons fait prêter serment de dire vérité. Inter-
pellé de leur connaissance, le .lit R.ejié Edmond a dit
bien connaître la dite Anne pour être sa ^soeur, l'habit
d'homme dans lequel elle est ne l'empêchant pas de la
connaître, quoiqu'il dut bien la désavouer après ce
qu'elle a fait. Comme aussi la dite Anne Edmond a
(lit bien connaître le dit René pourêtre son frère. Après
quoi nous avons fait faire lecture à la dite Anne Ed-
mond des articles de son interrogatoire par elle subi
devant nous ce jourd'hui, qui concernent le dit René
Edmond et notamment l'entrevue qu'elle a dit au dit
interrogatoire avoir été entre eux derrière l'église de
Saint-François dans les fredoches en présence de
Joseph Gauliîi et Jean Laviolette et sommée la dite
Anne Edmond de déclarer si le dit article est véritable,
la dite Anne Kdmond a dit <pie le dit article est vérita-
ble et le dit René Edmond a dit que sa dite sœur peut
dire ce qu'elle voudra mais qu'elle ne le p-iut pas dire
en conscience et qu'il était ce jour-là à la Sainte Famille
disant en ces termes : " Il n'y"a pas manque de mon-
de qui m'y ont vu. " Sur quoi nous avons sommé la
dite Anne Edmond de dire vérité lui donnant à enten-
dre que si elle l'a dit dans son interrogatoire elle le
doit soutenir mais que si elle ne l'avait pas dit elle doit
maintenant se désavouer elle-même, laquelle n'a rien
voulu répondre. Sommée une seconde fois la dite
— 230 —
Anne de répondre elle est demeurée comme une stnpide
et sans lever les yeux ni ouvrir la bouche. Sommée
pour la troisième fois de répondre et dire la vérité elle
est demeurée dans le même état sans proférer aucune
parole, ce que voyant le dit René il a dit parlant à la
dite Anne : " Xous n'avons qu'une âme à sauver, tu
dois dire la vérité, tu sais bien que je n'ai point été à
Saint-Frauçois depuis le premier jour de mai jusques au
jour de la Pentecôte." Après quoi nous avons fait lire à
la dite Anne l'article par lequel il lui est demandé à qui
elle a commencé de parler du desseiu qu'elle avait, la
réponse duquel interrogatoire est que c'est à son frère.
Sommée la dite Anne de répondre, laquelle sommation
nous lui avons réitéré jusqu'à trois fois, même le dit
René lui a dit :
'' Dis la vérité à Monsieur ; m'en as-tu jamais parlé ;
tu sais bien que non. " A quoi elle n'a rien voulu ré-
pondre et est demeurée comme muette, ce qui nous a
engagé de demander au dit Hciié de nous dire la vérité,
le(]nel a répondu qu'il s'en rapporte à la cofi science de
sa dite soeur, et qu'elle sait bien qu'elle ne luiajamais
parlé de cela, et plus avant n'ont été confrontés, lecture
faite aux dits René et Anne Edmond de la présente
confrontation. Le dit René a dit qu'il a dit lu vérité,
et la dite Anne n'a voulu répondre et a le dit René
déclaré ne savoir signer et la dite Anne sur la
demande que iious lui avons faite si elle saitsigner,ene
a dit en entr'ouvrant la bouche non et ont été retivoyés
en prison.
R. L. Chartier de Lotbinière '
Rageot
Soit communiqué au procureur du Roi.
Fait H Québec ce quatorze juin 1696.
R. L. Chartier de Lotbinière
— 231 —
Du quinzième jour de juin.
^'ous avons fait tirer des prisons Anne Edmond aux
lins de lui être confronté Jean Bouchart dit Dorval
jcsqu Is après serment par lui prêté en présence l'un
de l'autre.
Interpellé de leurs connaissances la dite Anne Ed-
mond a dit bien connaître le dit Dorval pour être celui
qui l'a amenée en cette ville, comme aussi le dit Dorval
a dit bien connaître la dite Anne Edmond pour être
le jeune homme qu'il a amené de l"île mercredi dernier
mais qu'il ne la connaissait point avant le dit jour
comme aussi la dite Edmond a dit qu'elle ne connais-
sait point le dit Dorval avant le dit jour. Après quoi
nous avons fait faire lecture au dit Dorval desoninter-
n»gatoire de ce jour, et sommé de déclarer s'il contient
vérité lequel a dit que ses réponses contenues dans le
dit interrogatoire contiennent vérité ; et la dite Edmond
étant vêtue comme elle est lui a dit toutes les ciioses
contenues au dit interrogatoire. Laquelle Edmond a
dit qu'il est vrai qu'elle a dit toutes ces choses là,
mais que c'était pour trouver passage l'ayant prié de
l'amener à Québec, et que la femme de Lafranchise le
priait aussi sur ce qu'elle dit Edmond avait dit à la
dite Lafranchise les mêmes nouvelles et qu'elle voulait
les venir dire à Québec et que \û dite Lafranchise lui
.dit qu'elle allait l'amener à un homme qui la passerait
bien et qui avait un canot. tSommé le dit Dorval de
déclarer s'il adità la dite Edmond qu'il devait veniren
cette ville pour acheter des terrines lequel a dit que non
mais que sa femme le voyant partir lui demanda bien
si il en apporterait et qu'il répondit qu'il n'était pas pré-
cautionné pour cela, ne venant que pour amener le pré-
tendu jeune homme qui l'en priait laquelle Edmond a
dit c^ue la chose est comme le dit Dorval, et plus avant
n'ont été confronté lecture faite de la présente confron-
I
tation, les dits Dorval et Edmond ont persisté et dé-
claré ne savoir signer de ce enquis, et a été le dit Dorval
renvoyé à la charge de se représenter toutes fois et
quantes s'il est ainsi ordonné, et a élé la dite Edmond
renvoyée en prison.
R. L. Chartier de Lotbinière
Rageot
Soit communiqué au procureur du Roi.
Fait à Québec.
L'an mil six cent quatre vingt seize, le quinzième
jour de juin.
Est comparu Barthélémy- François Bourgonnière té-
moin maïKÎé d'office à la requête du dit procureur du
Roi lequel après serment et qu'il a dit de ce enquis,
son nom être Barthélémy-François Bourgonnière, sieur
de Hauteville, âgé de vingt-six ou vingt-sept ans, l'un
des secrétaires de monseigneur le gouverneur général
de ce pays, flemeurant au château du fort, qu'il n'est
parent ni allié des parties et sur le fait dont il est
question.
Dépose que mercredi dernier sur les cinq heures et
demie du soir étant à la basse-ville il entendit dire
qu'il était arrivé itn homme de Boston qui en
apportait des nouvelles, ce qui l'obligea de monter au
château où étant arrivé il sut que le prétendu homme
était à l'office pour manger un morceau, que lui dépo-
' sant y alla où étant, le dit prétendu homme fut reconnu
pour être fille ou femme, qu'elle était vêtue d'un capot
brun, une chemise blanche avec delà dentelle aux poi-
gnets, un chapeau noir, des gants et le reste d'habille-
ment d'homme, qu'après que la fille ou femme eut
mangé elle fut mandée pour entrer dans le cabinet de
mon dit seigneur le gouverneur, qu'à la porte du dit
cabinet quelqu'un dit que c'était une femme ou une fille,
— 233 —
?i quoi tlle répoiulit (juo cela n'était point vrai et cpvon
lui faisait un grand aflVont, ce qui fut cause que mon dit
seigneur le gouverneur la fit entrer dans son cabinet,
avec le sieur Galiiiet, major de cette ville, et le eieur
de Monseignat lui disant que si elle était homme elle
n'aurait pas de peine de se laisser voir, qu'un moment
après le sieur do Galifiet et Monseignat assurèrent à
■mon dit seigneur le gouverneur que c'était une femme
ou une fille et aussitôt mon dit seigneur le gouverneur,
Tuonseigneur l'intendant, M. Prévost, lieutenant du
Roi, Galifiet, major, de Monseignat entrèrent avec elle
dans le dit cabinet et lui qui dépose fut averti d'entrer
aussi. Alcrs elle fut interrogée d'où elle était, qu'elle
répondit être de la seigneurie de la Grande Anse en
la côte du sud, qu'elle était fille, qu'elle avait traversé
à rîle Saint-Laurent avec son frère où étant arrivée
elle s'était habillée eu homme à l'insu de son dit frère,
et que traversant de la Grande Anse à l'île Saint-
Laurent elle avait vu quatre vaisseaux qui barraient la
rivière et quoiciue l'on lui dit que cela ne pouvait pas être
vrai, elle persista disant que l'on pouvait y envo^^er voir,
(pie lui déjtosant fut envoyé pour faire conduire le fp're
de la dite fille dans une cliambre liante, puis étant re-
descendu et demeuré seul avec elle, elle convint aveô
lui qu'elle avait dit qu'elle venait de Boston et qu'elle
avait rapporté que les Anglais devaient nous venir at-
taquer, ce qu'elle avait dit à dessein d'empêcher son
frère et son amant nommé Joseph Gaulin d'aller à la
guerre, que le dit Gaulin la recherchait en mariage
mais qu'elle ne l'aimait pas parce qu'il était trop laid
et qu'il n'avait point d'es|irit que cependant c'était le
dit Gaulin qui lui avait inspiré le premier de se dégui-
ser et venir donner ces fausses nouvelles, et que le di-
manche de devant la Pentecôte, les uoraraés Robert
— 234 —
Gaulin et Jean La violette après av^oir parlé avec son
frère lui demandèrent si elle n'exécutf ruit pas ce qu'elle-
leur avait promis, à quoi elle répondit que oui et s'en
retourna avec son frère, et \à déposant lui ayant de-
mandé si ses père et mère n'avaient point de part au
projet qu'elle avait fait elle répondit qu'ik lui avaient
dit de faire ce qu'elle voudrait ce qu'elle n'a\''ait cepen-
dant pas exécuté sans iHi déplaisir que lui donna sa
soeur cadette, et qu'elle avait dit à sa sœur en partant,
qu'elle n'avait qu'à s'en assurer, qu'elle allait où ils sa-
vaient bien et que lui ayant demandé encore, si elle
était assurée de trouver passage elle dit que son frère
lui avait dit qu'elle n'avait qu'à aller le long de la
côte Saint-Pierre, et qu'elle v trouverait le nommé
Dorval qui était de ses amis qui la passerait, et est tout
ce qu'il a dit savoir lecture faite au dit témoin de sa
déposition il a dit qu'elle contient vérité, y a persisté,,
et signé et n'a requis aucun salaire.
Hauteville
R. L. Chartier de LotMnière
Rageot
Ihi dit jour quinzième juin de relevée
Xous avons fait tirer des prisons Anne Eilmond aux
lins de lui être confronté Barthélémy-François Bour-
gonnière, témoin ouï en l'information faite en l'encou-
tre d'elle, lesquels après serment par eux prêtés en
présence l'un de l'autre interpellés de leur connais-
sauce, le dit témoin a dit bien connaître la dite accusée
pour être celle qu'il a vu au château de cette ville, et
que c'est d'elle dont il a entendu parler dans sa dépo-
sition et dans son récolement le tout en date de ce jour
comme aussi la dite accusée a dit bien connaître le
dit témoin pour avoir été coïitenu avec lui dans la.
salle du dit cMteau, Sommée la diteaccu.sée de four-
— 235 --
iiir présentement ges réponses H l'encontre du dit té-
moin si aucune elle a lui ayant donné à entendre qu'a-
près la lecture qui lui va être faite de sa déposition,
elle^ ne sera plus reçue à en donner aucune. Pour
quoi nous lui avons fait lire le premier article de la
déposition du dit témoin contenant ses nom, âge, qua-
lité et demeure, elle a dit qu'elle n'a aucunes réponses
à proposer à rencontre du dit témoin qu'au contraire
il lui a parlé honnêtement, après quoi nous avons fait
faire lecture au dit témoin de sa déposition en présence
de la dite accusée, laquelle déposition est la première
dans la dite information et es date de ce jour, de sou
récolement (le ce même jour sommé le dit témoin de
déclarer si le tout contient vérité, il a dit que ce qui
est contenu dans sa dite déposition et dans son récole-
ment contiennent vérité et cela le soutiendra face à face
à la dite accusée laquelle a dit que cela peut bien être
vrai, mais qu'elle ne s'en souvient plus et plus avant
n'ont été confrontés et a le dit témoin signé et la dite
accusée a déclaré ne savoir écrire ni signer de ce re-
quise suivant l'oidonnance et a été renvoyée en prison
après lecture de la présente confrontation.
Hauteville
E. L. Chartier de Lotbinière
Soit ccmmuniqué au procureur du Roi.
Fp.it le procès à Québec ce quinzième juin 1696.
E. L. Ohartier de Lotbinière
Eéeolement.
L'an mil six cent quatre vingt seize le quinzième
jour de juin.
Est comparu Barthélémy-François Bourgonnière té-
moin ouï en la dite information et par nous mandé
d'office à la requête du dit procureur du Roi. Lequel
après sorment et lui avoir donné à entendre qu'il a été
— 236 —
lîiaiitlé pour être récolé en la déj position qu'il a faite
devant nous à rencontre de Anne Edmond. Sommé
de déclarer ^■il fe !-ouvient d'avoir déposé. Il a dit
qu'il se souvient d'avoir déposé de\ ant nous aujourd'hui
et après lui avoir fait iaire lecture de sa dite déposition,
laquelle est la ]irennère dans la dite information, et
après lui en avoir fait faire lecture, sommé de déclarer
s'il veut y augmenter ou diminuer, il a dit que sa dite
déposition contient vérité, y a persisté ajoutant que 1»
dite Aune Edmond lui dit qu'vdle avait projeté dès
l'hiver dernier de faire ce qu'elle a fait dès que l'on
eut tait partir les habitants qui étaient choisis pour la
guerre et que les chemins n'eussent pas été trop ujau-
vais, sur quoi lui déposant lui répondit qu'elle avait
bien peu d'esprit de se pjersuader que l'on eut cru que
les Anglais pussent venir sur les glaces, et ainsi récolé,
a persisté et signé après lecture du présent récolement,
disant qu'il est prêt de souteivir sa déposition à ladite-
Edmt>nd s'il est ainsi ardonné.
Hauteville
R. L. Chartier de Lotbinière
Rageot
L'an mil six cent quatre vingt seize le quinzième-
jour de juin.
Nous avons mandé venir Jean I>orval aux fins du
présent interrogatoire, lequel après serm-ent.
Interrogé de ses nom, Age, qualité, pays natal et
demeure.
Répond son nom être Jean Bouchard dit Dorval,.
âgé de quarante-six ans, habitant de l'île Saint-Laurent,.
y demeurant paroisse Saint-Pierre.
Interrogé s'il connaît Anne Edmond.
Répond qu'il ne la connaît point.
Interrogé si uu jeune garçon vêtu d'un capot brun-
ne le pria pas mercredi demie;- de le passer jl la côte-
de Beaupré,
— 237 —
Répond que le dit jour de mercredi dernier sur les
une heure de l'après midi, la femme dénommée Lafran-
cliise lui amena un jeune homme vêtu dun capot hrun
lesquels ensemhle lui dirent que le dit jeune homme
se sauvait des Anglais, qu'il avait passé chez le sieur
<le Saint-Castin lequel avait donné au jeune homme
un paquet de lettres pour monseigneur le irouverneur
général avec un canot et un sauvage pour l'amener.
Le dit jeune homme disant qu'il avait couché au
bout d'en bas de l'île et que son canot lui avait été
pris, pourquoi il avait pris d'un côté de l'île et le sau-
vage de l'autre afin de tâcher de trouver le dit canot,
et ledit jeune homme continuant dit que étant à Bos-
ton il avait vu partir quatre tcrosses frégates qui de-
vaient venir dans cette rivière pour attendre la flotte
de France. Qu'il y avait encore quarante bâtiments
à Boston qui devaient venir joindre les quatre frégates
atin d'attaquer ce pays, qu'ils avaient été un an à cuire
le pain de cette armée qui devait être de dix à onze
mil hommes, qu'il ajouta encore que le sieur de Ville-
bon était mort de maladie et que Guion était mort
aussi ayant été pris des Anglais, et que le sieur d'Iber-
ville s'était ail»' battre devant Boston avec se» deux
l)âtiments, qu'il avait été pris dans le sien et que son
frère s'était fait couler bas, que les gens du sieur d'Ibjr-
ville étaient avec les Anglais et qu'ils devaient venir
avec l'armée, que le dit sieur d'iberville avait été
lirûlé par les Anglais, disant lui qui répond (j^u'il crut
tout cela dur comme fer, après quoi le dit jeune hom-
me pria lui qui répond de le mener en cette ville, que
c'était une affaire de conséquence et qu'il ne devait
[las le refuser ne lui ayant point parlé de le passer à la
vàte de Beaupré. •
Interroge s'il ne s'est pas apperçu que le jeune
homme prétendu était une tille ou une femme.
._ 238 —
Répond qu'il n'en eut jamais Ui pensée et qu'il se
serait préeautionné d'une autre façon.
Interrogé si arrivant en cette ville il ne dit pas à
quelqu'un ces nouvelles là.
Répond qu'il n'en a parlé qu'à monseigneur le gou-
verneur général.
Interrogé comment il dit. ne pas connaître la dite
Anne Edmond puisqu'elle est de l'île Saint-Laurent
comme lui.
Répond qu'il faut que cela soit du bout d'en bas et
qu'il ne connait personne au delà la Sainte-Famille.
Interrogé s'il n'a pas donné > onseil à la dite Edmond
de venir débiter ces nouvelles.
Répond qu'il n'a eu garde de lui donner ce conseil,
et qu'il n'eut point d'autre pensée que de l'amener
parceque la chose lui parut de conséquence pour le
Interrogé s'il ne connait pas le père et la mère delà
(11 e Edmond.
Répond que non à moins qu'ils aient un autre nom.
Sur quoi nous lui avons <lit que le père de la dite
Edmond s'appelle ordinairement le Grand René.
Répond que de toute cette famille il ne connait
qu'un nommé Robert pour avoir été avec lui en voya-
ge à Sonnontouan. Il n'était pascejiendant de même
cabane ni de même canot.
Et plus avant n'a été interrogé lecture faite au dit
qui répond des interrogatoires et réponses ci-dessus, il
a dit que ses dites réponses contiennent vérité, y a
persisté et déclaré ne savoir écrire ni signer de ce in-
terpellé suivant l'ordonnance et a été fait demeure au
dit sieur d'être confronté avec la<lite Edmond.
R. L. Charfier de Lotbiuière
Rageot
— 239 —
Rcpctititui d'interrogatoire.
L'an mil six cent quatre vingt seize le quinzième
jour de juin.
Nous avons fait tirer des prisons Anne Edmond y
détenue laquelle après serment.
Interrogée de ses nom, âge, qualité, pays natal et
demeure.
Répond son nom être Anne Edmond âgée de seize
ans à ce qu'elle croit, fille de René Edmond habUant
d'Argentenav dans l'île Saint-Laurent demeurant chez
son père avant sa détention, qu'elle n'a point de pro-
fession particulière.
Interrogée pourquoi elle vint mercredi dernier de-
mander passage à Dorval et le prier de la mener en
cette ville.
Répond parcequ'elle y voulait passer pour dire ce
qu'on lui faisait dire.
Interrogée ce qu'on lui voulait faire dire.
Répond ce que nous limes mettre hier en écrit dans
le temps que nous l'interrogeâmes.
Interrogée à qui elle a dit ces nouvelles
Répond à monseigneur le gouverneur général et
qu'il y avait deux ou trois autres personnes avec lui.
Interrogée ce qu' elle a dit.
Répond qu'elle l'a dit hier et qu'elle ne le peut pas
répéter aujourd'hui.
Interrogée si elle n'a pas dit à monseigneur le gou-
verneur général les mêmes choses, contenues dans la
troisième réponse de l'interrogatoire de Dorval pour
quoi nous lui avons fait lire le dit article.
Répond qu'elle lui a dit tout ce qui est contenu au
dit article à la réserve de la mort du sieur de Villebon
dont elle ne lui a pas parlé, mais qu'elle lui dit qu'elle
avait aidé à brûler le sieur d'Iberville, les Anglais
l'ayant obligé de le faire.
Interrogée pourquoi elle a dit avoir parlé du dessein
240 —
'[u'elle avait de se travestir en homme à son frère René
<'t à Jean Laviolette derrière l'éçrlise de St-François
dans les fredochea puisque cela n'est pas vrai.
Képond que son frère ne veut pas le dire crainte
qu'il ne lui arrive quelque chose disant qu'elle ne
doute pas que les autres ne dénient aussi et que son
frère lui a laissé la clef de son coflVe à dessein qu'elle
prit ses habits.
Interrogée pourquoi dans son interrogatoire de ce
jour d'hier lui ayant demandé si son dit frère ne lui
donna pas la clef de son coftre, pour qu'elle prit ses
habits afin de se déguiser dans le dessein qu'ils avaient
formé ensemble, elle dit que son dit frère ne lui avait
point parlé de cela, et que même elle lui avait dit
qu'elle ne viendrait point en cette ville pour donner
la nouvelle des Anglais, crainte d'être découverte et
qu'elle serait perdue.
Répond qu'elle croit bien qu'il ne s'attendait pas
qu'elle viendrait parcequ'elle lui avait dit qu'elle ne
viendrait pas.
Sur quoi nous lui avons remontré qu'elle ne dit pas
la vérité, ayant dit hier que son frère ne lui laissa point
sa clef pour qu'elle prit ses habits, et disant aujourd'hui
qn'il lui a laissé la dite clef afin qu'elle les prit.
Répond qu'elle n'est pas assurée qu'il lui ait laissé
pour cela et qu'il faudrait avoir bien de l'esprit pour
ne pas se tromper.
Interrogée combien de fois elle a parlé à Jean La-
violette du dessein qu'elle avait de se déguiser,et venir
donner ces nouvelles.
Répond qu'elle ne lui en a point parlé que derrière l'é-
glise Saint-François, qu'elle le verrait bien entrer qu'elle
ne le connaîtrait pas, mais que pour Joseph Gaulin
elle le connaîtrait entre un millier d'hommes, et que
si nous voulions lui faire une grande gntce ce serait
de ne point faire voir le dit Joseph Gaulin.
— 241 —
Interrogée ce qu'elle dit an dit Jean Laviolette.
Eépond que ce tut JoFeph Gaulin qui dit parlant
d'elle qui répond : " Voilà une tille qui nous empê-
chera d'aller en guerre."
Interrogée où elle a parlé à Robert Gaulin.
Eépond à la Sainte-Famille le jour de la Pentecôte.
Interrogée si elle tit ses dévotions ce jour là.
Eépond que non.
Interrogée ce qu'elle dit au dit Robert Gaulin.
Répond que le dit Robert Gaulin lui demanda si elle
achèverait le dessein qu'elle avait pris avec son frère
et qu'elle dit qu'elle ne savait point parcequ'elle avait
[leur d'être découverte.
Interrogée pourquoi elle ne veut pas voir le dit
Joseph Gaulin.
Répond parceque c'est lui qui est cause qu'elle est
<lans l'état où elle est, ce qu'elle a dit en pleurant.
Interrogée comment il en est cause.
Répond que c'est lui qui lui a mis àlatête,et qu'une
pauvre tille ne peut pas savoir ce que c'est.
Interrogée comment elle s'est ainsi laissé aller au
i-:entimen1 du dit Joseph Gaulin et si elle l'aime assez
pour entrey)rendre une chose pareille.
Répond que c'est parcequ'il lui mettait à la tête
qu'elle empêcherait lui et son frère d'aller en guerre.
Interrogée si le dit Gaulin ne lui a pas parlé du
mariage.
Répond que non, qu'il y a bien trois ans qu'il rôde
à la maison mais qu'il n'en a point parlé à elle.
Interrogée si elle aime tant son frère comment elle
peut l'accuser comme elle fait.
Répond qu'elle dit ce qui est.
Interrogée si elle ne s'est pas enfuie de chez son
j)ère il y a trois ou quatre mois et pourquoi.
Répond qu'elle ne partit que le soir, mais qu'il
242
l'avait mise dehors et qu'il courut après elle, et la ra-
mena chez lui.
A elle remontré qu'elle ne dit pas la vérité puisque
ce ne fut son père qui la ramena, ayant été trouvé
chez Martineau.
Répond que ce fut son père qui la trouva après souper.
Et plus avant n'a été interroiçée lecture faite à la
dite qui ré}X)nd de ses interrogatoires et réponses ci-
dessus, elle a dit que ses dites réponses contiennent
vérité, y a ]>er8isté et déclaré ne savoir signer de ce
interpellée suivant l'ordonnance.
R. L. Chartier de Lotbinière
Rageot.
Le procureur du Roi de la pré voté de Québec com-
mis en cette partie par monseigneur l'intendant qui
a vu les procédures faites à l'encontre d'Anne Edmond
détenue prisonnière et poursuivie à sa requête pour
s'être travestie en homme et venue en cette ville à
dessein de surprendre monseigneur le gouverneur le
voulant persuader faussement, lui disant qu'il était
un homme qui revenait des prisons de Boston où elle
avait été détenue trois ou quatre années et d'où elle
était sortie afin de lui donner avis que les Anglais ve-
naient as-siégrer son gouvernement au nombre de dix
ou onze mil hommes avec plusieurs autres mipostures
qui ont causé une grande rumeur et troublé le repos
publiCy les dites procédures consistant savoir en un in-
terrogatoire subie par la dite Edmond, autre interroga-
toire par René Edmond ensemble la confrontation de
l'un à l'autre avec notre réquisition tendant à ce que
le nommé Dorvaltut aussi interrogé pour l'interroga-
toire servir de déposition &i le cas y échéait au surplus
qu'il fut informé du fait et a eu effet la dite Edmond
fut éerouée,le tout en date du quatorze de ce mois, in-
terrogatoire subi par Jean Dorval avec sa confronta-
tion à la dite Edmond, répétitioiv de l'interrogatoire
— 243 —
mibi par la dite Edmond, déposition de Barthélémy-
François Bourgonnier, sieur de Hauteville, un des
écrivains de monseigneur le gouverneur, le récolement
en ea déposition avec confrontation à la dite Edmond,
et l'ordonnance de monsieur le lieutenant général
portant que le procès nous serait communiqué le tout
en date d'hier et après avoir tout considéré et examiné
le dit procureur du Boi conclut à ce que la dite Anne
Edmond soit déclarée duement atteinte et convaincue
de s'être travestie en homme pour venir surprendre
monseigneur le gouverneur lui voulant persuader qu'elle
vf^nait des prisons de Boston pour l'avertir que les
Anglais venaient au nombre de dix ou onze mil hom-
mes assiéger le pays et autres impostures et fausseté
qui ont troublé le repos public et qui tendaient à em-
pêcher le progrès des armes du Eoi en ce pays, pour
réparation de quoi soit condamnée à être conduite par
l'exécuteur de la haute justice par toutes les rues de
la ville, et être battue et fustigée les épaules nues de
verges par le dit exécuteur dans les carrefours et lieux
accoutumés de cette ville pour ensuite être remise en
prisons où ses parents viendront la recevoir pour être
par eux conduite en l'île d'Orléans lieu de leur demeu-
re où ils veilleront à sa conduite mieux qu'ils u'ont
fait par le passé à peine d'en répondre et la dite Ed-
mond condamnée en vingt cinq louis d'amende envers-
le Eoi et que les hardes d'homme dont elle s'est tra-
vestie soient vendues à l'encan pour le prix en être
distribué aux pauvres de l'Hôpital-Général. Pour ce
qui regarde Dorval renvoyé déchargé et absous, et au
sujet de Eobert et Joseph Gauhn avec Eené Edmond
«t Jean Laviolette, ils seront tenus de se représenter
toutefois et quant les charges tenant à leur égard au
procès.
Conclu à Québec le seize juin 1696.
Dnpny.
— 244 —
FORMULETTE
Grâce aux indications d'un distingué magistrat, juge
de la cour d'appel, et à l'heureuse mémoire d'uu lettré
bien connu, membre du barreau de Québec, je puis
donner aujourd'hui la " formulette écrite " à lac^uelle
j'ai fait allusion dans les Becherehes Historique-'n du
mois de juillet 1899, et que j'ai signalée comme étant
bien connue des anciens élèves de nos collèges cana-
diens.
Voici cette formulette, qui a orné la première page
blanche de plus d'un dictionnaire latin-français ;
Hic liber.
Pour de l'argent,
Einptas est,
Chez un marchand.
Si quis main,
Par aventure,
Inveniet
Sur son chemin ^
Iteddat mihi
La couverture,
Quœ fada est
J)e peau de chien.
E. G.
On demandait en 1659 pour le passag^e de France :k
Québec, 175 francs, indépendamment des provisions.
^'**
Oii entendait parles officiers de plume, le contrôleur
de la marine ; les écrivains principaux, ordinaires et
autres ; le trésorier ; le garde des magasins.
OIIAIÎLKS-MICHKL D'IRU.MBERRY
SALABKRRY
DE
— 246 —
RÉPONSES
Jean-Paul Godefroy. (X, VII, 1019.}— Messire
Jean-Panl, comme on le voit souvent désigné, était
fils de Robert Godefroy, conseiller du Roi et trésorier-
général de l'extraordinaire des guerres, et de Marie
Marteau, de Saint-Nicolas des Champs, de Paris.
Robert Godefroy fut un des membres de la Com-
pagnie des Cent Associés.
Le désir de voir des pays nouveaux avait poussé le
jeune Jean- Paul Godefroy à s'engager comme matelot
dans un des vaisseaux de Champlain.
Il était déjà dans la Nouvelle-France en 1628. (1)
En 1629, lorsque Champlain fut obligé de rendre le
fort de Québec à Louis Kertk, Godefroy retourna en
France avec son chef.
Il revint avec lui en 1633.
En 1636, Godefroy est commis de la traite à Trois-
Rivières. (2)
Dans l'automne de 1644, Pierre LeGardeur de Re-
pentigny et Jean-Paul Godefroy furent délégués en
France par les habitants du Canada pour obtenir du
roi quelques changements au monopole de la traite
des fourrures possédé par la Compagnie de la Nou-
velle-France. 11» étaient aussi chargés d'obtenir le
retour des Récollets au Canada pour y exercer le mi-
nistère paroissial pendant que les Jésuites se dévoue-
raient à l'évangélit-ation des Sauvages. Cette dernière
demande ne fut pas accordée. Mais ils gagnèrent
leur premier point. La Compagnie de la Nouvelle-
(1) Voyayes du sieur de Champlain. Réimpi-ession de
l'abbé Lîtverdière, tome 6, p. 58.
(2) Relation de 1636— T^e Jesuit Relations and allied
documents^ vol. TX, pp. 33, 57.
— 247 —
France céda le commerce des fourrures aux habitants
de la Nouvelle-France. Ceux-ci, en retour, devaient
payer les frais d'administration de la colonie, les gar-
nisons, soutenir les communautés religieuses et payer
à la Compagnie de la Nouvelle-France chaque année
1000 livres de peaux de castor comme rente seigneu-
riale.
En 1645, (îodef^oy commande un vaisseau. (1)
Même chose en 1647. (2)
Le 5 mars 1648, le roi promulguait un nouveau rè-
glement qui modifiait considérablement le " règlement
pour établir un bon ordre et police en Canada, " donné
le 27 mars 1647.
Le gouverneur général, à l'arenir, devait être nom-
mé pour trois ans. Il pouvait cependant avoir un se-
cond terme de trois années. Le Conseil jusqu'alors
composé de trois membres devait comprendre le gou-
verneur de la colonie, le supérieur des Jésuites de
Québec (en attendant qu'il y eût un évêque),le dernier
gouverneur sorti de charge, deux habitants du pays
élus de trois ans en trois ans par les gens tenant le
Conseil et parles syndics des communautés de Québec,
de Montréal et de Trois-Rivières. S'il n'y avait
point d'ancien gouverneur dans le pays, l'on choisis-
sait le cinquième conseiller parmi les habitants du
pays. Les gouverneurs particuliers de Montréal et
dô Trois-Rivières avaient entrée, séance et voix délibé-
r^itive, lorsqu'ils se trouvaient à Québec.
Les premiers membres du nouveau Conseil de Qué-
bec furent M, d'Ailleboust, gouverneur général, le
R. P. Jérôme Lallemant, supérieur des Jésuites, et
(1) Journal des Jésuites, 1645. The Jesuit Relations and
■allied documents, vol. XX VU, p. 87.
(2) Jounud des Jésuites^ 1657. Idem, vol XXX, p. 190,
— 248 —
les sieurs François (\e Cbaviiriiy de Berchereau, Jean-
Panl Godefroy et Robert. Giffard.
M. de Montmagny, remplacé an orouvernement de
la Nouvelle-France par M. d'Ailleboust, partît de
Québec le 28 septembre 1648 sur le vaisseau amiral.
M. Jean-Paul Godefroy se trouvait sur le même
vaisseau. Mais M. de Montmagny commanda lui-
même.
Au voyage de retour, M. Godefrov fut amiral de
la flotte, en remplacement de M. Pierre LeGardeur
de Repentigny. (1)
En 1 o50, Jean-Paul Godefrov forme une société
avec Cbarles LeGardeur de Tilly, François Bissot,Loui8
Couillard de Lespinay et d'autres, pour faire la chasse
des loups-marins à Tadoussac et la traite avec les
tSauvages. (2)
Les négociants de la Nouvel le- Angleterre avaient
fait, en 1648; des démarches pour établir des relations
commerciales entre leur pays et la Nouvelle-France.
Les autorités du pays étaient favorables à cette pro-
position. Seulement, elles mirent pour condition que
les deux peuples s'uniraient pour combattre les Iro-
([uois, qui étaient continuellement en guerre contre
les tribus favorables aux Européens.
Le R. P. Gabriel Druillettes chargé d'entamer les
négociations était parti de Québec le 1er septembre
le 50. Il fut très bien reçu dans la Nouvelle- Angle-
terre où il passa la plus grande partie de l'hiver de
1650-1651. Il fut de retour à Québec le 4 juin 1651,
et rendit compte de ses négociations.
(1) Journal des Jésuites. 1647-4S- TAe Jesuit Relations
and allied documents, voi. XXXII, p. 104.
(2) Journal des Jésuites, 1650. Idem, vol. XXXV, p. 56-
— 249 —
Le Conseil de Québec étudia de nouveau la question,
«t, le 20 juin 1651, il chargeait Jean-Paul Godefroy
•et le R. P. Druillettes d'aller à Boston discuter avec
les Commissaires de la Nouvelle-Angleterre la ques-
tion du secours demandé contre les Iroquois.
Les délégués étaient porteurs d'une lettre des mem-
bres du Conseil de Québec aux CommiiPaires de la
Nouvelle- A ngleterre. '" La Nouvelle-Angleterre ayant
proposé de lier commerce avec la Nouvelle-France,
i?tait-il dit dit dans cette lettre, il est désirable d'en-
trer en même temps en une ligne offensive et défensive
contre les Jroquois, qui empêcheraient ce commer-
ce. " (1)
Le R P. Druillettes et M. Godefroy partirent le 22
juin 165L En arrivant à Boston, ils constatèrent que
les sentiments avaient changé. La Cour des Commis-
saires discuta les propositions des délégués de la
Nouvelle France, et, après une longue délibération, les
commissaires décidèrent qu'ils étaient favorables à la
liberté de commerce entre les colonies anglaises et les
colonies françaises ; mais ils ajoutaient qu'ils aimaient
mieux y renoncer que de s'engager dans une guerre
contre les Iroquois. M. Godefroy fut de retour à
•Québec le 30 octobre de la même année.
En l'653, Jean-Paul Godefroy était marguillier de
Québec. Il signe le procès-verbal d'une assemblée de
marguillier le 29 octobre 1653. (2)
Nous ignorons où et quand décéda Jean-Paul Gode-
froy. Tout ce que nous savons c'est qu'il mourut
avant le 23 décembre 1668,
(1) Cette lettre datée dn 20 juin 1651 est publiée en en-
tier dans la Collection de manuscrits relatifs à la Nouvelle-
France, vol. I, p. 128.
(2) Les Ursulines de Québec, tome I, p, 223.
— 2àQ —
Il av^ait épousé, à Québec,' le 3 octobre 1(546, Marle-
Madelein.e, fille cle Pierre Le ^ardeur de Repentigny
et de Marie Favery.
Ils eurent deux enfants : Barbe et Marie-Charlotte.
Cette dernière entra aux Ursulînes. de Québec et
fit profession soiis le. nom de soeur Charlotte du Saînt-
Sacreraent. Elle mourut le 13 janvier 172(). .
Nous ne connaissons pas non plus le sort de- mada-
me Godefroy de même que celui de sa- fille Barbe.
Ce .qui nous porte à croire qu'ils allèrent, comme M,
Godefrov, mourir en France.
P. G. R.
Jiiiiioiiville et ses com Damnons. (X, V, 1011.)
— Dans le printemps de 17ô4, le capitaine Pécaudy
de Contrecœur, commandant du fort Duquesne, appre-
nant que le colonel Wasliinç^ton était dans la vallée de
l'Ohio à la tête d'un corps de troupes, chargea l'ensei-
gne Coulon de Villiers de Jumonville d'aller le som-
mer de se retirer du territoire français. Cet officier
partit avec une escorte de trente hommes pour . aller
accomplir sa mission.
Le 27 mai, au soir,, il s'arrêta avec sa petite troupe
dans un vallon protbnd et ol»scur pour y passer. la,
nuit. Mais des .Siuivages enqeniis avaient prévenu
"Washington cle sa présence en cet endroit et le lende-
main, 28 mai, vers 7 ou 8 heures du matin, Jumon-
ville et ses tiente homrnes se trouvèrent enveloppés
par les Anglais et les Sauvages. Accompagné de son
interprète, l'officier français s'avança pour leur expli-
quer qu'il était porteur d'un message de son chef.
Mais les Anglais ne voulurent rien entendre, et leurs
balles couchèrent sur le sol, blessés à mort, Jumonville
et neuf de ses compagnons. Les autres membres de-
- 2.31 —
l'escorte furent faits pris Miniers. Un seul, un Cana-
<lien (.lu nom de Manceau ou Mon<eau, put s'échapper,
et alla avertir M. de'Contrecœur du guet-apens dans
lequel venait de tomber M. de Jumonville,
Les noms des braves qui accompagnaient l'enseigne
de ''umonville ont éré conservés.
Furent tués : Derodssel (Québec) ; Caron (Québec) ;
Charles Bois (Pointe Claire) ; Gerosine (Lapràirie) ;
L'Enfant (Montréal) ; Paris (Mille Iles) ; Languedoc
(Boui-herville) ; Martin (Bouchèrville) ; LaBatterie,
tambour. '"• ' ', '
Furent faits prisonniers et envoyés à Londres :
Drouillon, oincièr ;Bduchërville, c{\det ; Dusablé, ca-
det ; Louis Paul (Sorêl) ; Jean-Baptiste Berger (Ya-
rennes) : Augustiti Bonvouloir (Longueuil) ; Joachim'
Parent (1) (Soulaiigès) ; NichoTas Milles (LaChine) ;
Ducharme (LaChine) ; Joseph Brown (Montréal) :
Albert Ouimet (Mille Iles) ; Joseph Duchâtelet (L'As-
somption) ; Joseph Larabél (Longue Pointe).
Fureiit, faits prisonniers et envoyés à la Martinic^ue :
■Girardin (Ile Jésus) ; Lavigne (Varennes) ; Morisseuu
lEepcntigu}') ; Trouin (Repentigny) ; Qpllef (Charles-
bourg) .; Homier (Montréal),
Fait priso^inier t;t envoyé en prison à la Virginie :
Laforce. -,
C'est à l'occasion de l'assassinat de Jumonville ..que
(1) M. E-B. O'Callagîiân, dans .*: on important ouvrage
Documents reUiiive to the colonial history of the'sîat& of
JVeic- Yor-k.ixol. X, p. 352. publie une dtclanition de Jean-
Baptiste Bergei'-et de Joaehini Parent dans laquelle il^, ru-
•eontent tous les i^auyais traitements qu'on leur lit subir
pendant leur caiilivité. Ils furent mis en liberté le 27 sep-
tembre 1755.
— 252 —
racadémicien Thomas écrivit son poème JamonvilU.
Outre nos grands historiens, on peut consulter avec
profit sur le guet-apens du 2vS mai 1754, les Anciens
Canadiens où M. de Gaspé détend avec chaleu? et
talent la mémoire de M. de Jumonville, qui était son
grand-oncle.
M. de Tracy était-il marqui» ? (X, V, 1013 >
— M. de Tracy était-il marquis ? Tous nos histo-
rienSySuivant en cela CharleToix,lui ont donné ce titre.
Cependant, à deux exceptions près, il n'est désigné
ainsi dans aucun écrit contemporain.
Dans sa commission de lieutenant général, il est ap-
pelé " le sieur de Prou ville Tracy ou le sieur Prou vil le
de Tracy. " {Edits et ordonnances, vol. III, p. 27).
Voici comment il s'intitule lui-même dans le préam-
bule d'une ordonnance rendue par lui à la Martinique:
" Nous, Alexandre de Prouville, Chevalier, Seigneur
des deux Tracy, Conseiller du roi en ses conseils. Lieu-
tenant général des armées de Sa Majesté et dans le»
Isles de la Terre ferme de l'Amérique méridionale et
Septentrionale, tant par mer que par terre ; ayant re-
connu que par concession. Privilège et Coutumes il
se pratiquait ou se devait pratiquer eti l'île de la Mar-
tinique les choses suivantes, .en vertu du pouvoir
à naus donné par Sa Majesté, avons fait les règlement?
qui suivent. ''' (Moreau de Saint-Méry, Lois et Coutu-
mes des colonies françaises, vol. I, p. 138).
Dan» les plumitifs du Conseil Souverain, M, de
Tracy est appelé '-'■ Messire Alexandre de Prouville,
chevalier, seigneur de Tracy, conseiller du roi en ses
conseils, lieutenant général pour Sa Majesté en Amé-
rique Méiidionale et septentrionale tant par mer que
par terre. " {Jugements et DéUbérations du Conseil
Souverain,, vol. I^ p. 364),
— 253 —
La Mère de l'Incarnation, Talon, Colbert, Louis XIV,
en parlant de lui, disent :" M. de Tracy " ou " le
sieur de Tracy. " Cependant Mgr de Laval, dans son
Informatio de' statu ecclesiae Novae Franciae du 21 oc-
tobre 1664, l'appelle " Dominus Marchio de Tracy.
Et la Relation de 1665 dit : '' le roi fit choix de Mon-
sieur le Marquis de Tracy. " Charlevoix et l'auteur
«le V Histoire de V Hôtel- Dieu de Québec ont eraboité le
pas au Père LeMercier, rédacteur de cette relation.
Où est la vérité? Ce n'est point là un point très
important, ma'is nous avons cru devoir le signaler.
(Thomas Chapais, Jean Talon, intendant de la Nou-
relie-France, p. 65).
Le Père Daulé. (VI, XII, 768.)— —Le 26 juin
1794, débarquait à Québec un jeune prêtre, âgé de 28
ans, qui n'avait pour tout bagage qu'un bréviaire, un
violon, et un recueil de cantiques. Encore ce recueil—
pour éviter sans doute des frais de douane— n'était-il
imprimé que dans sa mémoire. Il se nommait Jean-
Denis Daulé. C'était un prêtre que la Révolution
Française avait chassé de son pays. Dans sa vieillesse,
le bon Père Daulé, -c'est ainsi que toute la population
de Québec, s'accordant en cela avec le clergé, appelait
le vénérable octogénaire — le bon Père Daulé se complai-
sait à raconter une étrange et singulière aventure sur-
venue le jour même de son arrivée en Angleterre.
Il pouvait être cinq heures du soir, à la nuit tom-
bante, en octobre. Le triste émigré suivait, au hasard
de la route, un chemin parallèle au rivage d'où s'éloi-
gnait déjà le navire sauveur dont les blanches voiles
«éclairaient seules un ténébreux horizon. Il s'en allait,
absolument perdu sur cette terre étrangère, ne sa-
chant même pas le nom de la ville ou du hameau vers
lequel il marchait. Où coucherait-il aujourd'hui?
Mangerait-il demain ?
— 254 —
Tout à coup un galop furieux se fait entendre der-
rière lui. Le pauvre vagabond, qui se tenait au mi-
lieu de la chaupsée, se range an plus vite. Lç cïieval,
en apparence indomptable, semblait emporter spn ca-
valier à l'abîme. Comme il par^s^iit devant lui,, l'ani-
mal atîblé fit ùh écart terrible. Mai^ son maîtrQ, par
un pi'odigi'eux coup de bride, l'arrêta .net. Daulé,. se
croyant mort, était tombé à genoux, les mains, jointes,
criant : " Mon Dieu ! " Le cavalier saute à terre,;
court au 'prêtre, le relève, puis, avec l.e grand geste
d'un assassin qui poignarde, il lui enfonce. . . .un por
tefeuille dans la poitrine. Avant que le proscrit épou-
vanté ne soit revenu de sa stupéfaction, le fantastique
inconnu remonte en selle, pique des deux, et disparaît
dans l'obscurité comme un personnage suspect de lé-
gende. ' • ' ■
Le portefeuille contenait vingt louis d'or et une
carte sur laquelle était écrit le nom d'un pavs que le
lecteur devinera sans peine. Avec cet argent le bon
Père D?ulé paya ses frais d'auberge au village, son
voyage à Londres et son passage à bord du premier
navire appareillant pour le Canada.
Il débarqua à Québec le 26 juin 1794, et se retira
au séminaire. Le premier octobre suivant, il alla ré-
sider chez les Jésuites. Il fut curé de la paroisse des
Ecureuils de 1795 à 1806. ■ De 1806 à 188-2— vingt-
six ans — il fut le chapelain des religieuses Ursulines à
Québec. Ce fut durant ce long séjour au monastère
qu'il prépara son Bfcaeil (h cantiques à Vitsage diidio-'
rèseâe Québec, en reconnaissance du fraternel, accueil'
qu'il avait reçu au pays. Ce Recueil fut publiai en 1819
sous le voile de l'anonymat. ' '
Devenu aveugle, Jean-Denis Daulé se retira à l'An-
cienne Lorette chez M. François-Xavier Gilbert, ins-
tituteur, son protégé,où il mourut,le 16 novembre 18'52,
à l'âge patriarcal de 86 ans. Ernest Myrand ■
— 255 —
Lord 'Metcalf.;. (X, T. 993.) —C'est à Calcutta, ca-
pitale de l'Inde anglaise, que naquit Charles-Théophilu-
Metcalte le 30 janvier 1785.- ■
, Son père. . le ,ïiiajor,.Tlion>as'Théofphïlns Motcalfe,
après av(jir,taic une fortune considérable • dans l'fnde
retourna s'établir en Anglererre peu après la u lissance
de son tils. Il était un des principaux directeurs delà
Compagnie des Indes Orientales,
Ses études, terminées,,!''- jeune Metcalfe entra au
service delà puissante Compagnie. Ses talents le fi-
rent arriver très vite. En moins de vingt-cinq ans,
de simple commis il s'éleva à la position importante de
lieutenant-gouverneur d'Agra. Mais en 1838 un
dift'érent avec les directeurs de la Compagnie des
Indes Orientales l'engagea à doinier sa démission.
L'année suivante, il était nommé gouverneur de la
Jamaïque. Un chancre contracté dans l'Inde et qui
lui rongeait la figure le força à demander son rappel en
1842. Il partit de la Jamaïque regretté de tous.
Dès son arrivée en Angleterre, Metcalfe se mit sous
les soins de médecins éminents. Sir Benjamin Brodic
et un médecin indien, le docteur Martin, lui firent su-
bir une opération. Le patient se crut guéri.
Quelques semaines plus tard, il acceptait le poste
de gouverneur-général du Canada que lui offrait le
o;ouvernement anglais. Sa commission est en date
du 24 février 1843. Il arriva ici un mois plus tard.
En 1845, la maladie empirant toujours, il fut forcé
de donner sa résignation. Il retourna en Angleterre
où il mourut, le 5 septembre 1846.
Fendant son séjour au Canada Metcalfe avait été
appelé à la chambre des lords.
Son corps repose dans les caveaux de la petite église
de Winkfield, près de Fern Hdl.
Lord Metcalfe ne s'était pas marié. Son titre s'étei-
ifnit avec lui.
— 256 —
QUESTIONS
1026 — Le lieutenant George Weir qui fut tué à
Saint-Denis par les patriotes, le 23 novembre 1837,
fut-il inhumé dans le cimetière de cette paroisse ?
Pat.
1027— Le sieur François Prévost, major de Québec
en 1690, est-il le même François Prévost qui fut gou-
verneur de Trois-Rivières ? J.-R.
1028 — Le testament de Champlain a-t-il été publié
quelque part? Aubr.
1029 — Les journaux d'Angleterre annonçaient, l'an-
née dernière, qu'on avait retrouvé le journal du fa-
meux major André pendant les campagnes de 1777-
1778 ? Où ce précieux manuscrit a-t-il été déposé ?
P. 0. G.
1020— Qu'était-ce que cette affaire de '''■double shiffie ''
qui fit tant de tapage au Canada il y a un demi-siècle?
Dip.
1031 — Y a-t-il eu plusieurs souches de familles
Garneau au Canada ? Boit-on écrire Garnault ou
Garneau ? Garn.
1032 — Le sieur de Villeneuve, ingénieur de la Nou-
velle-France, de 1685 à 1688, puis de 1691 à 1693,
est-il mort dans notre pays? XXX
QTTBBBC-OBNTR /^L
LKS TI^AIXS (^UITTKXT I.ÉV'IS
A. M. ) cl M (.'faillie, eliai.-s l'nlluianu. Purluir. IJuttct
j'.isquà Poi-lland.
3rA)KXPH.K8.S ])K IJOSToX KT NKW-'.'ORK.
.\j\J - ;>oin" Slicrbrookc. lîosion. Sjiiin^^field. Xevv-
W A;, j ^'^)■|•k. tous les j><)iius (le la \'niivelle-AiT^-!'.lenv.
aussi licauce cl Mi.''i;';iatic. c'uns J'nlliiiaii uonoiis sur ce
train.
2rvr '^spÉcrAL dk xew-york i-:t nosrox.
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VOL. 10 SEPTEMBRE 1^04 ]S"o 9
DES
RECHEBCHESHISÎORIOUK
A RCH ÉOLOGIE— HfôTdIEE— BIOGE APH lE
BIBLIOGRAPHIE— KUMJSMATQUE
ORGANE DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES
'Qui maiiet in patriâ et palriam cognosctrc ttmnit.
Is rr.ihi non civis sed ptregrinus erit
PIEERE-GEORGES ROY
ÉDITEUR-PROPRIÉTAIRE
RUE WOLFE
LÉVIS
REOHKRCHES HISTORIQUES
Sommaire de la livraison de septembre: Visite pas-
torale de Mgr Denauten Acadie en I8O0, Mgr H.Tètii :
Le monument de Champlain à Bronage, P. G. R. i
Doit-on écrire Samte-Foy ou Sainte- B'oye ? L'abbé
H* -A. Scott ; José Paul, L'abbé G. Dugas ; Le nom;
de Longueil, Benjamin Suite ; IVotonotaires du district
de Trois- Rivières ; La fabrication de la potasse au
Canada, Thomas Chapais ; Le sieur de Villeneuve^
ingénieur du roi, P. G. R. ; John Autrobus, P. G. R. ;
Le chevalier de Troye, P. G, R, ; Questions, etc., etc.
Gravure : Jeanne-Françoise Juchereau ;le Saint-
Ignace.
On peut se procurer gratuitement une livraison sp^cinicii
lies Recherches Wston'qaes en s'adre.vsunt au directeur de-
là revue. Pierre-lTéor^'es Roy, rtie Wolfe. LJvis.
Ahounenient : $2 /mr fiunée.
PUBLICATIONS RÉCENTES
Li fijibè I-Grégoire DeBois, (leuxièntecaré de Si-')dilûn
deCraiiborne, parTabbé J.-B.-C. Dupuis. Prix: $0.25.
S'adresser à l'auteur, Hospice des Sœurs de la Charité,
Québec.
Université d>L collège Sf-Joscph 190:3-0L St-Joseph,N'. B.
Lejubilé de 1904 à l'usage des cO'Hiii'iitaatés et des
fidèles, par l'abbé Joseph Saint-Denis, curé de Saint-
Basile le Grand. En vente chez les principaux librai-
res du Canada et des Etats-Unis.
Lies JuMlés et les églises et chapelles de la rille et de
l'a haalieae de Québec, par Joseph Trudelle. V'olunie
deuxième.
Annuaire du séminaire de Rimousiri. 1903-04. No XVIIL
Annuaire de V univers dé Laval pour l'année acadé-
mique 1904-1905 -Xo 48— Québec— 1904.
Palmarès de V Académie commerciale Catholifjue de
7Ifrt„/v^^^_190.S-1904.
BULLETIX
RF]CHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 SEPTEMBRE r.904 ^o 9
VISITE PASTORALE DE MGR DEÎTAUT EN
ACADIE EN 1803
Lorsque Mot Denaiit visita l'Acadie. en 1803, il y
avait cent dix-sept ans qu'un évêque y avait pénétré.
Depuis la visite de Mgr de Saint- Vallier, en 1686.
les voyages en France et la captivité en Angleterre de
•ce prélat,les guerres entre la France et l'Angleterre, la
longue vacance du siège épiscopal après la conquête,
les difficultés énormes qui suivirent, la maladie pro-
lou'gée <3e Mgr Briand, l'âge et les infirmités de son
successeur : tout cela avait empêché absolument l'éve-
•que de Québec d'aller donner la confirmation aux
Acadiens. Mgr Denaut fut le premiei- qui pût rem-
plir ce devoir important, en même temps qu'il allait
•organiser d'une manière plus parfaite cette partie si
intéressante et si méritante de son immense diocèse.
Mgr Hubert, son prédécesseur, avait bien eu l'inten-
tion de se rendre jusqu'à Halifax ; mais après avoirpar-
•couru tout le pays jusqu'à la Baie-des-Chaleurs inclusi-
vement, il avait été obligé de renoncer à ce dessein
pour se préparer à la mort.
Le 27 mars 1802, Mgr Denaut, qui, comme on sait,
demeurait à Longueuil, écrit à son coadjuteur Mgr Pies-
sis : " J'ai re<ju d'Halifax les nouvelles les plus consolan-
tes. La paix y règne ; on témoigne la plus grande sou-
mifsion, on m'en a donné les preuves les moins équi-
Toques. An??i suis-je plus déterniinéqiie jamais iFalk-i
visiter, ce printemps, ces bons Irlîindais, que votrij
Grandeur verrait sans doute avec [ilaisir, si y on étuis
empêché par quelque acrident que je ive [>révois pas. "
Le 26 avril, autre lettre du même au même :
" La saison avançant toujours, et ne tiouvant point
d'occasion pour envoyer ce gros paquet qui renternu-
les Mandements pour la visite de la Ni)nvelIe-Ecosse,
Isle Saint-Jean, Ca[»-Breton, etc., je suis obljo-é de payer
à la poste, dans res|)éranc'e que Votre Grandeur trou-
vera prochaiiiemei>t une occasion t'avoral>le [«>ur l"a-
theminerà Fadressec^e M. B-urke.
"• Je crois partir d'ici vers le lô- fwi 20 de mai [jc.'ur
Québec. Cest, je supjxwe, le temps le plus propre
})Our trouver des bâtiments qui voyagent à Halitux.
A^otre (grandeur voudrait-elle st- donner la }'eine de
^.'informer d'avance V"
Mais, le 11 juin de la mênïe année, le prélat est obli-
gé de retirer son mandement du 20 avril précédent
ft d'annoncer aux hal'itants de la Xouvelle-Ecosso
qu'il lui est impossible de remettre en route pour aller
les visiter '' Nous nous proposions de- protiter du
premier vaisseau qui ferait voile vers quelqu'un de
Aos ports : mais la I*rovidence divine en a ordonné
fAitrenient. Aucun bâtiment d'ILtlitax, ou d'aucune
partie de la Nouvelle- lù-osse, n'a encore paru dans la
rade de Quél>ec ;: et les vents constamment opposés au-
raient empêché notre voyage, quan.d même nous eus-
fi.ions trouvé quelque moyen de nous embarq[uer.
"Nous sommes donc forcé,pour les raisons sus-dites,
et vu la saison avancée, de remettre à l'an prochain
la visite de vosra-issions ; et la douleur que nous ressen-
tons de ce retardement n'est adoucie que par l'espé-
rance que Dieu nous donne de recueillir uiie plus abon-
dante moisson, lorsque vous aurez produit, pendant le
— 259 —
•C(ïurs (le cette année, de nouveaux truitis de salut et
•de justice. . . ."' (î)
Bien décidé de ne plu;< se lier aux hasards de la na-
A-igation lluviaic, Mgr Denaut prit le parti le plus sûr
•et choisit la route des £tats-Unis pour se rendre à
JTalifjix.
Le 2 mai 1803, il écrit à Mgr Flessis : •' Mon dé^
}iart est fixé à denjain : j'irai coucher à Saint-Jean, et
an'eniharquerai, le lendemain, sur un bâtiment ou ba-
teau jusqu'à Burlington, qui fera ma route à Boston.
-7'ai la chance d'avoir rencontré, pour ce voyage.
M. Nanched. français de nation, établi depuis 18 ans
en cette ville, et qui est venu dernièrement en Canada
,pour ses aftaires, très recommandé par M. Matignon.
"Il :sera poiur nous un bon compagnon, un guide né-
cessaire
"• Son Excellence ora envo3'é par la poste dernière
des lettres de recommandation aux gouverneurs
des endroits que je dois parcourir, j'en suis chargé des
différents i»articuliers qui y ont de bonnes connais-
sances "
Mgr Denaut partit en effet,le 3 mai, pour ea pénible
•et longue visite pastorale. Il avait pour compagnons
•de voyage, M. Pierre Conefroy, curé de Boucherville,
et M. l'abbé Jean-Jacques Lartigue, qui, prêtre depuis
trois ans seulement, était secrétaire de l'évêque de
Québec. Mais on verra qu'il manqua le bateau à
Saint-Jean et i>artit ensuite de Québecpour aller rejoin-
dre le prélat à Halifax. Je vais <;ontinuer de citer
des extraits des lettres que Mgr Denaut adressa à
Mgr Ples^sis, puis je reproduirai le cahier de cette vi-
site pastorale. Il est écrit tantôt par l'évêque lui-mê-
me,tantôt par M. Conefroy, ou par l'abbé Lartigue, et
(1) Mandei/ifuts des Evêqi/es de Québec. 2ènie vol. .p. 529.
— 260 —
contient des statistiques importantes pour riiistoire de
l'Acadie.
" Halifax, 18 juin 1803,
" Monseigneur,
•' Je ne vous ferai pas de reproches, mais pourtant je
m'attendais, en arrivant ici le lo du courant, trouver
une lettre de Votre Grandeur,ou en recevoir immédia-
tement par un vaisseau qui a jeté l'ancre dans ce
port, le lendemain de mon arrivée, et qui aurait diL
porter mon secrétaire que j'apprends être à Québec,
quelques jours avant son départ. Serait-il aussi mal-
adroit à Québec qu'il l'a été à Saint- Jean ? ÎJè capi-
taine de ce vaisseau m'a dit qu'il y avait un briii;
prêt à faire voile pour ce pays, et j'espère qu'il ne man-
quera pas cette occasion pour me joindre ici, d'où je
ne dois partir qu'à la tin de l'autre semaine, (l)
"Vous avez su quej"al quitté Longueuil le 3 de mai.
Un vent contraire m'a arrêté à Saint- Jean quatre
jours. Partis enfin, le dimanche à 6 heures du matin,
nous avons fait voile Y'^ur Burlington devant lequel
nous avons passé à 7 h. du soir. A 10 h. du matin,
nous sommes arrivés à Charlottebay et avons été traî-
nés comme des criminels condamnés à la potence, sur
des wagons les plus durs, par des chemins horrible-
ment mauvais, à travers des montagnes escarpées, dans
une distance de 104 milles jusqu'à Wulpool, où nou<
(1) (^uel homme malchanceux quo ce di^iieet vertueux
abbé Lartigue qui devint le premier évoque de Montival! Les
maladies et les chagrins i'acconapugnaient partout, et l'on
sait quil fut loin de trouver le bonheur dans lépiscopat
qu'il avait refusé. Comme son divin Maître, on pouvait
dire de lui : Et sui fuiu non receperimt . Au moment où les
difficultés paraissaient aplanies, arrivèrent les troubles de-
183T et lSé>8, pour mettre le comble à ses peines et empoi-
sonner les dernières années de sa vie.
— 261 —
avons trouvé des stages qui nous ont conduits à Boston
très à notre aise, Xous avions besoin de ce changement
heureux de voitures et de chemins pour nous remettre
des grandes fatigues que nous avions essuyées depuis
Saint-Jeun : car nous n'avons pas été mieux traités sur
mer que sur terre. Enlin, après toutes ces misères,
dont nous rions à présent, nous sommes arrivés à Bos-
ton, dimanche midi, 15 mai. .J'y ai séjourné jusqu'au
"1. Le plus honorablement traité, comblé d'honnê-
tetés et de politesses par les personnes les plus distin-
guées. (1) Si j')' eusse demeuré un mois, selon leurs
désirs, je n'aurais pu mangé une seule fois à mon au-
berge, que j'ai quittée, avec leur charmante ville, à
leur grand regret exprimé de la manière la plus capa-
ble d'exciter les sentiments de la plus vive reconnais-
sance dans un cœur moins susceptible que le mien.
" Quelle ditlerence ! Il n'y a pas vingt ans qu'ils
m'auraient pendu sans forme de procès.
" Neuf à dix jours ont été employés à la visite des pa-
roisses du Cap Sable et de Sainte-Marie. Je suis à Hahfax
depuis lundi, 13 du courant, traité avec autant, d'hon-
neurs qu'à Boston par les puissances civiles et ecclé-
siastiques. Car l'évêque Charles (2) est ici, en visite
comme moi ; nous nous en acquittons chacun de notre
côté, à qui mieux mieux. Xous sommes avec M. Les-
ter, qui jouit d'une très lionne santé, les commensaux
de M. Burke, qui Cbt toujours le même à peu près. 11
fait du bien dans cette mission
" Je suis avec un respectueux attachement. . .
" t r. Evêque de Québec."
(1) Les deux seuls prêtres résidant alors à Boston étaient
les abbJsCheverus et Matignon.
(2) L'évêque prolestant le I>r Charles Inglis.
— 262 —
'• Halifax, 3 juin 1803.
'' Monseigneur,
"M.Lartigucporteiir de la lettre de Votre Gran<lear,
datée du jotir de la Fête-Dieu, vient de mêla remettre
ce matin. Je croyais partir d'ici pour Arichat demain,
mais sa faible santé que le trajet a rendue mauvaise,
jointe H d'autres raisons de poids, m'a déterminé à
diftérer mon départ de cette ville jusqu'à mardi. Le
capitaine Doucet, le fils, doit me conduire à ce poste
où je suis attendu avec impatience et où j'ai in) patience
de me rendre ; mais il y a eu tant d'affaires, qu'il est
difficile de les terminer avec promptitude ; j'ai l'espé-
rance pourtant de réussir.
" J'ai écrit à N'otre Grandeur,par la première poste,
après mon arrivée à Halifax ; mais cette voie est très
lente
"• Présentez, je vous prie,Monseigneur, à Son Excel-
lence (1) mes respectueux homniages, et faites-lui mes
plus sincères reniercîments pour la glorieuse réception
que m'a faite Son Excellence le gouverneur Sir John.(2)
"Je doute pas que je ne doive à sa lettre de recom-
mandation toutes les bontés que j'éprouve de Son Ex-
cellence et de Alilady. Oli ! l'amiral Sir André Mit-
chell ! Je n'ai point d'expressions pour vous rendre
ses attentions, ses égards, son affection, son respect
même. Tout plein de ses bontés, j'en suis confus, et
quand je me plains qu'il en i'ait trop, il m'assure qu'il
m'est eïicore redevable.
" L'autre jour, il me fit conduire à son bord par son
premier < apitaine. Quand j'eus mis le pied sur le vais-
seau, je crus être amiral moi-même, car, par ses ordres,
on me fit les mêmes honneurs. Chacun était à son
ri) Sir Robeit Shores Milnes.
(2) Sir. John Sherbrooke.
— 203 —
]»r)ste. Lu garde se mit sous les armes, fit le salut mi-
litaire, et, conduit par tous les officiers, je visitai tout
ce qu'il y avait de curieux à voir, et fus reconduit avec
les mêmes honneurs. 11 en a encore fait plus, mais le
détail serait trop long, je vous le ferai à Québec, si j'y
pense. Bien loin d'être enorgueilli de tant d'honneurs,
je vous dis. Monseigneur, avec toute sincérité, je suis
humilié ; j'admire et adore la Providence qui se joue etc.
'' Il me disait hier, qu'il espérait que la déckration
de la guerre ne l'empêcherait pas de faire un voyage
eti Canada, ce qu'il désire. " Mon évoque, car c'est
ainsi qu'il m'a toujours appelé, je ne veux pas quitter
ces contrées sans avoir votre bénédiction. " Si nous
nous trouvons emsemble à Québec, vous verrez que
tout ce que je vous dis n'est rien en comparaison de ce
dont vos yeux seront les témoins.
" J'ai terminé hier ma visite que j'ai commencée le
lendemain de mon arrivée. Il y a eu beaucoup d'ou-
vrage, quelques difficultés. Le Seigneur a béni mon
travail. Je quitte ce jiays avec les plus grandes con-
solati<.)ns et j'éprouve avec reconnaissance que Dieu se
sert souvent de plus petits instruments pour faire les
meilleurs ouvrages
" t P. Ev. de Québec."
" Ariehat, 11 juillet 1803.
'• Monseigneur.
" Parti d'Halifax, jeudi dernier,j*arrive ici entre dix
à onze heures en bonne santé, fatigue en bâtiment ex-
ceptée. Je trouve ici M. Lejamtel, missionnaire d'une
très grande étendue de terrain, à droite et à gauche,
devant et derrière, courant çà et là avec promptitude
et avec zèle à ce qu'il me parait. Avec lui est M. Al-
lain, à cheveux blancs, qui dit la messe et^a soin de la
cabane, pendant l'absence du premier, et qui serait ca-
— 264 —
pable de plus s'il n'était travaillé de l'asthme. D'ail-
leurs il parait jouir d'utie bonne santé,
" Ces deux messieurs me détournent d'aller eliez
M. Champion (1), qui n'a qu'une très petite population
éloignée d'ici de trente lieues, et une mauvaise naviçra-
tion pour y parvenir. Je ne suis pas encore détermi-
né ; je prendrai hauteur ; je fais écrire à ce monsieur
une lettre qui l'informe que je suis ici et que je désire
l'y voir
" t P. Evêque de Québec.*'
' " Arichat, 25 juillet 1803.
" Monseigneur,
" Je ne sais si mes lettres écrites d'Halifax vous sont
parvenues ; je n'en ai reçu de Votre Grandeur, que
celle qui me fut remise en arrivant à cette ville que
j'ai quittée le 14 au soir. Je suis arrivé à ce haAM'o le 18.
" Les brumes fréquentes dans ces parages ont retardé
le passage. Les Sauvages qui arrivent en bandes me
retarderont encore deux jours. Je partirai ensuite
sur une goélette que j'ai louée pour un mois, pour le
Havre à Boucher, Tracpdie et Pumket, où, selon les
apparences, je séjournerai 8 à 10 jours. M. McDonell,
qui est venu me sahier ici, doit me présenter cent famil-
les écossaises qui sont plus à proximité de deux de ces
postes. Ce n)onsieur est seul chargé de la desserte de
plusieurs missions très éloignées les unes des autres.qui
forment une population de 3.000 âmes. Le père Au-
gustin (2) n'est chargé du soin d'aucune âme. Il est
venu à St-Jean pour vivre et mourir en repos chez son
frère qui réside en cette isle.
(1) A Chétican.
(2) M. Augustin McDonald. Il demeurait chez son frère
le Capitaine McI>onald. à Tracadie. Isle Saint-.Ican ; comme
on le verra plus bas, le 25 août 1803, Mgr lui doviiia des pou-
voirs pour qu il pût desservir les gens des environs.
— 265 —
" Je irai peint été ù Sydney. Le voyage eût été
trop coûleiix, pénible et rien à faire. Je suis presque
décidé, contre ma première résolution, d'aller à Cbéti-
can, Magié et aux !sles de la Madekine, Isle St-Jean,
<^tc. Je" ne crois jras pouvoir être à Qu-ébec -au temps
<lont je nr étais flatté d'abord. Les passages d'un lieu
à un "iiutre ^ont difficiles et il y a beaucoup d'ouvrage à
taire.
" Continuez de prier pour votre etc.
'• t P. Evoque de Québec."
" Charlcttetown, 15aoûtl80a.
*' Monseigneur,
" J'ai écrit A Votre -Grandeur, d'Arichat que j'ai
quittée le 26 juillet pour me rendre au Ilavre à Bou-
cher, où je suis arrivé le lendemain. J'ai visité le Ha-
vre, Tracadie et Pnmket, qui ont pris 8 jours De là
j'ai poursuivi ma route avec M. McDonell qui s'est
trouvé dans ces postes pour présenter à la Confirmation
les Ecossais de l'Isle du Cap-Breton, à Maniganish où
i'ai séjourné cinq jours pleins. J'ai^ passé ensuite à
^Pictou pour quelques atiaires particulières, et me voilà
à Cbarlottetown d'où je partirai demain, après avoir
administré le sacrement de la force à quelques per-
sonnes de la Congr-égation de M. Calonne. dont le nom-
bre s'est borné à^^^ à 30, dont la majeure partie sont
des ivrognes Le galant homme que < et abbé I Que
de talent's ! que de vertus ! que de simplicité ! que
d'humilité ! je me flattais du plaisir de l'emmener en
Canada, où je l'attendais dès l'automne dernier ; mais
je crains de n'avoir pas cet avantage ; je le devine
d'après le peu que nous avons dit. Je finirai avec lui
<2ette aftaire dans le cours de la visite de cette isle, qu'il
fait avec moi. Je vois de quel côté il penche, et je
— 266' —
sens que je ne pourrai pas ni'enipecher de me prêter :V
ses désirs.
"J'ai reçu à Ariebat pur M. Champion la lettre q ne
Votre GraïKleur a confiée au bateau qui a abordé à
Chétican La population esl si petite, la di-itance si
éloignée (il faudrait retourner sur mes pas pour plus
de 30 à 40 lieues), que, d'après l'avis de ces messieurs^
j'ai continué ma route.
" En arrivant ici, j'ai trouvé un père capucin muru
d'attestations favorables d'un évêque d'[rlande,et d'o-
bédience de son provincial, envoyé particulièrement
par ce dernier pour un établissement nouveau, que
doivent faire cent familles écossaises^ que l'on at-
tend chaque jour, sur un vaste domaine que possède
rnylord de Selkerk quien fait les frais. Il leur donne
des terres, il les nourrit trois ans etc., paie au mission-
naire cent louis par année jusqu'à ce que les habitants
puissent par eux-mêmes lui eu donner autant. 11 est
allé faire la visite de ses possessions i>eu éloignées de
cette vilk, et il doit être demain de retour, dans l'en-
vie de me voir et de nous entretenir.
'*I1 est dernièrement arrivé plus de cent familles ca-
tholiqiaesqui vont augmenter la population de M. Alc-
Donell déjà trèsnomoreuse, et qui vient d'apprendre
par une lettre de son évêque, qu'il n'aura point le
compagnon qu'il attendait. Ce monsieur est encore
vigoureux et fort, nuiis il est snrcharg.-.
" On me dit que le même vaisseau (pu porte ces Ecos-
sais, porte aussi un M. McDonell que j'ai demandé,
l'automne passée po-ur remplacer M. Alexandre vivant ;
il le remplacera mort.
'• J'espère le voir avant de quitter cette isie. Je lui
facihterai son paseage à Québec. Je crois bien qu'il
est à mes frais ; ménagez l'argent en cas que j'en aie be-
soin. Je suis parti de Longueuil avec 300 louis, et
-- 267 —
mon trésorier Conefroy, à qui je parle de dépense nou-
velle,me répond que, si je vais ce train, je serai obligé
<]'en)prunter avant mon retour à Québec. Deas provl-
ilcbit Paie toujours.
"Je doute si je pourrai tout voir avant la fin de sep-
tembre ; il faudrait plus d'un été pour tout faire.
" Je me porte assez bien ; mais je suis sans aucun ap-
pétit. Je ne mange que de la soupe, et du pain quand
J'en trouve ; nous n'en avons pas toujours. Conefroy
jouit de la meilleure ganté, il a engraissé, de deux pou-
ces au moins, son ventre pointu Lartigue serait bien
si un mal d'aventure au pouce ne le taisait beaucoup
soufirir ; mais c'est un mal qui se passe vite. Ils me
prient tous deux de vous présenter leurs hommages.
Mes compliments à tous. Portez mes meilleurs aux
trois communautés ; je sens l'eflet de leurs prières, je
désire qu'elles continuent^ N"e cessez pas vous-même
de penser à
" Votre très humble serviteur,
" t P- -Evêque de Québec."
^'Gédaïk, £5 septembre 1S03,
■*' Monseigneur,
"Je quitterai demain ce poste pour me rendre à Mem-
ramkouk ; j'y passerai quatre ou cinq jours, et de là
droit à Québec par la rivière Saint-Jean. Je visiterai
Madawaska, et Votre Grandeur recevra de là de mes
nouvelles par l'express qui ira chercher des chevaux.
" M. Lartigue que j'ai laissé à Miramichi,pour se re-
mettre des fatigues de la mer, qu'il ne peut plus sup-
porter, va hiverner à Halifax. J'ai rencontré le père
Oiquard à Richibouctou ; M. Power parait lui dispu-
ter la place
■'^ Je suis avec un profotid attachement. . . .
•' t P. Evêque de Québec."
— 26S —
Lettre de Mgr I>enaut à '' M. Auguatin McDonaM, ptre^
Présent "
" Tracadie en TlsleSt-Jean, 25 août 1803.
*•' Monsieur^
'•' Vous êtes autorisé parla présente à ct>utiniier de
rendre à la fan^ille du Capitaine MeDouaid et à tous-
ses fermiers les services que V(jus leur avez rendus
jusqu'à présent ^et de leur [Kivt ils continueront à vous
donner les mêmes ho-noraires. Pendant le ten>ps de
cette desserte, vous exercerez les mêmes pauvoirs-
qu'exerçait M. McEachern avant l'annéo 1800, et dont
il vous donnera copie. Je vous permets de dire la
messe, même la messe paroissiale, pour les personnes^
susdites, dans une chapelle bénite à cet elFet, et même
dans une maiso-n particulière, pourvu que ce soit dans-
une chambre décente
" t P. Evêque de Québec."
Mgr Denaut était à Gédaïk le 23 septembre ; le 9*
octobre, on le trouve à Ste-Anne. X. B. ; le 19, à Ma-
dawaska, et le 29, à Québec.
Dans un prDcliain numéro, nous publierons les par-
ties les plus intéressantes du cahier de cette visite pas-
torale,
MSR H. TÊTU
{A continuer)
LE xMOÎ^UMENT CHAMPLAIN A BROUAGEd)
Dans VAcadknsis de juillet-octobre 1904 (nos
3-4, vo-l. IV), an trouvera une belle gravure du
monument élevé à Brouage, en Saintonge, en l'hon-
neur de Champlain. M. David-Russell Jack donne-
dans la n^ême livraison des détails très intéressants
gur la ville de Brouaafe.
P. G. R.
(I) IX, TX, 373.
— 269 —
DOIT-ON ÉCRIRE SAINTE-FOY OU
SAINTE-FOYE ?
L'IJistoire de Notre-Dame de Sainte-Foy adopte, eu
son titre même, la première orthographe, et l'auteur,
au nom de la vérité historique, exprime le désir de la
voir prévaloir sur celle qu'a consacrée l'usage. Mais
l'usage n'est-il pasjws etnorma loquendi ? Sans doute,
pourvu qu'il ne soit contraire ni à la grammaire, ni à
l'histoire — ni au sens < ommun. Or ici, qu'on examine
la question au point de vue historique ou purement
grammatical, monseigneur l'usage paraît bien être
en cette posture fâcheuse.
Essayons de le démontrer court et clair.
Il faut, au préalable, remarquer que le nom actuel
de Notre-Dame de Sainte-Foy est formé de deux noms :
Sainte-Foy^ nom donné par M. de Puiseaux à un fief
qui lui fut concédé en 1637, et N.-D. de Fo3% titre de
la statue miraculeuse envoyée, en 1669, au P Chau-
monotparle P. de Véroncourt, et vénérée pendant
Ion sjtemps dans la petite chapelle de la côte Saint-
Michel. (1) Le iief situé — il est difficile de le con-
tester— dans les anciennes limites de la paroisse, et
même,on peut V affirmer sans grande chance d'erreur,(2)
sur la rive gauche de la rivière du Cap-Rouge, a laissé
son nom à tout ce coin de pays. Et ce nom, parce-
qu'il était plus ancien ou plus court peut-être, a pré-
valu sur celui de Notre-Dame de Foy donné à la paroisse
par Mgr de Saint- Vallier, lors de l'érection canonique
en 1698 : il est maintenant environné d'un trop grand
(1) Aujourd'hui chemin Sainte-Foy. — Ou nous pardon-
nera de renvoyer pour plus de détails à VHist. de N.-D. de
S.- F., I. 135, i49 SB.
(2) Voiries raisons, Op. cit., 152-153, col. 149.
— 270 —
éclat historique pour qu'il soit désirable, ou même
possible de le changer.
Mais sans le changer, il n'est pas défendu de l'écrire
correctement. Hé bien, étudié sous l'une ou l'autre
forme, la conclusion s'impose, nécessaire, inévitable,
qu'il faut l'écrire Sainte-Foy et non Sainte-Foye. (1)
Au point de vue grammatical, rien qu'un mot tant
la chose est évidente.
Notre-Dame de Foy, qu'on l'invoque sous le titre
de Virgo jidelis (2), comme en Belgique, ou de Mater
fidei, comme à Amiens où une chapelle Ini est dédiée,
est toujours considérée et honorée comme le modèle
ou la gardienne de la Foi. Quant à sainte Foi — on
écrivait jadis sainte Foy — , patronne de quelques pa-
roisses de France, c'est en latin, saucta Fides Encore
la Foi. Or, de l'aurore delà langue française jusqu'à
nos jours, jamais le mot foi, dans le sens d'hommage
ou de croyance, n'a été écrit avec un e : on a écrit fé,
fi, fay, foy (3) ; foye ou foie en aucun temps. La
vierge martyre d'Agen a été appelée sainte Fide,
nulle part sainte Foye ou sainte Foie.
Le mot foie, comme tout le monde sait, désigne
tout autre chose qu'une vertu théologale ! et ainsi
Sainte-Foye e^t non seulement une faute contre la
grammaire, mais un contre-sens.
Le point de vue historique, plus important, fournit
des preuves plus éclatantes encore. Enumérons-les
sans les développer.
(1-) Danh le Bulletin, de mars 1900, nous avions exprimé
desscru])u]es sur ce jjoint. Dei)ui.s notre conscience s'est /or-
mée. Nous ne croj-ons pas que la radiation de l'e parasite
puisse en rien nuire à l'histoii'e.
(2) Hist. de N.-D. de Lorette. par l'abbé Lindsay, 133, ss.
(3J V. Liitré.
— 271 —
1^ Eu Belgique, où le culte de N-D. de Foy a pris
naissance, au commencement du XVII siècle, on a
toujours écrit X.-D. de Foy. (1)
"J.'^ Dans l'authentique (it) envoyée au P. Chaumo-
not avei- la statue miraculeuse en 1669, il y a N.-D. de
jPo]/.— De quel droit le bon père écrivait-il N.-D. de
Foye ?
3° Dans l'édition Burrows des Relations, où les do-
cuments sont donnés aveclenr orthographe originelle,
si l'on trouve parfois X.-D. de Foye, on trouve très
souvent N.-D. de Foy. (3) Et d'ailleurs l'orthogra-
phe des Relations^ fut-elle toujours fautive, ne sau-
rait prévaloir sur eelle que suivait la Belgique et que
portait l'authentique jointe à -la statue.
4*^ Dans l'acte d'érection canonique de la paroisse,
le 18 septembre 1698, Mgr de Saint- Vallier dit
" Comme dans le lieu appelé couimunémeut Notre-
Dame de Fo(/, il y a un nombre considérable de fidèles
et une église. . . .(4) etc.
h'^ Le nom de Saiate-Foy (5), donné à son fief par
M. de Puiseaux, tut, à n'en pas douter, emprunté com-
me celui de Saint-Michel, à quelque village de France.
Il y avait alors et il y a encore en France deux
(1) Voir Histoire de S.!), de Foy.\}ar\e. P.Buuneuc,S.-J.
(2) Voir cette pièce dans le Bulletin de mars 19U0.
Çà) Voir vol Lir. 1-J4. 130 ; LV. 2-tS, 25fJ. 276, 312, etc.,
LVIl4(i, (}2, toujours iV-D. de Foy, dans le texte du P. de
Lamberville, LVIII, p. 130, dan^ le titre ; LX, pp (j8-80, 86.
(4") Aux archives du Sém. de Québec.
(5) y. Bist. de N.-D.de S.-F. L, 135, 149, ss. —Nous ne
disons rien de Sainte- Faix, parce que M. Paillon a été seul
à orthographier de la sorte ei encore, une fois seulement.
—Hist.de N.D. de Ste-Foy, 1, 152. not 2.
— 272 —
bourgs ou petites villes de près de quatre et cinq mille
âmes respectivement appelés Sainte-Fo}' : Saiute-Foy-
la-Grande, dans le département actuel de la Gironde,
ancienne place forte des protestants^, et Sainte-Foy,
près de Lyon. Or jamais ces noms n'ont eu d'autre
orthographe que celle que nous donnons ici.
6'^ Nouf. avons des documents originaux où est
mentionné le fiefde M de Puiseaux: la donation qu'il en
fait aux associés de Montréal, en 16^1 (1), la rétro-
cession consentie par M. de Maisonneuve en 1646 (2).
Or partout on écrit Sainte.-Foy.
7° Le 29 octobre 1678, Mgr de Laval érige une
grande paroisse. " Sanè, dit-il, cum in locis rulgo
nuvcupatis Soivte-Foy, Gauderville, Saint-Michel, la
route Saint-Ignace et Lorette, muUus jam existât po-
piit'us fdelis tt eccifsia aedijicata, Parochiam covstituerc
(lecrevimus . . . .(5) "
On pourrait ajouter la manière dont écrivent les an-
ciens notaires, les greffiers du Conseil Souverain qui
authentiquent nos registres, les plus vieilles pièces de
nos archives. Mais ce que nous avons dit suffit, cro-
yons-nous, à prouver amplement que l'orthographe
Sainte-Foye est aussi contraire à la grammaire qu'à
l'histoire et au bon sens.
Sera-ce assez pour déraciner la routine? Si tous
les lecteurs du Bulletin, qui forment une élite intellec-
tuelle, se donnaient la main peut-être y pourrait-on
arriver. Mais une erreur est facile à accréditer, diffi-
cile à faire disparaître. Le bon père Chaumonot,auteur
de celle-c], a eu pour complice nos grands historiens
(1) " Uist. de N.B. de Ste-Foy, " I 150, ss.
(2) Idem appendice, 503, sb.
(3) Pitce originale, aux archives du S>m. de Québec.
— -Zlb
♦ly.î ne pouvaient guère s'occuper de ces détails, ('^
n'est ceitaitienient man((U«r de respect ni à l'un ni aux
antres que de chercher à la faire disparaître. La vé-
rité une fois connue doit être reconnue.
Déjà la poste nous donne le bon exemple et ses ca-
chets portent désormais Sahife-Foi/.
A nous de l'imiter.
L'abbé IL- A. Scott
JOSÉ PAur^
José Paul était un Canadien né à Sorel. Sa force
musculaire était prodigieuse. Un jour, dans un maga-
sin de la Compagnie de la Baie d'Hudson, un commis
voulut essayer les forces de José. Dans un coin du
magasii), il avait entassé des barils de sucre, parmi
lesquels il en avait glissé un reRjpli de plomb Com-
me José était à converser avec quelques amis, le com-
mis, ayant Pair de lui demander un service, le pria de
lui mettre sur le comptoir les barils qu'il lui désigna.
Un ^ baril de cent livres ne pesait pas aux bras"^ de
José ; il se mit à les passer lestement. Tout à coup il
s'aperçut du tour qu'on voulait lui jouer; il venait de
saisir le baril de plomb. Alors, comme Samson, arra-
chant les portes de la ville de Gaza, il tait un effort
suprême et levant cet énorme poids dans ses bras, il le
rabat de toutes ses forces sur le comptoir. Le commis
ne riait, plus ; les planches furent brisées en morceaux,
le plancher enfoncé, et le baril roula au fond de la cave.
— Tiens 1 dit José, va ramasser ton plomb, mon petit.
L'abbé G, Dugas
— 274 —
LE XOM DE LOXGUEIL
Pour faire suite aux notes que j"ai publiées dans le
BalUthi {1899,p. 209) voici des renseignements qui se
trouvent datia le Joarnat des Débats^ de Paris, à la
date du 19 février 1904, sous la signature bien connue
d'André llallays :
"• La famille de Longueil, originaire de Xormandie
où su seigneurie était voisine de Dieppe, possédait la
terre de Maisons depuis la lin du quatorzième siècle.
Elle l'avait agrandie par des acquisitions successi-
ves. " Maisons est à cinq lieue§ de Paris, du côté de
Saint-Germain. La Seine coule devant cette propriété.
René de Longueil était conseiller au parlement lors-
que, en 1642, il fut liommé président à mortier, et
tout aussitôt, confia ù François Mansart le soin de lui
élever un château sur le domaine en question. On en
a évalué la dépense à plus de six millions de francs, ce
qui représente autant de piastres de notre monnaie ac-
tuelle.
" Comment Longueil put-il s'offrir cette roj'ale fan-
taisie ? Nous sommes là-dessus assez mal renseiijnés.
Tout ce que Ton sait, c'est qu'en 1650 il fut nommé
surintendant des linances. Quand, peu de temps après,
on le remercia, il eut ce mot charmant et signitlcatif :
- Ils ont tort ; j'avais fait mes affaires ; j'allais faire
les leur».
Souvenons-nous que, en 1651, François-Xicolas de
Longueil, page du roi. fut envoyé au Canada avec
Jean de Lauzon. L'été de l'année suivante, on le
trouve présent à un mariage aux Trois-Rivières en
compagnie de Charles LeMoine, natif de Dieppe, et
qui devait être de son âge. Je suppose que François-
N icolas était fils de René, ce (pu nous ramène à la
seigneurie de Diepj.e. Lorsque, pins tard, Louis X' V
anoblit LeMoiiie c-elui-ci adopta le nom* do Loi)o;ueil,
•fini s'écrivait conimunémeul Lon2;iieni].
T.e château de Mais-oup, l'un cks jîlus Tnao-iyifiques
•de la France qui (n compte rm si grand nomlue, passa
•«le Eeué à ses descendants dont le'dernier s'éteignit en
1782. Eïisuite. allant de niain en niain. il devint la
l)ropriété du banquier ].{iffiite qui morcela la terre, en
]830, et démolit plusieurs liâtiments. Tel qu'il est
c'est eixore une merveille. On va le démolir pour
vendre <les lots à constraire des villas.
Bexja.min Sulte
PROTONOTAIRES DU DISTRICT DE
j TROLS-RIVIÈRES
Charles Thomas H .lécembre 1704
Charles Thomas ^
Ilugh Fraser / ' / octobre 1809
Ilugh Fraser ... 2 mdi 1816
Charles Thomas } . ;
Hugh Fraser / ' - '^'"^^ 1817
Ilugh Fraser ' 9 mars 182G
AVillîam-Craigie-PIolmes Ooffiu 4 décembre 1830
Edward Barnard 1849
Philippe-Olivier-Eriiest Pacaud 14 juin 1878
PhilippG^Olivier-Ernesr Pacaiid ) • o-
Louis-Dosithée Paquin 1' ^ "^^^ ^^^^
Philippe-Elisée- Panneton 20 février 1880
Aifi ed Désilets. 3 août 1880
Sévère Lemaître de Lottinville l rv i ^ ,
Alfred Désilets / •• 9 clecembre 188 /
Alfred Désilets 19 mars 1894
Sévère Lemaître de Lottinville ] ^^ ,
Jean-Baptiste-Onésime Dumuut /•• ^'^ octobre 189/
I »m a
JEANNE FRANÇOISE JUCHEREA.U DE SAINT-KiNACE
SUPÉRIEUR! DE l'HOTEL-DIEU DE QUEBEC
168â-g0 1 16&3-99 : 1702-08.
~ 277 —
REPONSES
La tVibricatioii de la potasse aii Canada.
(X, VII, 1021.)— Après sou retour, en 1670, Talon s'ap-
]>liqua spécialement à établir des fabriques de potasse et
de goudron. Durant son séjour accidentel à Lisbonne,
on 1669, il avait connu un marchand qui s'était sou-
vent entretenu avec M. de Saint-Romain, ambassadeur
de France en Portugal, des avantages que procurerait
l'établissement de potasseries au Canada. Il détermi-
na ce négociant à passer en France afin de soumettre
ee projet à Colbert, qui l'agréa. Mais comme ceraar-
ciiand ne pouvait alors quitter ses affaires, le ministre
entra en pourparlers avec un sieur Nicolas FoUin et lui
fit accorder un privilège pour la fabrication de la po-
tasse et des " savons mois " en la Nouvelle-France. (1)
Cet industriel affirmait qu'il avait appris le secret
de faire la potasse comme en Moscovie, et le savon
mou comme en Hollande. Sa potasse, disait-il, blan-
chissait mieux et usait moins le linge que les soudes
d' Alicante et des côtes d' Espagne,et elle était d'une moin-
dre dépense. Par son privilège il avait droit à dix sous
par tonneau de potasse, et sa production était admise
en France comme si elle eut été fabriquée pour le ro-
^'•aume. (2) FoUin se rendit dans la colonie, et Talon le
seconda de tout son pouvoir en mettant à sa disposi-
tion les constructions et les fonds nécessaires. Les
cendres de nos bois se trouvèrent d'excellente qualité.
L'intendant écrivait, le 11 novembre 1671 : '' J'ap-
(1) Extrait d'un mémoire pour l'établissement des manu-
factures dépotasse ; Collection de Manuscrits, I, p. 328.
(2) Supplément Richard, p. 242 ; Jugements du Conseil
Souverain, l, p. (J<J4.
— 278 —
prends seulement aujonrcrhui par nue barrique de po-
tasse et une barrique de savoii mol que l'entreprise du
sieur Follin a eu le succès qu'il avait [»nmiis. etje jui^c
qu'il y a lieu d'espérer qu'on iburnira de l' Acadie et d'ici
une partie nécessaire à la France,puisqu'cn cette matière
les Moscovites cessent de faire b ur commerce avec nous
par l'entremise des Hollandais. " Après que les pre-
mières expériences eurent réuss-i Colbert écrivait au
sieur Follin : " J'ai été bien aised'apfirendre que vous
ayez trouvé les cendres de la Nouvelle-France, non
seulement de la qualité nécessaire pour bien taire la
potasse, mais même à un prix raisonnable. . . .Comme
M. Talon a fait faire tous les bâtiments dont vous avez
besoin et qu'il vous a laissé des fonds suinsamment pour
faire travailler pendant cette année, je m'assure que
par le retour des vaisseaux qui viendront cet hiver,
vous enverrez au moins cinq ou six cents milliers de
cette marchandise, et qu'ainsi vous exciterez les inté-
ressés à cette manufacture à augmenter le tonds qu'ils
ont fait xjour cet établissement. " (1) Cette industrie
promettait beaucoup. Les premiers échantillons de la
potasse canadienne furent jugés excellents,soit employés
seuls pour lessivir le linge, soit convertis en savons
mous pour descruer les soies et dégraisser les draps.
On pouvait en fabriquer ici des quantités assez con-
sidérables pour ]iermettre à Paris de se passer dessou-
des d'Espagne, dont celte capitale faisait une énorme
consommation. 11 y avait même lieu d'espérer que
Douai, Lille, Tournai, C'ourtrai et autres villes de Flan-
dre, de même que celles de France qui blanchissaient
les draps, pourraient dorénavant se passer des potasses
(\) Colburt aus'ear Follin. l'A i ai a \Cû3 ; Lettr^'s, Ins-
tructions, etc, 3. Il, p. 5GU.
— 279 —
(le Moscovie, et de la ve(]asse de Cologne, qui forti-
iiaieiit le commerce des Hollandais, lesquels faisaient'
(le cette nialùre une partie de leurs retours lorsqu'ils
portaient leurs (îpiceries et leurs castors en ces contrées.
[Ai j)(»tiisse canadienne devait être d'autant mieux
reçue à Paris, (jue la soude d'Espagne, acre et caus--
tiquc, brûlait le linge, ce que l'on (évitait avec la po-
tasse.
On voit que cette fabrication était très utile à l'an-
cienne France qu'elle aftVanchissait du tribut payé à
l'Espagne pour ses soudes. Elle ne l'était pas moins
à la nouvelle, car elle mettait les colons, les gens de
peine, à même de réaliser un gain très appréciable,
soit en coupant, soit en brûlant les bois. Elle encou-
rageait les habitants à défricher incessamment leurs
Terres, parce qu'elle leur fournissait le moyen de payer
aussitôt leurs dépenses. En eflet on évaluait à qua-
rante francs le coût du défrichement d'un arpent de
terre. Or chaque arpent d'abatis rendait de vingt
à vingt-quatre barriques de cendres qui, remises au
magasin de potasse établi sur le bord du fleuve pour,
en faciliter le transport, étaient payées à raison de qua-
rante sous ou deux francs la barrique,ce qui compensait
et au-delà la dépense du défrichement.{l) Cette industrie
était donc très avantageuse pour nos habitants et nos
journaliers. Cependant la suite ne répondit pas aux
débuts. On finit par constater que FolUn n'avait pas
toute la coni[iétence nécessaire, et après le départ de
Talon l'entreprise périclita. (Thomas Chapais, Jean
Taloj), intendant de la Noacelh-France, p. 401).
(1) Mémoire mr le Canada . par Talon, 1673 ; Collection
<h' JIaiiUi>cnt^. p. 2-tl.
— 280 —
Le sieiir de Villeneuve, ingénieur du roi. (X,
VIII, 1032.) — C'est au commencement de l'été de lc85
que M. de Villeneuve, ingénieur du roi, fut envoyé
dans la Nouvelle- France.
Dès son arrivée à Québec, le gouverneur de Denon
ville lui donna la confection des plans d'un magasin
pour recevoir les poudres. Jusque là ces matières si
dangereuses avaient été déposées dans des maisons qui
n'étaient pas à l'épreuve du feu.
Le 8 mai 1686, M. de Denonville écriviMt au ministre,
M. de Seignelay :
" J'ai dessein d'envoyer à Niagara cette année le
sieur Dorvilliers avec le sieur de Villeneuve, dessineur
(sic) que vous m'avez donné afin d'en lever le plan, et
après que j'aurai vu les Iroquois à Villemaiie, en l'île
de Montréal, et que nous saurons à quoi nous en tenir
avec eux, je verrai si je ne pourrai point moi-même v
aller faire un tour pour pouvoir vous en rendre compte
plus sûrement, car pour s'en fier au sieur de Villeneuve,
seul, il est très bon, très sûr et très fidèle dessineur,
mais pour le reste il n'a pas l'esprit assez arrangé, et
l'a trop court pour pouvoir donner aucunes vues pour
l'établissement d'un poste, et pour en avoir la conduite
de son chef. " (1)
Effectivement, Villeneuve s'occupa en 1686 k faire
les plans du fort Niagara.
En 1687, le marquis de Denonville lui fit préparer
des plans pour entourer d'enceintes fortifiées LaPrairie
de la Madeleine et Chambly.
Villeneuve avait porté certaines accusations contre
M. Prévost, major de Québec.
Le 8 juin 1687, M. de Denonville écrivait à M. de
Seignelay à propos de ces accusations :
(1) Correspondance <jénérale,\o\. 8, p. 3L
— 281 —
" Notre iiigétiieur est un tou, un libertin, un débau-
■c-hé, dont il faut souftrir parce que nous en avons af-
faire. Vous ne devez pas ajouter aucune foi à tout ce
fju'il vous écrira contre qui que ce soit ne faisant rien
<pie par caprice. C'est un panier percé. Cependant
il tni vaille admirablement bien de la main et fort vite
<|uand il veut. Monsieur de Vauban vous peut bien
rendre compte de son caractère d'esprit. Si je ne l'a-
vais logé chez moi et ne le nourrissais pas, je n'en au-
rais jamais pu rien tirer, devant partout. M. l'inten-
<lant vous rendra comp»te de la maiiière qu'il a fait cou-
vrir notre magasin, la couverture de pierre faite en
pavé n'ayant pas été suffisante pour empêcher l'eau de
pénétrer dans les jointures outre que la chaux et le ci-
ment (ju'on y a employé ne résiste point du tout à la
gelée en ce pays. C'est une chose que j'ai vu en plu-
sieurs endroits depuis que je ^uisici. " (1)
Le 8 mars 1688, le loi ordonnait à Villeneuve de
repasser en France, Il partit après le 27 juin 1688, car,
à cette date, on le voit ligner comme témoin à un acte
<le Genaple.
Il faut croire que là-bas Villeneuve fit jouer certaines
influences puisqu'au mois de mars 1691 il se rembar-
qua pour la Nouvelle-France.
L'intendant Champigny ne lui fit pas une trop belle
réception, s'il faut en croire le mémoire suivant pré-
senté à M. de Pontchartrain :
" Le sieur de Villeneure, ingénieur du roi, remon-
tre à Votre Grandeur, qu'au mois de mars 1691, il fut
envoyé au Canada pour le service du roi. Aussitôt
son arrivée M. le comte de Frontenacle fit reconnaître
suivant l'ordre de Sa Majesté, ce que M. l'intendant
reiusa de faire, quoique cet ordre lui fut aussi adressé.
(1) Con-eqiondance (jénérale, vol, !», p. 2U.
— 282 —
Ce refus procédait de ce que pendant c'mq années pré-
cédentes que le dit sieur de Villeneuve avait demeuré
au pays en qualité d'ingénieur par ordre de feu le niar-^
quis de Seignelay il s'était toujours opposé aux dépen-
ses superflues qui s'y faisaient tant pour la construction
de l'Intendance, qu'autres ouvrages que monsieur l'in-
tendant faisait faire par des gens incapables "
Le 1er mars 1693, Villeneuve était remplacé comme
ingénieur de la 2fouvelle-France par Jacques LeVas-
seur de Néré.
Il dut retourner en France la même année.
On a de l'ingénieur Villeneuve :
Plan de la ville et châteai' Je Québec fait en 1685.
Carte des environs de Québec en la Noavelle-Fravce
mesurée sur te lieu très exactement en 1665 et 1686. (1)
Carte de la comté de Saint-Laurent (2), en ht Nou-
velle-France, mesurée très exactement en 1689. (3;
Plan de Québec et de ses environs, en la JS'ouve,llt-
France, assiégé par les Anglais /e 16 d'octobre 1690'
jusqu'au 22 du dit mois qu'ils s'en allèrent aprèi avoir
été bien battus par M. le Comte de Frontenac^gouverneur
(jénéral du pai/s. (4)
P. G. R.
(1) Tillenéuvc relit cette carte eif lioS. en 1(j89 et en
1690. Ces cartes donnent les noms et saniuni6 des habitants
de Québec et des paroisses environnantes. Celle de 1688 a
été publiée dans l'ouvrage do M. 1 abbé S«ott, Notre Darne
4e Sainte-Foy. repr(>duite d'une copie photograpliiée de la
collection de M. Philé^s CTagnon.
(_') Ile d'OrUans.
(3) Cette carte est reproduite dans l'ouvrage ^wsthume
de M. l'abbé L.-E. Bois, Uîle d'O-rléam.
(4) Ce plan donne les noms des habitants et des princi-
jiaux endroits de Québec. M. Philéas (iagnon possède aus-
si ce plan dans sa collection.
— 283 —
Joliii Antrobii.*. (X, IV, 1006.) —En 1784, John
Antrobiis était épicier à Québec.
Kn 1788, Aiitrobus était encore à Québec. On
le voit se prononc r, avec un grand nombre d'autres
■citoyens, en faveur d'un gouvernement constitution-
nel.
L'anné« suivante, il va s'établir dans la ville de
Trois-Rivivres.
Le 25 avril 1790, il est nommé juge de paix pour
le district de Trois-Rivières.
Le 11 juin 1793, John Antrobut abandonnait le com-
merce pour remplacer M. de Bellefeuille comme grand-
voyer du district de Trois-Eivières. Il conserva cette
position jusqu'au 27 janvier 1820,
11 mourut à Trois-Rivières le 8 mai de la même
année.
La Gazette de Qvflcciln 15 mai 1820 annonce son
trépas dane les termes suivants ;
" Aux Trois-Eivièies, lundi le 8 mai 1820, décèd-e,
h l'âge de 64 ans, John Antrobus, Ecr, ci-devant mar-
chiind de cette ville, et pendant les 25 dernières années
de m vie, grand-voyer du district de Trois-Rivières.
Le grand nombre de qualités estimables qui l'ont
distingua, rendront sa mémoire longtemps et .just-e-
ment chère au cercle nombreux et respectable de ses
amis et de ses-ccnnaissances, "
M. Antrobus avait épousé une des tilles de l'hono-
rable James Cuthbert,seigneur de Bcrthier. Elle dé-
céda à Soiel le 22 janvier 1806.
M. Antrobus avait habité Beithier pendant quelques
années. M. l'abbé Moreau,dans son Précis de V histoire ih .
la sdgnevrie et de la paroisse de Berthier, nous apprend
qu'il eut des difficultés avec le curé de Berthier,
M. Ponget. Il l'accusa auprès <]e l'évêque de Québec
— 284 —
de détourner ses serviteurs de son service. Le boa
curé n'eut pas de peine à se défendre. Il n'avait fait
que son devoir de pasteur, en disant aux serviteurs de
M. Antrobus que, si leur maître ne pouvait les nourrir
en maigre les jours où l'Eglise défend de manger gras,
ils devaient laisser son service.
P. G. R.
Le chevalier de Troye. (X, Vif, 1024.) —Le 1er
janvier 1685, le marquis de Denonville était nommé
gouverneur de la î^ouvelle- France, en remplacement
cle M. de la Barre.
Le roi donna au nouveau gouverneur nn renfort de
500 soldats. 150 moururent pendant la traversée.
Pierre de Troye, qui, le 5 mars 1685, avait reçu le
commandement d'une compagnie d'infanterie, arriva
ici avec ce secours dans l'été de la même année.
La prise du fort Bourbon, situé sur la rivière Sainte
Thérèse, à la baie d'Hudson, avait été une grande
perte pour la Compagnie du Nord. M. de Comporté
avait obtenu du roi, le 20 mai 1685, au nom de cette
compagnie, la permission de le reprendre aux Anglais.
Le marquis de Denonville réunit à M )ntréal une
troupe de 70 Canadiens commandés par M. Lenoir
Rolland et les trois frères d'Iberville,de Siinte-Hélèiie
et de Maricourt,et de 30 soldats sous les ordres des sieur>s
de Catalogne et Duchesnay. Le chevalier de Troye
reçut le commandement suprême. [1 se fit accompa-
gner du R. P. Silvy, jésuite, comme aumônier.
Ces braves partirent de Montréal le 20 mars 1686,
après avoir entendu la messe dans l'église Notre-Dame.
Ils avaient plus de deux cents lieues à parcourir en
raquettes et en canots d'écorce avant d'arriver au pre-
mier poste anglais. " Il fallait être Canadien, remar-
— 285 —
que Bacqueville de la Potherie, pour supporter les in-
commodités d'une si longue traverse. "
Le 2U juin 1636, le tort Monsipi, situé dans la riviè-
re Monsoni, vigoureusement attaqué, se rendait au
chevalier de Troye. Dans les premiers jours de juillet,
le fort Rupert, éloigné de 40 lieues de Monsipi et situé
sur la rivière Nemiscau, tombait à son tour aux mains
des guerriers canadiens. Entin, le 26 juillet, jour de
la tête de sainte Anne, patronne de Texpédition, le
fort Quitquitcbouan ou Albany était aussi obligé de
capituler. Il ne restait plus aux Anglais, dans toute
kl baie d'Hudson, que le fort Bourbon ou Nelson,
situé à quelques centaines de milles au nord du fort
d' Albany.
Le 10 août 1686, le chevalier de Troye, ayant atteint
son but, remettait le commandement à d'Iberville
et se mettait en route pour Montréal, où il arriva en
octobre.
Le marquis de Denonville fut bien satisfait de lui.
Il écrivait à M. de Seignelay le 11 novembre 1686 :
" Le sieur de Troye est le plus intelligent et le plus
capable de nos capitaines ; il a l'esprit tel qu'il faut
pour avoir tous les ménagements nécessaires pour
commander aux autres. On ne saurait avoir une meil-
leure conduite que celle qu'il a eue dans l'entreprise
du Nord car il lui a fallu du savoir-faire pour tirer des
Canadiens les services qu'il en ». eu et pour les mettre
dans l'obéissance. " (1)
(1) Correspondance générale, vol. S, p. 16L Sur l'expé-
dition de M. (Je Troye à ia baie d'Hudson on peut consulter
Hacqueviile de la Poiherie, Histoire de V Amérique Septen-
trionale, tome premier, p. 147 ; Charlevoix, Histoire et des-
cription générale de la Nouvelle-France, tome premier, p.
505. DaHs son Estât présent de V église et de la colonie fran-
çaise dans la youuelle France,]). 114, Mgr de Saint-Yallier
— £86 —
Les attaques réitérées des Iroquois contre les alliés
des Français engagèrent le marquis de Denonville à
aller porter la guerre dans leur pays. Tout l'hiver de
168ù 87 ?e passa à faire des préparatifs.
Le 13 juin 1687, l'expédition forte de ptès de 2000
hommes partit de Montréal. Les milices étaient com-
mandées par les capitaines Berthier, La Valterie. Grand-
ville et LeMoyne <le Longueuil, avec pour chef Dugué
de Boisbriand, ancien capitaine au régiment de Oari-
gnan. Les troupes régulières avaient pour comman-
dants MM. D'Orvilliers, St-Cirq, de Troye et Valren-
nes, et avaient pour chef, le chevalier de Vaudreuil.
M. de Callières était commandant en clief des deux
divisions de l'armée sous les ordres du marquis de
Denonville.
Après avoir brûlé les villages iroquois et avoir tué
un grand nombre de ces barbares, M, de Denonville
se décida à revenir au pays.
Mais il s'arrêta avant à Niagara avec toute son ar-
mée pour y rétablir le fort de ce nom.
Le dernier jour de juillet 1687, le fort était entière-
ment tf^rminé. M. de Denonville y laissa une garni-
son de cent soldats d'élite, avec six officiers, un garde
magasin et trois charpentiers, sou s les ordres du cheva-
lier de Troye.
Le £5 août suivant, à son arrivée à Montréal, M. de
Denonville écrivait au mar(]uis de Seignelay :
" Ce poste (Niagara) étant en défence j'y ai laissé
cent hommes sous le commandement du sieur de Troye,
]»ublie une lettre (lu R. P. Silvy, du 30 juillet 1786, où on
ti'ouve lin récit tidèie de cette expédition. Les instructions
donnée.^ i M. de Troye pour son expédition font jjartie du
volume y de la Correspondance générale aux Archives d'Ot-
tawa.
— 287 —
(lui lit Tau passé l'expodition du Xord. C'est un tiv^^
l. on sujet qui mérite bien quelque part en Thonneur
(le vi)s bonnes u;râces et dt; votre protection. Il peut
VOUA être utile à bien des choses ; il est sage et entendu
et de bonne volonté, et a bien servi sur terre. " (l)
Malheureusement, les fournisseurs de l'armée ji'a-
vaierit laissé à Niagara que des vivres à moitié gâtés.
Le scorbut et d'autres maladies se déclarèrent dans
la garnison. Presque tous les soldats moururent. Le
commandant lui-même, M. de Troye, tut emporté par
ce fléau le 8 mai 1688
Un des rares survivants de la garnison de Xiagara
raconte que quelques semaines avant la mort de ^L de
Troye on avait formé le projet de l'égorger :
" C'était à lui (M.' de Troye) qu'on attribuait
la principale cause de la maladie, en ce que dès l'au-
tomne il avait retranché les vivres, refusé de tuer une
vache qu'il avait, que par ce moyen on aurait eu le
foiu qui lui était destiné pour mettre dans les paillasses
lies soldats qui étaient contraints de coucher sur la
terre. Cette dureté détermina toute la garnison à former
une sédition, c'est-à-dire à égorger le commandant et
quelques autres officiers de qui ils n'étaient pas con-
tents et voulaient s'élire un commandant pour les con-
duire chez les Anglais à la Xouvelle-York. De toute
la garnison, il n'y en eut que trois qui ne voulurent
pas^être de la partie. La veille que Texécution de-
vait se faire, un gros parti d'Iroquois se présenta de-
vant le tort qui de lom firent quelques escarmouches
et tinrent la garnison en haleine pendant plusieurs
jours ; cela lit" ralentir leur dessein, et plusieurs tom-
bèrent malades, ce qui fit rompre le projet. " (2)
F. G. R.
(1) Corrtsi>on(h(Hce générale, vol. 9. p. 61.
(2) CoKi-rtion de manuscrits, vol. I, p. ôfi6.
— 288 —
QUESTIONS
1033 — Nous lisons dans l'ouvrage de W.-L. Ston<",
Revolalionary Letters (p. 67) : ''Le 31 décembre ITTG.on
célébra à Québec avec grande pompe le premier anniver-
saire de la levée du siège piir les Bo-tonais. A neufheu-
ras du matin une messe fut chantée dans la cathédrale
par l'évêque. Huit infortunés Canadiens qui avaient,
soutenu les rebelles furent iimenés diins la cathédrale
la corde au cou, et là, devant toute l'assistance, durent
demanderpardon à Dieu, à l'Eglise et au Roi. " Ya-t-il
du vrai là dedans? Ce récit esl-il confirmé quelque part?
Ambric.
1034 — Les i-egistres paroissiaux de Détroit, pour la
période française, existent-ils encore ? Où sont-ils
déposés ? ^ XXX
1035 — Le Dididv noire ahévaquis du R. P. Rasle
a-t-il été publié ? Où ? A. O.
1036 — Sait-on où est mort le fameux abbé Louis-
Joseph de LeLoutre, missionnaire chez les Acadiens,
pour l'arrestation duquel les Anglais oifrirent une forte
récompense en 1745 ? Où trouverais-je des renseigne-
ments sur sa vie agitée ? Acad.
1037 — Quel est ce M. Charest qui, en 1763, fut dé-
puté auprès du roi d'Angleterre par les catholiques
du Canada? Catho
1038 — Le sieur Patoulet, secrétaire de l'intendant
Talon dans la Nouvelle-France de 1665 à Î671, est-il
le même qu'on voit intendant aux Iles françaises en
1679 ? CuR.
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train.
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l*. M. ) juin avec chars directs faisant le trajet le plus
ra])ide entre Qut^bec et New-York.
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llECH[l]CH[s"HISÏÛRICyES
AKCHÉOLOGIE— 1U8T0IEE— BIOGEAPHIE
ORGANE DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES
Qui manet in patriâ et patriam cx)nnoscere lemtiit.
Is ir.ihi nOTi civis sed peregrinus erit
PIERRE-GEOKCtES ROY
ÉDITEUR-PROPRIÉTAIRE
RUE WOLPE
RECHERCHES HISTORIQUE^
Sommaire de la livraison de octobre : Visite pasto-
rale de Mgr Denaut en Acadie en 1803 (saite et iin),
Mgr n. Têtu ; Josué Boisburthelot de Beiioiirs,
P. G, R. ; L'hon. Rocb-François de Saint-Ours ; Pierre
Dugué de Boisbriand, P, G-, ii. ; Le Dictionnaire abé-
vaguis du R. P. Rasie ; Questions, etc., etc.
Grav^ure : L'hon. Uoch-Prançois de Saint-Durs,
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Montréa ^—1 903-1 904.
BULLETIN
J^ES
RKCHERCHES HISTORIQUES
VOL. 10 OCTOBRE 1904 No 10
VJSITE PASTORALE DE MGR DEFAUT EN
ACADIE EN 1803
{Suite f.tjin)
Registre pour la visite dans la Nouvelle-Ecosse,
Brunswick, Halifax et la Baie des Chaleurs, etc.
J. J. Lartigue, Ptre, secrétaire.
Arrivé le 27, vendredi matin,à Ste-AnnedeTousquet
et Pobomkook.
Confirmés
Le- 29 mai 34
Le 30 " 65
Le 31 " 95
Le 1er juin 27
221
Le Bas de Tousket 16 farailies
Le Haut 12 "
Le Milieu 15 "
Pobomkook 17 "
Le Ruisseau de l'Anguille 20 "
80 "
12 francs par famille pour le curé.
A été visitée la paroisse de Ste'Anne,mai 27 jusqu'au
1er juin 1803. M. Sigogne curé. Communiants 250.
Au coifre £6, 12, 7. "
Ordonné qu'il soit fait le plus tôt possible un ciboire
d'argent, doré en dedans, qui puisse contenir 150 hos-
— 290 —
tïes, aussi des burettes de mêrritt métal ou du moins
d'étainfin.
2^^ Que quatre chasubles de couleur convenable.
blanCy rouge, vert et violet, ou deux dt>ubles de deux
couleurs chacune soient faites d'étofte de soie ou de
laine suivant les moyens du moment. Oouné dans
le cours delà visite pastorale. Ste-Ann^, le 1er juM> 1803.
(signé) t P. Evêque de Québec
Pour copie, J. J. Lartigue, Ptre, secr.
Requête des habitants de Ste-Anned'Argyle. Pour
demander à l'évêque la permission de construire une
nouvelle église dans un endroit plus conv^enable
Décret de Tévêque, 1er juin 1803.
Requête des habitants de i'omborakouk pour deman-
der la permission de contruire une église.
Permis le 1er juin 1803. (1)
Mission i>2 Ste-Marie.
Arrivé le 3 juin.
Confirmés
5 juin .131
u " 158
7 " 109
8 " 8
401
François Comeau et Isidore Gandet de Ste-Mario-
OTit demandé un graluel.
Reçu 8 schellings.
Reçu pour remettre à la fabrique d'Halifax une gui-
née pour un missel fourni par Mr Jones. Remis à
M. Burke, plus 4 piastres pour le missel de Ste-Marie,
(l) Ces requêtes ainsi que les réponses de l'évêque se
trouvent dans le cahier, mais je ne crois pas opportun d»
les publier ici. Je ne l'eproduirai pas non plus les ordoa-
nances. que je me contenterai d'indiquer.
^.h l
— 291 —
Reçu 40 siîbellingspour 5 graduels à Béiioni Mélaii-
K'XA\, Anselme Leblanc, Nicoîas Godin, Joseph Terrio,
Àiis-elme Doueet de Ste-Marie.
Eeçn 30 schellings pour 5 cantiques pour Margue-
rite P)Oudreau, François Commeau, Armand Robicheau,
Marguerite Bourg et Scolastique Bourg.
104 lamilles. Au coffre trois louis.
Kequête des habitants de la Rivière aux Saumons et
<rAméfégane pour demander le changement de place
<le l'église, 6 juin 1803.
Ordonnance de Monseigneur p^ur la fv^roiese de
Sainte-Marie, Nouvelle-Ecosse, pour fixer la nouvelle
place de l'église, Sjuin 1803.
Pouvoirs de M. Sigogiie, missionnaire de Ste-Marie
et de Ste-Anne, Nouvelle-Ecosse, 6 juin 1803.
Fouvoirs.de M. Pichard, missionnaire de Tracadie,
<^n la Nouvelle-Ecosse, 2 septembre 1803.
Halifax.
Mjssonnaire, M. Burke, grand vicaire.
' Confirmés .
juin 19... ...'......... 72
" 20..;... : 112 '
« 21 139
^' 22.'.'.' 89
" 23. .•/...:■;.'. ;.. 96
" 24 196
" 25 . 90
♦' 26 140
'' 27 . 105
" 28 40
" 29 118
" 30.. 22
juillet 1 10
jusqu'au 6 36
Confirmés à Halifax 1265
— 292 —
DÉPENDANCES d'HaLIFAX.
Chezzetkouk. qui est distant d'Halifax de Jieiiflieiio»
par mer et de cinq par terre, est composé de 45 familles
qui paient au missionnaire trois piastres par taniillc.
Il n'y a qu'une très petite chapelle, mal en ordre et un
presbytère non logeable. Il est détendu à M. Grâce
d'y célébrer les saints mystères, jusqu'à ce que l'un et
l'autre soient réparés.
Il est ordonné aux habitants de bâtir, avec le teraps
et le plus tôt qu'ils pourront, une église dont les prin-
cipales dimensions seront de 32 pieds de large sur 40
de long, 10 pieds au-dessus des lambourdes, avec ut»e
«iacristie de 14 pieds sur 16. Le presbytère aura 24
pieds sur 26.
Familles, comme ci-dessus, 45
Ames 224
Communiants....; 130
Confirmés (on ne sait)
Ni vases sacrés, ni ornements, ni linges.
Prospect est éloigna d'Halifax d'environ 10 lieues,
et distant de Ketcbharbour de 3 lieues, et dé deux
lieues d'Uerringshore. Il n'y a point de chapelle.
Familles de Prospect. 14 ; Ketcbharbour 11 familles.
Communiants y compris les engagés. . . .130 -
Ceux-ci ne restent dans ces contrées que le temps de
la pèche.
Confirmés . 5
Le revenu consiste en 100 quintaux de morue.
Sauvages Micmacs errants depuis Cap Sablejusqu'au
détroit de Canso. A peu près,
Familles 58
Communiants 52
Ames 269
Confirmés, on ne sait pas au juste.
Ces Sauvages ne donnent rien au missionnaire.
— 293 —
La Mission de Charlottetown en l'Isle St-Jean étant
insuffisante pour l'entretien d'un prêtre, Monseigneur
lui a ôté son missionnaire M. de Galonné. Cette" mis-
sion n'a ni chapelle, ni ornements, ni presbytère et l'é-
tat des catholiques y est comme suit :
Nombre des âmes de la ville et des environs 348
Nombre des communiants 91
Confirmés 75
N. B. Voyez ci-après les instructions au Père Fitz-
simons.
J.-J. L. P. S.
Ordonnance pour la Mission d^ Chezzetcook.
Halifax, 6 juillet 1803.
Arrivé au Havre Arichat, lundi 11 juillet. La visite
a commencé le dimanche d'après 17.
Pouvoirs donnés à M. Champion, missionnaire à
Chéticamp.
Réponse de Mgr l'évêque de Québec aux Sauvages
Micmacs de Labrador du Cap Breton, assemblés le 26
juillet à Arichat. (1)
On ne sait au juste le nombre des Sauvages confir-
més àArichat et aux autres lieues ci-dessous mentionnég.
Les deux Labrador donnent cent familles et plus.
Elle ne fournissent rien au missionnaire.
('onfirmés à Arichat 1162
" au Havre à Boucher 393 dont 131 Ecossais.
"à Tracadie 168
" à Pommequette 210 dont 126 Ecossais.
(1) J'ai déjà publié cette réponse dans la Semaine Reli-
</i«MS<;, au chapitre 2ème des Visites Pastorales de Mgr
Fltssis.
— 294 —
Population des lieux desservit* par M. Lejamtel, mis-
sionuaire d'Aiieliat.
Distance
;deN.-D.
Commu-
Enfanib,
d'Arichat.
niants.
Autour du havre d'Arichat
203
128
Au petit Arichat
4
milles
61
65
Au Barachois
6
u
88
87
A l'Isle à l'Ourse
12
a
47
37
A l'Escousse
9
a
71
79
A la Eivière à Bourgeois
11
i.
38
•J. »
A la grande Digue
11
u
44
32
A l'Ardoise
15
■ i
52
48
Au Havre à Boucher ■
oO
i.
69
87
A Tracadie
. 39
i;
115
109
A Poramequette
48
i.
i.H
51
Total 846 738
Le missionnaire d'Arichat a pour revenu un (piintal
de morue par tamille ; et les parents dont tous les en-
fants sont mariés ne sont plus sujets à cette contribution,
N". B. Monseigneur a approuvé les registres de la
paroisse d'Arichat pour les baptêmes, mariages et sé-
pultures. J. J. L. P. S.
Ordonnance pour l'église d'Arichat.
Donné à Pommequette, dans le cours de nos visites,
le 2 août 1803.
Population des lieUx desservis par M. Champion,
missionnaire de Chéticamp.
Distance de Chéticamp InTo. des ârties communiant*
A Chéticamp 185 101
A Magré 15 milles 168 81
Ile8çlelaMagdeleine60 " 351 111
704 293
Le revenu du missionnaire de Chéticamp est d'un
écu par communiant.
Titulaires d'Arichat, Notre-Dame ; du Havre à Bon-
— 295 —
cher, Notre-Dame ; (lo Tracadie, St-Pierre; de Pc^m-
i)ie(|notto, la Sto- Croix.
Ordonnance pour les Missions de Tracadie, Porame-
q nette et Havre à Boucher. 3 août 1803.
Ordonnance pour l'église (Fe St-Pierre (Pllalifax.
2 juillet 1803.
Pouvoir^? donnés à M. Alexandre McDonald, mis-
sionnaire à Pictou. Charlottétown, 15 août 1803.^
Pouvoirs donnés au Père Fitzsimons, récollet, dans
risle St-Jean. 16 août 1803.
Ordonnance pour la mission écossaise de Pictou.
De Tracadie, en l'Isle St-Jean, 18 août 1803.
MissioTi écossaise de M. Alexandre McDonald, au
Golfe St- Laurent.
Nombre des âmes sur la Nouvelle-Ecosse, 2200
" risle du Cap Breton 700
Nombre des communiants sur la Nouvelle-Ecosse, 1200
^' " " " l'Isle du Cap Breton 300
Confirmés dans la visite 636
Mission de M. McEachern
Confirmés à Tracadie 246
" St-André 427
" " notre retour à Tracadie. . . 74
747
Distances
De Charlottetown à Tracadie 14 milles
De Tracadie, à St-André 8 "
De St-André à Naufrage 23 "
Du même à la Pointe de l'Est 22 "
Du même aux Trois-Rivières, par terre 20 milles, par
mer 10 milles
Du même à la Fortune 32 milles
De la Fortune aux Trois-Rivières 10 "
Ordonnance pour la mission écossaise de M, McEa-
chern. De Tracadie, 24 août 1803.
— 296 —
K. B. De tous les districts de la mission de M. McEa-
cl:ern, il n'y a que les Trois-Rivières qui aient une
chapelle ; et aucun district n'a d'ornements qui lui ap-
partiennent. J. J. L. P. S
Population des divers districts de la mission d«
M. McEachern.
Communiants âmes
Naufrage et Pointe de l'Est. . 178 483
Trois-Pivièree 69 177
Fortune-Bay 38 83
St-André 173 454
Tracadie 212 4:^5
670 1622
Povoirs renouvelés à M. McEachern, missionnaire
de St-André, en hisle St-Jean, et donnés à M. Augus-
tin McDonald, prêtre de la dite Isle. De Tracadie, 25
août 1803.
Instructions au R. P. Fitzsimons, réeollet, mission-
naire dans l'Isle St-Jean. Rusticot. 28 août 1808.
Mission de M. Pichard.
Rusticot, Malpec, Casconpec, Tagueniche.
Distance de Charlottetown à Rusticot. ... 16 milles
" " Rusticot À Malpec. .... . 27 "
*' " Malpec à Casconpec 27 "
" " Casconpec à Tagueniche. ... 12 "
Revenu du missionnaire à Rusticot, un écu par com-
muniant ; à Malpec, Cosconpec et Tagueniche, la dime.
Dime de cette année, 40 piastres en tout.
Confirmés
A Rusticot 297
A Malpec 396, dont
103 Ecossais et 31 Sauvages
— 297 —
Population
Familles communiants âmes
A Rusticot ..52 140 285
A Malpee Acadiens 34 112 235
A Casconpec 8 21 6n>
A Tagueniche 16 -^2 102
A Malpt'C — 1 8 Anglg-is — 1-3 Sauvages — 70 contirmés
A Ensticot, presbytère et chapelle sans ornements ;
à Xhilpec, (litto ; à Tîiguenicbe, ditto ; à Casconpec,rien.
Titnliiire de Rusticot, St-Augustin ; de Malpee St-
Jean-Baptiste. La chapelle de Tagueniche sera bénite
sous le nom de St Simon, apôtre.
Les Ecossais de Malpee sont desservis par M. McEa-
fhern. qui a, pour y venir, 65 milles, et qui reçoit une
]ii<)stre ])ar communiant. La [topulation est de 118
communiants et 353 âmes.
Monseigneur a ajouté à la mission de Rusticot celle
de Bédec qui a 4 familles et qui est distante de Malpee
de 8 milles, et celle de la Pvivière des Blancs, qui a 5
familles et qui est distante de Malpee de 16 milles.
A cette desserte est annexée l'isle Lenox habitée
par 18 familles sauvages.
Monseigneur a chargé M. de Oalonne de la mission
<ie Paisticot etc., avec les pouvoirs de grand vicaire en
l'isle St-Jean ; et a chargé M. Pichard de la paroisse
<le Tracudie sur la Nou vile-Ecosse.
Ordonnance pour les Missions de Rusticot, Malpee,
Casconpec et Tagueniche.
Donné à Miramichi, le 10 septembre 1803.
Mission de M. Joyer.
Arrivée le 5 août 1803.
Confirmés .... 13
353
366
Compris 144 Sauvages,35 Anglais,le reste Acadiens.
— 298 —
Population
Le grand et le petit Xiijiaonet
9 familles — 45 conimuiiiants — âmes 80
TaboLijanitake
2 familles — 4 communiants — aines 7
Bartabogue
2H familles anglaises— 80 communiants — âmes'^lGO
La haute Pointe
o familles — 18 communiants —âmes 40
Tracady
32 familles — 75 communiants — âmes 2')0
L\ MISSION SAUVAGE
49 familles — 135 communiarits — âmes 245
126 '' 357 " •' 732
Les Acadiens paient dîme de patate* et de blé, poiS'
et avoine.
Le grand et le petit Nigaouet ont donné, cette année^
environ 200 minots de patates et 6 minots de blé.
Les Sauvages donnent une piastre par communiant.
Cependant, depuis quelques années, ils ne paient que-
deux piastres par famille.
Les Anglais de Bartabogue une piastre par coumu-
niant.
La haute Pointe partie argent, partie en grains.
Tracadie paye en grains et patates. Reaa cette an-
née, 125 minots de patate?, 3 de blé.
Distance de la mission des Sauvages à la Bartabo-
gue,5 lieues ; à N'igaouet,une lieue et demie ; à Tabou-
jaratake, 4 lieues ; à Tracady, 10 ;^ à la haute Pointe,
4 ; à Karaquet, 15 lieues.
Le 11 août, compris la qu&te de ce jour, dans le cof-
ire de la fabrique 195 frs 16. J. J. L. P. S.
Ordonnance pour la Mission des Sauvages de \iira-
michi.
Donné à Richibouctau, le 15 septejnbre 1803.
— 299 —
Ànivés à Rriohibouctou le 14 septembre.
Timliure St-Aiitoine de Padouo.
Confirmés
y^^ ^^3 142
Le 1 7' sur lesquels 35 Sauvages... loi
Lel8 " - 29 " 104
Le 19 - '' (30 " J2
469
Population
Au poste de Richibouctou
-'> l familles— 40 communiants— 106 âmes
L-Ardoh.e au Nord-distance 2 lieues de Richibouctou.
23 frmilles— 67 communiants--13Z âmes
Chipbougonet-distance 4 lieues^
17 familles— 40 communiants— 98 âmes
€biiiibougouachiche-distance 6 lieues.
'} familles — 4 communiants — 9 âmes.
La Baie des Wiuds-^distance 15 lieues
15 familles— 55 communiants - 105 âmes.
Bouctouche, du sud-distance 5 lieues.
31 familles- 85 communiants— 170 âmes.
Cocagne-distance 9 lieues. ^
20 familles— 54 communiants— 110 âmes.
Jédaique-distance 12 lieues. ^
22 familles — 60 communiants— 100 âmes.
Le Barachois^distance 15 lieues.
12 familles— 32 communiants-64 âmes
Total l(l6familles-480 commmuniant8-894 âmes.
Bouja^ane-distance 17 lieues. A établir le prin-
:^f::^^^'S^licnes, A établir le printempsp^^
Sauvao-es : 40 familles— 86 communiants— lt>6 âmes.
L^dînie de tons grains et de patates ReÇ«, »''««
année, envuon 70 lino.s deblé, ^ " ^oTncts
nots d'avoine, de patates à peu près 1000 mmots.
— 300 —
Les Sauvages ne donnent rien ou pres'iue rien.
En 1802, lisent donné environ la valeur de 53 livres ;
cette année, ils n'ont donné que 24. J. J. L. P. S.
Ordonnances pour les missions de M. Ant. Bjdard.
Donné à Meniramkoo^, le 80 sept, 1803.
Confirmés à Gédaïque, 409.
Arrivés à Merararakook le 26 septemVjre.
L'ontirmés 786.
Population : familles-comrauniants-âraes.
Meraramkook 75 300 525
Peticodiac-distauce 4 lieues 59 175 380
Menaudi " 12 " 52 152 257
186 627 1162
Ordonnance pour la mission de M. Ciquard.
Donné à Ste- Anne de la îf ou vielle Brunswick, le 9
octobre 1803.
Mission de Ste-Anne, Nouvelle Brunswiuk, ordon-
nance 9 octobre 1803.
36 familles Sauvages-coram-iniants 90-'im^s 159
12 " françarses '• 52 " 101
Confirmés, sur lesquels 91 Franc lis. . . .228
X. B. Appartenant à la mission 4 riches chasubles,
une aube, un missel, une croix, roh?s etsurpli-^ [tour les
servants, un crucifix d'iroire, la cloche, trois chande-
liers de cuivre, une chape et drap mortuaire.
J. J. L P. S.
Mi.sfsroN DE Madawaska.
Point de missionnaire. Une église et presbytère eu
mauvais état ; des vases sacrés et quelques ornements.
Dîme : 180 minots de blé, 10 minots de poitî, 21 mi-
nots d'avoine. 81 familles, 239 communiants, 207 en-
fants, 456 âmes, 1S6 confirmés, dont 56 Sauvages.
Titulaire St-Basile.
Ordonnance pour la Mission de Madawaska.
Donné à Madawaska^ le 19 octobre 1803.
Mgr h. TStu
— 301 —
JOSUË BOISBERTHSLOT DE BEAUCOURS
11 était iils (K- Jacques-Hyacinthe Boisberthelot et
de l'éroiinelio (1) de Magnaii, et était originaire de
Bot lio;i, diocèse de Cornouailles, en Bretagne.
Le lerniars 1688, le roi donnait au jemie de Beau-
cours une commission d'enseigne dans' les troupes em-
ployées ici.
Il s'embarqua la même année pour la I^ouvelle-
France.
Deux ans plus tard, en 1690, il était promu lieute-
nant.
IS^mmé gouverneur de Trois Rivières en 1690, M. de
Kamezay s'occupa aussitôt de faire mettre la place en
état de défense. Ces travaux assez considérables fu-
rent exécutés sous la direction du lieutenant de Beau-
cours. M. de Frontenac qui les visita au mois de juin
1691 s'en déclara parfaitement satisfait.
Vers la fin de 1691, un parti d'Iroquois ayant atta-
<iué vingt-deux Sauvages alliés qui faisaient la chasse
dans les environs de Charablv les firent prisonniers.
Les Sauvages du Sault Saint-Louis aussitôt avertis se
mirent à la poursuite des Iroquois. Ils les rejoiu-ai-
rent sur le lac Champlain, en tuèrent seize, et remirent
leurs prisonniers en liberté.
Les vainqueurs s'empressèrent de venir informer le
comte de Frontenac de leur coup. Ils lui demandè-
rent en même temps d'organiser un parti de Français
et de Sauvages pour aile?- attaquer les Iroquois. Le
gouverneur acquiesça à leur demande et, au mois de
février 1692, il assembla cent vingt Français et deux
cent cinquante Sauvages qu'il mit sous la conduite de
M. d'Orvilliers, à qui il donna M. de Beaucours com-
(1) Tanguay dit Pétronille.
— 302 —
me -ecoiid. Les lieiitenjuits de Sonnly, Sénécb- '
d'Auberville, de la Bîo&se. For?an. et de Beanbassiu
faisaient aussi partie de l'expédition. Trois jours après
le départ de Montréal, M. d'Orvilliers ayant eu lajam-
be échaudée par une chaudière d'eau bouillante, fut
forcé de remettre le commandement à M. de Beau-
cours et de revenir sur ses pas. Le parti se rendit jus-
qu'à l'île de Tonihata, dans la direction de Cataracoui.
où ils découvrirent cinquante Iroquois Ils en tuèrent
vingt-quatre et en firent seize prisonniers. Les dix
autres purent s'échapper. Trois Français que ces bar-
bares avaient pris à Lachine furent aussi délivrés. M. de
Beaucours n'avait perdu qu'un Français et cinq Sau-
vages,, et cinq de ses hommes avaient été blessés. (1)
Le roi le récompensa du succès de son expédition on
le nommant, le 1er mars 1693, capitaine d'une compa-
gnie au Canada, à la place du sieur Dumesnil LaChaise.
En 1693, M. de Frontenac, informé que les colonies
anglaises préparaient une expédition contre Québec, se
décida à mettre les fortifications de la capitale en état
de résister à une attaque. Tl confia cette tâche à M. de
Beaucours qui agissait alDrs comme ingénieur-en-.jhef
(le la Nouvel le- France, en attendant l'arrivée de M. Le-
Vasi-eur de Kéré nommé, le 1er mars 1693, pour rem-
placer M. de Villeneuve. Il se mit à l'oeuvre avec ar-
deur. La même année, il traçait et faisait commen-
cer l'enceinte des fortifications, construisait la redoute
du Cap-aux-Diamants et les portes Saint- Jean et Saint-
Louis. (2)
(]} Charlevoix. Histoire générale de la li'ouvelle France,
vol. I], p. 112; Collection de manuscrits, vol. L p. 596 ;
OCallagban. Documents relative to the colonial history of
the State of New-York, vol. IX. p. 534; Correspondance
qénérale, vol. 12, p. 93.
(2) Le Bulletin dea Recherches HistoriquessoX. ]er,p. 57,
contient le devi ■ de la porte St Jean drets<?par M. de Beau-
cours le 12 mai 1603.
— 308 —
Le 28 avril i697, le ministre de la marine donnait
ordre à M. de Beaucours de passer en Acadie pour
prendre le commandement de la compagnie de M. de
Villieu qui avait été pris par les Anglais et était dé-
tenu à Boston.
Kn 1704, M. de Vaudreail forma un parti de Fran-
(;ai^• et de Sauvages pour aller faire une incursion dans
la Nouvelle- Angleterre. Ce parti qui se composait d«
700 a 800 hommes fut mis sous le commandement de
M. de Beaucours. Arrivé à une journée de marche de
l'ennemi, un soldat déserta. Les Sauvages se croyant
trahis ne vt)ulurent pas continuer, et le sieur de Beau-
cours dut revenir sans avoir rien fait. (1)
M. de Brouillan étant mort dans l'hiver de 1705, fut
remplacé comme gouverneur de l'Acadie, par M de
Subercase. Cet officier, actif et vigilant, proposa à
la cour de chasser les Anglais de Terre-Neuve.
Ce projet fut approuvé, et M. de l'Espinay, qui de-
vait conduire en Canada le vaisseau du roi le Wesp,
eut ordre d'embarquer des Canadiens à Québec, et de
les mener à Plaisance. II y en débarqua en eifet cent
y compris douze officiers, le tout sous les ordres de
M. de Beaucours.
M. de Subercase partit le 15 janvier 1705, à la tête
de quatre-cent-cinquante hommes. Ile furent repous-
sés à Saint- Jean où il perdirent 15 hommes tués ou
blessés, mais ils s'emparèrent de presque tous les autres
postes de l'île, brûlèrent un grand nombre d'habitations
et firent un nombre considérable de prisonniers. (2)
(I) O'Caiiaghan. Documents relative to tliK colonial his-
tory of the state of New- York. vol. IX, p. 764.
(2)' Fevlaml, Cours d'histoire du Canada, vol. II, ]). 354 ;
Collection de manuscrits, vol.I,p. G08 ; Suite, Rktoire des
Canadiens- Français, tome V, p. 14'J ; Charlevoix, Histoire
(fénérale de la Nouvelle- France, vol. II, p. 298.
— 804 —
Le 9 juin ITOfi, le ministre écrivait ù LaNfotte Ca-
dillac que s'il croyait que M. de Beancours, qui reve-
nait de riaisaiice, pouvait lui êt-e utile pour coniinaii-
dej- en second au Détroit, il n'avait <|u'à le deman<ler
à M. de Vaudreuil. " Jl est bon oliit-ier et ingénieur
en njême temps, " ajoutait-il. (1)
Cette proposition n'eut pas de suite.
En 1707, MM. de Vaudreuil et Raudot firent tra-
vailler aux forlifications de Québec. M. LeVasseur
de Néré, étant alors absent de la capitale, fut remplacé,
pour la conduite des travaux, par M. de Beaucours.
Ce dernier rendit d'importants services en rapport avec
ces travaux.
Le gouverneur et l'intendant lui en manquèrent leur
reconnaissance en demandant pour lui, en novembre
1707, la croix de Saint-Louis.
Le 6 juin 1708, le ministre écrivait à M. de Beaucours
qu'il s ppréciait beaucoup son zële et ce qu il avait fait
à l'égard des fortificalions en l'absence de M. LeVas-
seur de Né ré.
En 1708 et 1709, MM. l?audot, père et fils, faisaient
lever des cartes des gouveriiements de Montréal, Qué-
bec et Trois-Eivièrts par les sieurs de Catalogne, aidé
de M. de Beaucours, " tous deux fort habiles. "
En 1711, M. de Beaucours fut occupé à surveiller
la construction du fort de Cbambly qui avait été com-
mencé l'année précédente. Les travaux furent pous-
sés avec une telle activité qu'au mois de septembre ce
fort était terminé.
MM. de Vaudieuil et Eaudot informaient M. de
Pontchartrain que M. de Beancours avait mis tous ses
(]) R\(:hnv(\, Supplément du rapport du Dr Brymner sur
les archives canadiennes, 1899, p. 377.
!'>''
— 305 —
soins et toute son application à cette construction, et
que "" les (^uvniges en étaient bons et solides comme de-
vant durer toujours."
Un demi siècle j)lu8 tard le marquis de Montcalm
coniirmait ce témoignac^e. Il écrivait dans son Journal^
à la date du 25 juin 1758, au sujet du fortde Chambly :
'• C'est M. de Beaucoursqui l'a fait construire sur
la rive gauche de la rivière Sorel ; quatre bastions de
pierre, place d'armes dans l'intérieur, assez spacieux ;
le plus joli fort du Canada, avant que M.Pouchot eut
construit Niagara, et, chose qui tient du prodige,
M, de Jieau cours n'a pas volé le Roi en le faisant cons-
truire. " (1)
Cette même année 1711,lorsque le gouverneur deVau-
drenil apprit que les colonies de la Nouvelle Angleterre
taisaientdes[>réparatit8j)our venirs'emparer de Québec,
il manda auprès de lui AI. de Beaucoars afin d'aviser
sur les mesures à [)rendre pour mettre la ville à l'abri
d'une attaque. Celui-ci tirant sou épée du fourreau ré-
pondit au gouverneur qu'il n'y avait point d'autre par-
ti à prendre pour combattre l'ennemi que de bien affi-
lei son épée, atten<lu qu'il n'était plus temps d'élever
des fortifications (2)
Tout de même, M. de Beaucours se mitàl'œuvre.
M. de Vaudreuil écrivait au ministre le 25 octobre
1711 :
" Des nouvelles aussi positives que celles que je rece-
vais de toutes parts ne me donnant plus aucun lieu de
pouvoir douter que nous allions être attaqués vivement
par en haut et par en bas, je piùs de mon côté toutes les
précautions qut je crus devoir prendre pour opposer à
nos ennemis une vio:oureuse résistance J'écrivis très
(1) Journal du marquis de, Montcalm, p. 377.
(2) Colkction de manuscrits, vol. I, p. (J21.
— 306 —
fortement sur cela à M, le marquis d' Aloi:uyà Québec
pour presser les fortifications et pour faire retirer ilan-
la profondeur des bois aux premières nouvelles des en-
nemis en rivière, les femmes, les enfants, les vieillard*
et aussi les bestiaux dont on n'avait pas besoin dans la
ville. Mes ordres ayant été donnés sur cela dès le
petit printemps les habitants avaient eu la [trécautiou
de faire des parcs dans les bois et j'avais assez Tesprit
en repos sur cet article. J'étais aussi très persuadé
que le sieur de Beaucours ne néçjHgeait rien de son
côté pour mettre la ville en état de soutenir un siège
et par toutes les occasions il me revenait que d'un jour
à autre les fortifications avançaient à vue d'œ-il, cela
me faisait un vrai plaisir. Je dois cette justic«,
monseigneur, au s.eur «le Beaucours. il a trouvé le
secret de contenter tout le monde, l'habitant est venu
jusque à quatre fois aux travaux, sans peine et sanu
chagrin et satisfait des raisons que lui donnait lesisur
de Beaucours, il s'en retournait chez lui content et
convaincu que nous batterions les ennemis. De si bon-
nes dispositions n'étant pas à négliger j'ai et • moi-même
dans plusieurs côtes faire des revues pour encourager
les habitants à se bien défendre et à tout abandonner
pour la cause commune. " ( l)
Le R. P. Charlevoix écrit à ce sujet :
•'^ M de Beaucours, non content de fortifier le corps
de la place autant que lui avaient permis de le faire le
pou de temps qu'il avait eu pour y travailler, et les
moyens qu'on lui avait fournis, avait encore pris d«
bonnes mesures pour empêcher les ennemis de débar-
quer du côté de Beauport, comme ils avaient fait en
1690, et jamais peut-être dans aucune ville on ne mar-
qua plus de résolution et de confiance, tous, jusqu'aux
(1) Correspondance générale, vo\. 32, p. 53.-
I
— 307 —
femmes, étant disposés à contribuer de leur mieux à la
pins vio;ourouse défense. " (1)
Le 21 juin 1712, M. de Beaucours était nommé ingé-
nieur en chef de la Nouvelle-France à la place de
M. LeVai^seur de Néré qui se retirait du service à cau-
se de l'état de sa santé. Le roi accordait en même
temps la croix de Saint-Louis à M. de Beaucours.
Le 17 mars 1715, M. de Beaucours remplaçait M. L'-
Hermitte comme ingénieur à l'île Hoyale. ,11 devait
en même temps rem[)lir les fonctions do lieutenant du
roi. On lui accordait 1700 livres comrqe lieutenant du
roi. mais i^ ne devait pas retirer d'appointements comme
mgéiiionr.
En 1716, le Conseil de marine décidait que Port-
Dau]>liin serait à l'avenir le principal établissement de
l'île Royale. Le 22 avril de cette année, il ordonnait
au gouverneur tle l'île Royale, M,, de Costebelle, de
faire dorénavant sa résidence à Port-Dauphin. Le mê-
me jour, M. de Beaucours recevait le commandement
de Port-Toulouse où le gouverneur avait résidé jusque
là. Il devait faire tout son possible pour déterminer
les Acadiens à s'établir en cet endroit.
L'année suivante, le Conseil de marine envoyait
M. de Beaucours commander à Port- Dauphin.
Le 3 février 1722, M. de Beaucours recevait ordre,
de ])asser à l'île Saint-Jean en qualité de commandant
pour Sa Majesté
Un an après, le 21 février 1723, la Cour lui ordonnait
de venir reprendre son p<>ste à l'île Royale.
Le 21 décembre» 1725, M. de Saint-Ovide de Brouil-
lan, gouverneur de l'île Rovale, demandait le gouver-
nement do Trois-Rivières pour M. de Beaucours.
Le 14 août 1728, il renouvelait sa demande en fa-
veur de M. de Beaucours.
(I) Histoire et description ijénéraU de la ]^ouv elle- France,
vol. I, p. '6ï)ô.
— 808 —
Cette fois il réussit, et, en 1730, M. de Beaucours
était nommé goavernenr de Trois-Rivières. Il se ren-
dit dans cette ville dans Tété de la même année. Il
fit dans son gouvernement de sages règlements aân de
prévenir les incendies qui y étaient fréquents.
Kn 1733, M. de Baaucours remp'açait M. B )uillet
delà Chassaigne au gouvernement de Montréal. Il v
mérita les éloges les plus flatteurs. Dans une note of-
ficielle de 1739 on lit :
" M. deBeaucours a toujours servi avec distinction :
il a toutes lesqualités pour remplirle poste qu'il occupe.''
On regrette cependant qu'en maintes circonstances
il se soit montré antipathique à la vénérable madame
d'Youville.
Le 15 février 1718, M. de Beaucours était mis à la
retraite, et remplacé comme gouverneur de Montréal
par Charles LeMoyne, deuxième baroii de Longueuil.
Rendu à un Hge très avancé, après soixante-deux
années de bons et loyaux services, M. de Beaucours se-
trouvait réduit à la misère.
Le 8 octobre 1748, MM. do la Galissomiière et Bigot
le recommandaient aux bonnes grâces du ministre
dans les termes suivants :
•' M. de Beaucours, ancien gouverneur de Montréal,.
k qui vous avez procuré ]u retraite, à commencer du IS-
février dernier^ (îoit au roi environ 1800 livres qu'il a
touché de trop sur ses appointements de la présente
année. Comme cet oflïcier dont vous connaissez le mé-
rite est dans la dernière indigence, étant obligé de ven-
dre ses meubles journellement pour subsister nous
vous prions de vouloir bien lui accorder cette somme
en gratification.
" Nous vous ajouterons, monseigneur, qu'il ne ser»
pas possible à cet oflicier de vivre avec la pension de
3^00 livres que vous lui avez procuré sur le trésor
Fo-yal. Il ne trouve pas un sol à emprunter sur cette
— 309 —
pension, et s'il était possible de lui taire toucher sur
les fonds de hi nuirine, vous le tireriez de la misère oii
t\ se trouve.
'^ La vie est fort chère /lans le pays et il ne sait où
[•rendre le premier sol pour sa subsistance journalière.
"Il serait en outre disgracieux de voir un officier de
distinction par sa place e^ par lui-même et d'un âge
aussi avancé être réduità la mendicité." (l)
M. de Beaucours mourut à Montréal le U mai
^7ôO. (2) p. G. Yi.
L'HOX. ROCII-FHANÇOIS DE SAmT-OURS
La iioblesse de la famille de Saint-Ours remonte au
treizième siècle. Plusieurs documents attestent le fait.
Le premier de cette famille qui s'établit dans la Nou-
velle-France fut Pierre de Saint-Ours, officier dans le
régiment de Carignan Laseigneurie de Saint-Ours lui
tut concédée en 1672.
Roch-Françoisde Saint-Ours naquit à Saint-Ours le
23 octobre 1800 du mariage de l'honorable Charles-
Louis-Uoch de Saint-Ours, qui fut conseiller législatif
du Bas-Canada de 1808 à 1834, et de Josephte Murray.
Il fut député du comté de Richelieu de 1824 à 1832.
Il fut appelé, le 1er janvier 1832, à siéger au Con-
seil législatif.
Le 3 avril 1837, on lui confiait la charge importante
tleshérif de Montréal.
Il mourut dans cette ville le 10 septembre 1839, et
fut inhumé dans l'église de Saint-Ours.
(I) Correspondance générale, vol. 91, p. 40.
{i) Mgr Tanguay (Dictionnaire généaloqique.yo\. 3, pp.
471, 472) fait deux personnages de Josué ' Boisbcrthelot de
KeaucourSs
L'HOK liOUd-FKANÇOIS DE SAIXT-OURS
^ 311 --.
RÉPONSES
PiureDugnéd*^ Boisbriand. (X, VI, 1014.) —
Pierre T)n<i:ué de Boisbriand était né à Montréal le 21
février 1675 tSon père, Michel-Sidrac Dugué, sieur de
.Boisl>riand, fut l'un des plus braves capitaines du ré-
giment de Carignan. Grâce à la protection de M. de
Frontenac,, il entra, tout jeune, comme cadet dans les
trou})es de la marine.
A dix-neuf ans, il était déjà enseigne.
Bans l'hiver de 1694-1695, le gouverneur de Fron-
tenac mit jtlusieurs partis eu cimpagne, tant pour em-
ployer ses gens que pour faire quelques prisonniers
afin d'avoir des renseignements sur les projets des
ennemis.
Le premier de ces partis était composé de cinquante
Sauvages du Sault commandés par le lieutenant IJes'
cbaillons et l'enseigne Dugué de Boisbriand. Il se
dirigea vers Orange. Là, il se divisa. Le 15 avril
1695, une partie d'entre eux revint avec trois prison-
niers iroquois. Dix ou douze jours plus tard, Des-
chaillonS) Dugué de Boisbriand et le reste du parti
revinrent avec un Hollandais dont ils s'étaient emparé
^à une lieue d'Orange. (1)
En 1696, M. Dugué de Boisbriand prit part à l'ex-
pédition de M. d'iberville contre Terre-Neuve. En-
voyé pour s'emparer de Kirividi, à trois quarts de lieue
de Saint-Jean, il réussit parfaitement et fit un grand
nombre de prisonniers.
Charlevoix dit à propos de cette expédition :
" Après M. d'iberville, qui donna en cette rencontre
(l)B.-B. O'Galiaghan, Documents reltitive to the colonial
■history of thestate of New -York, vo'. IX, p. 600.
— 312 —
de grandes preuves de sa capacité, et se trouvait par-
tout où il y avait plus de risques à courir et plus de
fatigues à essuyer, et Montigny, qui prenait pour l'or-
dinaire les devants, et souvent laissait peu du choses à
laire k ceux qui le suivaient. Boucher de la Perrière,
d'Amour de Plaine, Dugué de Boisbriand, trois gen-
tilshommes canadiens, et Nescambiouït, furent ceux
qui se distinguèrent le plus. " (1)
L'année f-uivante, M. Dugué de Boisbriand accom-
pagna d'Iberville dans son expédition de la baie d'Hud-
son Le VI septembre 1697, le commandant du fort
Bourbon, Henry Bailey, capitulait. M. d'Iberville
prit possession de sa conquête, et après avoir établi
pour commandant le sieur de Marigny et pour lieute-
nant du roi le sieur Dugué de Boisbriand, il s'embar-
qua (24 septembre) sur le Profond pour la France. (2)
lia paix de Ryswick ayant donné quehine espoir <le
repos à la France, Pierre LeMoyne d'Iberville s'oftVit
au roi pour continuer les entreprises de Cavelier de
LaSalle, Sa proposition fut acceptée, et le ministre
Ponichartrain lui donna deux frégates de trente canons
et deux antres bâtiments. Cette petite flotte partit
de LaRochellele 24 septembre 1698. Elle portait deux
cents colons et quelques officiers.
Ce ne fut qu'an mois de février 1699 qu'elle arriva
à la Louisiane, d'Iberville ayant d'abord fait escale au
cap Français, dans l'île de St-Domingue, puis à Sainte-
Rose, près de Pensacola.
D'Iberville décida d'établir le point principal de sa
colonie à l'extrémité orientale d'une baie qu'il nomma
(])R. P. Char]eyo\7:, Mistoire de la Nouvelle-Franre.iome
II, pp. 196, 197.
(2j Idem, tome II, p, 208.
— 313 —
la baie de Biloxi. Un fort fut immédiatement cons-
truit, et d'Iberville qui rétournait en France laissa ses
frères Sauvole et Bienville le premier comme comman-
dant du fort et l'autre comme lieutenant.
Le 7 décembre 1699, d'Iberville était de retour et
annonçait que le roi avait nommé Sauvole g;ouverneur
de la Louisiane, Bienville lieutenant- gouverneur, et de
Bdisbriand major du fort Biloxi.
En février 1704, Bienville envoya aux Chacta8,80U8
l'escorte de 25 soldats commandés par Dugué de Bois-
briand, 70 Chikassas, qui voulaient faire la paix avec
eux. Mais les Chactas qui étaient des perfides mas-
sacrèrent les Chikassas sous les yeux de l'officier cana-
dien. Que pouvait-il faire avec 25 hommes ? Dans
leur lutte avec les Chikassas, les Chactas avaient blessé
de Boisbriand. Pour lui en marquer leur regret, ils
l'escortèrent au nombre de 300 jusqu'à la Mobile.
De 1704 à 1718, nous avons peu de renseignements
sur la carrière de M. de Boisbriand.
Le 8 mars 1718, deux irégat es La tiachesse de Noail-
les et La F?r/o?>e jetaient l'ancre à l'île aux Vaisseaux,
Louisiane La première de ces deux frégates portait
Pierre Dugué de Boisbriand qui venait d'être nommé
lieutenant <lu roi à la Louisiane et commandant aux
Illinois. Il npportait avec lui la commission nommant
M. de Bienville gouverneur de la Louisiane à la place
de M. de l'Espinay, rappelé. (1)
Au mois d'octobre suivant, M. de Boisbriand par-
tait de la Mobile avec un fort détachement de troupes
régulières pour aller établir aux Illinois un poste mili-
taire permanent afin de protéger les habitants français
{\) Vrenah, Histoncal CoUectlons — New Séries (1869)
p. 140 ; aussi lorc sJrie, p. 06.
— 314 —
de cette immence région. Arrivé à Kascaskia, il s'é-
tablit là temporairement, puis au bout de quelques
mois il faisait commencer la constructon d'un fort à
seize milles au nord-ouest de Kaskas<ia, Ce fort fur
terminé au printemps de 172 ) et reçut le nom de fort
de Chartres.
M. Dugué de Boisbriand resta plusieurs années com-
mandant aux Illinois, et se rendit très populaire par-
mi les naturels qui habitaient cette région.
M. de Boisbriand n'avait point ces avantages de la
nature qui préviennent les gens en leur faveur. Né
avec une épaule plus haute que l'autre, il était voûté.
Mais il était d'un mérite si distingué et parlait l'idiom»
illinois avec une si grande facilité, qu'il racheta tout
de suite ses défauts physiques qui, chez les Illinoia^
étaient mis en ligne de compte.
Peu de temps après son arrivée au milieu dis Illi-
nois, il reçut les députés de chaque tribu qui vinrent
lui présenter le calumet de paix. La cérémonie ter-
minée, M. de Boisbriand harangua lui-même les Illi-
nois, sans le secours de l'interprète, à peu près dans
les termes suivants :
'' Illustre et valeureuse nation illinoise, alliée et
amie des Français, ouvrez vos oreilles pour écouter ma
parole qui est vraie, aussi pure et claire que le soleil
qui parait aujourd'hui sur Fliorizon, et que je prends
à témoin, comme l'agent du maître de l'univers.
" Le grand chef des Français demeure, vous ne l'igno-
rez pas, audelà du grand lac d'eau salée, dans l'ancien
monde, où des hommes blancs, ses sujets, sont en aussi
grand nombre que les feuilles des arbres dans vos forets.
Ce puissant monarque ayant été informé par l'écorce
parlante, que ses fidèles alliés et enfants les hommei
rouges illinois, ainsi que leurs confédérés les brave»
— 315 —
Kaska'>ia&i, Mitchigamias, Penhenguichias, Kaokias,
Taniaroee, etc, lui avaient donné en toute rencontre
des preuves signalées de leur attachement inviolable
envers sa (ouronne et pour le bien de sa colonie, Sa
Majesté a bien voulu m'honorer par \e choix qu'elle a
daigné faire dénia personne, pour venir résider sur
vos terres, afin de les conserver toujours blanches, et
pour vous donner des marques authentiques de sa bonté
paternelle, puisqu'il sait que c'est ajuste tiire que lea
h(.mmes rouges illinois se qualifient de ses enfants.
Cette prédilection de la part du grand empereur des
Français, et qui me flatte infiniment, m'autorise à vou»
<liie en même temjis que si je suis petit de corps, mon
c<Eur ( sî assez giaiid pour y loger, comme dans une
epacieuse cabane, tous nos enfants les hommes rouges
illinois.
" Je viens donc pour vous ratifier cette parole, qui
est celle du plus tendre père et du meilleur roi de la
terre, puisque je suis chargé de vous apporter de «es
magasins, des marchandises qu'il vous envoie pour cou-
vrir vos femmes et vos jeunes filles ; car le cœur de ce
grand chef des hommes blancs souflVe beaucoup desa-
voir que ses enfants les hommes rougee, sont dignes de
pitié (c'est-à-dire qu'ils ont le corps nu) en outre, pour
les faire vivre de viande de chasse, les faire redouter
et les défendre contre vos ennemis mortels les Renards,
je leur aj)porte des armes blanches, des fusils, de la
poudre et des balles. Et comme un véritable père,
il a ajouté de son lait (1) pour réjouir et donner de la
vigueur aux vénérables vieillards de la nation, afin
qu'ils conseillent sagemetit les jeunes guerriers, et leur
recommandent expressément de ne point perdre l'es-
{1) Kau-de-vie.
— 316 —
prit, c'est-à-dire, de ne jamais se moquer du maître de
la vie oa de l'Etre suprême, qui vous protégera contre
la nation des fins Renards, vos ennemis perpétuels.
" Et si après, ils étaient assez téméraires pour venir
vous morguer pendant que je résiderai sur vos terres^
vous me verrez élevé, c'est-à-dire que je marcherai
alors sur la plante des pieds, à la tête de tous mes va-
leureux guerriers français et illinois, avec des gros fu-
sils (1) qui foudroyeront ces audacieux fanfarons, et
nous ferons des bourres à canon de leurs chevelures.
" Vous saurez donc que le grand chef de tous les
Français ne manquait nullement de capitaines mieux
faits et bien plus grands que moi, pour venir dans votre
pays ; mais cet auguste souverain appréhendait, avec
juste raison, que s'il en eût envoyé un autre que moi
-pour expliquer sa parole royale, cet autre Français-
n'eût pu la rendre à ses enfants les hommes rouges-
avec la même force au la même intelligence, parcequ'il
a été iikformé que je parle comme vous la langue illi-
noise (2) ; voilà précisément pourquoi le Ixni monarque
des Français m"a préféré aux capitaines les plus grand*
de son vaste empire, pour venir dans votre pays, avec
ses marchandises et ses munitions de guerre, afin que
je vous en fas^e la repartition suivant ses ordres, que
^exécuterai ponctuellement sans qu'il en soit détourné
une aiguille. "
Ce discours qui avait été écouté avec le plus protond
silence n'était pas plutôt terminé que les applaudisse-
ments éclatèrent dans toute l'assemblée.
(1) Petites i>ièces d'ai-tillerie.
(2) ii'îdionie illinois est extrêmement difficile à îip])rendre.
('epeadant M. de Boisbriand surpassa toutes les diilicultts
de cette langue barbare, et il 1 apprit si parfaitement que
parTusage q.u'11 en tit. l'oneàt dit qu'elle lui ét:vit naturelle
— 817 —
Là r'1"« îiiicicM orateur de la nation se leva ensuite,
et fit la harangue suivante :
" Ta pan. le a pénétré dans nos coeurs aussi promp-
tenientquele trait d'un arc. Nos guerriers et nos
Jeunes gens, qui souvent ne jugent que sur l'apparence,
t avaient auparavant, comme des ignorants, méprisé ;
ils reconnaissent présentement, avec Justice, que tu es
plus haut erii lumière et en valeur, que ne sont les étoi-
les sur nos têtes et que tu es plus profond en pénétra-
tion et en connaissance que los gouffres du fleuve de
Méchassepi (appelé le Mississipi ou fleuv.- Saint-Louis,
j.arles Français) ; ils pensent comme moi, que c'est la
force de ton esprit qui a empêché ton corps décroître.
Aussi le maître de la vie, ou l'auteur de la nature t'a
copieusement dédommagé de la petite taille de ton
corps, en t'accordant la grandeur de l'âme, avec des
sentiments vraiment héroïques, pour défendre et pro-
téger contre leurs ennemis, les hommes rouges illinois
et leurs^ alliés, qui s'efforceront de gagner ton amitié,
et en même temps qu'ils chérissent l'adoption qu'a bien
voulu faire de notre nation le grand empereur des
Français.
" En conséquence, nous te prions très-instamment
de mander, dans l'écorce qui parle, à notre père, le
grand chef des hommes blancs, que nous ne trouvons
point dans notre langue de termes assez expressifs
pour le remercier de l'attention paternelle qu'il a bien
voulu avoir pour notre nation, en envoyant résider
sur notre terre, afin de la conserver toujours blanche,
un capitaine de valeur tel que toi. Aussi, pénétrés
d'amour envers ce digne chef, et pour lui en marquer
notre sincère et vive reconnaissance, nous députerons
des considérés ou des notables pour aller de l'autre
— 818 —
côté du graiid lac d'eau acre, assurer notre père dan»
ea grande cabane, au grand village des Français, que
nous voulons vivre et mourir ses plus tidMe» allién et
enfante les hommes rouges illinois. " (1)
En 1724, le gouverneur de Bienville, par suite de
^oppo^ition de ses ennemis, fut rappelé en France, et
son frère, Chateauguay, perdit aussi son emploi de
lieutenant-gouverneur de la Louisiane. De Boi»-
briand, comme lieutenant du roi, prit, par intérim^ lu
charge de gouverneur de la Louisiane II laissa donc;
la place de commandant des Illinois pour venir pren-
dre ses quartiers-généraux à la Nouvelle-Orléans.
M. de Boisbriand fut en butte aux mêmes intrigues
que son prédécesseur. Le 24 octobre \l'lb, il se plai-
gnait au ministre de l'esprit de coterie, d'injustice et
d'insubordination dont était animé le Conseil Supé-
rieui de la Louisiane, qui, disait-il, ne se plaisait qu'à
le contrecarrer et à opprimer les habitants.
Le 0 août 1726, M. Périer, officier de marine, était
nommé gouverneur de la Louisiane en remplacement
de M. de Bienville. Il vint quelques mois plus tard
relever M. de Boit>briand.
M. de Boisbriand, parait-il, aurait peut-être (obtenu
le gcuvern( ment de la Louisiane Mais pendant son
règne intérimaire M. de LaChaise avait été nommé
pour taire une enquête sur la conduite des principaux
officiers de la Louisiane. ]V1. de Boisbriand n'exécuta
pas les ordres qu'il avait reçus d'aider M. de LaCbaise.
(1) yoineaux voyaijes dansl' ArntTlquc septentrionale. M\-
tion.do 177H, p. 228. M. Eos!?»i. chevalier du vSaiiit-Louis,
et capilîiine d'une compaLinio de lu niaiine, qui vi^itu le»
Illinois en 177 I , dit fine lu nirmoire do M. de Boishiiu nd
itait encore en vi'nération parmi ces Indiens.
— 319 —
Il fit, ;.n contraire, tout ce qu'il put, pour l'empêchtr
(le connaître la vérité.
II fut sévèrement censuré, et le ministre le pappella
en France pou ravoir des éclaicissements sur sa conduite.
M. de Boisbriand décéda en 173^. Il touchait une
pension de huit cents livres depuis six ans, lorsque la
mort vint Tenlever à l'affection des siens. (1)
P. G. R.
Le <• Dictioniiaîreabenaquis " du K. F. Kasle«
(X, IX, 1035.)— -Le manuscrit du Dictionnaire ahéna-
fjuis est conservé à l'université de Harvard. Il a été
imprimé dans les Mémoiiesde l'Académie Américaine
des arts et des sciences, en 1833 (Vol. I, pp. 375 à 574).
M. le docteur Dionne remarque que sur le premier
feuillet de son Dictionnaire, le R. P. Rasle avait écrit :
'- 1691. Il y a un an que je suis parmi les Sauvages,
j« commence à mettre en forme de dictionnaire les mots
que j'apprends. " IM'avait donc «ommencé lors d©
son séjour à la mission de Saint-François de Sales,
Dans l'ouvrage de George Heriot, Travels through
Cana^/a (Londres, 1807) on trouvera le Vocabulair»'
de la langue algonquine par le R. P. Rasle.
(l) L'abbé Daniel, Lt vicomte de Ler\j et sa famille, p.
195. Mgr Tangiiay, Dictionnaire (jénéalogique', vol. 1er,
p. 210, fait marier Pierre Duguéde B;»isbriand, à l'Ange-
Gardien, le 17 février 1694, avec Anijélique Lugré. II fait
erreur C'est Pierre Duguay,tils de Guillaume Duguay et de
Marie Bouguet, de 1» paroisse de Chorac,évêchéde Saviàrei.
qui se marie à l'Ange-Gardien le 17 février 1694,
— 320 —
QUESTIONS
1039— Les nombreuses familles du nom deLcvasscur
que nou.s voyons aujourd'hui dans la province de Qué-
bec descendent-elk-« de Jacques LeVasseur de Xuré
qui, en 17l3, fut chargé par le roi de France de refaire
les fortifications de Québec ? Ce Levasseur est il mort
dans la Nouvelle-France ? LeV.
1040 — En quelle année et par quelle loi furent al>o-
lies les cours des Plaidoyers Communs ? Rio.
1041— Tanguay ne donne pas,danf' son Diciioiivaire
gévéalogique,]a date et l'endroit de la mort de Antoine
Pécody de Contrecœur, capitaine au régiment de Cari-
gnan et premier seigneur de Contrecœur Serait-il
retourné mourir en France ? ABC.'
1042 — 11 existe ù Varennes,dans une chapelle située
à quelques arpents de l'église paroissiale, un tiiblesiu
de sainte Anne couronnée en 1842. Connaît-on sur
ce tableau quelques détails antérieurs à son courouni--
ment ? D'où vient-il ? Quel en est l'auteur, ou est-ce
une copie de quelque tableau connu ? 11 aurait d'abord
appartenu à la famille Lussier, de cette paroisse Les
actes notariés de cette famille en font-ils mention ? A
quelle date est-il devenu propriété paroissiale ? Existe-
t-il dans les journaux du temps ou ailleurs un compte-
rendu delà cérémonie du couronnement, 1,; 26 juillet
1842 ? peut-on donner quelques détails sur les deux pre-
mières chapelles, où fut conservé le tableau jusqu'en
1862, époque de la construction de la chapelle actu-
elle ? Par qui et à quelles dates ces chapelles ont-elles
été érigées ? J).
QUBBEC^ENTRAL
L'.vS TRAINS QUITTENT LÉ VIS
8 A A ■) l-:XPKb:SS DES MONTAGNES BLANCHES
,\J\J /- Pour Fabyans. PorLland, Sherbrooke, Beauce
A. Al. ) et Méguntic. chars Pulhnand, Parloir, Buttct
jusqn à P(M'tUind.
3rrv]KXPEESS DE BOSTON ET NEW- YORK.
. OU / l»t>i'i" Sherbrooke, Boston, Springtield, New-
P. M. ) York, tous les points de la Nouvelle-Angleterre,
aussi Beauce et Mégnatic, chars Pullman dortoirs sur ce
l l'ain.
2rv r ] SPÉCIAL DE NEW-YORK ET BOSTON.
,V^0 ( C*^ nouveau train commencera à circuler le 24.
P. M. ) juin avec chars directs faisant le ti'ajet le plus
rajiide entre Québec et Ne\v-Y"ork.
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Daneau de" Muy, P. G. R. ; Le DouMe^Shiiffîe, F. L. :
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a.H^aïes Je fV" 'Z'Z''' '^""'"^ '^''''' ^'^ ^'^^^"^'^
o c-hroniques et cle nos documents anciens il a passé
dans la lan^^ue courante des Canadiens, et l'on^Sn
«ert communément anjourd'hui pour dés^ner les do
qreie^r;r;r' ^ '' "^"?^^"^'' Qu'?tait-ce do!;
On vpp/T^ '"! "' ^'""''"'^ ^^"^P^ ^^^^ Canada ?
Uuv.ezie vénérable et intéressant dictionnaire de
rm'nn'Ti ' !''^\^^mé VOUS lirez ce qui suit : " At,,,,^
1 on a donne a ce ui qui, voulant s'aller établir aux
Jn e . s engageait à servir trois ans celui qui le défra-
yait pendant le voyage. " Obligatus, r^ancinatus "
<^n les appelle les '' trente-six mSs ".' CŒde'
?itT.;S:.T -«d'engagement. Ce marche ne t
tait plus aujourd'hui; mais on donne encore le nom
d engages ou de " trente six mois " à ceux qui s'en
Sf^;:J::^^^^^^^-^^-^^-p-rle^
tout capitaine de ^virJaval^JS^^^^tZS
i-xauement comme les racoleurs du recnitement Tll
avaient dès lors sur eux les mêmes droits cl^'u," clS
?.oo
militaire, et ces contrats étaient négociables et traiïs-
inissibles. Tout le monde sait que les terribles flibus-
tiers de la Tortue et de Saint-Domingue se recrutaient
de cette* manière ; chez eux les droits de maîtrise
étaient exercés avec une rigueur extrême, et la vie de
l'engagé était d'autant plus dure qu'elle était le novi-
ciat par lequel on entmit dans la redoutable corpora-
tion des flibustiers. Au Canada, ce régime était plus
paternel ; l'engagé vivait dans la famille, épousait
souvent une des filles du maître et s'établissait près
de lui ". Plus loin, dans une note, M. Rameau ajoute :
'• Le système des engagés, qui a été en vigueur dans
nos colonies de l'Amérique, fut suggéré avant 1660 par
un avis du Conseil Supérieur de Québec, qui, atin de
parvenir à accroître la population et de procurer au
pays les ouvriers dont il avait besoin, proposa dans un
avis motivé un ensemble de mesures qui, adoptées en
France, devinrent la base du règlement des engagés.
Chaque capit:iine de navire (jui se destinait pour l'Amé-
rique étant obligé de se munir d'un passe-port spécial,
qui était une sorte de faveur, on ajouta coumiecon-
dition spéciale à tous ces passe-ports l'obligation de
transporter en Amérique trois engagés pour un navire-
de 60 tonneaux, 6 pour un navire de 100 tonneaux, etc.
Les ciipitaines embarquaient ainsi des jeunes gens qui
s'obligeaient à aller servir en Amériipie pour trois ans,
ce qui les flt ajipi^le- des Trente-six mois, moyennant
un salaire convenu et l'obligation par le patron de les
nourrir et entretenir de vêtements. Arrivé à sa des-
tination, le capitaine, pour s'imdemniser des frais du
transport et de rétpiipement de l'engagé, cédait son
contrat pour une somme qui variait suivant la qualité
de l'engagé, et suivant le plus ou moins de besoin que
l'on avait d'ouvriers dans la colonie. Il fallait pour
que le capitaine fut bien couvert de ses frais, qu'il pût
— 323 —
tirer en moyenne 130 livres de chaque engagé, mais
souvent il était obligé de les céder pour beaucoup moins,
puisqu'à diverses reprises ils obtinrent d'être déchar-
gés de cette obligation en versant 60 francs à la caisse
de la marine pour chaque engagé qu'ils auraient dû
tïansporter, "
Avec ce svslème la classe des eno^as^és devint bien-
tôt assez nombreuse au Canada. Au recensement de
166t), nous voyons figurer 401 engagés, sur une popu-
lation de 3,21>».
M.Rameau fait évidemment erreur quand il parle d'un
règlement du Conseil Supérieur de Québec, relatif aux
engagés, antérieur à "5 660. Le Conseil Souverain, qui
plus tard s'appela le Conseil Supérieur, ne fut établi
qu'en 1663. Le premier acte de ce corps délibératif
et judiciaire où il soit question des engagés est du 15
octobre de cette année. En voici la teneur :
" Sur ce qui a été remontré par le procureur géné-
lal du Eoy que tous les passagers venus de France
<lans les vaisseaux de >'a Majesté tant l'année dernière
que la présente, lesquels font difficulté de servir les
habitants auxquels ils ont été distribués sans qu'au
l)réalable, il ne soit limité un temps ; en outre qu'il
y a jilusieurs personnes inutiles au travail et défriche-
ment des terres tatit à cause de leur vieillesse, infirmi-
tés naturelles, maladies, qu'à cause de leurs sévices et
mauvais déportements venus dans les dits vaisseaux,au
nombre desquels sont quelques soldats licenciés, tous
lesquels sont à charge au public, et pour cet eftet il se-
rait à pr-opos de les renvoyer en France ; que d'ailleurs
il y a plusieurs hommes de travail qui ont servi le temps
auquel ils étaient engagés envers leurs maîtres qui de-
mandent la liberté de repasser en France ;il a été ré-
solu que les hommes de travail venus dans les vais-
seaux de Sa Majesté tant cette année que l'année der-
— 324 —
inère, lesquels ont été distribués aux habitants, seront
obligés de servir trois ans les dits hal)itiints après le-
quel temps lisseront libres de s'habituer, séjourner au
pays ou repasser en France sans qu'ils pmissent être re-
tenus par force non plus que ceux qui ont a'compii le
temps qu'ils étaient obligés envers leurs maîtres " (l)
Vers le même temps, M. Pierre Boucher écrivait
dans son Histoire vèritahle et nfiturelle des moeurs et
productions du pays de la Nouvelle- Fmn ce, qui futini-
l>rimée en France l'année suivante: " La plupart de nos
iiabitants qui sont ici sont des gens qui sont V(miu:^ en qua-
lité de serviteurs et après avoir servi trois ans chez un
maître se mettent a eux ; ils n'ont pas travaillé [»lus
d'une année qu'ils ont défriché des terres et qu'ils re-
cueillent <lu grain plus qu'il n'en faut pour les nourrir.
Quand ils se mettent à eux d'ordinaire, ils ont peu de
chose ; ils se marient ensuite à une femme qui n'en a
pas davantage ; cependant en moins de quatre ou
cinq ans vous les voyez à leur aise s'ils sont un peu
gens de travail et bien ajustés pour des gens de leur
condition ".
Il paraît que /lans les premiers temps de la colonie,
les engagés n'étaient pas toujours très disciphnés ni ii-
dèles à leurs contrats. De là une niultiplicité de rè-
glements et d'arrêts. Ainsi le 5 décembre 1663, le
Conseil Souverain décrétait ce qui suit :
" Sur ce qui a été représenté [>ar le procuraur géné-
ral du roi qu'il est averti qu'il y a nombre de compa-
gnons volontaires qui fout plein exercice de débaucher
les serviteurs domestiques des habitants du service de
leurs' maîtres leur donnant des moyens dont ils se ser-
vent pour ennuyer leurs dits maîtres de leurs mauvais
(1) Juyenunts du Conseil Souverain, vol. I, p. 2i».
— 325 —
services afin de les obliger de les chasser : que les dits
vo oiit.iires et domestiques boivent et s'enivrent sean'-
daleusement t-t donnent de très mauvais exemples aux
feau vaches chréiien^, et que quelquefois ces débauches
contmuent piusieursjournées do suite, et que les dits
engagés ne font nulle difficulté d'allerchercher de nou-
veaux maitres,sc confiant en la retraite qui leur est don-
n^;". en quantité de maisons, et qu'il est à propos de
pourvoir à ce désordre. A quoi faisant droit, le con-
seil a tait et fait très expresses interdictions et défenses
a toutes personnes de quelque qualité et condition
([U elles soient, de retirer sous quelque prétexte que
ce soit, aucuns serviteurs sans congé par écrit, de leurs
maures a peine d'am-.nde arbitraire et aux dits servi-
teurs engagés de quitter le service de leurs dits maîtres
sans congé par écrit, sous même peine, et de payer à
leurs dits maîtres chaque journée d'absence ou de
temps perdu, à la somme de quatre livres, en faisant
déclaration au greffe de ce conseil, par les maîtres de
Ja sortie de leurs valets incontinent après icelles
iJetenses sont aussi faites à toute personne de débau-
cher les dits serviteurs domestiques ni de boire avec
eux et a toutes personnes qui vendent vin d'en vendre
m distribuer aux dits domestiques à peine d'amende
arbitraire, comme aussi de s'enivrer à peine de dix
livres d'amende payables sans déport."
On trouve^dans lesjugements du Conseil Souverain
plusieurs arrêts contre des engagés qui avaient brûlé
Ja politesse a leurs maîtres. Le 14 janvier 1664 Louis
Lepage, domestique de Charles LeGardeur, est con-
damne a la prison pour avoir quitté ce dernier et s'être
retire -^en la côte de Beaupré. " Au mois de mars
de la même année la veuve Badeau est condamnée à
dix livres d amende pour avoir retiré chez elle deux
— 32t> —
engagés du sieur Je la Ronde, en rupture de service,
et ceux-ci pont condamnés, l'un à dix livres et l'autre
à six, avec défense de récidiver sous penie de punition
corporelle. Peu de temps après, un autre délinquant
du ïiiême genre, est nienacé du fouet pour la prochai-
ne oflense. En 1674, Jacques Renault, qui a déserté
son maître Mathurin Moreau, est condamné à subir la
peine du carcan, pendant deux heures, durant lesquel-
les il portera, sur l'estomac cet écriteau :" Serviteur en-
gagé qui a laissé le service de son maître pour la premiè-
re fois. " Et ainsi de suite. Comme on le voit, la disci-
pline à laquelle étaient soumis les engagés, était rigou-
reuse. Cette sévérité était sans doute nécessaire pour
maintenir le bon ordre.
Les capitaines astreints à l'obligation d'amener aux
colonies de? engagés, ne les choisissaient pas tous de
la même valeur. Afin de diminuer leurs déboursés et
leurs risques, ils prenaient souvent des incapables ou
des enfants. On trouve indiqué dans certains de nos
recensements des engagés de 10 et 12 ans. " En 1664,
écrit M. Kameau, il arriva un convoi de 10^ hom-
mes amenés par deux capitaines, 20 seulement étaient
en état de travailler de suite ; on les distribua aux ha-
bitants moyeimant un salaire de 20 à 30 écus. " 11
ne s'agii^sait pas précisément cette fois d'engagés ra-
colés par des capitaines. M. Eameau a pris ce rensei-
gnement dans une lettre du Conseil souverain du roi,
dans laquelle il était question d'un envoi de travailleurs
expédiés d'après les ordres de Sa Majesté. Cet envoi
était comj»osé de trois cents personnes sous la conduite
des" capitaines Gargot et Guillon. " Il en fut laissé
soixante-quinze à llaisance, en l'île de Terreneuve,
liscns-nous dans cette lettre ; il en mourut en mcrjus-
(ju'à soixante ; l'on en débarquaici centcinquante-neuf
dé ce no!iil)reétaiLMit six famille:* composées de vingt-une
]»ersonnes, trenti-huit tilles qui ont depuis été disper-
sées tant ici et jiux environs qu'aux Trois-Rivières et
Montréal et depuis mariées, excepté trois, dont une a
été prise par les Iroquois dans l'île d'Orléans et emme-
née captive. Parmi les cent restants, il n'y avait tout
au plus que vingt hommes prêts à faire quelque travail,
les autres étaient malades et faibles à ne pouvoir se te-
nir sur leurs [lieds, d'ailleurs la plupart jeunes gens,
clercs, écoliers ou de cette nature, dont la majeure
partie n'avuient jamais travaillé. "
Par un règlement du Id novembre 1716, le roi dé-
créta que les travailleurs qui sa%'aient les métiers de
macDU, tailleur (ie pierre, forgeron, serruriers, menui-
siers, tonnelier.charpentier, calfat et autres métiers uti-
les dans les colonies, seraient comptés aux capitaines
ix)ur deux engagés. Une ordonnance du 20 mai 1721
permit aux armateurs de payer soixante livres entre
les mains du trésorier de la marine pour tenir lieu de
chaque engagé qu'ils n'embarqueraient pas. C'était
une commutation d'obiii^Hiion : ou bien un engagé,
ou l)ieii r-nixante livres.
Avec le teuij.s, il s'étaljlit un système de fraude.
Des armateurs imaginèrent de présenter an bureau des
classes de port de leur embarquement des par-
ticuliers qu'ils faisaient passer pour engagés quoiqu'ils
ne le ius>ent pas, et qu'ils renvoyaient après les avoir
tait passer en rcvue. Pour rendre compte ensuite de
rab>ence de ces pseudo-engagés, ils rapportaient des
certiticats de désertion, l'ont- remédier a cet abus, le
roi rendit une ordonnance, le 15 février 1721, en vertu
de laquelle les ca[»iiaines et propriétaires de vaisseaux,
assujettis à porter des engagés aux colonies, étaient
— 828 —
tenus da payer entre les mains dn tré-orier-général de
la marine, un niois après l'arrivée de leurs vaisseaux
dans le port de débarcpiement. la somme de soixante
livres [)Our chaque engagé qu'ils n'auraient pas remis
dans les dites colonies,et dont ils ne rapporteraient pas
un certificat. Pour les engagés de métier, la somme
à payer était de cent-vingt livres. L'ordonnance ajou-
ta.t qu'il ne serait tenu aucun compte des certificats de
désertion.
Une autre classe d'engagés, était celle d'eng^igés
par condamnation judiciaire. En voici un exemule.
Le 8 octobre 1675, René Lambert, accusé de vol avec
effraction et de contravention à l'ordonnance concer-
nant la traite, fut condamné à servir par force pendant
trois ans la personne qui lui serait indiquée par la Cour
et qui ne lui devait en retour de son travail que le vi-
vre et le vêtement absolument nécessaire. Il était
aussi coTidamné à soixante livres d'amende qui devaient
être payées à son acquit par son futur maître, vingt
livres par année. A l'instant comparut le sieur \Tar-
son, qui demanda à la Cour de lui accorder le condam-
né Lambert, pour l'emmener en Acadie, où il est en
terme de partir pour s'y en aller et où i! a un
extrême besoin d'avoir du monde pour le servir, étant
prêt de faire les soumissions requises pour le payement
de l'amende en laquelle le dit Lambert est coiidamné "
La Cour acquiesça immédiatement à la requête du sieur
de Marson.
Ces quelques notes contribueront peut-être à faire
mieux connaître en quoi consistait le régime des en-
gagés dans la Xouvelle-France, au XVIëme et au
XVIIème siècle.
Ignotus
— 829 —
JACQUES EABIE
La poiuhe primitive des BâKy du Canada est Jac-
ques Babie,iié en France en 1633. Il passa en ce pays
en 1665, dans le régiment de Carignan-Salières étant
sergent dans la compagnie du capitaine de Saint-Ours,
dans laquelle Thomas de Lanaudière était enseigne.
C'était un renfort envoyé à M. de Tracy pour réduire
les Iroquois. Il arriva à Québec en trois détachements :
le premier, composé de quatre compagnies, débarqua
le 1er juin 166.') ; le deuxième et k troisième, chacun
de huit compagnies, en août et septembre suivant.
M. de Tracy, sans attendre la deuxième arrivée, envoya
le premier contingent s'emparer au plus tôt des postes les
plus avantageux afin d'avoir un passage libre dans le
pays des Iroquois pour la guerre du printemps suivant,
que le retard des troupes avait empêché pour l'année.
C'est alors que furent construits les torts de Richelieu,
Chambly et St-Jean, où l'on avait déjà érigé quelques
travaux de défense. Il est probable que la compa-
gnie de M. de Saint-Ours fit[iartie de cette avant-gar-
<le, car on le voit donner son nom à la seigneurie qui
lui fut concédée dans ces environs, et MM. de Sorel et
de Chambly en firent de même pour leurs seigneuries
€t les deux premiers forts.
Les trois expéditions de la campagne de 1666, dont
il fut beaucoup parlé dans le temps, coûtèrent beaucoup
d'hommes qui périrent par le froid et la faim, sans
amener d'autre résultat que la destruction de quelques
cahutcF abandonnées par les Iroquois
C'étaient pourtant de belles et bonnes troupes que
■ces soldats européens défilant pour la première fois à
travers les forêts du Nouveau-Monde. Organisé d'à-
— 330 —
Ijord dans la Savoie, le régiment dé Carig'naii passit
ensuite au service du roi de France. Il s'était distin-
e;ué dans la Hongrie et sur les frontières des Turcs,
Ses officiers sortaient des familles de la noblesse italien-
ne et française. On lui adjoig-nlt le régiment de Saliè-
res pour en former un seul corps sous les deux noms
réunis.
Cette guerre en Amérique était bien différente de
celles que le régiment avait faites jnsques-là. Il
s'agissait de poursuivre et d'atteindre des ennemis ca-
chés, dispersés et insaisissables, mais toujours alertes,
liarcelants et guerroyants. Le résultat de cette expé-
dition n'est donc pas surprenant.
La campagne terminée contre 'les Cinq- Nations,
principalement contre les Agniers, la paix fut conclue
(à la fin de 166ti).
Suivant les Relatiovs des Jésuites un bon nombre
(le ces officiers et plus de 400 soldats licenciés grossirent
alors la colonie en profitant de la permission du Roi
qui voulait favoriser la colonisation du pays en leur
ottVant des conditions avantageuses. Chaque soldat,
en s'habituant, recevait 100 francs ou 50 francs et des
vivres pour un an ; le sergent 50 écus ou 100 francs et
des vivres pour un an, à leur choix ; 6000 livres étaient
destinées aux officiers. Fort peu de reftectif du régi-
ment retourna en France, avec M de Salières, son colo-
nel, quand le rappel en fut ordonné. La force en avait
été considérable, composée qu'elle était de 20 compagnies
de 75 hommes qui devait former environ 1500 soldats
Jacques Babie obtint son congé, suivant les inten-
tions du Roi, et dans le but arrêté de s'établir au pavs.
Il abandonna la vie des camps pour celle des champs,
et se livra en même temps au commerce, dont l'exer.
cice dans ces vastes régions requérait un esprit de har_
I
— 331 —
<liesse et d'aventiue auquel il était déjà fait. La légi-
time ambition de faire fortune et de fonder une forte
race, eu l'implantant sur le nouveau sol d'Amérique,
devint sa préocc-upation.
11 était alors Cxsé de 33 ans, actif et vigoureux. >\é
dans le midi de la France, il avait la chaleur de tem-
pérament du terroir It^su de race noble, il était né
du mariage de honorable homme Jehan Babie,seigneur
de Ranville, avec demoiselle Isabeau Robin, de Mon-
treton, évêché d'Agen, alors dans l'Agenois de la Gui-
enne. Ranville n'est qu'à quelques lieues d'Agen.
]3è? le mois de juin ItJGS on voit Jacques Babie ren-
du à Champlam, endroit feitile sur le bord du Saint-
Laurent, où les défrichements étaient déjà commencés.
Le 27 mars de l'année suivante,il y acquiert deux ter-
res à la côte Champlain, sur le Heuve, chacune de deux
arpents de front sur quarante de profondeur ; la pre-
mière d'un habitant nommé Jacques Gratiot, bornée
au sud-ouest à Pierrot Jeanneaux et au nord-est à
Louis Pinard, n^aître chirurgien, avec maison et gran-
ge ; la seconde, voisine, venant du nomrné Pierre Ju-
neau{Jeanneaux),bornée au -sud-ouest à Masse(bossued)
Bégui (ce nom est illisible), au nord-est au susdit Jac-
ques Gratiot, avec aussi une maison sus-construite.
11 en acheta ensuite deux autres au même endroit et
une autre de l'autre eôté du fleuve, vis-à-vis, à Gentilly.
On voit par le recensement de 1681, que Jacques Babie
avait alors quarante arpents de terre défrichés et huit
bestiaux, tout autant que M. de Varennes, gouverneur
<le Trois-Rivières. Il était muni d'un fusil et d'un pis-
tolet et avait à son service deux domestiques dont les
noms de baptême nous sont conservés : Maximin, né
eu 1631, et Magdeleine, née en 1635.
Les terres de Babie dans Champlain, Gentilly et la
— 332 —
Baie-du-Febvro sont indiquées sur le plan et carte du
gouvernement de Québec, levés depuis l'année 1085 à
1709, par ordre de M. de Pontchartrain, secrétaire
d'Etat, faits par M. de Catalogne, lieutenant des trou-
pes, et dressés par J.-Bte de Couagne, arpenteur juré-
Jacques Babie convenablement établi sur ses terres
et avant la perspective d'augmenter sa pri)spérité par
le négoce, songea à se marier et prit pour femme de-
moiselle Jehaïuie Dandonneau, tille de Pierre Dan-
donneau, sieur du Sablé, seigneur de l'Isle-du-Pads, et
de Françoise Jobin, Elle n'avait p is encore quinze
ans. Leur contrat de mariage fut passé devant Mtre
de la Rue, notaire, le 1er juin 1670.
Jacques Babie ne tarda pis à agran lir le c'a im > J de
ses opérations commerciales en faisant la traite des
pelleteries jusque chez les Ottawas (^ui s'étendaient
au loin dans les régions de l'ouest, sur les bords du lac
Michigan et dans les environs de la baie des Puants
(Green Bay), oii les missionnaires jésuites avaient éta-
bli une mission dès 1669.
Au milieu de cette vie active (pii semblait devoir
amener utie prospérité solide et durable [)0iir Jacipi'^s
Babie, la mort vint l'eidever prématurément à l'â^e
de 55 ans. Elle vint couper court à toutes ses entre-
prises et ses projets.
Il mourut en sa demeure vers minuit le 28 juillet
1688, muni des sacrements de l'Eglise. Cette mort
soudaine fut-elle la suite d'un accident ou d'une épidé-
mie ? On n'en sait rien, sinon qu'il fut iidiumé le mê-
me jour,sur les cinq à six heures du soir, sous son b,.nc,
dans l'église de la paroisse,en présence de M. de Saint-
Claude, curé de Batiscan,et du seigneur de Champl-jin.
P.-B. C.^SGRAIN
— 333 —
BA.RTHOLOMEW-CON-RAD-AUGUSTUS GUGY
M. Gufi^y- naquit à Trois-Rivières le 6 novembre
179d.^ Il était le iilsde l'honorable Louis Gngy, Suisse
de naissance, qui fut colonel au service de l'Angleterre
après avoir été officier au régiment de Schomberg qui
ae distingua par sa fidélité à la cause royaliste,en France
pendant la Révolution. L'honorable M. Gugy fut
shérif de Trois-Rivières, puis de M )ntréal,ef conseiller
législatif
Lé -25 mars 1812, le jeune Gugy obtenait une com-
mission d'enseigne dans les Can'idian Fenclbles. Il
priî part à la bataille de Châteauguay, et quelques se-
maines plus tard, le 13 novembre 1813, il était promu
lieutenant.
La guerre terminée, M. Gugy étudia le droit, et, le
7 août 1822, il se. taisait admettre au barreau. Il ne
tarda pas à se faire une nombr3use et lucrative clien-
tèle.
Le 24 septembre 1831, VI. Gugy était élu membre
de la Chambre d'Assemblée par le comté de Sherbrooke.
Il devait y siéger jusqu'au 27 mars 1838. Il fut
naturellement du côté du g(juvernement, ec il eut de
nombreuses et émouvantes passe d'armes avec le
grand Pa pin eau.
^ L')rs des troubles de 1837-38, il laissa là sa clien-
tèle pour s'enrôler dans la milice Le colonel Wetherall
le chargea d'une mission de paix auprès des insuro-és
de Saint-Charles. Il échoua. Sir John Colborne t'a-
mena ensuite avec lui dans son expédition dans le
comté des Deux Montagnes. C'est lui qui comman-
— 334 —
(lait la cavalerie à l'affaire de Saint-Eastache,le 14' dé-
cembre 1837. Il y fut blessé assez grièvement. (1)
Le 22 novembre 1838, M. Gngy était nommé ma-
gistrat sûpendiaire pour le district de Montréal.
Le 8 juillet 1840, il recevait sa commission de ma-
gistrat de police pour le même district.
Lord Sydenham le récompenea de son zèle en le
nommant, le 14 mars 1841, adjudant-général des mili-
ces du Bas-Canada à la place de Vassal de MontvicI,
mis à sa retraite.
La même année, M. Gugy se présentait dans le com-
té de Saint-Maurice mais il fut battu par rhonorable
J. E. Turcotte.
Le 24 janvier 1848, le comté de Sherbrooke réélisait
M. Gugy son représentant à la Chambre d'Assemblée
du Bas-Canada. Il y siégea jusqu'en 1851. Il fut
l'un des plus violents adversaires de lord Elgin.
A l'exposition de Londres en 1851, M. Gugy repré-
senta le Canada et s'ac(|uitta avec succès de ses délica-
tes fonctions.
Le 10 octobre 1853, M. Gugy était nommé inspec-
teur et surintendant dé la police pour la cité de Mont-
réal. Cette nomination était temporaire seulement et
pour aider au capitaine Ermatinger.
C'est la même année qu'il quitta Montréal pour ve-
nir s'établir à Québec. On se rappelle ses procès avec
Brown qui ont duré vingt-doux années et ne se sont
terminés que par l'incendie du palais de justice de
Québec, le 1er février 1873.
(1) On a accusé le colonel (^ugy d'avoir traité les Cana-
diens avec craautô pendant les malheureux événements de
l>-37-88. Une brochure assez rare que nous avons eu ce
moment sous les yeux. Attestations de six curés (tu sujet de
la conduite du co'lonelGugy en 1837-38, établit qu'eu a mis
beaucoup plus de passion politique que de vérité dans ces
accusations.
BA RTHOLOMEW-COXE A D- AUGUST US GUGY
— 336 —
M. Gugy mourut à Beauport le 11 juin 1876, et fut
inhumé au cimetière Mount Hermon, à Québec.
M. Eaphaël Bellcmare apprécie ainsi le colonel
Gugv : '' Il était propriétaire des seigneuries de Ma-
ehiche et de la Eivière du-L(>up, Grandpré, Grosbois
et Dumontier. Il en était encore seigneur au temps
de l'abolition du régime féodal en Canada, en 1864.
Il était fidèle à collecter ses rentes, mais nous ne cro-
yons pas qu'il ait jamais eu recours à des procédés vexa-
toires. Plus sage adminis-trateur de ses affaires per-
sonnelles qve ne l'aA'ait été son père, il n'a pas lairséà
ses héritiers de grosses dettes à payer, mais des rentes
à recevoir.
" Dans la vie publique, comme avocat, comme colo-
nel de milice, comme commissaire et président de la
cour des sessions de la paix, comme adjudant-général
et ensuite comme membre du parlement, il a toujouts
fait belle et grande figure. Il n'a jamais été. croyons-
nous, un ennemi haineux des Canadiens-Français. mais
il n'a pas été populaire parmi eux, parce qu'en politi-
que il épousait généralement les causes et les senti-
ments des Anglais de son temps contre nous. Ces
sentiments alors étaient beaucoup plus hostiles et in-
justes qu'aujourd'hui.
" Quoique d'origine suisse et canadien de naissance,
il était ce qu'on appelle maintenant, hriflsher to the core,
•' Anglais jusqu'à la moelle des os " ! Il avait du sang
huguenot dans les veines et cependant le fanatisme re-
ligieux n'a jamais paru au fond de son caractère. Il
était plutôt indifférent en cette matière.
" Avec lui le nom de Gugy a disparu du Cana-
da. " (1) P. G. R.
(1) Les bases de l'histoire (VYarnachirhe. page 100.
— 337 —
DEUXIÈME KEGIMKNT DE LA MJLTCE DU
C;OMTÊ D'ESSEX
Bordereau de paye du 2 av 24 juillet 1812 :
CommanchiTjt : Lienteiiant-colonel Jean-B. Baby ;
Major : ThoDias MeKee ;
Paie-maître : Alex Pringle ;
Adjudant : Will. Smitli ;
Quartier maître : Jamfs McKiutosh.
Capitaines : Alexis LaBute, Jean-B. Bartlie, Richard
Pattinson, l'ierre LaBute, Alexi» Maisonville, Julien
LaBnte, James AsKin, Toussaint Maisonville, James
Wood, Will. Smith.
Lieutenants : James Askin, Toussaint Maisonrille,
James Wood, Jean-B. Pitre. Thomas-P. Heaume, Jean
B. Labadie, Alexis Parent, James McGregor, Joseph-
Parent, Duncan Mclntosh, Alex. D. Askin.
Enseignes : Duncan Mclntosh, Alex. Askin,. Will.
Hands, Alex. Pringle, Joseph Eberts, Brice Wood,
Jean-B. Ouellette, Charles Smith, Hypolite Janiste?
Jacques Parent.
Compagnie du capitaine Alexis Labute : Lieutenant,
Thomas-P. Réaume ; Enseigne, Joseph Eberts ; Ser-
gent-major, Abram Unsworth ; sergent quartier-maî-
tre, Alex. Priniîle ; Sergents, François Janbrin ville,
François Marentete. Joseph Ebertb.
Soldats : Laurent Parent, Isaac Parent, Julien Pa-
rent, Jacques Parent, Antoine Langlois,Joseph Leblanc,
Nicolas Langlois, Alexis Langlois, Benjamin Nantais,
Joseph Cousineau, François Raimond, Joseph Gen*,
François LeClair, Ignace Clish, Jean-B. Sabourin,
Pierre Leblanc, Claude Labute, Dominique Pratt,
Théodore Pratt, François Pratt, François Cabina, Paul
Marentete, Julien LaBute, Charles LaBute, Benjamin
— 338 —
Mareiitete Joseph Laiiglois, Jean-B. Cliinv'iii, Paii!
Leduc, Paul Lalime.
Compagnie du capitaine Jean- Baptiste Barflu' :
Lieutenant, Jean-B. Pitre ; Enseigne, Brice Wood :
Sergents, Pierre Vjilois, Charles" L'iispérance, Joh i
Edwards.
Soldats : Charles Champeau, Joseph Cadet. Thomas
J)uChèiie, James McDougall, Jean-B. Nadeau Charles
Champeau, \Vm DeJardin, Jean-li. Bcaiibien, Eiicas
Père, François Miron, j'ierre Lespérance, Joseph .Vliron,.
Joseph Mauran, Amahle Tlamel, Joseph Henf^au,
Pierre Birotteau, Charles Moisan, Joseph Bouchet.
Jean-B. Leblanc, Antoine Carmel, Antoine Charon^
Paul Chevalier, André Llondin, Jean-B. Campeau,
François Ayette, Charles Bruver, Maurice Turner.
Compagnie du ca[)itaine Richard Pattinson : Lieu-
tenants : James Askin, James McGregor, Alex. Askin ;
Sergents, François Pétrimoux, Joseph Farineau, Fran-
çois Mayou
Soldats : Alexis Laderoute, Charles T. Réaume^
Pierre T. Réaume,François Degundre, Lambert D^dine,
Jean-B, Clément, Albert Gabrion, Peter McDougall,
Jean-B. Meloche, Pierre Cartier, Medar Pitre, Jean-B.
Pitre, James Fields, Antoine Soumandre, Jean-B Ba-
chon, Charles Dedine, Pierre Dedine, Louis Badichon^
Paschal Soumaudre.Joseph Ouellette,Thoraas Martin,
Antoine Morasse, Williams Hands.
Compagnie du capitaine Pierre LaBute : Lieute-
nant. Jean-B. Lcibadie ; Enseignes. Duncan Mclntosh,
Hypolite Janisse ; Sergents, André Beniteau, Antoi-
ne Gagnon.
Soldats : Jean-B. Ouellette, Joseph Mayou, Antoi-
ne DeHaitre Will. G. Watson, André Peltier, Jean-B.
Ouellette. François .hmisse, Hvpolite Goyon, Pierre
Mayou, John Gentle, John f. Watson, Jean Roc. An-
toine Mayou, Charles Ouellette, Jean-B. Beniteau, Ba-
- 339 —
zil Tonrnenr, Louis NoDUMiiditi, Churles Tourneur,
Jesiii-13. Gt>\ ou. Nicolas Jîmisse, Dominique Tourneur,
Antoijie Delhiitre, Jean-B. Bonvouloir, Jcan-B. Mar-
tel, Joseph Ou<'ilette, Joseph Laplîinte, Charles Beni-
teau, Victor Tounuur, François Beuiteau, Jacques
Ohsmil'orlain, Hypolife Janisse.
( onpîiiiiiie du capirauie Alexis Maisonville : Lieute-
nants, J^nies AVooils, Joseph Parent ; Enseigne, Char-
les Srnitl) ; Sergents, Thomas Lavis, Joseph Cotté.
Soldats : Frnnçois Bougrand, iS'ichoîas St-Denis
Françfjis Maréchal, Joseph Lulac, Jean-B. Mercure,
D( minique Eayriiond, H'.niy Eherts, Pierre Lajeu-
nesse, .'araes Moody, V> m Bangle, Michel Lavoyc,
Nicolas Leader, Alexis Ilodiene, John Allan, Louis
Soyer, Jean-B. Tallard, Alexis Arquoitt<',John Thomp-
son, A sa Sn)iih, François Dunox, William Donahough,
-loseph Kigby, Pierre Pupuis, Jean-B. Tivièrge, Paul
LaSaliiie, Joseph Fou mette, Charles Smith, Chrysos-
tônie Pajot, Augustin Poy, Pierre Groux, Jean-B. Pro-
vost, François Sabourin, Bryce Woods, Charles Bou-
grand, Pierre Cotté, Pierre Cotté.
Compagnie du capitaine Julien Labute : Lieutenant,
Alexis Parent ; Enseignes, Joseph Parent, Jacques
Parent ; Sergents : Alexis Ladéroute, Honoré Brouil-
lard. Gabriel Peltier.
Soldats : Pierre Meloche, Augusiin Lagrave, Fran-
çois Maisonville, Eené Cloutier, George McDougall,
Josejdi Piliette. Joseph Saiisquartier, François Letour-
neaux, Jcan-B. Pira .Pierre Eadichon,NicholasFortier,
St-Luc Moutreuil, Pierre St-Louis, Pierre Casavan,
Hubert Villair, Jean-B. Piliette, Joseph Bazinois,Ari-
toiïie Eéaume, ■ oseph Gaudette. Jacques Gaudette,
Alexie Peltier. Pierre Guilliotte, Michel Eéaume, Jean-
B. Leblanc, Alexis Brouillard, Lambert Parent, Jac-
ques Parent.
Compagnie du capitaine James Askin : Lieutenant,
— 340 -
Wm. Smith ; Eiiseiii:ne?, Alex As .in, Jean-B. Ouel-
lette ; Sergents, Vital Diirnoiichelle, Pierre St- Louis.
Soldats : Louis St-Loiiis, Jacqne-s i_)iiples-<i-<, faoqiie»
Bolleperche, -fos. Bellepercho, Tiiéodore Durosean.
Jeau-B. Latbrai-J, Félix Peré, -rean-B. Khjrt, fai'i|iios
Rol)ert, Joseph Moriu, Pierre Morin, Tean-B. Treirible.
Jacob Baker, -'ean-B. Père, Bazil Lozoïi. Vital St-
Louis, Antoine Belle[»erche, Joseph Latbret, ChaiJes
Bernier, Bernardin Soaliore, Jean-B Soulière, Gabriel
LozoM, Jean-B. St-Lonis.
Compagnie du capitaine Tou^suint Maisonville :
Lieutenant, Pierre Réaurae ; Enseigne, William Hands;
Sergents, Jean-B LeDnc, Pierre Dumouchelle, Jean-B.
Parent.
Soldats, Louis Réaum», Benjamin Parent, Pierre
Marentete, Pierre Parent, Hv|iolite Parent fgnae
Cochois, Antoine Mareiitett', Laurent Marentete, Pierre
Laterrière, Jean-B Proiix, Louis Arquoitte, François
Desmarais, Nieholas Parent, Jeseph Marentete, Antoi-
ne Parent, Joseph Reneau. Simon LeDuc, Jean-B.
Oharbonneau, Jean-B. Riche, losoph Hodienne, Fran-
çois Dumarais.
Compagnie du capitaine -lamcsWoods : Lieutenants,.
Toussaint Maisonvillc, Duncan Mcintosh, Enseigne,
Aleiander Pringle ; Sergents, Laurent Boismie, Jo-
seph Drouillard, Bazil Bellant, François Marchand,
Soldats : Joseph Pineau, Jean-B. Bertrand, François
Peré, Pierre Peré, Louis Peré, Jean B. Dufour, An-
toine Diifour, Pierre Plant. François Parnier, Antoine
Plant, Louise Marie, Antoine Bertrand, Pierre Tachi-
lan, Paul Généreux, Jacques Touranjeux, Augustin
Praite, François Dufour, Sheldon Seely, Augustus
Cohan, François Cueilléré, Jean-B. Dutour, Joseph
Drouillard, Bazil Bellant.
Compagnie du capitaine William Smith : Sergent^^
Antoine Soumandrc, [.eurent Boismie, Jean-B. Proux
341 —
Soldats : Antoine Morcerts, Thomas Martin, Jean-
B. F^rovost, St-Luc Montrenil, Pierre Cotté, Franço'ë
Pesrnarais, .lohji Allan, James Fields, Pidrre Dumou-
<-MeIle, Pascal xxnnaiidrc, Charles Boagrand, Paul
LeDnc, .losqih Onollctre. Antoine Réaiime, Hypolite
Parent, f^onis Réaume, .'ean-B. Badichon.
B. SULTl
LE PAYS i)KS HUROÎ^'S
A l'aide des llelafions des Jésuites et de diverses
études concernant les missions huronnes, de 1634 à
1650. J'ai (Iressé le tableau siiirant des distances entre
les lieux où les missionn:iires travaiHaient, dans l'espé-
rance de fticiliter la lecture des Relations :
Ihonatin'a ou Saint-Joseph I —à Saint-Michel, une
lieue et un quart. — à Ouenrio, une lieue.— à Arontean,
deux lieues — à Anonatea, une lieue. — à Saiute-Mario,
trois lieues. — à Ossossané, cinq lieues un quart. — à
Saint- Joseph II, neut lieues.
Sainte-Marie à Saint-Jean, deux lieues et un quart,
—à Saint-Louis, une lieue, à Saint-fgnace IL, cinq
milles. — à 8aint-J()seph IL, quatre lieues et un quart,
-—à Ossossané, six lieues. — à Sainte-Anne, près d'une
^}^^^: — ^ Saint-Denis, un peu plus de cinq milles.—
à Saint-Michel, trois lieues.
Ossossané ou la Conception à Saint-Joseph IL, cinq
lieues. — à Saint-Joseph I , cinq lieues un quart. — à An-
goutenc, trois quarts de lieue.
Saint-Louis à Saint-Ignace IL, une lieue.
Saint-Jean-Baptiste à Saint-Ignace II, environ six
lieues.
Sainte-Anne à Ouenrio, demie lieue.
Arontean à Tondachra, une lieue.
Benjamin Sulte
— 342 —
RKPONSES
M. de Tiiicy était-il m.nqiiis? (X, V, 1013.
— M. de Prouville était-il marquis de Tracy ? Telle
est la question posée il y a quelque temps, dans le
Balletw. Deux contemporains seulement, disait-on,
avaient ainsi qualifié notre vice-roi : Mgr de Laval et le
rédacteur de la Relation de 1665.
Aux notes servies dans le tmniéro d'août dernier,
tirées de Jean Talon, de M. Thomas Chapais, nous
pouvons ajouter ce qui suit, en attendant une solution
complète.
Clément dans son ouvrage sur Colbrrt a deux ren-
vois aux bas de pages, qui se lisent : " Alexandre de
Prouville, niarquis de Tracy, avait été chargé en 1646
de veiller à une levée de troupes étrangères en Alle-
magne, dont il reçut le commandement. Lieutenant-
général en 1651 ; envoyé comme tel au Canada, en
l'absence du comte d'Estrade, (vice-roi), le 19 novem-
bre 1669. Revint en France en 1667 et eut à son re-
tour le commandemert de Dunkerque et ensuite le
gouvernement du château Trompette, à Bordeaux.
Il mourut le 28 avril 1670. (1)
M. Clément donne du margvis à M. de Prouville,
alors que les lettres de Colbert sur lesquelles l'histo-
rien place ces renvois, ne désignent notre haut person-
nage autrement que : M. de Prouville et le sieur de
Tracy.
A cette époque, et depuis longtemps même, l'usur
pation de titres nobles se faisait avec; une désinvolture
édifiante, et du marquis, s'il vous plait, plus que tout
(1) Colbert, par Cl('mcnt,tome T, p. 5 ; tome UI. p. :!!)!
— 348 —
autre, à tel point ([ue le roi dût sévir, mais combien
iiiefficHceineut. f
Pour ue parler que du titre nieutiotuié, disons que
Tallemautdes Ri''aux et de St-Simon, deux contem-
porains, racontent que :
Le chevalier de Bois-Dauphin épousant une riche
veuve, se transforme le lendemain matin de son ma-
riasse en marquis de Laval.
Par la même occasion, c'est-à-dire en se mariant l'ua
des valets dn béarnais Henri lY, prend le nom de
marquis d'Avaray. C'est la tiiçe des ducs de ce nom.
Philippe de Coureillon dit Je m/irquis de Danqeaa ïwt
une espèce de personnage en détrempe. Sa noblesse
était, fort courte ; il n'avait rien ou fort peu de choses.
Vauban, le grand, l'immortel Vauban, l'ingénieur,
le bâtisseur de t'orteresse, le maréchal de France,n'était
lui aussi qu'un audacieux usurpateur. Il prenait le
titre de marquis de Vaubau, mais de son vrai nom s'ap-
pelait Leprêtre, et il avait été élevé parmi les paysang
D'un autre côté je trouve les notes :" Pierre Dreux,
conseiller au Parlement de Rennes, père de Thomas
Dreux, conseiller au Parlement de Paris. Thomas
Dreux, fils de celui-ci, dit le marquis de Dreux, devint
Grand'maître des cérémonies de France, et il a trans-
mit cette belle charge à sa noble lignée. " Ajoutons
pour compléter l'historiette de cette famille modeste
que le tils aîné du ministre Chamillard, pour se marier,
se travestit en marquis de Cany.
Le financier Castille prit le nom d'une terre qu'il
avait achetée. La mère de Castille avait nom Jean-
nin. Il fit une salade de son nom à lui, de celui de sa
mère et du nom de sa terre, en as-^aisonnant le tout de
particules, et saluez : Jeannin de Castille marquis de
Mont) eu.
— 344 —
Les Mesmes étaient (i«s paysan?; de Mont-de-Maisaii.
Trois frères tirèrent la i'ainilK- de l'ob?curité : le marquis
de Maiyneville, le comte d'Avanx et .fean-AiU«>ine
d'Irval, r«eow/e de Vadeuil. Ce dernier lai?i-a entre au-
tres enfants, le ïiKirqais de Givry et le ricotiHe de Xeu-
châtel dont le fils fut marquis ùti St-Etienn»'. Rien que
ça de ïiiarqvAs !
Prenons les Phélipaux ; on y trouve deux marquis :
deTaulay et de ChTiteauneuf
Le généalogiste Maugard avance (ju'il y avait en
1788 au moins huit mille marquis, comtes et barons,
dont deux mille au plus l'étaient légitiniement ; quatre
mille, bien dignes de l'être mais (jui nu l'étaient que
par tolérance abusive. Que dire des deux mille res-
tant ?
Il est vrai, remarque quelque part St-Simon :
" Que les titres de comte et de marquis sont tombés
dans la poussière parla quantité de gens de rien et mê-
me sans terres qui les usurpent et par là tombés dans
le néant, si bien que ceux qui sont marquis ou comtes,
qu'ils me permettent de leur dire, ont le ridicule d'être
blessés qu'on leur donne ces titres en parlant d'eux. "
Le 20 décembre, 1675, Madame de Sévigné, alors
aux Rochers, écrivait à Eussy-Rabutin : " Vous ne vou-
lez plus qu'on vous appelle comte, et pourquoi, mon
cher cousin ? Ce n'est pas mon avis ; je n'ai pas encore
vu personne qui se soit trouvé déshonoré de ce titre.
Les comtes de St-Aignan, de Sault, de Lude, de Gri-
gnan, de Fiesque, de Brancas, et mille autres l'ont por-
té sans chagrin. Il n'a point été profané comme celui
de marquis. Quand un homme veut usurper un titre,
ce n'est pas celui de comte, c'est celui de marquis qui
est tellement gâté qu'en vérité je pardonne à ceux qui
l'ont abandonné. "
— 345 —
CoTiiLien d'autres à citer, mais nous croyons aroir
^11 ffi su ni ment démontré par ces quelques cas, prig un
peu au liiisaid de nos notes, la pratique général au
temps de notre M de ïracy.
11 est à remarquer que tous les ambassadeurs d'alors
^e couvraient du titre de comte, et M. de Tracy qui
nous venait tn vice-roi, pouvait bien passer pour un
marquis.
J)'après le Dictionnaire des fiefs de V ancienne France,
de M. ile Geiiouillac, M. de Prouville, en 1648, n'était
(jue baron de Tracy, cette seigneurie était sise en l'Or-
léanais.
Pour aller au château de Tracy, selon V Etat présent
de la /(ohlisse (186C), on passait par la Lamotte-lieuvron,
k quarante kilomètres enviion d'Orléans.
C'est bien la même place ?
(ienouillac encore, dans son Receail J^armoiries^ pa-
ge -378, arme de Prouville : Di slnopleà la croix angre-
lée (le gueules.
Rbgis Roy
Nicolas I)aiie;uid<' Mnj. (X, IV, 1005.) — Lacam-
pagne infructueuse de M de la Barre contre les Iro-
quois en 1684 lui ayant valu son rappel, M. de Denon-
villefut nommé pour le remplacer. Le nouveau gou-
verneur-général de la Kouvelle-Fraiice arriva à Québec
le 29 juillet 1685, accompagné de trois ou quatre cent»
soldats et d'une vingtaine d'officiers. Au nombre de
ces derniers se trouvait Nicolaa Daneau de Muj, ca-
pitaine d'un détachement des troupes de la marine.
11 était fils de Jacques Daneau de Muy et de Cathe-
rine Driot, de Saint-Martin, ville de Beauvais.
Nous n'avons pas beaucoup de renseignements sur
— 346 —
les premières années du séjour de M. de .Vïuy dans la
Nouvelle-France.
En 1690, lor.s(|ue Pliips essava de s'emparei* de Qué-
bec, il est bien probable que M. de Muy était an nom-
bre des vaillants officiers qui, sous les ordres de M. de
Frontenac, repoussèrent les Anglais.
Dans l'été de 16H1. le major Shuyler se mit à la tête
d'un parti de soldats et de Sauvages et poussa une
pointe jusque dans les environs de Vfontréal. Le 10
août, dans la nuit, il surprit le camp de la Prairie de
la Madeleine. Mais les Français se défendirent avec
tant de courage et de bravoure qu'ils le forcèrent à
abandonner son attaque.
Il retourait dans son pays par la rivière Richelieu
quand il rencontra un détachement d'habitants et de
Sauvages commandés par MM. de Varennes, de Muy^
Dorvilliers et Dupuy de l'Espinay que le gouv-;rneur
de Frontenac avait envoyé pour protéger Chambly.
Les Français, quoique beaucoup moins nombreux, in-
fligèrent une .sanglante défaite à la petite armée de
Shuyler. (1)
Le 10 octobre 1692, M. de Frontenac écrivait au
ministre : " Le sieur de Muy est un bien bon officier."
Deux ans plus tard, le 5 novembre 1694. MM. de
Frontenac et Champigny recommandaient de nouveau
M. de Muv au ministre : " Trouvez bon, Vlonseigneur,
que nous vous rendions témoignage du mérite du sieur
de Muy, capitaine en ce pays, étant un des meilleurs
• officiers que nous ayons, brave homme, appliqué au
service et capable de commander, ce qui nous engagent
à vous prier de lui faire plaisir dans les occasîons. "
(l) 0'Cii\\iighiin,Doi'umentsrelative to the colonial history
of the State of Neic York, vo'. IX. p. 5J.î ; Cyharlevoix, his-
toire de la Noaoelle-France. t. II, p. lOli.
— 347 —
Eli 1696, M, de Muy prit part à la campagne de M-
de Frontenac contre les Iroquoip. Il commandait l'un
des quatre bataillons de soldats réguliers. Cette cam-
pagne eut 1 our effet de rendre aux Françaié toute leur
influence sur les Sauvages des pays d'en haut. (1)
Cette même année 1696, Pierre LeMoyned'Jberville
avait obtenu du roi de France la permission de former
une expédition pour aller attaquer les stations anglaises
de Terre-Neuve.
y . de Muy reçut intruction du gouverneur de Fron-
tenac de conduire à Plaisance un détachement de 80
soldats et Canadiens qui devaient };rendre part aux opé-
rations contre les Anglais. Il s'embarqua à Québec, sur
le Wesp, le 25 août 1695.
Sous les ordres de M de Brouillan et de M. d'Iberville
il iit toute cette campagne, et revint à Québec à la fin
de juillet 1696.
M. de Muy s'était tellement distingué au cours de
ce1,te campagne que M. de Brouillan, pour se l'attacher,
lui offrit le commandement de Saint-Jean qu'il avait
coîitribué à prendre.
Le jeune oificier ne voulut pas accepter ce comman-
dement, le ministre lui ayant ordonné, le 9 mars 1697,
<le retourner à Québec aussitôt la campagne finie.
Le R. P. Charlevoix qui raconte au long cette cam-
pagne dit que M. de Muy était " un ofiScier de mérite
^t des plus capables qu'il y eut alors dans la colonie." (2)
(1) Chiir]e\o\x, Histoire delà NouveUe-Frarne, t. IL p.
168.
(2) Histoire de la Nouvelle- Frarnee. t. II. pp. 176 et 15>7.
Y o\r ayi^s\ Histoire d\i chevalier d'Iberville, p. 153 : Jowr-
nal de l'expédition de d'Iberville eiiAcadie et à Terre-Neuve.
p. P8 ; Documents relative to the colonial history of thestatt
oj Nenj-York, vol. IX, p. (i7U.
— 348 —
C'esf peu de tem[»> après cettp campaçriie qu'on don-
na à M. de Muy le commandement dn poste de
Chambly.
MM de Callière et Charapignj écrivaient an mi-
nistre le 20 octobre 1699 : " Nous avons tait connaître
aux sieurs de la Durantave, de Loni):nf?tiil, du Lhut et
de Maricourt, la satist*nction que Sa Majesté avait eu 2
en apprenant leur exactitude à bien payer leurs soldats.
Le sieur de Muv dont feu M. de Frontenac et le sienr
de Charapiguy ont rendu de bons témoignages à Sa
Majesté étant un très bon oiEi'.ier, ao:it à l'égard de su
compagnie avec le même désintéressement. Il v a
lieu d'espérer que les autres le» imiteront, soit par um
Tflotif d'honneur, soit par le soin que nous prendrons
d'empêcher les abus qui se pourraient commettre. "
Le 18 octobre 1700, MM. de Callière et Champign}-
revenaient à la charge : " Le sieur de Muy, capitaine,
qui commande au fort ChambTv, est un bon ofBxîier
qui s'acquitte bien de son devoir.
En 1703, MM. de Vaudreuil. administrateur, et de
Beauharnois, intendant, proposaient au ministre d'éri-
ger le poste de (-hambly en gouvernement sous les
ordres du gouverneur de Montréal et d'en donner le
commandement à M. de Muv.
" Comme il a beaucoup d'esprit, écrivaient ils le 15
novembre 1703, ([u'ilsait ménager les Sauvages et qu'il
entend les établissements des nouvelles colonies, dans
peu de temps ce poste deviendrait (tontidérable par «es
soins. Si vous ne voulez, Monseigneur, faire un nou-
veau fond pour ses appointements en qualité de gou-
verneur, en lui laissant la compagnie pour garnison et
Joignant une pension ou gratification nouvelle à sa
paie de capitaine, cela le mettrait en état de soutenir
l'emploi doiit tous l'aurez honoré, "
— 349 —
Le 14 juin 1704, le roi accordaltaM.de Miiy la
place de rnajordes troiines à Québec, vacante par l'a-
vancoraent de M. d'Aiogiiy.
Les disserisioMs qui existaient depuis plusieurs années
entre le« officier.-; supérieurs de la ixjuisiane et le gou-
verneur de cette colonie, M. de Bienville, ayant ame-
né la destitution de ce dernier, M. de Muy fut nommé
en 1707, poi>r le remplacer. (1)
Le 23 juillet de la même année le ministre remettait
l'ordotniance suivante à M. de Mny :
" Sa Majesté, ayant été instruiti^tar plusieurs lettres
écrites de la Louisiane que le sieur de Bienville, qui y
commande, a prévariqué dans ses fonctions et qu'il s'est
appliqué plusieurs effets appartenant à Sa Majesté, a
enjoint au sieur de Muys qu'elle a choisi pour gouver-
neur de ce pays de vérifier les faits avancés contre lui,
suivant les mémctires qui lui sont remis, de le faire ar-
rêter s'ils sont véritables et l'envoyer prisonnier en
France. "
M. de Muy, qui était sdovn en France, s'embarqua
immédiatement pour aller prendre possession de son
gouvernement. Mais il mourut k la Havane avant de
pouvoir s'y rendre. (2)
Le vénérable Pierre Boucher, fondateur de Boucher-
ville, avait beaucoup d'estime pour M. de Muy, qui
était son gendre. Dans ses Dernières volontés^ aprè»
avoir fait ses recommandations à sa femme,il s'adresse à
M. de Muy, avant même d'avoir t'ait ses adieux à ses
propres entants :
(1) L"auteiirde l'ouTrage Les Ursulines àe Québec (tome
second, p. 359) dit qu'il avait refusé précédemment le gou-
vernement de ('Hvenne.
(2) Il dtit mourir à lu lia de 1707 ou avant le 25 février
17U8.
— 350 —
" A monsieur de Mu y,
•' Je vous prie, mousieur, comme un homme d'esprit»
de vouloir bien contribuera maintenir la tumille en bon-
ne intelligence. Vous savez. nionsieur,(j;ie vous ni'avoz
souvent dit que vous vouliez vivre et mourir mon ami,
et que vous me donneriez des preuves dans toutes les
rencontres. En voici une occasion. Je sais qu'il n'ap-
partient qu'à une âme aussi o-éuén'use <|ue la vôtre, de
servir un an)i après sa mort ; c'est quelque cho^e de
grand, puisque c'est le servir sans intérêt. C'est ce
que j'attends de votre générosité, etje meurs dans cette
confiance que vous travaillerez de tout votre pouvoir
à maintenir tous vos beaux-frères et belles-s eurs dans
l'union, et que vous ferez tout votre possible pour qu'il
n'y ait aucune brouillerie entre eux. Je leur ordonne
d'avo!r beaucoup de confiance en vous et de déférence
pour vos sentiments. "
Puis après avoir adres-^é une h )nne [>arole à ch;icuu
de ses enfants, il revient à M. de Muy :
" Je prie derechef M, de Muy de se souvenir qu'il
m'a promis d'accommoder les petits différents qui
pourraient naître dans la famille. Souvenez-vous, u'ion-
sieur, que Dieu vous a donné de l'esprit et ^u talent
pour cela ; de plus, vous êtes homme d'honneur en de
parole ; ce qui fait que je fonde beaucoup sur vous. "
P. G. R.
LeDonblt' Shiifflp. (X, VIII, 1030 —C'était en
1858. M. John A. Macdonald(pius tard Sir John A.M;:c-
donald) était au pouvoir, et M. George Brown, rédacteur
en chef du Globe de Toronto, était chef de l'opposition.
Le gouvernement ayant été défait, M. Brown fut appe-
lé à former une nouvelle administration. Comme lui
et ses collègues qui appartenaient à l'Assemblée Législa.
— 351 _
tive étaient obligés <le se faire ré-élire, il se trouvait en
minorité dans ce corps. M. Langevin (maintenant Sir
Hector Lnngevin) proposa un vote de non confiance
ootitre le gonvernement.er sa moti'on passa/"3I. Brown
demanda alors une dissolution du Parlement à Sir
Edmund Head, le gouverneur général. Sir Edmund
refusa. Cela força M. Brown à donner sa démission
après avoir ét(^ au pouv^oir seulement 48 heures. Sir
Edmund appela M. Georges-Etienne Cartier (depuis
Sir Greorges- Etienne Cartier) à former un nouveau
gouvernement. Il y appela Ions ceux qui avaient for-
mé partie de l'administration de M. Macdonald. M.
Brown et ceux qui avaient formé partie de sou cabinet
se trouvaient hors de la chambre, en attendant leur
ré-élection Ils comptaient que leurs adversaires allaient
eux aussi, être obligés de se faire ré-élire, ce qui aurait
laissé les deux partis comme ils étaient avant la
résignation de M Mncdona!d. Mais Sir Edmund Ilead
permit à ses nouveaux ministres de rester dans le gou-
vernement sans subir de ré-élection. La raison qu'il
donna fut que la loi dispensait de la ré-élection le mi-
nistre démissionnaire qui entrait dans le gouvernement
dans les 30 jours qui suivaient sa détnission. Le résul-
tat de ce double jeu, de résigner puis de former un au-
tre gouvernement après avoir défait celui de M. Brown
fut de mettre le parti de celui-ci en minorité dans l'As-
semblée Législative, en attendant sa ré-élection et celle
de ses collègues. M. Brown prétendit qu'il y avait eu
un complot entre ses adversaires et Sir Edmund flead
pour arriver à ce résultat et il appela ce complot Double
Shajfîe, à cause du double jeu de résigner pour le faire
appeler à former un gouvernement, et de le mettre en
minorité pour le faire résigner ensuite et rétablir le
gouvernemeut battu sans faire, ré-élire les nouveaux
ministres.
F. L.
30^
QUESTIONS
1043 — Je possède une brochure de 15 pages, sans
couverture, qui porte en tête de la première page :
" Sermon funèbre prononcé à l'occasion de la mort de
M. Benjamin Frobisher. " Au bas de la dernière
page, je lis : " A Montréal, chez F. Mesplets, impri-
meur. 1737 "
Peut-on me dire quel est l'auteur de ce sernuMi et me
donner des renseignemenis sur Benjamin Frobisher ?
E. Z. M.
1044 — Talon écirt à Colbert, le 7 octobre, 1665, et
dit, parlant de l'abjuration de M.Bertliier, cnpitnine du
régiment de "Carigvan-Salière : '• Voilà le 16e converti,
depuis mon arrivée, qui n'est pas encoT» d'un mois.
Qui peut me donner les noms et prénoms de quelques-
uns ou de tous ces seize convertis ? Cela m'est impor-
tant pour élucider un point d'histoire.
Régis Eoy
1045 — Y a-t-il encore des membres de la famille
Bécard de Grauville au Canada ? Bec.
1046 — Le Lamothe qu'on voit commandant militaire
à Montréal en 1669 est-il le mênic Lamothe qui a lais-
sé son nom à l'île Lamothe, dans le lac Charaplain, et
qui a servi plusieurs années sous Carelier de LaSal'e ?
R. I. 0.
1047 — J'aimerais bien à avoir des renseignements
sur le nauvrage d'une goélette au sud-ouest de l'île
aux Grues dans l'automne de 1845. Plusieurs person-
nes périrent dans ce naufrage. Marin
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bons de poste.
C'est le deuxième volume de la série Les Normands au
Canada, dont le premier, déjà publié, «st iZenrùZe Bernières.
"Jean Bourbon (16:U-l6(JS).le premier ingénieur en titre
de la Nouvelle-France, dit l'auteur dans sa invfaco, a laiss-
son nom au faubourg Saint- Jean-Baptiste; Jean LeSueur de
Saint-Sauveur, le premier prêtre séculier venu au Canada,
donna le sien au faubourg Saint-Sauveur de Québec : deux
figures intéressantes qui apparaissent au berceau de notre
histoire; autour d'elles viennent se grouper une foule d'épi -
.sodés, la plupart des faits importants de cette période qu'un
de nos gouverneurs anglais les plus distingués. Lord Elgin,
appelait si justement '' l'âge héroïque du Canada. "
VOL. 10 DÉCEMBRE 1904 No 12
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VOL. 10 DÉCEMBRE 1904 No 12
TABLH: DES MATIERES DES DIX PREMIERS
VOLUMES DU '' BULLETIN DES RECHER-
CHES HISTORIQUES"
1895-1005
A heille cnnarlienve. L' VIII, 29
Abruliam. — Voir Plaines d'Abraham
Abréviation. Une Il, 96, 141
Acadie, Amour de la France en V, 11 1
Gonvernenrsdc 1' VII, 218
" Oriirine du mot VIII, 192, o75
" Vovago de Mi]^r de Saint-Vallier en ... .1, 161
Acadiens àBoauraont^ Les IV, 223 : V, 182
" aprèï leur dispersion. Les IV,223,284
Chant national des. ! V, 148
" et les évêc|ue8 de Québec, Les L 31
protestants après 1755, Les III, 32
Accomodation, Le bateau à vapeur VII, 64, 83
Aehelaïou Achelaci VIIL 160
Adelsheim, Charles-Frédéric d' IV, 319 ; V, 83
Adhémarde Saint-Martin, Antoine VII, 32,214
Aérolithes T, 96, 121
Africaine, Naufrage de 1' IV, 377 j V, 84
Aides de camp du Roi et de la Reine IX, 320
Ailleboust. — Voir D'Ailleboust
Ainslie, Thomas I, 157
Ajets, Les VII, 192
A la claire fontaine III, 48, 75
— 3Ô4 —
Alfonso. Le pilote -leai. II, 44 : IV, 135, 305 ; VIU, 37
Aliénée, Agiles <!' I, 127, 143, lôâ
Allison, Le capitaine Thoma:?, I, 63 ; Vil, 313
Aloo-nv de la (-Jrois, Le iiianjuis d' IX, 96, 126
Amaz'Mis aventurière. — \ oi:- Cadet.
AmUroise. Voir Koiiillard
AiDéricains à I5eanpo:t en 17 75, Les IX, 175
Amérique, En V, 95, 216
Aml.erst. Sir Jefferv Il F, 57 : IV, 353 ; VL 192
Amnistie de 18:58. Ù V, 64, 94, 152, 182
Amqui, Saint-Benoit Lal)re de VII, 195
Ancourt, Le comte d' V .64, 117
André. Le Journal du inajor X, 256
Ano-ers, Armes de Thon Au2:n.->te-Réal V, 76
\ui'lais au pavs avant la Cession Les
. .."; ; n, 143, 176 ; II, 9 ; IV, 354
Anijleterre et la France en 1774, L' . . . . IV,95
" " La Xouvelle- VI, u2
" Les titres des souverains d'. . .VII, 128,285
'• Superbe isolement de 1' V, 352
Anguille, La peau d' IV, 63, 118
Annapolis, Origine du nom VII, 340
Anne. Le cap II, 112, 173
Année de la grande noirceur. L' III, 96 ; IV, 83
Années, Les bonnes V, 64, 91
Anfi-CoUm à Québec, L' I, 32, 45
Anticosti, Oiigine du mo!^ IX, 64, 90
Antrobus, Ednmnd-Williatn-Roweu . . .11,140 ; X,228
- John X,-.:28,283
Apôtres, Club des douze III, 192 ; IV, 88
Apparition, Une VIII, 64, 95
Archambault, .lacques III, 112
Archdeacon de C^iébec— \^oir Mountain
Archives, Nos
III, 5, 186 ; IV, loO, 217, 252, 311, ; VL , 373
Argenson, Pierre de Voycr d' Vj i, 373
— 355 —
Argeiiteuil, Lettr:\-^ de pardon accordées à D'Aillé-
^ lmu?t d" VJI, 160, 209
Arofent. S;i rareté antrefi.is V, 104
Arniairb. Origine du nom ], 112, 1 25
Arrnaillé, Les (l'Hinnisdal et les d' I, 175,190
Armes de raieliidicccse de Qnébec, Les...
J. 192; II, 137 ; IX, 191
Armes de rintendant Tali)u. Les II, 96
Armes de^ lieutenants-'n)iivei-iienrs de Québec. .V, 73
Arinoierit>s de la, proviuccî de (Québec, Les. ...... 1 1, 19
Ariiîiiid, Origine du nom Oanton X, 181
Arnold, Le général V, 51, 288, 346
Arnonx et la mon de Montcalm. — Voir Montcalm
Arpentage sous le régime français,L\ . . .1, 17, 33, 49
Arthur, v'^ir (leorge. T IV, 219
Artigiiv, Loiîis l^.oner <!' J, 178
Arts an Canada. l)ével()p]iement des J, 31
Assistanis an tiône pontitieal. Les
VI. 256, 285, 286 ; Vil, l84
Atalaiiie, Le navire 1' I, 63, 109 ; IJ i, 8
Atcliemberg, J. G. I, 112
Atlantiqnf-,"Le passage de 1' 111, 160; VIII, 319
A Trois-Eivières ou aux Trois- Rivières X, 96
Aubert, Claude IV, 181
Aubert, La carte de VI, 160, 188
Aubert, Le navigateur VI, 192
Aubert du Forillon IV, 285
Aubéry, Le Père Joseph I, 37, iV, 191 ; VI,324
Au Canada ou en Canada
ni, H 8, 141, 151, 176 ; IV, 22
Auger, Jean-Baptiste . I, 51
Auqvsie, Le naufrage de 1' VU, 32, 207
Auhiay, Charles Menou d' V, 63, 214 ; X, 128
Autray, Le sieur d' VII, 96, 122
Autrefois et aujourd'hui \7, 333 ; IX, 18 ; X, 57
— 35& —
Avaiiçrour au sieur Couture, Ordre de M. d'
....r. Il, 31 ; V[J, 41
Avocats sous l'aiicien régime, Les. . . .11, 81 ; fV, 18
" Préséance sur les anciens marguillers. JX, 378
Avocats (1« Saint-Pierre au Canada. . 1 V^, 378 ; Vi.1,64
Aylmer et la session de 1831, Le gouverneur. .IV, 10
Aylmer et James Stuart, Le gouverneur. ... V'I !, 256
Babie, Jacques X, 329
P>al)in, Marie VU, 260
BacquevilJe. —Voir Potherie
Badelard, Le ebir>irgieii I, 176 ; 11,27,45, 73 ; IV, 34»
Bagot, Sir Charles lil, 160, 189 ; IV, 212 249
Baie de Fundy, Origine du nom Vlll, 288, 317
Baie des Puants, Origine du nom VU, 81
Baie d'IIudson, Jean Bourdon et la Il, 2, 21
Baie Saint-Paul, Congrès de la ' V, 81, 61
Baie Verte, Oriiiine du nom Pi, 15, 31 ; VlJ,81
Baillairgé, Pierre-Florent . . . . Vi -, 256 ; \nil,'25
Baillargeon, Mgr Charles-François IV', 165
Bailly de Messein, Mgr IV, 320, 348 ; VI, 186
Bakhviu et le comté de Rimouski, M 1X1,176,190
Ballestuquin sieur de Chesne, Gabriel IV, 351
Bank of Power Canada, The IV^, 32,94
Banque Henry de Laprairie, La IV, 96
Baptiste, Le capitaine ILI, 112 ; \', 8 ; ^ I, 121
Baraudin née de Bougainville, Madamede. .VIII, 95
Barbeau, Joseph 1,113
Baion, Le liL 1 12
Baronnet, Les catholiques et le titre de X, 32
Baronnets de la Nouvelle-Ecosse, Les IV, 64
Baronnie canadienne, La dernière. . . .IV^, 127,185,212
Baronnie du port Maltais, La II, 31 ; VIT, 150
Baronnies et comtés au Canada VI, 378; VII, 188
Barons, Club des IV, 160, 251
Barrois, Le sieur le I, 153
" Bas de soie, " JrUndais IV, 378 ; V, 86
— 357 —
l^iistoiiais. — Voir Boston ai s
Bateau à vapeur océanique à Montréal, Le premier.
VII[, 160 ; X, 57
Bateau à vapeur sur le Saint-Laurent, Le premier. . . .
VII, 64, 83
Bateaux à vapeur sur la rivière Sasiuenay, I v^ 31,l'<0
Batiscan, Le nom V, 160,274
Bazire, CharK^s IV, 107
Baude, ■' Ori2:iue du nom '• Moulin
T V, 378 ;V1II, 352, 1X,28
Beauce, l'o^onisation de la V, 32
•' Jarrets noirs de la IV, 369
" Minesd-ordela J, 175 ; IL 186
•' Protonotaires du district de X, 40
Beaucours, Boisberthelot de L 37, 58 ; IL 71 ; X, 301
Beauharnois.Le gouverneur ill, 128, 155 ; VU, 29 8
Beauharnois, L'intendant de III, 128, 155 ; VII, 303
Beauharnois, Orthographe du nom. .II, 112, 159, 189
Beaujeu, Charles-Francois-Liénard Villemonble de. . .
VI, 320 ; VII, 17
Beaujeu, confesseur de Louis XVI. L'abbé <le
IV, 191 ; VII, 64,126
Beaujeu, Daniel-IIyacinthe-Marie de IX, 128
Beaujeu, Louis-Liénard Villemonble de VI, 137
Beaulieu, L'acadien IX, 320, ^50
Beaumont, Saint-Etienne de
L 47, 129 ; IV, 353 ; V, 182
Beaumont et Bazaine, M. de ... A^, 378
Beauport, L'asile de . . . . L 127, 143, 155
" La seigneurie de IS., 149
" Les Américains à IX, 175
Beaupré, Antoine Sarras II, 130, 168
Côte de m, 79
Pierre V, 237
Beausoleil. Cléophas VIII, 19
Beaver Club, Le IV, 160, 216
— .".58 -
Eéeancour, La eoloinsatioii à VTIT, 42
Sanvaire^ h VTT, i;^5
Beckwith. Jiilia-ratliarinc I. 47 : VU. 360
Beeqiiet, Eoniain T. 1 S4 ; IV. 161
Bédard. El/.éar "V. ?FÔ
TTosince V. 28-^
Isidore V.28H.-3nK
" J<'an-Baptiste T. ô5
Pierro \. 111 : HT. lAl :
V, 209. 224, 250. 285 ; VT. 57 : VIT. 80
Bédard, Lp député ThdniMS Tll, 28
Bedini au Canada. Le délégué aiiostolinuc. . . AY. I fîO
Bi"<lout, -leati-Anfdiiie T, 1 8:5
Béii-iu, Los ancetros do Mlt ^'. î^-^. T 23
Bégon, L'intendant IV. 195. 2()5 : VHT. ir;i
" ofouvernour de Trois- Rivières. .11. 71 ;TV. 271
Beifi^ne^s de Sain te- Rose. Les IV. 878 ; IX, 185
Béfand, L'abbé Josepb-Octave VII. 107
BélMn.i?er, L'abbé Charles-Edouard IV. 95, 154
Belette rozelet ou l'hermine. La II. 80 ; A'I, 209
Bell, James VIL 224. 248
Bellcau, Aimes du lientenant-^-onverneur V. 73
Belleborne à Qnéufc, Le rui;;seau VU. 114
Bellechasse, Le nom de V. 160
Bellecombe I[. 80. 141
Belle£!:arde et la montre de Montcain), Jean . . VITI, 15
Bellestre. Picoté d(.' II, 140
Belvèze, Le commandant de II, 18 ; VII, 310
Bénard, Michel I, 1 88
Berioist, Le mémoire du chevalier I, 126
Berczy, Le peintr- T, 1 60, 1 72
Beresford, Origine du nom II, 143 ; TV, 80
Berey, Le T^ère de ITI, 80, 152 : X, 192
Bergerac, Cvrano de 'X. 'J.62
Bergères. — Voi-r Rigan ville
Bergeronnes, Origine du nom. ...... I, 175 ; li, 59
— 859 ~
Beigier, L'abbé Jean IV, 108
B.-nii.rd, L'abbé Loui.^-Tbéodore VU, 109
Lenjuiii, Les œuvres -b^ IV. 95, 122 ; V, 2ô5
BtrsiniiK La réserve du VI, 141
Bii-ibelot, Amable IX, 25 î, 282
Michel ir, 140
Beilhier, Le capitaine Alexandre
Vil. 128, 155 ; IX, 32, 56, 273, 310
Biard, Le Père Pierre IV, 192 ; Vf [, 266
Bibliograpliie canadienne. Ouvrages sur la. . .IX, 256
rb' la ixiésie tranco-eatiadienne . . .VI, 232
" de la flori' canadienne VI, 329
]>ibliotliè pic <:irca!antc. Une VI, 142
Bic, Saintc-Cécil.' du VI 1,323
Bicn\iile. Saint- A ntoinc de V, 195
J>iiint ainvs 1750, L'intendant II, 32, 90
•• Le cliâtcan I\^, 194
>• Les malversations de l'intendant. . .IV, 288, 342
■• L'intendant VI, 224 ; VIII, 47
•• S..n billet à Vero:<.r I, 128, 144, 157
Billard. LeP.'re I, 53
r>iliaid> s(»ns le régime français I, 61, 91, 188
Birdslev a Co, niarchandiH à Québec IV^, 63
Bisbi'p Universitv à Lennoxville X,32
Bissot de Vincenncs, Jean III, 34,50 ; VI, 109
Bhn^kstone. Hcnrv VU, 357
B airfindie, . Le n.".m VJ, 128 ; VII, 307
Biais. Le capitaine Micbel VI, 352, 375
Blak<'. Sir lohn-A. Macdonald et le député. . . .VI, 215
Blancbet, François. ... X,l45
.lo.se[ b-Goderic I, 158
Blocnis continental et le Canada,Le IV. 287, 317
Blouin, La capitaine C;harles 11,80, 140 ; 111,23
Bocbart, Jean VII, 326
Boc. art et Kerbodot II, 68, 178 ; V, 80
— 360 —
Bnpiifp, Manièri' de les atteler an Caiiiula IV, 256
Boileau, d<'pnté de Chanibly, René IV, 3 f»
Boiret. M orr Urbain " II. 64, 93. 139
Bois. Les oenvres de l'abbé L.-E V, 101 ; VI, 280
Boisbriand, Michel Sidrac Dusué de X, 192.221
" Pierre Dugnéde.^ X. 192.311
Bois-Brulés, Les Métis ou V, 17
Boisclerc. Jean-Eustaehe Lanoniller do
' I, -.19 ; II. 77, 140: VII, 336
Bois-Francs, Les ViL 288,315
Boishébert, Le comte de VI, 7
Boisseau, Nicolas I. 7, 184
Nicolas-Gaspard I, 184
Bolduc, Louis I V , 37
Bolton, Origine du nom IV, 287
Bonarai, L(> frère Louis. — Voir Louis
Bondy, Thomas Douaire, sieur de IF, 7
Bonne. — Voir BeBonne
Bonnécamps, Le jésuite I, 52, 53 ; TH.. 16, 107
Bonnet carré, Le I, 112 ; III, 187
" phrygien. Origine du F, 64, 92, 111
Bonnets à batteaux. Les lY, 256
Bon-Temps, Ordre du V, 178
Boquet, Le Tère Simple VI, 352, 376
Bord-à-Plouffe, Le V, 378 ; \ F, 1 1 5
Borgia, Joseph Levasseur VF, 40, 146
" Le moulin et la maison VI, 37
Borniol, Le curé III, 40 ; V, 187
Bostonais,Origine du nom II, 192 ; III, 13 ; Vil, 191
Bouc, Charles-Baptiste VII, 32, 53
Boucault, Xicolas-Gaspart II, 128 ; III, 2')
" de Godefus, Gilbert-Charles III, 25
Boucher-BelJeville, L'abbé L 77
Boucher et Mgr Laflèche, Le curé IX, 174
Piene II, 63, 69, 138
" dit Boisbuisson, Lous-Murin i, 18
— S61 —
Bonchette, L'arpenteur-général V, 96, 18^^
L'exploit (lu Vapitaine J.-B. . . Y, 191, S17
Boucliette, Robert-Shore Milnes VII 1,116
Boùgain ville et le:^ Acadiens, M. de IX, 256
Boniard, Le <Miré HT, 114
Bonllé, K.istacbe V. 288, 297, 328 ; VIIT, 37
lîoiili.-jie, [/a mère «le V, 44 ; VI. 32, 155
Boiirhon, Jean-Louis de IX, 32, 59
Bourdofi. Jean I, 16, 17.
32. (il, 152 : II, 2, 21, 39. 07 ; IV, 101, 105, lOC, 111
Bourg, L'ahhé Joseph-Mathurin VI, 8, 41, 263
l5o;irg (le Saiuto-Anne II, 112 ; II!, 9
Bt)urgeoys, Marguerite VIII, 37
Bourget,' Mgr Ignace V, 42 ; IX, 18
Bourlaniaque après la guerre du Canada
m, 15 ; IV, 20 ; V, 350
Bourreau au Canada, Le V, 127 ; VI, 256, 281
Bouteroue, Claude de VIII, 341
Boutet, Martin I, 19, 40
Boutin, Jean 1,49
Bover, Pointe II, 31 ; III, 16, 74
•' Hivière II, al ; IX, 275
Boyvinet, Gilles de IV, 108
Braillar I de la Madeleine, Le III, 48, 76
Brandv-rot, Oriiriiie du nom H, 32, 76
Brassard dit Beausoloil, Noël IX, 288, 314
B:V;-r],J.i.;{U.: W.A.^^ 1, ;:2. !5, 1 S2
Bréard, Le couvent lonnel I, 32, 45
Brébeut; Le l'ère Jean de IV, 191, 2i;0
Breslav, L'abbé de I, 148 ; VI, 260
Brigaiuls du Cap-Rouge, Les VII, 288
Brion, L'amiral de IV, 378 ; V, 150
Broek, Le major général sir Isaac. .IV, 219 ; VIII, 94
Brome, Origine du nom I, 48, 76 ; IV, 287
Brougbton, Origine du nom I, 127, 142
Bruciiési, La famille VII, 64, 94
'' Brûleur "' de la Côte de Beaupré, Le. . . . TU, 64, Tl>
Brûlot, moustique, maringouiu T, 126, lô;> ; [f, 24
Brunelle, L'inffénieur Isambard-Kino-don . .1, 160. 1 74
Buies, Ouvrage.- de Arthur Vri*128.150 ; IX, 374
Bureau des pauvres à Moulréal. Lt.* V. 228, 27!i
Burton, Francis-N II, 71 : IV, 275. 283, 364, 367
Le major-général Ralph. . . IV. 223 ; VII. 31
Button, Orisine du nom Iles VII, 272
By, John . /, I, 42
Cabanae, Joseph Deajordis de .II, 70
Cabot et la découverte de l'Amérique. .II. 96 : 111,7 L
Cacouiia, Saint-Georges de III, 177
Cadeau, Jean-Baptiste. .V, 351 : \'I, 83
Cadet, Le munitionnaire IV, 223
Cad«t. Louise I, 176 : II, 24
Cadieux, La légende de III, 96. 175»
Cadillac. —Voir LaMothc
Caen, Eméric V, 297, 32&
Calèche canadienne, La .1, 160"': I[, 10
Calendrier du clergé canadien V^ 224
Callières, Louis-Hector de IV, 211
" Orthographe du iiom de II, 112
Calomnie historique, Une VIII. 97. 129
Calonne, L^abbé de V, 240 : V^tll, 283
Camail; Le I, 112. 124, 141 ; 111,187
Camériers secrets de Sa Sainteté, Les. ... V, 192, 313
Campbell indien et le marqui.- de Lorne, T'ii . . . I V. 46
Camp volant r^ous le réijime français, LTn X, 64
Canada arant 1672, L'histoire du. . . ,V, 192 ; VI, 92
Canada etleblocus continental. Le. . . . . .IV, 287, 31T
Le Haut- VI, 339
''' Le Petit V, 221
"^ Manière d'apprendre l'histoire du
IV. 352 ; V. 156
Canada on " en Canada, " Au . . . .
III, 48. 141, 151. 176 ; IV, 22-
— 363 —
Cansuliana VII, 373 ; VIII, 13, 15, 19. 47
{Janadien émigrant, L'autenr du. . . . III, 32, 47. 62, 91
€(tvadien ernint, La complainte Un. ..IV, 255 ; V,148
Cavndiea et le gouverneur Craig, Le I, 63. 77
Oanadiens déportés à la >^ouvelle-Galles du Sud, Lc-s
VII, 1-92; VIU, 70
<:ova<liens,l,eàrà-mfi Les Annem . . VIT,192 ; IX,96,249
Canadien guillotiné, Un Il, 130, 168
Canadiens au Pôle Nord, Les IV, 159, 215, 278
Canadiens et la guerre de l'Indépendance, Les
III, 144, 156 ; VI, 160, 209
<:anadieni-Français, Emblèmes. .IV, 63, 119, 153, 181
K'anadions- Français et les Saurages IV, 352,360
'* scieurs de bois IX, 378
Canal de Laehine sous le régime français .
I, 160 ; ir, 123 ; VI, 260
Canardit^re, Les drapeaux du camp delà. . 11,16,60,74
Cancer, Laguérison du IV, 287 ; V,115
Canon «lu midi et du soir . . 1, 192
Canon. La flotte de M I, 175 ; II, 123
Canons dans la Nouvelle-France, Usine <le. . . IV', 31!'
C'anso, Origine du nom ^ L 20.»
Cantique <!*• Noël I, 63, 77
Canton vs township. I', 128, 174 ; III, 9. 107
Cantons de l'K«t, Le nom de IL, liS. 59
Cap ;\ l'Arbre, Le . .. . .V, 223. 314
•• '• la Roche.. V, -.15
Cap Anne, Le II, 112, 173
Cap Chat, Origine du nom II, 176 ; III, 12, 28
Cap Chat, Saint -Norbert, du IX, 257
Cap de Rhé ou de Raye I, 192 ; II L 40
l'ap Saint-Ignace, Saint-Iirnace du ... VI, 291
Capitaines de la Côte ..." III, 80, 122
Capitaines des portes, Les VIII, 288
Capots d'écolier« I, 64, 78, 94, 121, 188
Ciipnckuxe à Québec, La Il, 13 ; VII, 64, 31'i
— 364 —
Cap Tourraente, La croix du; . . . . ... V, 03 : V^I. 158
Cardinal cai'iadieri, Le premier. lA^ 356- ; \', 36
" La femme du patriote Ill, 144
Carême autrefV)i«, Le . ; VIL 81
Carignaii, Le réoimeiit de .• V. 116
Carillon ou Carrion 1, 81
" Aumôniers du tort X. 96
" Draptau de VIII, 19
Carleton.— Voir Dorclieiiter . . .
Caroii, Arme:* du lieuteMant-fronA'enxMir. ..... V, 74
Carre, Le sieiiT' Pierre L . 60
Carte du Canada, La plus ancienne \-I, IGO 183
Cartel,- Charles 1 1. 68
Cartier et le Brésil 1 H, 1 44. 1;)S
" Aumôniers de IL 143
" Compaojnons de I V, 320
" Croix plantée à Gaspé par. .... Il 64 ; \', 177
" Fort Jacques- V],32
" Quatrième vovaice <le LIL 176 : iV. 140
Cartographie sons le régime français .... 1.17, 33, 49
Cassegrain. L'abbé l'aïil ! . . . V, 2:i4 ; VI, 86
Castor est-il un poisson. Le. , . •. IL 32, 47, 76
Castor, symbole canadien. Le IV, 63, 119, 153
Catalogne, Gédéon de L 49 ; il, 116
Catalogne, La IL 16, 30
Gatàraqui, Origine du nom VIII. 245
Catéchisme de Québec, Le premier • IV. 127 : IX,287
Catholiques et protestant8,dan!< la même éijlise
V, 377 : VL 6o': VIU, 127
Cavelier. — Voir LaSalle
Caucus, Origine du mot \'III. 128,157
Caughnawaga, Les Iroquois de. . VI, 96,116 : VI 1,138
" 8aint-François-Xavier de. .... . V, 131
Caulincourt, Le général de VI, 64, 117
Causapscal, Saint-Jacques de ^'^'l, -91
Caverne de Saint-Michel à Montréal, La. . . VIII, 25-2
— 365 —
Cazoan, Franf;(»iR 1 1 L.1.G7
Cedar i . nll, Saiiit-Pierre du Lie ^. c V . i 2 )7
Ceinture «.kiico, La • ^ U i^'^- 172
Ooiit-Apsociés, Les noms des - V- •2S3
Centenaire auiheiuiquo, Une. /• •^' ■ 7î>
Cliabot, Laurent •.•••.". ' ' ' ^
Chabot, Le c:u*'Ta:Me M, l5 ; / v)
Chailiv, Lou s'de Le,-. lié (J i •>5
Chaires à i»rêvlier i . Ij , s . l'»l
Chanjblv, Charles- François ^ ' LJ8
ChaniblV, Le canal VI, 2::L J85
.Chambly, Le capitaine de 1, 192 ; II, IZ ; \\. -^4
Chambre d'Asseniblôo, L -s napi.rj-jde la. . n ^.i, 1:j3
Chanuav, Le iianlraîre du
TU, 48, 74 ; VJil,320 ; IX, IDÎ, J^'i : X. J28
Champflour, Fran<;«)is de l, 1)4, 79; I ! , 67
Cbaniplain, Chapelle IV', 2!HI. 321
Madame de i V, 304
" Oraison (\r.î(-bre dt? i V. t)3
•' Orthogiapliedu nuui ....,V,G4; V..;'.13
" Samuel de ' '^' , '■' ^0
" Sciiçnr'ur'e de 11,166
" Sen-ante de; ! V. '274
Testament de V, 287, 370 ; X, 256
"■ Visitation de 11,161
" à Brou;iQ;e, Le luonnui'jiit . •...
' IX, 2^8, ol8 ; X, :>uS
Charaplain et les «auyages V i . , 1\.j2
Chanson dans la Nouveile-Pranc-, ly.i ....... V'i, ;jO
Chanson de 181 2, Une ^ , 2;>7
"• sur rexpéditioii de W'alker V i,,Ml
'' sur Nieolet !,47,..')«
Chant ot niusi(iue li, oO, lo6
Chapais, L'hon. J.-C ^ ■ • • V, 368
Chapelains d'honneur de S.i Sa/nciité. . V,l!)2 ; Vl,2}7
Chapleau,A.rrued du lieutenant-gouverneur V, 76
— 366 —
Chareet délégué en Angleterre. M. .. IV, 63 ; X, 288
Charland et le tiège de 1775, M TX, 320
Charlesbourg. Amalécitesde VII, 137
" Prêtres et religieux nés à. . . . VII, 328
"• Royal, Où se trouvait II, 79, 187
Chartier, L'ubbé Ktienne VII, 160
ChasHaigne, Jean Bouillet de la Il, 70, 114
•Chasse-galerie, La . V,96 ; VI, 61, 282
Chasseur à Québec, Le musée VIII, 224, 251
Chaste, Aymar de , VIII, 37
Chateaubriand st le Canada VI, 256
Chat eaufort, Bras de ter de II, 66 ; IX, 128, 186
Châteauguay, Discours du colonel de Salaberrv à. . . .
IV, 378 ; V,"85. 117
Châteauguav, Qui commandait à I, 97
Chauftage doK églises autrefois. .IV,352 ; V, 57,83,117
Châtelets, Noël Juchereau des .VIII, 86
ChaumoROt, Le Père VI, 224, 255 ; VIII, 38
Chavigny, François de III, 64 ; X, 224
Chazelles, L'intendant Guillaume de VII, 7i)
Chefs de canton II, 144, 183
Chemin de fer canadien. Le premier II, 16, 29
'' " sur la glace, Un IV, 31, 59
" Gomin,Le II, 87
Chenal du Moine, Origine du nom 11,176 ; VI,159
Chenal entre Québec et Montréal, Le. . . . VI, 224, 252
Chéron, Martin 1, 178
Chesnaye. Charles Aubert de la
I, 171 :III, 6 ; IV, 38, 105
Chesnaye.François Aubert do la T, 177
Chevarde bf)is." Le IX, 192, 254
Cht^valier errant des nations IV, 359
Chevalier, Le titre de V, 319 ; VIII, 36
Chevaux au Cauiidii, Les .... I, 127 : II, 11;VI. 218
Chevreuil blane I, 170
Chien <i'or. L'histoire du V, 128, 191
— 367 —
Chiniquy, L'apostat ! 1 1, 12
Chouagnen, Drapeaux de. . . III. 15 ; V, 349
Origine du mot IH, 48, 76, 92
Chouurd des Groseillers, Médard
. , 1 V, 32, 92, 150, 866 : V, 274
Christ, Los vêtements du 1, 96 ; IT, 23
Chute Montmorenov J, 176 ; II, 1
Chute Niagara ". IV, 128 : VI, 125
Cimon, Le capitaine 111, 28
Clairon du roi, Le V. 96, 216
Clarke, Ahired IV, 253
Clergé de Québec, Serment de iidélité du. . . . IX, 266
, Cleveland, Origine du nom Canton IX, 181
Clinton, Origine du nom Canton IX, 181
Cloutier, L'abbé Charle^-Onésime VU, 74
ChibBeaver. IV. 160, 216
Club de raquettes à Québec en 1809 I, 48
" des Barons IV, 160, 251
" des douze apôtres III, 192 ; IV, 88
Clubs ou cercles sous le régime français I, 16
Colborne et la femme de Duquette, Lady. . . .fil, 144
Colborne, Sir John IV, 219, 225
Collet, Mathieu-Benoist I, 186
Colombière, Joseph de la I, 177 ; Il f, 128
Commissaires-ordonnateurs sous le régime français. . .
. VI, 352 : vil, 127
(\.:^^!.ag;ne <le>? IIabit;i?it^. T>i;; \"ni, 256, 27i>
Compaiji, L'abbé Pierre- Joseph. . IV, 11, 77 ; V, 115
Comporté, Gauthier de VII, 320, 368
Comtés et baronnies au Canada. . . VI, 378 ; VI I, 188
Confédération, Pères de la Il, 122 ; V, 255, 346
Confesseur canadien de Louis XVI
IV, 191 ; VU, 64, 126
Confréries de sainte Anne I, 175 : II, 73
Congrès de la Baie Saint-Paul IV, 31, 61
des Etats-Unis, Le Il, 192 ; ï II, 14
— 368 —
C<iTin(':;!})1o. Ce îk n) cf-t il d'origine françaiee. . X, £24
Coiîk' d«' Qn. bc •. I/jincUn. . . . IV, 16«. 117 ; V, 53
C(iiiK'/il ^ïouvora'M it Cor.sci! Supérieur. V 1 I I, 100, 191
• '■ - T.ir-u (1rs sc'aiiccsdu. . .IV. 127, 1>3
Crn.o:^ Sié-:,]. Mnil.re^ <la VI!, 04, 82
Couse: icvs !!u ( Kri-ril ^-utiéiieur. . . I, 126,151,1 70.1 <7
Col s-|.::-.)!i(.ii (!.-. 1800. T.a IV, 41
CoiisiîitViMi de riî:>i!e, Les deux rcl'tîieux .
IV, 255 ; V! il, 128, 149
CoiistriK t:<'n ù' S Viiis.-eaux sous le réirime fVauçais. . .
Jl, 133 ; IX, 224 ; X. 179
Consui:^ deFîon.e a Quc'bec, Les. .VI, 378 ; Vif, 59
Coulreioenv. Antoine Péfody de X, 320
Coq du (loi h( r. l.c m la, 28
Coioiur^dc M ne .('al VII), 244
- Qn,-l.ec VIII, 78, 147
Cotn-.oe îTu r';in;\d;i. Un tableau du. . .IV, 378 ; V, 01
Con-'veau, L- IV, 307
Corv, .H, Le.s V, 96, 216 ; VII, 2r,G, 284
Côri- à Mo.eau III, 160
Côrc."^.. Les IX, 288, 351
Coua'^ne, Jeai'.-Iîaphste de I, 49
Coueite de n<»s an.êues. La IV, 320 ; VI, 80
Cou:!;:.rd. L'aid).; IV, 255
Couillard Guiilaume . . .Vi, 115
do l'K-!.ii;;.y. Louis VU, 48
Cou'i'ii;:;'', L.. '.. ■■ ■ !'.• t/c Js^ ^, S
Couj» do pied, In royal V, 107
CoureiDs en ]>anns II, 107
Goure. '"les, Or;iiograpli<> du nom Il, 112, 142
Cour des J'lai<lov< r.s Comuiuns, Greffiers delà. .X,211
Cour «'u Banc du R-i, octolTe 1828, VIlI, 245
Couiier dit li-iurgui^j^non, L'abbé IX, *256
Courtier de Quéhfc ou Htraiit Français, "Lq. .111,90,153
Courrier de iSt-Uyacinlhe^ Le X, 30
— 360 —
■Covr'ier des Etats- Unis, Le I, 48, 60
€ourva1ine, La II, 80, 111
Courville. Origine du nom Côte de Il, 160, 190
■Contant, Le frère récollet Marc II, 98, 119
<Jouturae américaine, Une ancien ne IV, 134
<J()uture,compagnon de LaSalle VIII, 320
Couture, Ordre de M D'Avaugour à. .II, 31 ; VU, 41
Couvrent de la Congrégation à Québec. ... 1, 128, 156
Cox, Nicolas V, 146
Cox, Sir Edmund V, 31 ; VH, 23 ; VIII, 28
Craig, Adresse des habitants de Lorette à . . VI, 332
" Médaille sur sir James IV, 63, 120
" Portrait de sir James IV, 97
Craig's-Road VI. 64 ; VII, 288, 316
Cramahé, Théophilus II, 71 ; IV, 276, 365
Crémazie, La famille VIII, 197
Créquy, L'abbé Jean-Antoine- Aide VI, 153
Crespieul, Le Père François de VI, 268
Orespin, Jean I, 179
Crevecœur, Mademoiselle de VIII, 224
Crisasy, Les frères II, 70 ; VI, 320, 346
Croix à l'entrée du séminaire de (,?uébec
III, 32 ; VI, 150
Croix de l'île de la Visitation IV,351, 069
Croix de tempérance8,Sociétés de la II, 176 ; 111,12,44
Croix du Cap Tourmente V, 63 ; VI, 158
Croix plantée par Cartier sur la côte de Gaspé
II, 64 ;V, 177
Crysler Farm VIII, 78
Cugnet, Francois-Fitienne I, 179
"' Joseph 11,140
Cugnet, Nicolas III, 192 ; iV, 209 ; VIII, 320
Thomas-Marie I, 183
Cuillers, Les fondeurs de IV, 128, 158
Cure, Prise de possession d'une I, 126 ;II, 9
— 370 —
Curés de Longueuil VII. 327;
" " Sainte-Anne de la Pérade. VI, 224 ; VIII,126;
" " " " des Plaines \I,273
Curés de ]S"otre-T'ame de Québec VIII, 276
Cusson, Le greffe de Jean X, 51
Cuthbert, L'hon James...IT,177 ; IV,347,371 ; VII,841
" VIII, 60
])' Aigrement, M IV, 268
D'Ailleboust, Louis
.....II, 67; IV, 211,296,351 ; V, 54, 79, 36^
D'Ailleboust, Louise-Catherine I V, 35 40
" et \e Dictiomiaire gériéalogifjue. Madame
V, 43
D'Ailleboust de Saint-Vilmé, Marie- Anne
111, 144; IX, 375
Daine, François I, 184
Dalhousie, Pique-niques de la comtesse de ... 111,170
Lord IV, 65
Dalling, Le major VII, 224
Dambourgès, François , 32, 41
Damours de Chaufours, Mathieu
I, 152, 153, 170 ; IV, 110
l 'amours de Preneuse, Mathieu I, 171
Daneau de Mny, Nicolas X, 128, 345-
J Janiel, Charles 1 1 , 158 ; V, 297, 327, 331, 333
Dansercau, Arthur-('lément VI II 19
D'Armaillé, La famille 1, 175, 190
Daulé, Le Père VI, 378 ; VI II, 34 j ; X, 253
D'Aulnay, Charles de Menou,|seigneur. ..... .V, 214
D'Auteuil, Denis-Joseph Ruette
1,152,154,170, 184; IV, 108
D'Auteuil, François Magdeleine Ruette. .1,181 ; I V,133
" Louis- Josepiiliuette Il, 7 ; IV, 39
DeBonne, Le capitaincIV, 275 ;V, 270, 272 ; VI, 277
I eBounCj L'hon. Juge Pierre-Amable....tV,345 ;X,17
De Gaspé.— --Voir Gaspé
— ^ 371 —
DéGnire, L'abbé Jean-Baptiste ... II. 110
Peheer, Louis-Chrétien VIII, 128
Délégué en Angleterre en 1763,Un. . . IV, 63 ; X,2s8
Délégués en Angleterre en 1783, Les VU, 32, 213
DeLino. — Voir Lino
'De l'Jsle, Antoine de Bréhaut II, 66
Delisle, David-Chabrand III, 2 ; IV, 316
Delislede la Cailleterie, Jean-Guillaume. . .VII,32,213
Demers, L'abbé Benjamin VII, 1 75
DeMeulles. — Voir Meulles
Demoiselle, Origine du mot II, 112, 127
Denaut au Détroit en 1801, Visite de Mgr. ... X, 97
" en Acadie en 1803, Vi^^ite de M^r. .X.257,289
Dénéchaud, Glande .^ VIII, 271
Denonville, La marquise de V, 364:
" La trahison du gouverneur de
..^ ". IV, 95, 123, 183
DeXone. — Voir ISoue
Denys, Nicolas V, 192 ; Vl, 94 ; VIII, 219
" de Vitré, Charles T, 153
" " " Mathieu-Théodore. III, 178
Dépenses de l'Angleterre pour conquérir le Canada. .
... VIII, 304
Déportés canadiens à la Nouvelle-Galles du Sud VIII, 70
Déportés de 1755, La dernière survivante des..VlI,260
I.'éputé d'autrefois, Un IN. 23
" malgré hii II, 106
Députés du premier parlement cjinadioti..., , 111, 122
" de S<iint-.Vlauric.> V, 283
*' L'indemuité de nos X, 118
Dequen, Le Père VJ i f, 38
^* Dernier coup de canon " li, 47, 62, 91
Désaulniers, Les frères. . i IJ, 150
Le nom de VU, 373
1 >esBergère!^. — Voir Ri gau ville
Desceliers, L'abbé Pierre VI, 183
— 372 —
Deschambault, Les Angolais à V, 63", 316^
Désertion à l'ennemi V 1 1 1 , 340
DesGozis, Notes de M VITI, 294-
Deshaies I5 ^'^
Desjardins, L'abbé Louis- Joseph... V,187,19-2 ; VI,164
" L'abbé rhilippe-Jean-Louis
V, 187, 344 ; Vl, 32, 5t>
Desjordis de Saint-Georges, François Il, 70
Desmenles à Québec, La rue f \', 160
D^^srocbers, Le sergent IL 67
Des Ormeaux. — Voir Dollard
D'Estiniauville de Beaumouehel, Jean-Bai)tiste..I ,140
"^ " " Robert-x\nne.. X, 112;
D'Estrées, Le vice-roi Jean VI, 288, 314r
Le vice-roi Victor-Marie..VJ, 288 ; VJ 1, 348
Desty, Robert . . IV, 72
Détroit, Les commandants de X, 128, 158
" Les registres paroissiaux de. . . X, 288
Devise canadienne, Une ....... IV, 63, 181 ; VL 214
Devise de la province de Québec IL 19
Devise del'écu britannique II, 80, 155
Dia, Les expressions Hue et I, 128, 136
Dictionnaire abénaquis de Rasle.VI, 207 ; X, 288, 311>
Dictionnaire généalogique de Mgr Tanguay,Le V 1 11,238
Didace, Le Frère — Voir Pelletier
Diner de curé, Un 1 1, 135
iJiner de Pâques à la prison de Québec, Le. . . .[|I, 15
Docier, Le cadet IX, 378
D'Olbeau, Les deux Pères IV, 191 : \ I, :^78
Dollard et ses compagnons. .. .111, 96, 142 ; VI, 26, 123
Orthographe du nom de III, 80, 95
Où a e\) heu lecombatde. . . ILl, 144 ; IV, 14t>
Dollier de Casson, M LX, 174
Domaine d'Occident, Le If, 1^92 ; III, 59
Dombourg, Le sieur Bourdon de. . 1,90; VII, 9d, 122
Domrémy, Origine du nom (Canton IX, 181
— 3V3 —
Doiicaster, Origine du lumi Canton. . .II, 143 ; lîl, 58
Dorchester et sa famille au Canada,.!, 175 ; Vllf.' 58
I)orchet^ter,Conseil législatif formé par VII, 224
" Lieutenant-gouverneur de Québec. IV, 283
Pont lY, 54, 87
" Portrait de lord î V, 1 61
Dorion, J.-B.-Eric Y, 31, 90, 119 ; VI, 64 ; Vil] 125
Dorvilliers U ^^o
Dosque, Le curé Bernard-Sylvestre. . . 1,160 ; ^,13,34
Dosquet et le curé Voyer, Mgr VII, 128, 366
l'ot de soixante tilles pauvres VIII 48
Douanes à Québec, Percepteurs des I, 144, 157
Double sbnffle X, 256, 350
Douglas, Le comte de VII, 160. 221
Dou ville, Pierre , IX, 64. 95
Drapeau, Le I, 48^ 109
Drapeau du cnmp de la ('anatdière II, 16, 60, 74
Drapeau étoile des Etats-Unis, Le IV, 191, 253
Drapeau tricolore. L'histoire du II, 64, 93
Drapeau tricolore au Canada
• n, 176 ; III, 29,:43', 73 ;* X,'i5i
Drapeaux de Chooaguen, Les III, 15 : V, 349
" des réginieiîts de Lévis V, 128, 309
Droits seigneuriaux (banalité, quint, retrait) V,' 136
Drouet de Richervilli', Le rérit du sieur IV, 128
Drnnimond, i<ir Gordon IV 219
Drommondville, Saint-Frédéric de v', 227
Dubé, L'abbé Pascal-Prudent VII,' Ho
Duberger et son plan de Québec, I, 32, 41 : X. 96
Dubergès, Duberger, Dambou)gès,Les familles..! 32,40
Dubrowski, Pierre nf 5
Dubuc, Antoine JV" 96
Dubuisson, Joseph Gujon X 128
Dubuque, Origine du nom Vl 196
Duburon ou Dubuvon III igQ
DuCalvet, Pierre I, 14 ; II, 192 ; IlL 58
— S74 —
Duchesnay, Ignace Juchereau VII, 64, 318
'' L'hon. Antoine Jucbereau. ...... IX, 177
" L'hon. Henri-Elzéar Jnehereau. . . . IX, 77
" L'hon. Jean-Baptiste Juchereau. . . .X176
Duchesneau, Jacques lY, 192 ; VII, 153 ; IX, 182
Duel sous le réo-îme français V, 31
Dufour, Le colonel Joseph HT, 144,157 ; VIL 309
•' L'abbé Edouard VII, 105
Dugué de Boisbriand, Michel-Sidrac X, 192, 221
" " " Pierre X, 192, 311
DuLaurent, Chrystophe-Hilarion I, 184 ; V, 273
Dulongpré, Le peintre Louis
II, 109 ; VIII, 96, 119, 150, 160 ; X, 64
Duluth, Origine du nom VI, 196 ; VIII, 38
Dumas, Le sieur IV, 319 rVI,287
Dumesnil tué d'un coup de pied VIII, 32
Dumesny, La compagnie du sieur X, 128, 159
Dunn, L'honorable Thomas VI, 245
Duplessis-Fabert '^ II, 116
Duplessisde Kerbodot, Guillaume ..II, 68, 178 ; V, 80
Dupont, Emilien III, 80, 95
" Robert III, 16, 151
" de Xeuville. Nicolas
I, 153, 170,171 ; IV, 132 ; VIII, 14
Dupré, Le Compte V I, 96, 249
Dupuy,Paul iV, 39, 130 : VIÎ, 48. 96, 218
'' L'intendant. . . . III, 114 : IV, 268 ; VII, y73
Duquet et lady Colborne, La femme du patriote..! 1 1 , 144
Durand, Louis VIII, 352, 366
Durantaye, Olivier Morel de la
1, 177 : III, 81 ; IV. 131, 194, 199 : V, 137
Durban, La ville de VI, 128, 1 58
Durbam, Excentricités de lord III, 144, 174
Ordonnance de lord V, 64, 94, 152, 182
Rapport de lord Il T. 160 : IV, 25
Duvernav. Ludger VII, 280
— 375 —
Ecole an Canada, La première VIII, 353
Ecossais au Canada, Les ,V, 159, 219
Ecosse, La Nouvelle- VI, 87
Ecu britannique, La devise de 1' II, 80, 155
" Ecuyer, " Le titre III, 48, 78, 107, 171 ; VU, 183
Eglise protestante au Canada, Première
/. IV, 288, 318, 347, 371
Eglises consacrées dans le diocèse de Québec... I, 48, 90
Elections sous l'Union, Les VI, 82
Klgin, Lord IV, 257
Emblèmes des Canadieus-Françai?. .IV,63, 119,153, 181
Emigration canadienne aux Etats-Unis, L'
^ II, 80, 188 ; m, 90
Emigrés de la Révolution au Canada, Les . 111.56,146
Emond, Information du procès de Anne. X, 195, 229
" En Canada " ou " au Canada "
IIL 48, 141, 151, 176 ; I V, 22
Enfant Jésus, Quête de 1' 1 V, 352 ; V, 25
Enfant né dans une colonie. Premier. . VIII, 192, 216
'•'• Enfant Terrible " — Voir Dorion
" Entin le roi va dormir tranquille "..1,159 ; 11,153,169
Engagements à vie, Les . . .•. 111, I6
" Engagés " au début de la Nouvelle- France
II, 176 ;in, 43 ;X, .i21
Epée sous l'ancien régime. Le port de l' VIII, 47
Episode de 1837-38, Un IV, 207
Epluchettc, Une V, 96, 186
Ermatinger, Frederick- William VIII, 17
Esclavage au Canada, L'
I, 112, 125 ; II, 44,73,136,153, 186 ;ILI, 40; VI,119
Esc(juma.ns, Les Montagnais des VII, 140
Eatat prîiseiit de V Eglise dans la Nouvelle- F rance . . . .
IV,64, 248
Kstèbe, Uuillaume , 1, 180 ; IV, 196
Estrées. — Voir D'Estrées
Etablissements français au Labrador, Les,.I,159; 111,6
— 376 —
Etat des 3000 livres accordées par le roi. . . . Yllf, 48
Etats-Uiiis, Drapeau étoile des TV, 191, 258
Eté d«s Sauvages T, 176 ; IV, 3ûO
EUuliavt, L' VTIT, 216
Evêché de Québec, L' Il, 63, 78
Evèque de la Nouvelle-France, Premier II[, 25
Evêques de Québec, Lieu de sépulture des. . 111,48,68
" " et les détenus 111,15
Exécution capitale à QuébecJII, 80 ; IV, 80, 144, 307
Expressions anciennes V, 144
" canadiennes III, 89
" glaciaires I. 80 ; IV, 19
vicieuses. Nos VII, 374 ; Vtll, 84
ExtraU des 3fes.Heurs, L' 111,64, 78
Faillon, Les œuvres de l'abbé-JI, 31, 76 ; VI, 288, 317
Familles canadiennes, Les premières V. 242
Faribault et M. de Salaberry VIII,376 ; IX, 21
Farnham, Origine du nom IV, 287
Faucher de Saijit-Mauricc, M 1 1 î, 70
Fanx-Sauniers, Les IV, 81!>,872
Femmes et le droit de vote au Canada, Les. ... IL 176
Fénélon, L'abbé de. . . . .* I, 57
'' L"n ouvrago de V, 240
Fenelon's Falls, Origine du nom VI, 889
Fer-blanc au Canada, Le I IL 15, 171
Ferme du roi dans la Nouvelle-France, La. .V 11.210
Fête du sacerdoce III, 1 76
Feuquières, Le marquis de VI, 288; VII, 24
Feyrol, M V, 288
Fiedmont, Jacau de V, 173
Fief Saint-François, Le [,16
'• simple et fief de dignité V[, 224, 248
File indienne IV, 878 ; VI, 159
Fils de la liberté III, 11
Fiiilay de Gros-Pin III, 163 ; IV, 41
^ et le Père de Glapion, Ilugli VI, 206
— 377 —
Finlay etle service postal, Hugh VII, 89
Fislier, John Charlton V, 305
Flaubert et le Canada V, 352
Flesche, L'abbé Jossé VIII, 39
Fletther, Le juge II, 79, 109, 139
Flibustier Y, 8
Flore canadienne, Biblios^raphie de la. . , VI, 329
Flotte de M. Canon, La^ II, 123
Foi et hommage II, 144 ; III, 27 ; IV, 242
Fondeur de cuillers IV, 128, 158
Fontaine, .lossé LeDuc des I, 186
Fontange, Ce que c'est qu'une 1, 192 ; II, 14
Forbes, Alexander V, 147
Forbin-Janson et les déportés canadien8,Mgr de V III ,65
Ford, Bibliothèque circulante de I, 159
Forest, M. de la IX, 128
Forillon, Le IV, 224,285,314 ; VI, 307
Formulettes écrites V, 207 ; X, 2-14
Forster,Le8 mineurs III, 128
Fort Carillon, Aumôniers du X. 96
^' Lévis 111,32; IV, 179
'' Saint-Frédéric, Ancien II], 160, 189 ; IV, 26
" Sainte-Anne au Cap-Breton Il, 112, 158
" lac Champlain 11,112,142
Fortier, Richard- Achille VIII, 275
Fortier, Pierre-Michel VIII, 320
Fossembault, Seigneurie de IX, 192
Foucault, François I, 180
Foucher, Le juge VII, 80 ; VIII, 146
Fournier, La canne du curé IX, 174
Foy et hommage Il, 144 ; III, 27
Franc, Sa valeur au dix-septième siècle VI, 331
Français restés à Québec eu 1629, Les. . V,329 ; IX, 60
Frani;e antarctique, La VI, 96,156,250
" en algonquin. Le mot V, 320
'' et Angleterre en 1774, La IV, 95
— 378 —
Francs-Maçons à Québec, L'hôtel des ^ 62, 91
" " canadiens. Les premiers.. IV, 128. i 88,214
Franklin, Benjamin Il, 112, 189
" Sir John IV, 159, 215, 278 ; Y L 9^
Franquelin, Jean-Baptiste-Louis I. 33, 56
Fraser, L'hon. John V 1,245
Frazi IV. 19
Fréchette, Charles I V, 288 ; VT, 158
Fredière, Le sieur de la X, 224
Freer, Edward-S VIII, [h
Frémont, Jules-Joseph-Taschereau A^III, 344
John-Charles....II,144,189;I V,277;VI II,36(>
Frères jumeaux. Deux III, 128, 154, 174
" siamois au Canada 11, 64 ; IIL 24
Frontenac, Cœur de M. de III. 96 ; IV, 245
et le fils de Ducbesneau IV, 192 ; Vil. 158
Madame de I, 159 ; VIII, 9 7,129
Mort du fils de M. de II. 48, 140
Oraison ftmèbre: 1.47, 65, 67,82,99,159. 172
" parrain I V, 34
Statue de M. de I, 65, 119-
Testament de M. de VU, 68-
et sa victoire de 1690, M. de IL 31
M. de Villeray et M. de VIII, 352, 367
Fuite en Egypte de Murillo, La IV, 303
Fundy, Baie de VIII, 288, 317
Gage, Le général IV, 276, 364
Gaillard, Guillaume I, 178 ; IV, 133, 194, 205
Galiffet,M. de 11,69 ; IV, 40 ; V, 255, 347 ; VIII, 374
Galissonnièreet niadameTaschereau,M. delà V1II,328-
Galissonnière et la llore canadienne, H, 192 ; III, 139
Galissonnière, Le titre de M. de la. . .III, 160 ; IV, 85
Galissoiniière, M. de la I, 32, 46 ; Vill, 122
Gand,Françoip de Ré.delV, 98, 287 ; VII, 23 ; IX, 2a
Gannes, Louis , IV, 223-
— 370 —
Gardes-marine?, Les..VI, 3Ô2, 373 ; VII, 191 ; IX, 127
Garnean, D'où venaient les ancêtres de IX,224; X,2d6
Gurneau, Une erreur de VII, 373
" Voyage en Angleterre de. . IV, 159, 190, 279
Garthby, Saint-Cîharles Borroraée de V, 363
Gaspé, M. Philippe Anbert de
I, 16, 46, 75 ; VII, 192 ; VIII, 64 ; IX, 96, 249
Gaspé,Philippe-Igiiace Aubert de VI, 79, 277
" Lieutenants-gouverneurs de V, 146
Gaudarville, Seigneurie de IX, 192, 246
Gaudiakteha, Catherine VII, 373
Ganlin, Mgr Rémi V, 37
Gaultier, Jean-Frs 1,182 ; II, 192 ; III, 139 ; IV, 340
Gaumine, Mariages à la II, 192 ; III, 30, 46
Gavazzi à Montréal, L'apostat Vil, 96, 125
Gazelle, L'abbé V,187, 224,344 r VI, 255 ; VIII, 185
Gazette de Québec, La VI, 160, 213
Gazette de Saint- Philippe ^H» 160
Généalogies de familles canadiennes, Les
VI, 305 ; IX, 276 ; X, 159
Gentilhoranies huissiersdu Conseil Législatif. . X, 116
Geôliers do la prison de Québec I, 62, 121
Georges III à Montréal, Buste de
....^ III, 192 ; VIT, 352 ; VIII,21
Georges III, Mémoire prodigieuse de VI, 7
Gérin-Lajoie et l'Enfant Terrible VI, 64 ; VII, 125
•' "• et son Canadien errant . .IV,2â5 ; V,148
Gerrymauder, Le mot V, 64, 94
Gifîard, Contrat de mariage de Robert IX. 267
" Etait-il noble? Robert VIII, 288, 314
" Marie Françoise VII, 86 ; VIII, 46, 47
" sieur de Beauport 1V,242 ; V,54, 340; IX,128
Gilbert, Clotilde II, 186
Girod, Amury VIII, 139
Girouard, Antoine V, 39, 205
en Canada, Famille V, 205
- 3'gG —
Girouard en Frai)ce, Famille VII f, 2817
'' L'hon. juge Désiré VIIT, 296
" et le colonel Simpson, leaii-Jospph V 1,32,59
Girouardville ou Saint-Iîvacinthe VIII. 192
Glandelet, L'abbé Charles de I, 66 ; II, 186
Glapion, Huu:h Finlav et le Père de V[, 206
Godefroy, Jean Paul ." X, 224, 24t?
de Linctot .• II. 117
" de Saint-Paul, Amadt)r 111,6
Gomin, Chemin II. 87
Gore, Sir Francis ÏV. 191, 218
Gorgendière, Louis Fleury de la II, 1-+0
Gorribon, Le sieur I, lô3^
Gosselîn, Le commandant Clément.. [V',6 ; VI,lo5,21<i
(lOj'er, Le réeoilet Olivier f, 47, 65, 67, 82. 159
Goudron au Canada, Faltrii.-ation du X, 224
Gouvern>^.urs, Appointements de nos. . ( v',,>19 ; Vr.350
del'Acadie VU, 128, 218
" et Itgouverneurs de lu Xouvelle-Ecosse . .
^ VII, 128, 287
Gouverneurs de Québec VII, 62, 111, 229"
"■ de Trois-Rivièri's
II, 64, 66, 1V8 ; IV, 275, 364
Gouverneurs du Canada et la marine. Les II 1,98 ; IV, 24
"" français au ('auada. Familles des...I, 175-
" nidrts au Canada, Les
IV, 127, 210 249 ; V, 52, 82
Grammaire des paresseux, Une VIII, 128
Grands-voyersde la Nouvelle-France 11,79,124,139,187
'• du district de Trois- Ri vières...X, 128,228
Grant, Alexander IV, 218
" David-Alexander IV, 186, 212 ; V, 145
" et Wolte, L'historien IX, 32
Grasse, L'amiral de Vil I, 376 ; IX, 19
Graveurs au Canada, Les II, 63, 108
— 381 —
Gray, Edwar.l-Williara VIII, 16
" et Wolfe, L'élégie de VU, 288'; Viu/ol
Great-Easterii. Le I, 160, 174 ; [X, 378 ; X, 92
Green-Bay, Origine du nom, .... IH, 15, 31 ; VIF, 81
Greffiers (les Pla'do^ers G )nirnunsà (Québec . . . .X,211
Guériii, .Tean ... ! IX, 32, 86
Gugy. Barthélemi V, 320 ; VI, 89
" Barth(^l(>me\vOoiir;id-Augastas..VI, 92 ; X, 338
" Conrad ^ V, 320 ; VI, 89
" L'bon. Louis . . V, 320 ; VI, 89
Guignolée. Ln V, 95 ; VI, 28
Giiillanrae IV an Canada, A^oyage de. . ... , .VI, 147
" " et le barbier yankee V,107
Gnill min, Charles 1,179, 182
Guillotinés américains. Les . . 1 1, 130, 168 ; v' 238
Guimont, Louis , IX, 192 274
Guyon. Jean ] xg
Habitant, Origine du mot IV, 352, 376 ; V, 105
Habitants, Compagnie des. VII, 256, 279
Haldimand, Sir Frédéric II, 71 ; IV, 275', 365
Haie, Le colonel ' ,IX 224
Halifax Gazette, La VI, 160, 213
Haniilton, Henry IV 283
Hardi nge, Sir Henry IIL 176 ; VII [' 370
Haut-Canada, Lt-gouveraeurs du. . .IV, 191, 218, 281
Haut-Canada, Origine du nom VJ 339
Hazen, Le brigadier-général Moses VII, 128, 159
Hazeur, François I^ I77 173
Hazt^ur, Thierry IV, lio', 112
Head, Le fils de sir Edmund-Walker..III,192 ; I V,58,90
" Les deux gouverneurs IV 143
" Sir Francis-Bond . .IV, 33, 219
" Sir Eduiund-Walker I, 63
Hébert, Louis V, 295, 32/ ; VJ^ '64,' 88
Henry's Bank of Laprairie, La IV, 96
Hermine ou Belette roselet, L' II, 80 : VI, 209
— 382 —
Hermite de l'île Saint-Barnabe, L' X. 82
" de Trois- Pii^toles Y, 223. 260
Heriot, Geors^e VII, 90
Herriott, Fre^deric-George. .1. H8 ; V, 227 ; VII , 171
Hertel do Rouville à Bostoi-, M iX, 192
Iliché, Henri I,H83
Hinnisdal et les d'Armaillé, Les d' 1, 17ôri90
Hinsdell, Le captif anglais IV, 354
Hirondelles, Les migrations hibernales îles. . .111,80,91
Histoire de JS.-D. de Bon-Secours à Montréal.. VI, 242
Histoire du Canada avant 1672 V, 192 ;VI, 92
Histoires de familles V, 288 ; IX, 276 ; X, 159
Hoc-helaga, Signification du mot IV, 224, 286
Hocquart, Gilles VII, 7
Holland, Major Samuel 1 , 26 ; V, 96
Hollandais de la Nouvelle-Belgique IX, 96 , X, 93
Holmes, Le capitaine IV, 277, 365
Hommage, Foy et III, 27 ; IV, 242
Honorable homme. L'expression VI , 192, 223
Hope, Henry IV, 283
Horse boats,' Les VI, 160, 191
Houdin, Le récollet I V, 3 1
Houel, Louis III, 125; IV, 224
Howick, La paroisse de IV, 159, 190
Huananiche ou Ouananiche IV. 63. 338
Hubert, Complainte du curé. ..,. VII, 256 ; VIII, 28
Hue, Les expressions dia et I, 128. 136
Huissiers et praticiens. Les V. 38
Huitres au Canada, Les .II, 80, 110, 140
Humphrey, Le bourreau VI, 256, 281
Hunter. Le lieutenant-général Peter. . . . IV, 218, 281
Hurons, Les..VI, 32, 64^, 96 ; VIII,32,90 ; IX,288;X,25
irjygiène sous le régime français V, 192, 281
Iberville, Pierre LeMoyne d'
II, 48, 62 ; Vl:I, 298, 301 ; IX, 224 ; X, 212
Icebergs IV, 19
— 383 —
] le aux Grues IV. 1G5
" '' Liîvres VIII, 96
" '^ Ois Vil, 47
'" " Oeufs IV, 221
" '' Ruaux I, 144, 157, 172, 189 ; II, ,S8
" de Brion IV, 378 ; V, 150
" de la Madeleine V, 161
" de la Visitation, Croix de 1' IV, 351, 369
" «l'OrK^aiis Ht. 90, 159 :
ly, 377 ; V. 72, 100 : VIII, 288, 318 ; IX, 64 ; X, 22
Ile du Prince-Edouard VI, 378 ; VIII, 286
'• ésns, La colonisation à 1' IV, 128
'• Lani(»tte, Oriçrine du nom de VI, 196
'"• Mndame . . .\ I, 144, 157, 172, 189
' Oracointon III, 32 ; IV, 179
'' Sitint-Barnabé, L'iieriuite de 1' X, 32
" Saint-Hélène comme lieu de détention I, 128
'• près de Montréal V, 352
Iles Les VI, 224
'• Saint-Pierre et Miquelon.. II 1,176 ; IV,28;VIII,151
Imbert, Jacques I, 183
Imprimerie dans le Nouvelle-France. L' . .X, 160, 190
Indemnité de nos députés, L' IX, 160 ; X, 118
Indépendance, Les Canadiens et la guerre de l' VI,209
Index, Ouvrages canadiens à 1' III, 64, 79
Inglis, Charles VII, 3i9
Inhumations hâtives, Les .' . . . V, 364 ; VI, 41
Institution Royale, La décadence de 1' IV, 66
Intendants de la N'ouvelle-b'rance. . VII,256 ; VIII, 55
'• Intitulations, " La querelle des VIII, 352 367
Invasion de 1775-76, L' VI, 132
Irlandais, bas de soie IV, 378 ; V, 85
" et Canadiens, Animosités entre. ... V, 319
Iroquois brûlé vif à Québec, Un IX, 288 ; X, 25
Iroquois IV, 95, 123, 183 ; VI,96,116 ; VII, g52
Jacau de Fiedmond V, 173
— 884 —
Jacques-Cartier, Le fort VI. 32
" J'ai du bon tabac dans ma tabatière "... ITT, 16, 47
James, Origine du nom Baie VIF, 27.2
Jarretière, Canadien décoré de la TV, 3l', 92
Jarrets noirs, Les. ... .' TV, 320, 3r)0
"Je m'en moqne comme de l'an quamnte "111.128,153
" .le me souviens, " Origine de la devise IT, 20
Jemmerais, Madame de la VTI, 25
Jérémie, î7icolas .IX, 96, 188, 246
Jésuites canadiens et Jét^nites français V, 266
" Journal des IL 32, 47 V, 21, 52
" Relations des II, 48, 155 ; 1 V, 226
" Leur mascarade à Mâcoii IV, 159
Jésus, Quête de l'Enfant V, 25
" Je te payerai trois liches moins deux lires " . .111,89
Jette, Armes de l'hon. sir Louis- A. . . , . , V, 77
Jogues, Le jésuite VIII, 148 ; X, 60
Johnson, Le mont VII, 160. 1 81
Johnstone, Le chevalier IV, 128 ; VII, 56
Joliet, L'hon. Barthélemi VTII, 13, 20
Jolliet, Mort de F, 38 ; VIII, 277 , X, 96
" Descendants de. .VIT, 373 ; VllI, 277 ; IX,351
" Frères de Louis. . VIII, 313
" Orthographe du mot VIII, 39
" et le lac des Illinois ... II, 112, 189
" et sa carte de 1673-74 1, 20 , II, 112, 189
Jonathan^ Le sobriquet Frère VIII, 288, 316
Jonquière, Couplets sur M. de la II, 57
Jonquière, La mort de M. de la III, 112,127 ; TV, 211
" Le testament de M. de la V, 268
• " au Canada, Les de la IV, 275
Journal canadien-français, Premier II 1.15 3 ;VI, 16 0,21 3
" des familles . .' VIII, 154
" du curé Récher 1,126; TX,97,129,161,289,321,g53
" du dimanche VIII, 124
" français aux Etats-Unis, Premier . .VIII, 281
— 385 —
Journaux du Canada III 176 ; IV, 28
" publiés à Lévis III, 176 ; VI, 286
" " à Lonçueuil \', 22
" à Trois-Rivîères.III,176;VII. 256,280
Jours, Difîérence de la longueur des. . . I, 112
Jubilaires, Quatre IV, 71
Juchereau de Maur, Noël V''I, 81
de St-Denys, Louis 1V,352; VII,64; VIII,154
Juchereau de Saint-Ignace, Jeanne-Françoise. .X, 276
Juchereau des Châtelets, Noël VII, 64; VIII, 8'-
Judicature en 1 732, La V,203
Juge en prison, Un VIII, 113
Juges canadiens-français de 177'> à 1812 VII, 80
Juges de Trois-Rivières VI, 128. i44
Jumonville et les Villiers, Les VTI, 25d
" et ses compagnons X, 160, 250
Juneau-City, Origine du nom IX, 265
Juridiction royale dans l'Ouest V, 160
Jurons populaires, Nos V, 359
Justice à la fin du dix-septième siècle, La VI, 36
Justice et nos seigneurs, La haute VIII, 224, 286
Kalm au Canada II, 143 ; V, 68 ; VI. 80
Kamouraska, Protonotaires du district de X, 8
"■ Saint-Lonis de III, 81
" Shérifs du district de X, 175
Kannucks, Origine du sobriquet IV, 377
Kempt, Sir James Ili, 116
Kent et le curé Renault, Duc de I a, 128 ; IV, 246
'• et la comtesse de Saint- Laurent, Duc de. .X, 187
" et les francs-maçons canadien8,Duc de. . IV, 214
" parrain. Duc de. IX, 320, 347
Kerbodot, Bochart et II, 68, 178 , V, 80
Kerr, La suspension du juge II, 176 ; III, 42
Kierskow^ki, L'hon. Alexandre-Edouard X, 86
Kilder, Le récollet VI, 352
Kimber, La famille V, 160, 252
Iviike, Les frères. .111, 06. 141 ; V, 326, 830 ; VIII,3&
Kiiox, riîeléireiKli' de I, 128 ; II, 136
Ivoiidiaroiik, La lille de VIL 1^24
Kreigholf, l.e peintre ), 32, 45, 57
LaBarre, Autoine Letebvre de II, 82, 84
La Boujoiiiiier, Flour IV, 325 ; V. 79^
Lahradof, Etabll^'seIlle^)ts français au . . I, 159 ; III, 6
Labrie, Le duct.nir IV. 95." 122 ; V, 288 ; VIII. 50
LaBrosse. Le l'ère jésuite. . V. 11, 77, 159 ; VII, 285
Lal'hassaigne. — Voir Cliassaiu'ne
L'Aehigan,Saiiit-.Iae(|Ues le Majeur de 11.17
LaChine, Le canal de I, 160 ; IL 123 ; \'E, 260
" Le massacre de A'^I, 47
La Colorabière. — Voir Coluniliière
LaCorne, l'abbé de I, 182
'' Le capitaine IL 115
Lac Saint-Louis, Postes du I, 145, 165
" Saint-I'ierre, Origine du nom IL 72
" Simcœ X, 85
La Durantaye. — Voir Da,rantaye
La Fayette et le Canada II, 162
Laffilard, Le conseiller I, 32, 45
Latlèche et le curé Boucher, Mgr IX, 174
Latontaine, Jacques Belcour de I, 180
LaFontaine, Sir L.-H III, 190 ; IV, 139
La Galissonière. — Voir Galissonière
Lagier, La mort du Père III, 112, 143
La) onquière. — Voir Jonquière
Lajoue, François I, 39, 58
Lajus, Le docteur I, 10 ; IV, 340
Lalemanî, Xe Père Gabriel VIII, 19, 39
LaMartinière, Beimen de . . .1, 52, 170, 178 ; IV, 13:^
Lambert, Eustache IV, 109
La Mollerie, L'enseigne de VII, 160, 185, 209
LaMothe-Cadillac, M. de. . I, 160 ; IV, 209; VIII, 39
Lanaudière, Charles de. VI, 7 ; X, 32
— 387 —
LanaïKÎière, Famille de VII, 378
" Marguerite de I, 175 ; II, 18
Laîidneves, Le commissaire II. 15, 4ô, 50, 89
Lanirevin, La Trappe de VI, 203; VU, 3;)2
Langlois, Germain y j' ^49
" Le Père trappiste IV, 378;" VL 156
Langue française au Canada. . .
. . . .iri, 16 ; IV,191, 812 ; VII, 256 ; VIlï, 5« Vx, 122
Lanouillier de Boisclerc.— Voir Boiscleic
LaPérouse à Québec, Le navigateur ♦^*)»i II, 79, 94
LaPlace, Le commandant f jy 160
Laporte, L'abbé Stanislas . Vil' 145
La Potherie— Voir Le Neuf, Le R03', Potherie
LaPugaudière, L'aventure de M. de III, 15, 61
LaSalle, Le fils de M. de VI 16^
Lieu de naissance de M. de HI 70
Mort de M. de in,*160, 175
Orthographe du nom ,. . IV, 128, 308
et la Société de Jésus, M. de IF 31,' 154
LaTerrière. descendants du decteur IV,' 63, 117
La Tour, L'abbé de ' j gg
Latresne et la presse des matelots iv' 22
Lauberivière, Notes sur My-r de * V"!
Laure, Le Père Pierre I 37 : \ l 159
Lai::réats canadiens de l'Académie française. .' lll' 160
Laurentides, Le nom de HJ 39' 151
Laurier, La famille de Sir Wilfrid .'. .1 160173
" L'arpenteur Charles '. . Il' 112
Lauzon, La famille de M. de '.V. v' 196
Laval et les religieuses de Port- Royal, MgVdê ix,240
" Le vénérable François de VIIl'll7
" L'oraison funèbre de Mgr de III, 128, 156
LaValinière, L'abbé Huet de. VII, 96, 178; X,129,161
LaVallière, Madame de H, 160, iVl ': III 27
Laviolette, fondateur de Trois-Rivières ' ll,66';ix'320
l'^^^^e 1,47,58
— 388 —
Leaders de township II, 144. 183
Leake, Le capitaine Mritthew V, 96
LeBer de Samt-l'aul, Jacques , 32, 89
LeBloiid de sSnint-Hilaire, Le clievalier III, 167
LeBrun, Un tableau de IV, 378 ; V, 158, 249
L'Ecuycr, Eugène VII, 288 ; IX, 122
Lees, John IV, 344
Letebvre, Le Père IV, 207
Lefebvre de LaBarre — Voir LaBarre
" et Mn^le la Pérade, Le curé. . VI, 160, 340
Lefrançois^. Le Fr^a Lue IV, 223 ; VI, 152
LMrnpriineur patriote II, 80, 95, 126
LeGardeur de tSaint-l'ierre, Jacques , . . .V, 233
LeGautt're, Thomas. :»V II, 143 ; I 11, 25
Légendes de nos ancêtres, Les V, 100
Le Jeune, Premiers élèves du Père IV, 31, 91
LeLoutre, L'abbé Louis-Joseph de X, 288
LeMaistre, Francis V, 147
LeMercier, Le chevalier IX, 378
Lemieux, L'hon. François-Xavier IX, 308
LeMoine, sieur de Chassé II, 96
LeMoyne, Orthographe du mot VIII, 39
LeNeuf de la l'otherie. — Voir Potherie
LeNeuf du Iléri^sun, Michel II, 69
Lennoxville, Bishop University de X, 32
Lepage, L'abbé I, 144 ; V, 32, 91, 341
Le Eoy de la l'r)therie. — V^oir Potherie
Léry, Joseph-Gasuard de II, 50, 51, 140
•' Traité de .\L de L 37 ; ai, 128, 157
" L'hon. Louis-Kené de VIII, 158
Lessart, Etienne de X. 96
Lessav, Pointe à Ill, 32 ; IV^ 376 ; VF, 153
LeïSueur, Le voyageur Pierre IX, 160 ; X, 88
Letellier de Saint-Just, Armes de l'hon, Luc. . .V, 74
Lettres de noblesse de Dupont de Xeuville. .VIII, 14
LeVasseur de Neré, Jacques.J, 37, 38 ; IV, 39 ; X, 320
— 089 —
Le Verrier. — Voir Verrier
Lévis, Gastoii-Pierre-Marc de VI, 20
" La guerre de l'Itulépendance et M. de. . .III, 16
" Les journaux publiés à VI, 286
" L'île Oracointon et. le fort III, 32 ; IV, 179
" et les drapeaux de aes régiments. . . . V.l 28.309
" Montcalm et VIII. 79
'• Xotre-Dame de la Victoire de V, 7
Lévv, François-Christophe de VI, 288 ; VII, 154
^' duc de Ventadour V, 292, 294 ; VIII, 189
L'IIerraitte, L'ingénieur T, 37
Lino, Martin de I, 171, 179
" Pierre de II, 140
L'Islet, Notre-Dame de Bonsecours de
VI, 3r.5, 358, 362 ; VII, 11, 14, 35, 39,228, 274
Lieutenants-généraux de la IVévôtédeQuébec..VI,328
Lit.Hitenants-gouverneurs de Gaspé V, 146
de la Nelle-Ecosse VII,128,287
" " de Québec
IV, 223, 283 367 ; V, 73 ; VII, 62, 111, 229
Lieutenants-gouverneurs du Haut-CanadaIV,218, 281
Littérateurs en 1843, Nos .II, 128, 174
Liturgie, Questions de V. 363
Livre brûlé par le bourreau à Québfc I. 32, 45
Ldds et ventes V, 136
Loi du timbre au Canada II, 144
Londres, Incendie de IV, 92
Loiigueuil, Baronnie de IV, 127, 185. 212
Château de VI, 76
" Curés et desservants de VII, 327
'• Dernier rejeton des V, 145
Jos.-Di)in.-Emmanuel deV^Ii, 224, 255, 292
■' Journaux publiés à V. 22
Longueuil, Le n om
. . . ÎII, 176 ; IV, 114 ; V, 209 ; VI, 157, 349 ; X, 274
— 390 —
Longueui], Panl-Joseph LeMovno, clievalior de.Jf, 71
" Le premier baron de II. 70 ; IV. 47
Lotivilliers de roiiicy, rhilipi>e de . . .I\', 377 ; V.212
Lorette. Huronsde la .'enne- VIT.137
Lomé, Un Campbell indien et le marquis de. . .IV. 46
Lotbiiiière. Enstaehe-Chartier de I, 178 ; TX. 238
Le récollet F.-L TL 31 ; IV. 9 ;V1, 210
" Uhon. M.-E-G. Alain Chartierde. .TX,2fi3
" Loiiis-Tbéandi'e Charrier de .... 1,152. Iô4
" et les octrois en terre, M. de IX, 64
" René-Louis Chartier de I, 170, 171
Loubias, Arnoult de II, 69
Louis, délégué à Boston, M X, 128
Louis, Le Frère IV, 96, 125 ; VII, 206, 267
Louis autrefois, La valeur du IX, 18
Louis XV au Canada, Un fils naturel de. . . .IX,32.59
Louis XVII est-il venu au Canada ? III, G6, 131
Louis d'or et napoléons de France II, 64, 78, 170
Louisbouig, Fondation de II, 79, 187
" " Médailles du siège de. . .. VIII, 32. 127
Louisiane, La meilleur* histoire de la IX, 192
•' Origine du nom VI, 196
Louis-Philippe et le Canada IV, 96, 126
Loup-garou, Le V, 304
Louvigny, Louis de la Porte de Il, 70
Luc. — Voir Lefrançois
Lutin, Le V, 78
Lyonnais, Les enfants du iloctenr •. ,111. 96
Mabane,L'hon. juge.. VI,245 ; VII,42,820 351 ;IX,148
Elizabeth": VII, 320, 351
Macart, Charles I, 178.186 ; IV. 102, 106
Macaulay, Le père de l'historien. . .II, 80. 172 : II, 7
Macdonald. Un duel de sir John V, 31 ; Vî, 215
Macintosh, William !.. II. 64
Mackenzie, Origine du nom VII, 272
" et ses Canadiens, Sir Alexander. . . .V, 287
— 391 —
MacXab et Ui'langue française, Sir Allan VI, 64
" et le catholiciHnie, Sir Allaii. .V, 31, 62, 119
Madame, Origine du mot H, 112, 127
Madeleine, Le braillard de la III, 48, 76
Mademoiselle, Origirie du mot 11,112, 12 7
Magnan, Jean-Baptiste II, HO
Maillou. Le sieur Noël H, 187 ; III, 192
Maires de Montréal I, H-, 125
'• - Québec 1,176; 11,13
" '• Sherbrooke ' VII, 141
" " Trois- Rivières VII, 6
31aison cavadiemie, La VIII, 160
Mais<)nn<'uve, Devise et blason de VIII, 288
Maistre, Mgr Plessis et Joseph de V, 241
Maitland, Sir Peregrine IV, 219
Maitres de postes de Montréal .^ VIII, 16
Maizerets, Louis Ango des .U, ^6, 123 ; EV, 287
Maladie de la Baia. '. 1, m, 123, 138
Malapart, André de II, 67
Malartic, Le comte de V, 109
Malavergne,L'abbé Pierre-Joseph V,128 ; VIL316
Malbaie, Origine du nom I, lH, 123, 138
'• Saint- Pi erre de la VII, 131
Malherbe, Le Frère III, 176 ; iV, 8â
Maltais, Le Port H, 31 ; VII, 150
Manitoba, Origine du mot II, 64, 92
Maniwaki, La réserve de VII, 136
Mare Coûtant, Le Frère récollet II, 98, 119
Marchand,L'abbéII, 112, 141, 173 ; III, 115, 117, 132
Marcoux, Pierre II, 140
Marguerite, au Canada, La I, 32, 89
Marguillier protestant, Un , ... .II, 48, 76
Maria, Les Micmacs de VII, 139
Mariage à la gaumine II, 192 ; III, 30, 46
Marie^ délégué à Boston, M X, 128
Marie de l'Incarnation, La raère..V, 865 ; VI, loi, 152
— 392 —
Marie, Le navire La I, 68 , 109
Marié cinq fois IT, 48, 62, 77. 91 ; IV, 242
Maringouin r.l2(i.l55 ; IL 24; HT, 160. 189
Marqnett.e, Le PèreU, 96, 15b : IV. 255. 2>^6; Vil 1.4(1
Martel, Jean IV, 243 ; VT. 21
'• L'abbé Josepb Stanislan VI [, ln8
'' et le général Wolfe, Le curé 11,192 ; 111.90
Martin, Abraham I. 43 ; VTII. 352
Mi^rtineau. L'abbé David VIL 168
MMrtjrs ou patriotes V, 31, 88
^ Mascouche. Origine du norn II, 49
Massé, Le Père Ennemond VIII, 40
Masson, Armes du lieutenant-gouverneur V, 75
Masta, L'apostat VII, 96 ; X, 33
Mattawa, Origine du nom ^11, 16
Maurault, L'abbé Thomas VII, 274
Maure, Seigneurie de VI, 256 ; VII, 52 ; IX,83
McDonald, Le capitaine Donald II. 143 ; HT, 58
McDonell, Le lieutenant-colonel I, 98
McLane, L'exécution de David IV, 80, 144
Méan, Le baron de II, 160, 190 ; ITI, 11
Médecine au Canada, Pionniers de la IV, 159, 339
Médecins licenciés de 1789 à 1848 VII', 175, 201
Meilleur, Jean-Baptiste. VITI, 18
Memramcools:, Kegistres paroissiaux de V, 127
Ménage, Le curé V, 362
Ménagerie des pauvres. . . .11,144; III, 11 ;V, 279,311
Mère de trente-deux enfants III, 64. 79
Mère des églises du continent américain . .1 V, 223, 254
Mésaventure, Une VI, 141
Mésaventure d'un ambassadeur, La 'IT, 116
Messe du revenant, Le Ili. 112, 142 ; IV.51,I66
Messe en la Nouvelle-Frani^e, Première IV, 162
Messes propitiatoires à Québec I, 64, 78
Mesures de nos i>ères. Les IV, 192
Metcelfe, Lord IV, 321 ; X, 32, 255
•— 393 —
Métis ou Bois-Brulés Y, 17
Meulles, l/intendant, Jacques de VIII, 268
Meuroiis, Régiment des..IV,288,318,346,368 ; V,,56,115
Mézy. Mort du gouverneur de IV, 211 ; V, 52
'• Testament du gouverneur de X, 9
Mezzotante, Le cardi^ial III, 176 ; IV, 30 ; V, 319
Michel, Le vice-amiral .Jacques. .IV, 192,281 ; V, 327
Michillimakinac, Requête des voyageurs de . .X. 65, 97
Milice, Les commandants de notre V, 191, 275
Milices avant 1759. III, 32 ; V, 95 ;V[,18ô ;VIII, 156
Milices en 1775 III, 52 ; VIII, 224
Milices en 1812 II, 168 ; V, 95, 184 ; X, 337
Milnes, Robert-Shore IV, 283
Mines d'ardoises au Canada 1,175
Mines de fer à la Baie Saint-Paul II, 48, 77
Mines d'or à la Beauce I, 175 ; U^ igg
Ministre, Origine du mot V, 378
Minto à Rome, Lord VIlï, 96
Miquelon, Iles Saint-Pierre et 111,176 ;IV,28 ; V 111,151
Mirabeau, Le chevalier de IV, 224
Miramon, Les filles du général I, 126
Missionnaires apostoliques, Les V,192 ; IX, 190
Mitaine des Puritains, La V, 96, 152
Moine, Le chenal du II, 176 ; VI, 159
Monck La révocation du gouverneur. . V, 96 ; VII, 319
Moncton, Origine du nom VIJI, 77
Monnaie autrefois. Valeur de la IX, 1^
Monnaie de cartes au Canada, La Il, 32
Monnaies eanadiennes les plus rares, Les. .IIJ, 64, 109
Monongahcla, Le héros de la IX,' 128
Monroe, La doctrine IV 191
Monseignat, Charles de I, 171, 184 ; ÏV, 39' 133
Montalembert, Le chevalier de IX, 224 ; X, 27
" et le Canada, Le comte de V, 352
Montcalm, La sépulture de 11, 48 ; IX, 288
" Le cocher de I, I13
— 394 —
Montcalm.E'^o^e historique du marquis de VII 1,352,37-1:
" Jean Bellegurde et la montre de. .VIII, 15
Le frère de II, 176 ; III, 27
Le marquis de. 11,45 ; V, 320 ; VII, 79, 360
Mort, de (tableau de Watteuu) ... .VI II, 300
Paroles de II, 11 ; V, 144
" Maison VII f, 225, 257, 329
" à Townshend, Lettre de VILI, 305
" et l'Académie fnMi(;aise i I, 48
" et la maison Arnoux V,378;IX,3,33,65
Lévis VIII, 79
" et AVolte, Le monument
IV, 32 ; V, 305 ; VIT, 360 ; IX. 7.)
Montcalm, Uniformes de l'armée sous. .III,32;\'^I,185
" Lettres prophétiques de III, 80, 111
Montel, " armateur du Canada " IV, 128
Montenach, La fan)il]e de VI, 365
Montesson, M. de lit, 22
Montgcmiery, Les deux III, 64, 79
Montmagny et la mort de Cliamplain IV, 31
" Un frère du gouverneur de. . V,32 ; X, 32
Montmollin, David-Francis de.. 11,126 ; [t[,2 ; VI 1,288
Montmorency, La chute I, 176 ; II, 1 ; IV, 224
Montréal à Québec, De V, 239
" Buste de Georges III à
III, 192 ; VII, 352 ; VIII, 21
Montréal, Capitulation de V, 310
" Château de III, 57
'' Corouers de VIII, 244
" Maires de I, 112, 125
Nom de V, 32 ; IX,255
". Place d'armes à V, 351
" Premiers steamers à VIII, 160 ; X, 57
" Recorders de . .X, 117
" Revue littéraire à I, 16
Shérifs de VlII, 200
— 395 —
Monf réalistes ou Montréalais Il, 192 ; TIT, 74
Montrcuil, Le chevalier de X, 16^^
Moquiii, L'avocat Louis I, 160, 172 ; II, 54
Morcellement des propriétés V, 72
Moreau dit la Taupine, Pierre X, 21>5
Morel, L'abbé Thomas III. 128 ; VIL 212
Morin, La sœur Marie VI, 378 : Vli, 8(i
Morin, Le curé Joseph Marie III, 129, 13s
Morin, Le juge A.-N , V, 20, 267
Morissèaux,curé de Chariesbours:, L'abbé. ... II, 13;".
Mornay, Mgr de IV, 247, 258^ IX, 352, 375 ; X, 20
Mots d'origine sauvage III, 48, 139 ; VI, 294
Mouchy, M. de I, 153, 184
Mounier, L'hon. François..TI,32,62 ; IV, 343 ; VII, 284
Mountain,George-Jehosaphat III, 176,190 ; IV, 317
Mountain, lord évêque de Québec . IV, 287, 31 r,
Monnt-Murray,La concession de 1,123
Moustique. . .' I, 126, 15^
Moyen, sieur des Granges, Jean-Baptiste VII, 47
Murillo au Canada, Ui^tableau de IV, 303
Murray au siège de Minorque III, 112 ; IV, 113
Murray et le curé Martel II 192 ; III, 90
" Le général James. IV, 365 ; VI. 312
Murray, Sir George IV, 219
Murray Bay I, 123
Musique, Chant et If, 80, 156
Myrand, La famille X, 75, 107
Nadeau, Le capitaine .,...» III, 64 ; V I, 279
Napoléon 1er et le Canada.. riL144,158,162;IV,41, 317
" et l'île Sainte-Hélène .1,128
Napoléons de France II, 64, 78, 170
Natureau, Le mot IV, 351, 375
Naufrage de V Africaine IV. 377 ; V, 84
" ^ de V Auguste VII, 32, 207
" du Chameau
III, 48, 74 ; Vin. 320 ; IX, 193, 225 ; X, 228
— 396 —
îTaufrage de V Orignal A^III, 288, 306
" en faco de Laprairie IV, 64
ISTavarre, M. de 11,45
Kavières, L'abbé Joseph V, 288, 366
Navigation à vapenr sur l'Océan I, 1^
^NTavire en ivoire, Un II, 16 : III, 4i>
" espagnol à Québec III, 32 ; IV, 178
Xavires suspendus dans les églises. .II, 16,46. 59 ; 111,40
Navires, Construction des 11,133 ; IX,224 ; X,179
Xèsjres à Québec sous le régime fiançais ILI,192;IV,149
XeUson, L'hon. John . . '^ ' YIII, 246
Nelson, Le docteur Wolfred IV, 160 ; VI, 189
" Origine du nom Rivière VIII, 359
Neuville. — Voir Dupont
Niagara. La chute IV, 128 ; VI,125
Nicolaï, Le comte et le vicomte do II, 79, 109
Nicolet, Le nom, de VI, 378 ; VII. 21
Nobles à la cession du paj's. Exode des VI, 274
Noblesse oblige. Le proverbe V, 319 ; VI, 20
Noirceur, L'année de la grande III, 96 ; IV, 88
Normandin, Joseph-Laurent I, 51 ; \\ 319
•' Nos cœurs à la France, nos bras à l'Angleterre". . ,
I, 175 ; II, 13
*•' Nos institutions, notre lanij;ue et nos lois "
^. . . .IV, 63, 181 ; VI, 'lU
Notre-Dame de Bonsecours à Montréal VI, 242
" " de Bonsecours. — Voir L'Islet
'• de Sainte-Fcîy..V, 377 ; VI, 67 ; VII,244
Notre-Dame de la Victoire de Lévis V, 7
" " de Keeouvrance à Québec, L'égHse V[I,64
" du Canada I, 80 ; II, 73, 1 86
" " du I>ac Saint-Jean (Roberval) V, 67
'' " du Portage VI, 163
Nouchet, Joseph-Etienne I, 182
Noue, La mort du Père de. . . . II, 144 ; III, 42
Nourriturean^ Le mot IV, 351, 375
— 897 —
N"ouveau-Brnnswick,Le IV" 320
Nduv-iile }i2;i-éable I Qf^ 'j'j
Nouvelle-Amsterdam IX, 96 '; x' 60
Nouvelle- Angleterre V, 378 ;Vl', 62
Nouvelle-Ecosse. Gouveriieni-s de la. . . .VII, 128, 287
" Origine du iu)tn..A^,877;Vl,87;Vlf,3-t0
Nouvelle-France, Le nom de [, 128, 133 ; IX, 20
Noyaux, Les '. , . \' 81
Nuns of Canada l' 47
O'Farrell, John ju' 99
Officier bleu . . JX 160
" de marine vi,'3o2' 373
" de plume X, 244
reformé, Ce que c'est qu'un I, 92 ; II, 15
Oies, L'île aux VII ' 47
Oka et ses missiojinaires VI 147 220
" Les Iroquois d' yH 139
Olivier, L'hon. juge Louis-Auguste VU, 14tj
Omar et le Père Vaillant, Le testament d' VI, 4 2
Oncle à la mode de Bretagne I 126 142
Onguiaalira, La rivière iv' 256
Ontario, Lieutenants-gouverneurs d' IV, 191, 218
Oracointon, L'île m, 32 ;'lV,' 179
Orange, Où était située IX, 96 ; X, 60
Ordre de la Jarretière ly' 32' 92
" de Saint-Louis V 126
" de Saint-Micliel y' 126
•' tie Saint-Sépulcre ; V.V256', 309
Ordre du Bon-Temps I, 16 • V 178
Ordres du Eoi ly 377 'v' 'l26
Orgue apiwrtée d'Europe par Mgr de Laval. . '.Il'l, 32
Orignal, Le naufrage de 1' VIII, 288 306
Osier du Canada II 4g 77
O'Sullivan, L'hon. juge Michel '. .l' 97
Osunkhirhine, L'apostat VH^ 96 '; X 33
Ottawa, Outaouais ou Outaoua IV, 127 187 213
— 398 —
Ouananiche et luiananiche IV, 63, 338
Quelle, Origine du nom de Riviè: e III, 96, 1-)
Outardes, Volée ou voilier d' H, 32, 47
Ouvrages canadiens à l'Index, Les III, 64, 79
Tabos, Sainte-Adélaïde de II, 129
Pain bénit. Le IV, 127, 157 ; Vf, 24
Painchaud, Le curé T, 77 ; VIII, 256
Panet, Mgr Bernard-Claurle IV, 71
" L'abbé Jacques IV, /l
Lettre de Taschereau àl'hon. J-A. IX,206
" L'hon. Jean-Antoine. . I, 157 ; VI, 333 ; VJI, ,>0
" L'hon. Pierre VI, 24.j , VII, 80
" L'hon. Pierre- Louis III, 6, 49
Papiers, Les vieux V, 200
Papineau, Joseph III, 106 ; V, 191, 223, 253
Papineau à Montréal, Chemin VIII. 64, 82
Papineau, La chanson C'est la faute à V, 224
Paradis, Le (capitaine ' IV. 192, 221
Parkin, J. B III. 82, 98
Parlement canadien, Premier I, 111, 122
Parricide du roi I, 64, 78
Paroisse, La visite de IX. 18
Paroisses, Les histoires de VIII. 267
Pasquine, L'ingénieur I, 36
Passage de France à Québec, Prix du X, 244
Passage, d'Européen Amérique. .III, 160 ; VIII, 319
Pasteurs protestants après la conquête 11,96,126; 111,2
Patins, Coureurs en II. 167
Patriotes de 1837, Les..II,144; 111,11 ; V,223 ; VIII,32
" ou martyrs V. 31 , 88
'•' pendus dans le Haut-Ccinadaen 1838 VIII, 32
Patron des Canadiens II, 32, 169
Patronaere dans l'armée, Le II, 114
" ^ Le droit de VI, 64
Paul, José X, 273
Pécaudy de Contrecœur II, 117 ; IV, 193 ; X, 320
— 399 —
Peinture sous le régime français, La. .I\^,223 ■, VLlôO
Peiras, Jean-Baptisre de 1,153, 170
Pellegrin, Le pilote du roi [^ 53
Pelleiier, La médaille VIIF, 376
PelKtier, Le frèr.- récollet Didace 1,27 :VII,373
Pelletier, colon du lac Saint-JeanV, 019 ; IX, 160, 216
Petiib -rton. Le pari de M y 239
Pemquid et l'emaquid III, 80
Percepteurs des douanes à Québec T, I44, 157
Pérade. Pierre-Thomas-TjiriHn si^nt- rla l-,i Vr i«i» q m
J ères de la (confédération II, 122 ; V 255 346
Perrault, J.-F. . .IV, 181 ; V, 175 ; VII, 273,'320,'3'65
Perrault, L'hon. Jean-Baptiste-Olivier VII,80; VIII,33
Perrot, gouverneur de ^lontréal X, 128
Perthius, Joseph I, 182, 187 ; II, 62 '; I V,' 344
Petit, Jean j j jg
'' L'abbé Louis XV 132
Petit-Canada, Le Y 191 221
Petit de Verneuil, Jacques , 1 y 112
Petite-Nation, Seigneurie de la. . . . [V, 128, 'l73
Peuple de gentilhommes III, 16J, 188 ; IV, 26
Peuvret de Gatidarville, Alexandre. . .1, 184 ; IV 112
Peuvret de Mesnu, J.-B I, 152, 183 ;1I, 5
" " •' Denis 1,184
Phips, Sir Wdliam. . .1,62,92; 11,31,46,60,74 ; 111,149
Piastre, Origine du signe $ VI 160 216
Pichon, Thomas ; 'y 32 "92
Fie, La navire La j 53 1Q9
Pierre philosophale à Québec, La .'. .11 79
— 400 —
Piopoli?, Saint-Zénon de VI, 19Ô
Pitt, Le jeune VI, 288 ; IX, 224
Pizean, Côte à VI. 64
Plaidoj'ers Communs, Les ('ours des X, 320
Plaines d'Abrabam.J, 43 : II, 120 ; III, 7. 58, V, 325
" '' rrisoniiiers de? VI, 288, 247
Plaines d'Abraham et Agnes Thompson V, 551
Plamondon, L'abbé François-Xavier VII, 173
Louis ' VIIL 242
Platon et son his-toire, Le VIII, 15
Plessis à Home, Mgr X, 111
" et de Maistre, Mgr V, 24 1
" et le serment du test, Mgr II, 141
" et le tableau de Saint-Michel. M2:r. . V, 32, 276
" et Mezzofante, Mgr '. III, 176 ; IV, 30
Plouffe, Abord ou Bord'à V, 378 ; VI, 115
Poêles au Canada, Les premiers II, ôo
•' dans les églises, Les IV, 352 ; V,57, 83, 117
Poème héroi-comique, Un III, 114, 117, lb2
Poésie franco-canadienne, Bibliographie de la VI, 232
Poincy, l'hiiippe de Lonvilliers cîe. . . IV,o77 : V, 212
Pointe-à-la-Garde, Le combat de la. V,li.2.282;A"I,153
Pointe-à-Laissay III, 32 ; IV, 376 ; VII, 153
Pointe-au-Pic, Orthographe du nom J,160;II.137
Pointe-aux-Trembles,"Saint-Frsdela. . III, 129
Pointe Boyer II, 31 : III, 16, 74 : X, 275
Pointe ( )livier V, 291
Pôle Xord,Les Canadiens au VI, 159, 215, 276
Pommes de terre au Canada .....I, 32, 46, 57, 159
Pommier, L'abbé Hughes VI, 152
Pomone, Le navire Jjœ L 63, 109 ; III, 8
Pompaduur et la Nouvelle-France, La
I, 32, 46, 159 ; II, 64, 124, 153
Ponent, La marine de IV, 320, 348
Pont entre l'île aux Grues et le Cap VIII, 288 ; IX, 58
— 401 —
Pont sur la rivière Saint-CharlosJlT, 102 : IV, 54, 87
Pont Viftorin, Inangnrîitioii du V, 127, 189
PontJerov, L'ingénieur de I, 37
Porlier, Le curé P. A VI, 132
Port:i£re, Notre-Dame du VI, 163
Port-Daiiiol, Saint-Gecrges de V, 323
l'orteous, James VIII, 18
Port-Maltais, Le IL 31 ; VIL 150
Portneut; La famille de II, 140 ; IV, 37
" La seigneurie de II, 62 ; IV, 344
" Pené Robineau de P>écancour,baron de IL,140
" Pierre Robineau de BécaT'cour,baron dell.140
" Le curé Philippe-René de V, 31,213;VIL 250
Le rocher de I, 48, 62
Port-Rovai et Mgr deLaval,Les religieuses de IX,240
Postes du Roi, Les II, 79, 187
Postes autrefois. Les II, 48,77 ; VIL 89
Potasse au Canada, Fabrication de la X, 224, 277
Potherie, Jacques LeNeuf delà
II, 67 ; IV, 288 ; VI, 29 ; TX, 160, 311
Potherie, Le lieu de la I, 224 ; VI, 29
L'historien LeRoy de la IV,288;1X,1 60,286
Potton, Origine du nom IV, 287
Poulet, Dom George-François V, 223, 260
Powell, John VII, 215
Praticiens, Les anciens huissiers et V, 38
Prédiction mystérieuse, Une IV, 165
Prélats domestiques de Sa Sainteté, Les. . . V,192,219
Premier né dans une colonie VIII, 192, 216
Prescott, lîobert IV, l83 ; VIII, 90
" Origine du nom VIII, 209
Presnaux, Mgr Macbéo de III, 128 ; IV, 247
Presse des matelots à Québec III, 48, 91 ; IV, 22
Presse pédagogique dans Québec, La IV, 147
Prêtre député au (:ongrès...Il,192;III,13,45,74;VI,197
" médecin, Un V, 115
— 402 — •
rrêtres,Ciuq fivres V, 273
Prêtres et le droit de vote, Les III, 16
Prêtres français prisonnit-rs à Qaéljec-. . VI.101:IX,271
'' nés à Saint-Nicolas I, 16
" français réfugiés au Canada V, 128, 186
" savoyards envoyés au Canada X, 225
Prévost, François ' Il, 70 ; IV, 130 ; X, 256
" Lettre de Salaberry à sir Geo ge. ... V 1 1. 79
" à Québec, Statue de sir George IF, 100
" et l'habitant canadien, Sir George. ... Il, 165
Prévôt de la maréchaussée à Québec. . . Vil, 320, 368
Prévôt ou syndic des marche' iids IX, 3)2, 376
Prévôté de Québec, Lieutenants généraux du la VI. -■128
Prie- Dieu, L'affaire du \ A V. 221 , A^I 1 1, 18 1
Primogéniture au Canada,L)i de [t.I92;\^. L60; Vt,286
Prince'^Edouard, L'île du VIII, 286
Prise de possession d'une cure 1, 126 ,11,9
Prisons à Québec avant 1759 V, 64 : V"I, 53
Procès criminel au dix-septième siècle. . . .X, 193, 229
Procureur fiscal, La charge de III, 192
Procureurs-généraux de la Xouvelle-France. . . IX, 82
Propriétés, Le mor •.ellement des V, 72
Prospectus 1,1
Protestants et catholiques dans la tnênie église
V, 377 ; VI, 63 ; VIII, 127
Protonotaires apostoliques canadiens V,127, 184, 252,285
" du district de Beauce X. 40
'^ " " '• Kamouraska. . X, 8
" Québec X, 117
" " Saint- Hyacinthe .... X, 19
'^ Trois-Rivières . . . . .X, 275
Proulx, L'abbé Louis IX, 49
Proverbes, Deux '. AI, 276
Puisay«, Le comte de
III, 146 ; V, 255 ; VI, 192, 280, 320 ; VII,27
puiâieux ou Puiseaux A'III, 41
— 403 ->
Québec, Administrateurs de la province de. .VII, 229
Anse des Mère.- k V, 256
• Armes de l'arehidiocèse de I,102;II.137;IX,191
'" des lieutenants tyonverneurs de.-. . V, 73
Armoiries et devise de la province de 11,19,20
Ba^^tion (lu Cap aux Diamants à. . . . VIT, 352
r>iblotl)è(pie de la Législature de VJ,288
Bureau de poste à. . .^ V. 128, 153, 247
" Cathédrale de VF, 128 ; VIT. 268
Caveaux de la basilique de. . IV. 98, 130
CliTiteau Saint-Louis de VII, 268
Citadelle de IV, 307
Clul) de raquettes à I, 48
Collèy-e des -iésuites à
• ■ -^ r. . . IV, 32, 192 ; V, 28 ; VIII, 224, 247
Québec, Compagnie de protection de III, 192
" Consiils~de France à VI, 378 ; VII, 59
Coroners du district de .VIII, 78, 147
Côte à Moreau à I FI, 160
Curés de Notre-Dame de VIII. 276
de 1620 à 1632 V, 292, 324
Evêché de I], 63, 78
" Fonte de cloches à VI, 192
'* Français qui y restèrent en 1629
• • -^ ^. IV, 320 ; V, 329 ; IX, 60
Québec, Geôliers de la prison de I. 121
" Incendie du théâtre Saint- Louis à V, 192, 343
" ] roquois brûlé vif à X, 25
" Lieu des exécutions capitales à III, 80;IV,307
" Lieutenants-gouverneurs de
■ . ." IV, 223, 283, 367 ; VII, 62, 111, 229
Québec, Maires de la cité de II, 13
" M«'-re des églises du continent . . IV, 223, 254
Québec, Messes propitiatoires à I, 64, 78
" Xègris sous le régime français àIII,192;IV,149
— 404 —
QuébGC, Organisation contre les incendies à
IV, 160 ; Vf, 221
Québec^ Origiîie dn mot VIT, 90, 119
Paroisse Notre-Dame de I V^ 127
" Percepteurs des douanes à I, 144, 157
•' Porte Saint- Jean à I, 57
" Premier cabaret à IV, 31, 116
Prisons à III, 15 ; V, 64 ; VI, 53
'■ Pmtonotaires du district de X, 117
'• Retraites ecclésiasti(|uesdu diocèse de
VII, 160, 275
Québec, ue Desmeules à IV, 160
Rue du Trésor à VIH, 32
" Rue Port-Daupbin à II, 64, 78
" Rue Sa;nt-Jean à I, 48, 61
" Serment de fidélité du clergé de IX. 266
Shérifs du dist. ict de " VII, 274
'• Sièofe de
... .1, 47, 144, 157 ; II, 31, 46, 143 ; V, 288 ; VI, :^77
Québec, Société du feu de VI, 96, 221
" Source d'eau minérale à II , 160
"■ Supérieurs du séminaire de. , . . V,3:^0 ; Vil, 85
" Terrasse Dufierin à LV, 12 7
" Vaisseaux de guerre français à. . . Vil,6-l:,310
'' Vauban et les fortifications de- VII, 192
Quertier, L'abbé III, 13
Quesnel, Comédies de Joseph IX, 224
Question de géographie 1, 56
Quête de l'Entant-Jésus IV, 352 ; V, 25
Rabat dans le diocèse de Québec. ... I, 112, 124, 141
Raby, L'abbé Louis IX, 17
Racine, Mgr Antoine VII, 170
" Ville de Il, 16, 59:111, 41
Radisson, Pierre IV, 32, 92, 366 ; V, 104
Rafièix, Le Père I, 37
Rageot, Gilles I, 183
— 405 —
Raimbaulr, L'abbé Jean V, 187
Kalde, Raymond de la V, 295, 297, 298
l^amczay, Claude. .II, 70, 116 ; IV, 132, 378 ; V, 348
" .i.-B.-N.-Koch deV,59;VII,288;IX,192;X.192
" La noblesse de la fami le de. .IV, 378 : V, 59
I\aii(lin, L'ingénieur l, '66
UnAe^, Dictionnaire du Père VI, 207; X, 288, 319
*' ( )rthoi!:rapbe du nom I. 64, 78
" Le l'ère Sébastien V, 228
" La peinture et le Père VI, 152
lîaudot. Les deux intendants. ... 1, 176;191 ; IX, 157
Rave, Cap <le 111,40
lié; sieur de Gand, M. de IV, 98,287; VIL 23 ; IX, 23
Ifébellion de 1837-38 IV, 207
b'ecensements du Canada. .VII, 96, 115, 147 ; IX, 192
Récbauds, An temps des V, 117
Uécher, Kpitaphe du curé Vl,144
" Journal du curé I,126;IX,97,129,161, 289,321, 353
liécoUetsau Canada, Les II, 96 ; IV, 96, 157
Recorders de la cité de Montréal X, 117
Réduits pour se protéger contre les Iroquois. . III, 192
Régiment " Royal Canadien ", Le VU, 352, 3 i2
Réiiime seigneurial. Le VII, 142
iiiègne militaire IV, 3d4
]ii.'nau<l, Jean II, 140
Uenauld, Le duc de Kent et le curé. . 111,128 ; IV, 246
Rente foncière V, 136
Repentigny, Jeau-Baptiste LeGardeur de 1,177; V,191
Représeîitation du peuple au Congrès II, l\)2
Réserves du clergé. Les VII, 160, 186
Retraites ecclésiastiques de Québec. . . . VII, 160, 275
" Ivétribution ", Les articles signés 11,143
Revenant, La messe du. . . . lll, 112, 142 ; IV, 51,1 66
Révolution, Les émigrés de la III, 56, 146
Kbéaume, commandant des milices IV, 224
Richard, L'abbé Gabriel. . II,l92;III,13,45,74;VI,197
— 406 —
Eichmond, Duc de 1V,193,211;V.112;VII I,30:X,41,-I8
Rigaud. Sainte-Marie Madeleine de VU. oôô
E.igauville,Hon.J.-Miirie des Bergèies de VlII,128,3-")0
Nicolas des B(M-irères de VIII, 249
'' Raymond des Bergères ^'T II. 212
Rimouski, Le fondateur du collèofe de VII [. oô2
M Baldwin et le eon)té de. ... If F, 1 76, l'.^O
Ristigonche, Bataille de A^ 192, 282 ; Yl. 153
'' Micmacs de VII. 140
Riverin. Denis I. 171
Eivet, Pierre [. 184
Rivière, Hilaire Bernard delà I. 89, 58
Rivière Bover, Le nom de la I[. 31;[X!. 27-')
du'Snd, La seigneurie de la V[[. 32,117
Quelle, Origine du nom I ! I. 9H. 125
Rolierge. serviteur de Mgr de Laval IV.6o,181
l< obéit, Ed nié-Nicolas ÎX, 53
Louis IX, 50
Roberval, Notre-Dame du lac Saint- Jean de . . . .V, 67
" Le navire de VI. 207
Robins. Le capitaine T\nilian-G VII. 9 +
Kobinson, Sir Frederick-Philippe IV. 219
Robitaille, Armes de l'hon. Théodore V. 75
Rocheblave, La famille de IV, 357
Rochefoucriult-Liancourt, Le duc de .X, 160
Rocher au Pin ITI. 80. 95, 12-1
Rœbuck, John-Arthur IV, Ic'O. 310 ; V, 371
Hoger Guillaume I, 184
Roiiault, Le Père René IV, 192 ; V, 28
Rolette, Frédéric I. 20, 44
Le canton V, 64, 146
Rolland, L'hon. Juge Jeau-Roch X, 58
Rosaire, Le I. 31
Rototte, Le lieutenant V, 141
Rottenburg, Le major-général Francis de . . . . IV, 219
Rouffio, Madame Joseph I, 176 ; II, 24
- 407 —
Tvonge, Jean le I, 18
Rouïllanl, Le Père Ambroise III, 176 ; IV, 52
Round Robin, Le IX, 192, 245
Rousseau, Le f^énéral L.-H Ill, 176 ; IV, 114
Routh, «il- Raudolph-lHbani VIII, 111, 112
Rouville à Boston, Hertel de IX, 192
Roval Ciniîidien on Rovai Canadian N'olunteers
..: "; Y[L, 352, 872
Royal AVilliam, Le navire à vapeur I, 12
Ruperi, Origine du nom Rivière Vil, 272
Ryland à rïîon. G.-E. Taschereau, Lettre de VII, 835
Sacerdoce, La fête du III, 176, 190
SngiienMj, Bateaux sur la rivière IV, 31, 180
Samt-Albert, T. KO VIII, 136
Saint-Ali)honse de Liguori,La théologie de. . . .VI, 192
Saint-Alphonse du Saguenay VI, 85
Saint-Ange, La côte IX, 128, 819
Saint-Anicet de Godmanehester III, 83
Saint- Anselme II, 145
Saint-Antoine de liienville V, 195
'' Tilly VIII, 321
Saint- Augustin de Portneuf 1X,83
Sîiint-llarnabé, L'iierniite de l'île X, 32
Saint-Benoit Labre de Amqui VII, 195
Saint-Bonaventure de Hamilton VII, 227
Saint-Castin, Les barons de VLII, 192 ; IX, 222
Saint-Cendre ou Saint-Xeudre .III, 112
Saint-Charles Borromée de Garthby V, 868
Pont sur la rivière. .III, 192 ; IV, 54, 87
Saint-Clet de Soulanges VI, 99
Saint Cuthbert \.. II, 177
Saint-Denis, Distillerie de IX, 852
" Fief .IX, 160, 218
••' '• Joseph-Charles Juchereau de. .VIII, 154
'• Le ruisseau VII, 114
Saint-Elie de Caxton IV, 65
— 408 —
Saint-Eloi de Témisconata VI. '259
" " Lafêted.' IV, 352, 876
J^aint-Epiphane de Vii^er TI, 81
ISaiiit-Etienne de Beauniont IV. 353
" la Malbaie T, 128
" " '' Lauzon V 1 TI. 118
Saint-Fabien de Rimonski V, 99
Saint-Ferdinand d'Halifax 1 FI, 17
Saint-Ferréol I. 144, 158 : VIT, 5
Saint-François, Origine du nom Rivière TX, 184
'' de s"! delà Pointe-anx-Trembles 111,129
" " du Lac, Les Abénaqnis da. . VII, 136
" Régis et le Canada..! 1,48.78,108',! V,16
" " -Xavier de (^augbnawaga V,131
Saini-Frédéric Le fort II ,160, 189 ; IV, 26
" " de Beauce .11,113
" " de Drummoiulville V, 227
Saint-Georges de Cacouna III, 177
de Port-Daniel V, > 23
Saint-Germain, Pierre Lamourenx, sienr de. . . .1, 148
Saint-Henri de Lauzon IX, 96, 152
Saint-Henri de Mascoui-he II, 49
Saint-Hyacinthe, Le Courrier de X, 30
" ■' Protonotaires du district de. .. X, 19
Saint-Ignace du Cap Saint-Ignace VI, 291
Saint-Jacques de Causapsi-al VII, 291
" le Majeur de l'Achigan II, 17
Saint-Jean-Baptiste de Qi3ébecVII,163,166,168, 196,201
Saint-Jean Port-Joli VIII, >1
Saint-Joseph de Carleton VII F, 137
" " de Lanoraie V,163
" ■ " de la Pointe-Lévy V, 35
Saint-Joseph, patron du Canada. ... I, 192 ; II, 14, 74
ï^aint-Laurent, Creusage du VI, 224, 252
•' " Découverte du HI, 71
de l'île d'Orléans V, 259
— 409 —
Saint-Laurent outre Québec et Lévis, Le III, 160;IV,84
" " Signaux du JIX 22
" Traversée du V. 18
" Leduc de Kent et la comtesse deX, 187
Saint-Louis, Postes du lac I, 145^ i(j5
" '' de Kamouraska Tll 81
^''^'^-J^'^^V: '...'." Vf I,' 71
teamt-Mau^Joire de R(»ux m 1 ; VI 323
Saint-Maio j'y 900
Saint-Marc, L'ahué de VII, 64, 85,' 249
Saint-Marlin de la Kivière-au-Renard. ...'.. .'lll' 145
"" Le capitaine TX 96
P''<^>frsseur-ès-raathématiques I, 18
Saint-Mathias de Rou ville V 291 363
Saint-Maurice, Députés de v' 283
Saint-Médard de Warwick [ ..... li''33
Saint-Michel, Anse * vil' 32
Caverne Vif, 160; VIII,252
" " de Sherbrooke m q^
Saint-Narcisse de Chaniplain Il' 65
Saint-Norbert du Cap-Chat V.'.V. fx, 257
Saint-Ours, L'hon. IJoch-François de . X,' 309
Saint-Patrice de Beaurivage Vllf' 170
Saint-Patrice, Le trou. . . ." III.I44' 159
Saint-Paul de Chester '_ IV 97
" •' Congrès de la Baie IV, 31 ' 61
" " Mines de fera la Baie n' 48,' 77
Saint-Pierre,Jo8eph LeGardeur de .' V,'233
Saint-l'ierre.de la Maibaie Vil' 131
" du Lac. Yjj 259
" etMiquelon, Iles 111,176 ';iv,28;VlJl',151
" " , Lac jl^ 72
Saint-Prime du lac Saint-Jean ". ...IV '225
Saint-Prosper de Charaplain m' ig]
Saint-Régis V, 141 ; VII,'l39 Vvil'l, 12
Saint-Rémi de La'^alle IV '?57
— 410 —
Saint-Sauveur, L'abbé de II, 156
Saint-Sépulcre, Ordre do VI, 256, 309
Saint-Siinon,Le si" ur de X, 19:i
'' Paul-Denis de I, 17<n
Sainf -Stanislas de la Rivière des Envies V, 95
Miiut-Ulric de la Rivière Blanche VI 3;^4
Saint-Valier, Captivité de Mijrde. . 11,160,190 ; ITl.ll
" '' Orthographe du nom Y, 63 : VI, 95
'^ '' Sa. nt-I'hilippe et Saint-Jacques . . VI, 1:^1
" " Un livre de Mgr de IV, 64, 248
" " Vovac^e en Acadie de Mo:r de I, 161
Saint-Vilmé,Mile^d'Ailleboust de... ÏII, 144 ; IX, 375
Saint- Vincent, M. de ... IV, 28<s
de Paul III, 113 , VI, 143
Saint-Zénon de Piopolis VI, 195
Sainte-Adélaïde de Pabos II, 129
Sainte Anne au CanadaVl, 378 ; VII, 216 ; VIII, 218
Sainte-Anne au Cap-Breton, Le fort Il, 112, 158
Sainte-Anne au lac Champlain II, 112, 142
'^ Bourg d II, 112 ; III, 9
" " à Sainte Marie de Beauce, VIII, 193
Sainte- Aime de Beaupré, Livres qui traitent de..IV,224
'' Chapelle deVIII, 376 ; IX, 210
Sainte- Anne. Récit des merveilles artivées à
III, 128 ; VII, 212
Sainte-Anne de la Pérade, Curés de... VI,224;VIII,126
" de Varennes IV, 129 ; X, 320
" " des Plaines, Curés de VI, 273
" du Cap-Breton -11,112,158
" " Mont IX, 96, 190
Sainte-Cécile de Valleyfield. VI, 5
" du Lie VII, 323
Sainte-Clotilde de Châteaugua}' II, 97
Sainte-Poy ou Sainte-Foye ? X, 269
'• Notre-Dame de V,377;VI,67;V 11,244
Sainte-Geneviève de Batiscan. . . .IV, 33 ; VIII, 19,47
— 411 —
Sainte-Geneviève de Jat-riues-Cartier lY, 321
Sainte-Julie de Somer.-et VII, 99, lO-l' 133
Sainte- Lnce de Riinouski yi^ 227
Sainte-Marie de SHyabec VII 67
'■ '' Madeleine de Riç^aud \'U^ 255
Sainte-Mélatde de d' Aillehonst ni, 49
Sainte- Pétionillo de IJeaulieu m, 97
Sainte- Rose, Beignets de IV, 378 ; IX, 185
Sainte-Sophie de Lévrard I\' igj
Sainte-Trinité de Contrecœur IV^' 193
Salaberrv, Charles-Michel d'Irumberry de
.... I, 176, 191 ; ir, 13 ; VIII, 376 ; IX. 21 ; X,'245
Salaberrj à Chateauguay . . I, 97 ; IV, 378 ; V, 85, 117
à^ sir George Prévost, Lettre de M ...VII, 79
" Etat des services de Thon, de ... VI, 145
S<(.)ii, Origine du sobriquet Oncle VIII, 288', 372
Saroni, Le photographe 1, 159 ; VII 20
Sarracenia, La '.IJI,'l28, 188
barrasin, Michel
^- ■ • I, 178,180 ; 1 i I, i28';'lvV3.39 ;'lX* 320
Sartigan, L'ancien fort VI 224
Satan, constructeur d'églises IV 352 • v' 245
Sault au Matelot, Croix'du ' . . . Vl' 150
Sault au Récollet iv' 369
Sault Montmorency jj i
Saunders, Sir Charles *.'.*. vi 46
Sauniers au Canada, Les Faux IV, 319 372
Sauvages dans la province de Québec VII,' 135
Sauvages, L'été des I, 176 ; IV, 350
Sauvagesses dans la vie religieuse VU, 224
Savoyards au Canada en 1781, Prêtres X,' 225
Sayabec, Sainte-Marie de Vl'l, 67
Scamp, Micliel .• '.".!.. .II 168
Sceau de la province de Québec 11, 19
Schipper, L'artiste UJ 192
Scorbut, Remède pour guérir le. . JII, 82 ; IV, 21, 50
— 412 —
Scott Belle-sœur de Sir Walter TII, 6
Scott, Thomas 11.64, 109, 146;rrT.24
Seigneurie de la Petite Nation, La [V, 128, 178
Séminaire de Québec, Supérieurs du. . V, 320; VET.Sô
Senecas, Leur nom autrefois X, 224
Senechal de la Nouvelle-France il, 144, 159, 175
Senezergues, Où fut inhumé M. de. . . 11, 15 ; IX, 84
Sentence arbitrale, Une ... .IV, 352
Serment de fidélité du clergé de Québec. . . . .IX, 26*5
Serment du test. Le 11, «0, 141, 15(5, 173
*•• Serviteurs et servantes de Dieu dans le ciel ".IX, 81
Session, Une ouverture de IV, 10
Shawinigan, Le nom IV, 287, b41, 367 ; V, 30
Sheati:*e, Sir Roger-Hai ^ ..... , .... IV, 219
Sherbrooke, Maires de VII,141
" Sir John
III, 112 ; IV, 1 ; U, 320, 351 ; \ia, 64, 95
Shérifs du district deKamouraska X, 175
" " " de Montréal VIII, 200
" " de Québec VII,274
" " " de Trois-Kivières Vil, 356
Shoolbred, La concession de I, 123
Short et son fils, Le Révérend M VIII, 256
Shujfîe, L'attaire du Double X, 256, 350
Siamois au Canada, Les frères. ..... .IL, 64 ; 111, 24
Sivge de Québec
. . .\r, 47, 144, 157 ; il, 31, 4o,143 ; V, 288 ; VI, 277
Simcoe,Lac X 85
'' Le major-général John-Graves IV, 21«
Siraonet, François l, 187
Simpson, M. (drirouard et le colonel VII, 32, 59
Smet, Le Père de VI, 256, 2S4
Smillie, Le graveur .' 11, 108
Société de la Croix de Tempérance. .. .II, l76;lli,12, 14
" '• Patte de Lièvre X, 160
— 413 —
Société des Amis Vllf. 64, 121
d'études littéraire?; et scientiliques. 11,128.174
" du teu, La VI, 96. 221
Soldats, iS'os ancêtres étaieiit-ils IV. 177
So.dats tués en 1759 IF, 96. 126 ; III, 7
Soo VI, 224
Sorciers de l'île d'Orléans, Les. .IV', 377; IX,64 ; X,22
Sorel, Ville de ;. . I, 48, 59
Source d'eau minérale à Québec IIF, I oO
Steiger, Le capitaine IV, 288 ; \ IH, 187
Sténographie au Canada, La I, 126
Stobo et la bataille des Plaines d'Abraham. ... IX, 256
Stuart et le gouverneur Avlraer. James VIT, i56
Suëte SenanneJ.H ÏII. 15 ; LV, 49 ; VIII, 373
Suggestion, Une IV, 172
Suicide sous le régime français II, 80 ; VI, 312
fouisses au Canada, Troupes I, 48, 62
" Canadiens, Les IV, 256, 315 ; VI H, 72
Sullivan, l^arpenteur VI, 352
Sutton, Orio^ine du nom IV. 287
Sydenham,^Lord. .IV,212, 1:19, 289 ; V, 82 ; VIl'l, 13
Sylvain, Le sieur Thiniothé VI,378;VII, 24
Syn<licdes marchands, Le IX, 352. 376
Système postal sous le régime français 11,48, 77
Tabac à canel 11,31
Table à Rolland IX, 96, 190
Taché, marchand de draps [V, 344
Taché et son l'ahlean de la mer, ,iean IX, 352
" , Sir Etienne- Paschal II, 47, 62, 91, 122
Tadoussac ou Tadousac I, 96, 138, 155, 189
" Règlement concernant la mission de VI, 269
Taifanel, L'aV)l)é Jean de Cabanac
il, 10, 63, 128, 142 ; IV, 275 ; V, 270, 273
Talon, L'intendant Jean. . .II, 9a ; IV, 199 ; VII, 236
Tanguay, Le Dictionnaire de Mgr VIII, 238
Tanswell, James III, 96, 126, 141, 153 ; IV, 188
— 414 —
Tartufe à Québec , .... I, 144 : II, 136 : TV, 4 >
Taschereau, Antoine-Charles VriT. 138
Cardinal IV, 356 ; V. 36
Le? jures II'. 15,31
Lettre^le Rvlar.] à l'hon fî-. E. . VIL 335
" de la Gali^f^oniiière à Mme Vin.3-i8
L'hon. Gabriel-Elzéar .... Il, 140 ; VIII, 3
Thomas-Jarques L 180
à l'hon. Lanet, Lettre de L-T IX. 206
Vente des meubles de madame. . . .VIII, 8
Tasse d'argent, charge seigneuriale Il, 47
Tassé, L'hon. sénateur .losoph .31
Tellier, Origine du nom Canton IX, 181
Témiscaming, Origine du nom V^II, 16
Réserve de VII, 136
Tempérance, Société de la (Voix de. .11.176: 111,12,44
Temps héroïques du Canada, Les VII, 128, 189
Termes '• glaciaires " anglais. Les I, 80 ; IV, 19
Terrebonne, Fondateur de I, 144 ; V, 32, 91, 341
Terreneuve ou Terre-Xeuve .... I, 160, 190
Testament de Jean Bourdon II, 39
de Samuel de Champlain...V,287,370:X,256
de Claude Omar VI, 42
du comt».' de Frontenac VII, 68
du Frère Marc Coûtant II, 119
du gouverneur de la Jonfjuière V, 268
de M. de Mézy X, 9
Têtu, Cinq frères prêtres V. 273
Tevsserie, Le sieur de la I, 153
Thibaudeau, L'hon. Elie V, 35i ; VI, 62
Thorel à Québec, L'abbé..II,192;V,187;VI,101;IX.271
Tilly, Charles LeGardeurde. ..I, 152, 153, 170 ; IL 68
" Le contre-amiral LeGardeur de..VII[,376;IX,189
" Pierre-Xoèl LeGardeur de 1, 171
Tire^ Le mot canadien IV", 64 ; VI, 349
Tombe ouverte à la Baie Saint-Paul Il, 128
— 415 —
Tout V, Henrv de VIII, 41
'-" Le Pè"re dn ehevalier de V, 351 ; VF, .31
Toronto, Le tort de V, 137
Toui-mente, Croix dn dxp V, 63 ; VI, 158
'• Tout honiîi.e a deux patries " IV, 255
Townshctid, Lettre de Moiitealm à VIII, 305
Town.hips vs cantons II, 128, 174 ; II 1, 9, 107
Trticy après son départ du Canada, M. de. . . . X, 192
" était-il marquis, M. de X, 160, 252, 342
" était-il viee-roi ? M. de III, 48, 77
" pouvoirs du marquis de II. 96
Traite de Veau-de-vie. 1,32,57,89,138 ; IV\255
Traité de 1763 et la langue française. Le
III, 16 ; IV, 191, 312 ; X, 122
Trappe de Lan_irevin, La VI, 203 ; VII, 352
Trap[»iste canadien. Le premier. ... IV, 378 ; Vf, 156
Tntvnilhur iliastrp, Le VIII, 192
Tricolore au Canada, II, 176 ; III, 29, 43, 73 ; X, 151
Trinité, Les maisons de la VI, 256, 345
Trois-ristoles,L'hermite de V, 260
" '' Origine du nom IV, 256
Trois Rivières, Gouverneurs de. 11,64,66 ; IV, 275,364
*' '' (irands-voyers de X, 128, 228
'• Journaux de VII, 266, 280
" Juges de VI, 128, 244
" " Maires de VII, 6
" " Protonotaires de X, 275
" '* Shérifs de VII, 356
Trompe-Souris III, 48, 75
Tronquet, Guillaume IV, 242
Trou Saint-Patrice III, 144, 159
Troubles de l'église du Canada
II, 112, 141, 173 ; III, 117, 132
Troye, Le chevalier de X, 224, 284
Trudelle, L'abbé Charles VII, 106
Turgeon, Mgr V, 82
— 416 —
Uniformes des miliciens en 1776. . . ITI. 32 iVTII, 191
" " " pons l'nncien réo;inie.
ITI, 32 ; VI, 185 : YlTl. 156
Union, Les élections sons V VI, 82
Usine à canon au Canarla, Une IV'. BIH
Vacciner, La manière fie VI, 208
Vaillant et le Canada, Le maréchal VL 288
" Le Père VI, 42
Vaisseaux de s^nerre français à Québec. . VU, 64. HlO
Construction des. .11, 133 ; IX,224 ; X, 17
Valinière. — Voir LaValinière
Valleytield, Sainte-Cécile de Vf, 5
Vallier, Le sieur I, 181
Vallières de Saint-Réal, Le jui^e
V, 127, 153, 160, 275 ; VIÏ, 127 : VIII, 113 ; IX, 55
Varennes, M. de I. 179 ; II, 69 ; IV, ] -.'9
Varin, Jean-Victor 1, 180
A/'arlet, Mcrr Dominique-Marie III, 1 8
Vassal de Montviel, Le capitaine VJ, 277
" Va-t'en voir, Jean, s'ils viennent. " I, 160
Vauban et les fortifications de Québec VII, 192
Vaucouleurs, Orijrine du nom IX, 181
Vaudreuil, Chet d'escadre marquis de.]A',95;VIII,352
Comte de II, 96 ; IV, 95
" fifouvenieur de Montréal V, 364
" Premier oc)viveineur de. ... 1, 147 ; JI, 15,28
" Second 2:ouverneur de
II, ^i8, 71, 143, 1-5 ;1V, 9b; VI I, 64
Vauquelain, Jean I, 199
Ventadour. — Voir Lévy
Ventes et lods V, 136
Verojor, Le billet do Bigot à I, li8, 144, 157
Verrier, Le procureur-général Guillaume I, 182
Vej s, A propos de I, 79
Versailles eu 1670 IV, 150
- 417 —
Vej-ssière, Le récollet apostat II, 126 ; HT, 2
Vezin, Fierre-François-OHvier de IX, 378
Vialar ou Vialars, Anthony IX, H4
yiett»ria. Inauguration du pont V. 127, 189
Vieillards maltaisants I, 64, 92
^'ienne en France, Evêché de I, 56
Viger, Amalécites du canton VII, 136
" Origine du nom Ci'nton II, 81
Villade ou Villain, L'abbé Antoine IX, 82, 123
Villeneuve. L'ingénieur. .... .1, 86 ; IV,376:X,256,280
A'iîlen.y, Angustin Eouer de I. 177
Louis Eouer de J, 152, 153, 154, 170 ;
IL 160 ; V, 356 ; VI, 192 ; VIII, 852, 367 ; IX, 64
Villeray ou Villeré, Joseph de IX, 128
Vilermola, Le sulpicien , IV, 223
Villette, Marquis de IX, 288
Villiers, Le capitaine de IX, 352
" Les Jumonville et les VII, 256
Vilieu, Le sieur de IX, 64
Vincennes, Jean Bissoi de III, 34, 50 ; VI, 109
Vincent de Paul, Lettre de saint VI, 143
Visitation, La croix de l'île de la IV, 851, 369
Vitré, Charles-Denis de I, 153, 170
'' .Tohn-Denis de III, 183
" Le traitre Denis de III. 16o', 178
Volant de Saint-Claude, Les frères. .III, 128, 154, 174
Volée ou voilier d'outardes II, 32, 47
Voltaire et le C^auada I], 153, 169 ;'iv! 20
Voyer, Mgr Dosquet et le curé VII, 128, 366
Walker. Chanson sur l'expédition de VI, 81
AVashiijgton, Original de la capitulation de I, 127
Watteville, Le général I, 97
'' Le régiment de IV, 318 ; V, 115
Weir, Où fut inhumé le lieutenant X, 256
AVeld, Le cardinal IV, 356 ; V. 36
— 418 —
AVelliiiijton à Marieville, Le fils de IX, 32
Wheelwright, Mère Esther V, 128, 164
William-Henrj' ou Sorel I, 48,' 59
" " — \'oir Guillaume
Williams, Eléazar 1 1 T. 66, 131 : IX, 270
" Jame.s VIII, 17
Willis, Le député VI, 141
Winsor, Justin Y, 288 ; VI. 54
Wolte à Québec, Statue de III, 144 ; VIL 360
" à Westminster, Monument de. .VI, 320 ; IX. 29
" H Westerham. Monument de V""!!, 6-l-,366
" La langue trançaise et 1.48.60
" La sépulture de I, 47, 59. 76, 192
" L'élégie de Gray et Vi 1, 288 ; V" I II, 51
" Le monument Moiitcalm et
IV, 32 ; V, 305 ; VII, 360 ; IX, 75
'' L'épée de V, 63 ; VI, 287
" Les portraits de V ,63
" et le capitaine écossais V, 208
" et l'historien (irant IX, 32
" Tragédie sur : 1 ,47
"' Un ouvrage de IV, 320
Wynyard, Le général George VIEI, 64. 95
You ville, La vénérable mère d' VII, 96, 121
Zamore, L'indien I, 128
GRAVURES PUBLIÉES DANS LES DIX PRE-
MIERS VOLUMES DU " BULLETIN DES
RECHERCHES HISTORIQUES "
1895-1905
Aniherst, Sir Jeffrey IV , 353
Ano;ers, Armes du lieutenant-çcouveriieur A. R...V, 76
Arnoux, Signature du chirurgien IX, 35
Bagot, Sir rharles - IH, 177
Beauharnois, Armes des ^ H, 302
"■ Le gouverneur de VII, 302
Beauport, Manoir de IX, 268
Béçron, Armes des VIII, 163
^' Michel VIII, ;63
Béland, L'abbé Joseph-Octave Ml. 101^
Belleau, Armes de sir X.-F V, 73
Bernard, L'abbé Louis-Théodore VII, 109
Bien ville, Eglise Saint- Antoine de V, 195
Blanchet, Le docteur François X, 146
Bochart, Armes de l'intendant Jean VII, 327
Bouchette, Robert-Shore-Milnes VIII, 116
Bouteroue, Armes de l'intendant A^III, 343
Buies, Joseph-Marie- Arthur IX, 374
Cap Saint-Ignace, Eglise du VI, 290
Caron, Armes du lieutenant-gouverneur V, 74
Caughnawaga, Eglise de Saint-E.-X. de V, 130
Chapleau, Armes de sir Adolphe , . V, 76
Chazelles, Armes des VU? 78
Colborne, Sir John IV, 225
Craig, &ir James ^^t 97
Cuthbert, L'hon. James VII,' 341
— 420 —
Dalhonsie, Lord TV, 65
DeBonne, L'hon. ']nge Pierre- Aniable X, 18
Demers, L'abbé Benjamin VIT, 176
D'Estimauville de Beanraouchel, Robért-Anne. X.113
Dorchester, Lord IV, 161
Drunimondville, Eijlise de Saliir.-Frédéric de . V, 227
Dubé, L'abbé Paschal-Prudent V[I, 110
Duchesuay, L'hon. Antoine Jucheroau IX, 177
L'hon. Ilenri-Elzéar Juchereau. . . .IX. 79
" L'hon. Jean- Baptiste X, 177
Duchesneau, Armes des IX, 184
Dufour, L'abbé Edouard VI î, 105
Elgin, Lord IV, 257
Forbin-Janson, Mgr de VIII, 67
Fortier, Le docteur liichard- Achille VI I, 275
Frémont, Le général John-Charles VIII, 361
" Jules-Joseph-Taschereau VIII, 344
Frontenac, Statue du comte de 1,65
Gaspé, Philippe Aubert de IX, 251
Girouard, Blason des VIII, 292
L'hon. Désiré VIII, 296
Gugv,Bartholome\v-Courad-Augustus X, 335
Heafi, Sir Bond IV, 33
îlinsdell, Signature de Mehuraan IV, 355
Hocquart, Armes de Gilles VII, 9
Gilles VII, 9
Iberville, Pierre LeMoyne X, 212
Ile Royale en 1751, Plan de 1' IX, 198
Jette, Armes du lieutenant-gouverneur V, 77
Jogues, Le Père Isaac VIII, 148
Joliette, L'hon. Barthélemi VIII, 20
Jonquière, Le gouverneur de la III, 113
Juchereau de Saint-Ignace, La Mère X, 276
Kent, Le duc de IX, 349
Kierskowski, L'hon. Alexandre-Edouard X, 87
— 421 —
Krei,i<hofF, Cornélius I, 33
Labrie, Le docteur VI II, 50
Laiiorait', Eglisfc de Saiut-Josepli do V, 162
Lauberivière, Mgr de I, 1
Leinieux, L'hon. François-Xavier IX, 309
Letellier de Saint- Just, Arme» de M V", 74
Lévis, Chevalier de VIIT, 80
Lévis, Kglise de Xotre-Dame de la Victoire de...V, 6
Levy, François-Christophe de , VII, 154
L'Islet, Académie commerciale de VH, 15
" Couvent de VIT, 40
" Eglise de VI, 354
Longueuil, Château de VI, 76
Lotbinière, L'abbé Eustache Chartietde IX, 239
L'hon. M.-E.-G. Chàrtier de IX, 264
Louis, Le tVère VII, 206
Mabane, L'honorable Adam ..... IX, 148
Malartic, Le comte de V, 108
Martel, L'abbé -loseph-Stanislas VII, 108
Martineau, L'abbé David VII, 168
Masson, Armes du lieutenant-gouverneur V, 75
Metcalfe, Lord IV, 321
Menlles, Armes de l'intendant de VIII, 270
Montcalm, Le marquis de VII, 78 ; VIII, 79
Plan de la maison VIII, 227
Moquin, Louis III, 161
Morin, L'abbé Joseph-Marie III, 129
Xeilson, L'hon. John .VIII, 246
Olivier, L'hon. juge Louis-Auguste VII,146
Palais législatif de Québec I, 1
Parkin, J.-B III, 97
Pelletier, Le frère récollet Didace 1,17
Perrault, L'hon. Jean-Baptiste-Olivier VIII, 35
" Joseph-François VII, 273
" Ecole de Joseph-François VII, 365
— 4-22 —
Piopolîp, Eçrlise de Saiiit-Zjiion de Y\, 194
Phips, Sir William III, 81
Plamondon, L'abbé François-Xavier VU. 174
Portasce, Eo;lise Notre-Dame du VI, 1^2
Port-Daniel, Eglise Saint-Georges de V, 322
Prévost, Sir Georo;e IV, 129
Proulx, L'abbé Louis IX, 49
Puisaye, Le comte de IIF, 14ô
Quatre vents, Uorval VIII, 297
Québec, Censive de Notre-Dame de H', 323
Plan du haut et, bas IV, 322
Raby, L'abbé Louis IX, 1 7
Racine, Mgr Antoine VII, 171
Raudot, Armes des IX, 159
Richmond, Le duc de IV^. 193
Roberval, Eglise de N.-D. du Lac St-Jean de. . V, 67
Robert. Armes des IX, ô3
Robitaille, Armes du lieutenant-gouverneur. . . V^, 75
Rolland. L'hon. juge Jean-Rocb X, 59
Routh, Sir Randolph-Isbam VIII, 111
St-AIphonse du Saguenav, Eglise de VI, 34
'• Penoit Labre de Aniqui, Eglise de VII, 194
" Bonaventure de Hamilton, Eglise de. . . . VII, 226
" Clet de Soulanges, Eglise de VI, 98
" Eloi de Témiscouata^ Eglise de VI, 258
" Fabien de Rimouski, Eglise de V, 99
" Ferréol, Eglise de VI 1 , 4
" Isidore, Eglise de A^II, 34
" Jacques de Causapscal, Eglise de VII, 290
" 'lean-Baptiste de Québec, Eglise de ^'^H? 162
'> Jérôme de Matane, Eglise de VII, 354
" Joseph de la Pointe-Lévv, Eglise de V, 34
" Laurent de l'île d'Orléans, Eglise de V, 258
" Magloire de Roux, Eglise de. VI, 322
" Mathias de Rouviile,"Eg1ise de V, 290
— 423 —
St-Ours, L'hoii. Rocli- François de X. 310
" Paul de Joliette, Esjiise de V, 354
" rierre de la Malbiile, Eglise de VIL 130
" " du Lac, Eglise de VIL 258
'• Vallier, Eglise de St-Philippe et St-Jaciues VL130
8te-Anne à ^^te-Marie de la lîeauce.ChapL'lK- V[n,195
'• Cécile du Bic, Eglise de Vil, 322
" Fov, Eglise î^otre-i 'ame de VI, tJd
" Julie de Somerset, Eglise de VII, 98
" Luce. Eglise de VI, 226
" Marie de ^ayabec, Eglise de VII, 66
Salaberry, L'hou. Chs. -Michel de X, 245
SberbrookH, Sir John-Coape I\ , 1
Sydenham, Lord IV, 289
Talon, Armes de l'intendant VII, 235
" Jean ". VII, 235
Taschereau, Antoine-Charles VIII, 138
•' L'hon. Gabriel-Elzéar VIII, 5
" L'hon. .Je'an-Thomas IX, j 207
Trudelle, L'abbé Charles VU, 106
Valleyfield, Eglise Sainte-Céciie de VI, 4
Villade, L'abbé Antoine IX, 125
Vincennes, Signature de Bissot de VI, 109
iVlETRu, ,m^
ce;..
"^fiAfii
Wstory